Je pense que si vous êtes en train de lire cet article, c’est que vous avez déjà réalisé des prestations de maître de cérémonie. Vous êtes donc conscient de l’importance de ce personnage qui représente la partie la plus visible de ce que propose votre entreprise, pour ne pas dire votre ambassadeur.
Chercheur en cérémonies ?
Ce métier me passionne. Je fais en permanence des recherches pour mieux le comprendre, essayer de l’enrichir et continuer d’apprendre car, à chaque cérémonie que j’ai faite, j’ai appris quelque chose de nouveau. L’envie de partager mes découvertes m’a amené à écrire le livre Obsèques civiles mode d’emploi.
J’ai souvent rencontré des confrères et j’ai constaté que leur motivation était plus ou moins élevée. Ces hommes et ces femmes ont pourtant, tous, deux points communs remarquables : l’envie de bien faire et, pour beaucoup, la passion du métier. Et ça, croyez-moi, c’est le fondement du métier de maître de cérémonie. Un maître de cérémonie est toujours une personne généreuse, pleine de compassion, et qui se passionne pour son job. Bien au-delà des simples considérations commerciales, il obéit à une vocation. Son action pourrait se résumer par la devise de Joseph Balsamo, plus connu sous le nom Alexandre Comte de Cagliostro :
"De l’ami des humains reconnaissez les traits.
Tous ses jours sont marqués par de nouveaux bienfaits.
Il prolonge la vie, il secourt l’indigence ;
Le plaisir d’être utile est seul sa récompense".
 
Maître de cérémonie invisible ou pas ?
J’ai posé, à plusieurs professionnels, la question suivante: "Un maître de cérémonies des pompes funèbres, doit-il être un personnage transparent ou bien visible ?. Les avis sont partagés. Si beaucoup ne savent pas vraiment, certains m’ont dit qu’il doit être le plus discret possible alors que d’autres pensent qu’il doit être très en vue.
J’ai été surpris, lors de ce mini-sondage d’entendre un professionnel me dire que pour lui, il doit être totalement transparent, tout en faisant son travail. Je respecte son opinion. Peut-être est-ce lui qui a raison, qui sait ?
La réponse est entourée d’un "flou artistique". En fait, il n’y a pas vraiment de règle clairement définie, à ma connaissance, qui fasse office de loi. J’ai longuement réfléchi à ce sujet et j’en ai conclu la chose suivante : le maître de cérémonie doit être aussi visible qu’un chef d’orchestre philharmonique de l’opéra.

L’opéra, une référence
J’aime beaucoup aller à l’opéra et j’ai découvert que le funéraire a énormément de points communs avec l’opéra, comme je l’ai expliqué dans mon livre.
Lorsqu’on assiste à un concert de musique classique, on a devant soi 160 musiciens qui nous font vibrer. Pourtant, entre eux et nous (le public), se trouve toujours le chef d’orchestre que l’on voit sans le voir. Sa présence est indispensable et pourtant il réussit à se fondre dans l’ensemble tout simplement parce qu’il est en accord avec cet ensemble. Voyez-vous où je veux en venir ? Non? Je continue...

Un défi
Le maître de cérémonie est la personne qui doit mettre sur la même longueur d’onde les familles, le public et le personnel. C’est le métronome, le chef d’orchestre qui donne le tempo. Si vous réussissez à faire cela vous aurez fourni une prestation de qualité exceptionnelle et vous aurez fait la différence avec vos concurrents. C’est d’autant plus difficile que personne, sur le terrain, ne fera rien pour vous y aider. On a l’impression qu’à chaque fois, c’est un nouveau défi. C’est peut-être ça qui est excitant dans ce métier, qui nous motive et qui entretient notre passion...
 
