ANTOINE-BLAS
Antoine Blas

Figure bien connue du funéraire public, Antoine Blas, directeur général délégué de la SEM PFI – Pompes Funèbres Intercommunales de la région grenobloise – fait valoir, selon la formule consacrée, ses droits à la retraite. Lorsque l’on connaît la personnalité d’Antoine Blas, on a du mal à imaginer qu’il va définitivement tirer un trait sur 30 années de funéraire public et il y a fort à parier qu’il fera sentir sa présence par de nouvelles initiatives. Commentaires…

 

Vendredi 28 février 2014, plus de 300 personnes – représentants des collectivités, des établissements, institutions et entreprises du secteur, et également professionnels du funéraire – s’étaient donnés rendez-vous au Centre Funéraire des PFI de la région grenobloise pour saluer le terme de la carrière d’Antoine Blas au sein de cette entreprise publique locale.

L’heure était bien entendu aux discours, et c’est ainsi que se sont succédés à la tribune Corinne Loiodice, directrice générale de la SEM PFI, Marcel Repellin, son président, et Charly Guibbaud, président honoraire de 1995 à 2001. Il manquait à tous la présence bienveillante du président fondateur des PFI en 1982 et président de l’agglomération grenobloise lors de la création de la SEM, Robert Magnin, décédé récemment, sans qui cette grande première initiative funéraire de France n’aurait pu voir le jour en région grenobloise.

La carrière d’Antoine Blas s’inscrit dans les "Trente Glorieuses" du funéraire, les années où pour les services funéraires publics tout était à construire. Il faut se resituer dans le contexte des années 80. La profession dans son ensemble accompagne, sans grande conviction il faut l’avouer, les mutations sociologiques françaises. De fait, le grand nombre de décès en milieu hospitalier et les moyens d’accueil des familles appelaient une réflexion de fond sur les pratiques funéraires. De plus, l’encadrement législatif et réglementaire ne correspondait plus aux réalités professionnelles. L’abandon du monopole communal en 1993 est le point de départ de la réforme, une véritable révolution pour les services funéraires publics.

Entré aux PFI en 1984, Antoine Blas trouve un terrain d’expression à la mesure des enjeux. C’est ainsi que Corinne Loiodice, à l’époque directrice adjointe et lui, repensent ensemble le processus funéraire de A à Z, les conditions d’accueil des familles, la création d’une chambre funéraire avec salons de recueillement, la proposition d’une des premières salles de cérémonie intégrée à un centre funéraire en France, les tenues des agents et des maîtres de cérémonie, le protocole et le cérémonial, le renouvellement de la flotte de véhicules, sans oublier une nouvelle offre complète de produits et prestations funéraires.
C’est ainsi que le Centre Funéraire a été créé en 1985 à La Tronche, équipement innovant et structurant pour les familles en deuil de la région grenobloise.

 

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Antoine Blas durant son discours. Au micro Corinne Loiodice,
directrice générale de la SEM PFI
de la région grenobloise.
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Au micro Marcel Repellin,
président de la SEM PFI
de la région grenobloise.
Au micro Charly Guibbaud,
président honoraire de 1995 à 2001
de la SEM PFI de la région grenobloise.

 

 

"C’était et cela reste une époque passionnante, il faut être créatif en permanence, convaincre les élus que le funéraire est un volet indispensable d’une politique sociale d’agglomération, s’entourer de collaborateurs qui partagent les mêmes orientations que vous, bref, tout est à réinventer, et c’est ce que nous faisons depuis trente ans, car rien n’est jamais acquis", souligne Antoine Blas.

Corinne Loiodice, pour sa part, insiste sur la continuité de l’activité : "Nous sommes les héritiers des services funéraires de Grenoble fondés en 1924. Certes, le service fonctionnait, nous avions déjà œuvré en ce sens avec le directeur de l’époque, Franc Filhon, mais il fallait franchir de nouvelles étapes sous une forme d’activité innovante et adaptée... nous ouvrir davantage à l’intercommunalité en accompagnant la croissance du territoire. C’est ainsi que, dans la continuité des PFI de l’agglomération grenobloise, est née en 1988 la SEM PFI de la région grenobloise, première SEM funéraire de France, et elle restera la seule de ce type pendant 10 années."

Cette période fut pour la jeune SEM celle de l’expérimentation. Considérée comme un authentique laboratoire de recherche appliqué au funéraire, fonctionnant en mode projet permanent, l’entreprise publique locale fut l’objet de nombreuses visites d’élus de l’ensemble de l’Hexagone et c’est ainsi que le développement de l’économie mixte funéraire en France trouve sa source à Grenoble avant de l'adapter aux particularismes locaux des régions françaises.

"Nous avons anticipé la loi de 1993 par une réponse adaptée. Nous ne redoutions pas la concurrence, bien au contraire. Ce texte rénovant le funéraire a été l’occasion pour nous de montrer ce que nous pouvions concrètement réaliser", souligne Antoine Blas, et d’ajouter : "Nous avons fait face à toutes sortes de dénigrements et tentatives de déstabilisation. Tous ces événements nous ont confortés dans nos choix. La reconnaissance des familles, des populations et celle des élus de l’agglomération ne sont pas le fruit du hasard mais bien celui d’une stratégie conduite dans le respect de l’intérêt général et du bien commun. Aujourd’hui, 81 communes composent l’intercommunalité funéraire PFI, un fait unique par son importance."

Autre fait d’importance, la création en 1986 du crématorium intercommunal de l’agglomération grenobloise à Gières. "Cet équipement est une réussite remarquable. Parfaitement intégré dans la nature, il devient rapidement un outil essentiel qui accompagne le développement de la crémation. Aujourd’hui, le taux de crémation dans l’agglomération grenobloise est de 45 %. Je suis heureux d’avoir participé au dernier projet qui est celui de la filtration avec Alain Pouget, directeur général délégué de la SEM PFI, à qui je laisse "les rênes" en toute confiance."

Tout au long de ces trente années, la SEM PFI a bouleversé le paysage funéraire national par sa créativité et son innovation permanente. L’extension du centre funéraire de La Tronche de 2005 à 2006 reste un magnifique exemple d’accueil des familles dans des conditions de dignité et de respect remarquables.
"Si les années 80/90 furent celles du renouveau funéraire, les années 2000 sont celles de l’anticipation. Une bonne gestion funéraire se caractérise notamment par une adaptation programmée et cohérente face aux évolutions sociologiques. Nous assistons à un retour en force de l’hommage. Le centre funéraire PFI, avec ses 5 000 m2, répond aux exigences des familles, par l’accueil, l’accompagnement et la qualité des services proposés. Notre chambre funéraire de 1 200 m2 et ses 21 salons de recueillement, ses espaces détente et son secteur technique comportant 40 cases réfrigérées, répartis sur une surface de 2 400 m2 font de PFI un outil unique et remarquable au service des populations.

Aujourd’hui, PFI, c’est la première entreprise funéraire certifiée ISO Qualité Sécurité Environnement pour l’intégralité de ses services et équipements gérés en Europe. PFI s’inscrit résolument dans une démarche d’excellence et son combat quotidien est partagé par les femmes et les hommes qui ont contribué et qui continueront de contribuer à son histoire.

Pour moi, c’est une grande fierté que d’avoir participé à ce vaste projet qui écrit toujours de belles pages d’avenir", conclut Antoine Blas.

 

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations