Les diplômes dans le secteur funéraire : conseils pour un bénéfice maximal

L’École de Formation Funéraire Alyscamps (EFFA) a tenu son quatrième jury pour l’octroi des diplômes de conseiller funéraire et de maître de cérémonie en septembre 2013. Encore une fois, une quinzaine de personnes souriantes et fières d’elles sont reparties diplôme en poche.

Yves Messier, responsable du centre de formation EFFA.

Le diplôme leur est indispensable pour exercer leur profession, mais existe-t-il un autre intérêt pour ces hommes et ces femmes à passer cette étape ? Notre réponse est "oui" !

Nos discussions avec les jurés nous ont amenés à constater que plusieurs d’entre eux demandent aux candidats de décrire les situations dans lesquelles ils ont dû intervenir, la nature de la problématique des situations rencontrées, les solutions trouvées et les compétences acquises par voie de conséquence. Le but des jurés : chercher les qualités et compétences attendues chez un conseiller funéraire / maître de cérémonie et s’assurer qu’il les possède bien.

Nos discussions avec les heureux diplômés nous ont fait comprendre que l’oral devant le jury cachait un autre intérêt. Où est-il, me direz-vous ? Il réside dans l'exercice de retour sur expérience (exercice réflexif) que le candidat accomplit devant les jurés.

Schön (1994) nous explique qu’un adulte, dans la situation des conseillers funéraires / maîtres de cérémonie, "converse" avec lui-même. Il est en cours de retour sur expérience (exercice réflexif), c’est-à-dire qu’il réfléchit à la méthode qu’il a suivie, et il en parle. Il fait le récit des situations qu’il a rencontrées, comment il les a vues, évaluées et vécues. Le récit des événements devient un moyen d’apprendre sur lui-même et de progresser. Il analyse ses forces, voit où sont ses faiblesses et peut esquisser un début de solution ou d’amélioration.

Le passage devant un jury n’est pas une excentricité administrative, mais il peut devenir un exercice personnel de connaissance de soi au travers duquel on identifie ses qualités, ses possibilités et ses limites. Un "laboratoire" (Lewin, 1951 ; Kolb, 1984) se met en place pour élaborer des moyens d’action et répondre aux situations complexes, changeantes voire inusitées. Le passage devant un jury est le moment, pour le futur diplômé, de réfléchir à la méthode qu’il utilise pour :
- vivre avec la complexité,
- s’affirmer et se transformer.

Lors de la parution du décret et de l’arrêté du 30-04-2012, certains ont cru que le processus de formation s’arrêtait après la formation théorique et le stage pratique. Force est de constater qu’il se poursuit lors de la rencontre avec le jury. On entre alors dans un nouveau concept de la gestion des salariés en entreprise : le concept de "talents". La gestion des talents fera l’objet du prochain article.

Yves Messier