Comment faire ?
Je ne dis pas que c’est l’exacte attitude à avoir mais j’ai mené l’opération, que je vais vous raconter plus loin, en conformité avec moi-même, mes convictions professionnelles et surtout ma passion du métier.
Pourtant, vous le savez, que je ne m’en sorte pas ou que je réussisse brillamment cela ne changerait rien à rien. Pourquoi ? La réponse est simple : personne parmi ces milliers de personnes présentes ne connaissent la bonne attitude que vous devriez avoir si. Il est certain que si vous faites une "boulette" tout le monde s’en rendra compte, mais à part cela, il n’existe pas de règle aux yeux du public. Personne ne m’a engagé par contrat signé avec obligation de réussite sous peine de sanctions. Donc personne ne pourrait me faire de reproches si je ne réussissais pas. Ce n’est qu’une question de conscience professionnelle entre vous et vous...
 
Penchons-nous sur un cas d’école
Pour vous expliquer cela en conditions réelles, je vais tout simplement vous raconter comment j’ai dirigé les obsèques d’un jeune pompier âgé de 20 ans, qui s’était tué lors d’un sauvetage en montagne. Il y avait à ses obsèques plus de 3000 personnes et tout le quartier était envahi de véhicules de pompiers, de police, de gendarmerie ainsi que de délégations officielles de toute sorte.
 
Un choix à faire
Ce sont des circonstances où l’on n’a pas le temps de faire de longs préparatifs car vous ne connaissez d’avance aucun élément et tout n’est qu’improvisation.
Vous avez donc deux choix :
- Choix n°1 : fournir un travail de base qui consiste à arriver avec votre personnel, faire porter le cercueil dans l’église et ne vous occuper que de la proche famille. Idem pour le départ. Cette manière de procéder n’est pas une erreur car je pense qu’il vaut mieux faire le plus simple possible que de s’empêtrer dans un débordement d’initiatives que le temps et la bousculade ne vous permettraient pas de gérer.
- Choix n°2 : décider de tout prendre en charge, tel un chef d’orchestre, pour créer un lien entre tous de façon que ces obsèques soient le mieux organisées possible et que vous profitiez de ce gros coup de pub que représente ce genre de prestation. N’oubliez jamais que vous représentez quand même une entreprise commerciale, il est important de s’en souvenir. Les pompes funèbres ne sont pas une entreprise humanitaire...

Découverte d’une arme secrète idéale
J’ai choisi la seconde solution. Concernant l’opération qui nous intéresse, j’avais juste un point d’avance : je savais qu’il y aurait énormément de monde, c’est tout ! Alors j’ai décidé de me munir de mon arme secrète. Quel dommage que je sois en train d’écrire ! J’aurais aimé laisser planer le suspense quelques minutes de plus pour vous dire que mon arme secrète est tellement secrète que j’hésite à la divulguer. Mais je suis d’un naturel généreux et je vais vous mettre sur la piste.

Une bonne idée
Mais avant, je vais vous expliquer d’où j’ai pris cette idée que je trouve géniale. Je ne sais pas si vous partagerez ma façon de voir mais c’est tellement bon de trouver ses propres idées géniales que je ne m’en prive pas.
 
La source de l’idée :
Vous l’avez sans doute remarqué : lorsque vous devez piloter une foule et que vous donnez des instructions, les gens vous regardent toujours d’une drôle de manière en se demandant qui est ce "type" qui veut les faire bouger et qui veut leur imposer quelque chose qu’ils n’ont pas forcément envie d’exécuter.
Vous ressentirez cela parce qu’ils vous toisent des pieds à la tête et mettent un certain temps à comprendre que vous êtes le maître de cérémonie. Le laps de temps multiplié par des centaines de personnes, font que vous perdez un temps énorme à convaincre alors que vous avez autre chose à faire.
Si les gens ne réagissent pas instantanément, vous n’aurez d’autre choix que de passer à vous intéresser à la suite de votre mission. Il serait trop long de perdre du temps à convaincre.
J’ai donc réfléchi à ce problème afin de trouver une solution efficace. La voici : utiliser un procédé afin que tout le monde remarque que vous êtes le "chef d’orchestre" bien avant que vous vous adressiez à eux. Vous devez donc devenir une référence visuelle sur laquelle tout le monde se règle naturellement. Cela vous donnera un temps d’avance sur la suite des événements.
Il y a plus de 50 ans, le maître de cérémonie portait un haut-de-forme et une cape. Aujourd’hui cela donnerait un aspect carnavalesque qui n’est pas vraiment le but recherché et qui n’est plus de notre époque.
 
