Que ce soit à l’occasion d’un enterrement ou de la Toussaint et au-delà du simple usage, nous ressentons le besoin d’offrir symboliquement un présent au défunt. Nous n’avons aucune certitude quant au fait que ce dernier en profitera vraiment, mais c’est une manière de lui rendre hommage.

 

Si l’on se réfère à la définition du Larousse, l’hommage est un don qui exprime le respect, l’admiration et la reconnaissance. Il s’agissait autrefois d’un acte par lequel le vassal se reconnaissait l’homme de son seigneur. Il était alors suivi d’un serment de foi.

Les fleurs naturelles peuvent être magnifiques, mais leur splendeur est éphémère, et si l’on n’a pas l’occasion de se rendre régulièrement sur la tombe de l’être cher, il faut alors investir dans un bouquet artificiel, une plaque ou une bougie à huile. Tous ces articles funéraires sont en constante évolution, et l’offre est de plus en plus large et variée.

Au côté des plaques traditionnelles aux ornements plutôt classiques, on voit à présent apparaître de nouvelles formes et de nouveaux matériaux, des couleurs gaies et des motifs originaux. Beaucoup sont personnalisables, avec des textes et des photos.

L’offre évolue avec la demande

Pour Christian, conseiller funéraire, qui dit vendre "davantage de plaques que de fleurs", la demande va de plus en plus vers de la personnalisation. Est-ce une conséquence de la recrudescence des vols dans les cimetières ? Il y a en effet moins de risques de se faire dérober ce type d’ornement. Son collègue Dominique fait le même constat et ajoute que la tendance est à la sobriété : "Les gens préfèrent souvent faire coller un médaillon avec une photographie du défunt sur la stèle, plutôt que d’encombrer la tombe avec des quantités de plaques qui ne sont pas forcément assorties." Les fleurs en céramique sont passées de mode, "trop fragiles et difficiles à nettoyer".
Dans une autre agence, Danièle explique que l’essor de la crémation a considérablement changé la donne. "La plupart des columbariums sont inadaptés à la dépose de plaques, nous vendons en revanche plus de petits articles, comme les soliflors." Beaucoup de familles optent également pour un scellement d’urne sur une concession existante, et là encore, la simplicité est dans l’air du temps. "Bien sûr, on peut imputer cela à la baisse du pouvoir d’achat, mais cela correspond aussi à une demande d’un style moderne et dépouillé."

La qualité reste cependant au cœur des préoccupations des clients, qui ne se ruent pas sur les articles "discount" vendus dans les hypermarchés ou les solderies. Sans doute parce que ce type d’achat est avant tout un acte symbolique, une marque de respect et d’affection envers un être cher et que, quel que soit son budget, chacun a envie d’y mettre les moyens.

La vente d’articles funéraires a donc encore de beaux jours devant elle, même si les plaques en granit avec leurs motifs traditionnels céderont sans doute peu à peu la place à d’autres, plus design et originales.

Claire SarazinWP 20151024 10 45 10 P fmt
Thanatopracteur

 

Résonance n°115 - Novembre 2015

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