Quelle est donc ma trouvaille ?
L’idée de génie est d’utiliser un "sautoir" de maître de cérémonies couramment utilisé dans les milieux maçonniques. Mon "sautoir"  je l’ai fait fabriquer par une entreprise spécialisée dans la création de décors maçonniques, les broderies (en fils d’agent) sont des feuilles d’olivier.
L’olivier symbolise la paix, la sagesse, la force et la fidélité. Ces valeurs sont à mon avis, les éléments constitutifs du maître de cérémonie. L’inscription "Maître de cérémonie" permet d’informer ceux qui, éventuellement, n’auraient pas compris qui vous êtes...
 
Un accessoire d’une grande efficacité
Cet accessoire est merveilleux d’efficacité. On le porte autour du cou, par-dessus sa veste de costume. Sur une veste noire, l’effet visuel montre un large col de veste brodé de feuilles d’olivier.
Cela offre un aspect élégant et officiel. Il attire l’attention et ne laisse plus aucun doute sur votre identité. Je pourrais même dire qu’il est magique ! En effet, chaque fois que je l’ai utilisé, le public s’est réglé sur moi de bonne grâce, un peu comme si c’était logique. C’est ce qui m’a fait comprendre que je venais de trouver le bon "truc" qui allait devenir mon arme secrète, mon passeport pour la réussite.
Donc pour en revenir à notre cérémonie gigantesque, je me suis fait assister par mon fils Greg. J’avais pris la précaution, à l’époque où j’ai fait réaliser mon sautoir, d’en faire fabriquer un autre pour lui, qui comportait, en plus des mots "maître de cérémonie" , le mot "assistant", en lettres plus petites.

Usage d’un talkie-walkie
Je me suis muni également de 2 petits talkies-walkies équipés d’oreillettes dites bodyguard. Ces appareils, étant petits (faible encombrement), peuvent être fixés à la ceinture. Ils ont une grande portée, plus de 8 km, ce qui est plus que suffisant. Les fabrications actuelles sont très performantes et fiables.
L’oreillette est très discrète. Elle passe derrière l’oreille par un fil de liaison, qui descend dans votre dos (sous votre veste), connecté à l’appareil. Le micro, très petit (c’est le fil noir), reste fixé au bout de la manche droite de votre veste car il est équipé d’une petite pince métallique. Son fil de liaison passe, bien sûr, à l’intérieur de la manche. Le tout est complètement invisible. Certains le posent au revers de leur veste. Ce matériel professionnel est très précieux et d’un grand confort de travail car il vous évitera de courir dans tous les sens et de savoir ce qui se passe ailleurs lorsque vous travaillez en équipe.
 
Une astuce :
Pour plus de commodité de communication, nous avons défini un Code avec mon fils qui est le suivant: " Lorsque tu me parles, si je ne peux te répondre, j’appuie 2 fois sur le bouton "call" du micro, ce qui voudra dire "message bien reçu !" "
Les réservations de places
Par précaution, j’avais préparé une cinquantaine d’affichettes de format A5 sur lesquelles était écrit le mot "Réservé", et que j’ai emportées ainsi qu’un rouleau de scotch.
Nous sommes arrivés une heure avant le début de la cérémonie et nous avons vu qu’il y avait déjà une vingtaine de gerbes de fleurs, que les fleuristes avaient déposées devant l’église fermée. Mon fils les a gérées pendant que j’allais visiter l’intérieur  pour prendre contact avec le curé et vérifier s’il y avait bien des tréteaux pour la dépose du cercueil et m’occuper des réservations de places.
Le curé m’a regardé d’un drôle d’air en voyant mon sautoir. Avant qu’il ne me pose la question, je lui ai expliqué que c’était un sautoir de maître de cérémonie. Je finissais mes explications par un "vous ne connaissiez pas ?" avec un grand sourire. Pour ne pas passer pour un ignare, il me dit que si !
Un jour un curé m’a demandé si ce n’était pas un "truc" de franc-maçon ? " C’est quoi un franc-maçon" lui ai-je dit, et il m’a répondu, "non, rien, laissez tomber..."
Oui, j’avais oublié de vous dire que l’Église et la franc-maçonnerie ont des relations plutôt tendues. C’est la seule faiblesse de mon arme secrète...
 
Faire sa mise en place éclair
Je lui ai demandé la permission de pouvoir dire quelques mots au micro avant que ne commence la cérémonie. Il m’a demandé de quoi il s’agissait et je lui ai expliqué. (Vous saurez de quoi il s’agit à la fin de cet article). Il m’a donné son accord.
J’ai profité de ma présence dans l’église pour réserver les deux premiers rangs de part et d’autre de l’allée centrale, en "scotchant" mes affichettes marquées "Réservé" sur les dossiers de ces bancs. Les deux premiers rangs de gauche pour la famille et les deux premiers rangs de droite pour les personnalités et VIP.
 
Gestion des délégations
Puis sont arrivées les délégations dont un groupe de CRS en tenue de montagnards. Ils ont manifesté le souhait de porter le cercueil. Je leur ai donc expliqué comment faire. On pourrait croire que porter est simple mais si les porteurs se trompent de main pour mettre le cercueil sur l’épaule il se produit un cafouillage préjudiciable à l’image de l’organisation.
Toujours tenir les poignées avec la main opposée à l’épaule sur laquelle vous poserez le cercueil, c’est ce qu’il ne faut pas oublier de dire aux porteurs improvisés.
Je leur ai même fait faire une répétition " à vide". Afin de leur montrer à quel rythme il fallait marcher, comment poser le cercueil, comment se retirer et ou s’installer dans l’église pour se préparer à intervenir de nouveau au moment de la sortie. J’ai également expliqué à leur chef quels sont les ordres à donner à ses porteurs. Cette dernière notion est importante. En effet lorsque des gens en uniforme se chargent d’une tâche de ce type, il serait déplacé que vous leur donniez des ordres. Leur hiérarchie est faite pour cela.
Pour les sécuriser, je leur ai dit clairement de me prendre comme référence visuelle et que je leur dirai exactement quoi faire au moment opportun.
Ensuite, sont arrivés une cinquantaine de pompiers, venus me voir sans que je sois allé vers eux. Sans doute grâce à "mon arme secrète". Plusieurs autres délégations les ont suivis, soit en uniforme soit en tenue de travail.
Pour des raisons diplomatiques et esthétiques, il vaut mieux placer ces gens sans les séparer. J’ai donc indiqué à chaque groupe professionnel où se placer dans l’église en tenant compte de l’esthétique visuelle de leurs positions respectives.
Le public affluait de plus en plus, au point qu’il y avait une foule immense devant l’église. Quelqu’un des services protocolaires de la ville est venu m’avertir que plusieurs maires seraient présents ainsi que le préfet.
Pendant que je m’activais dans l’église, mon fils assurait mes arrières pour faire tout ce qu’il fallait et pour prévoir l’imprévisible. C’était très sécurisant et très confortable d’avoir un assistant qui sait d’instinct ce qu’il faut faire. C’est d’autant plus vrai que Greg me rendait compte en temps réel de ce qu’il avait fait. Eh oui, lorsque vous travaillez à deux, mieux vaut savoir ce que votre assistant a fait afin de ne pas refaire deux fois le même travail
L’heure d’arrivée du corbillard étant proche, j’ai mis en place une haie d’honneur de pompiers et j’ai demandé au public et aux diverses délégations d’aller s’installer dans l’église. Dans des conditions de ce type, mieux vaut installer le public d’avance pour éviter tout le "charivari" qu’entraîne l’installation de plusieurs centaines de personnes à la suite de l’entrée du cercueil dans l’église.
Il faut se rappeler que dans l’ordre des règles protocolaires, le maire de la ville où se passent les obsèques est toujours considéré comme le personnage principal, même si d’autres personnes ont un rang plus élevé (ministre ou autres), sauf bien sûr s’il s’agit du chef de l’État qui représente l’autorité suprême.
Le maire, c’est le premier magistrat de la ville et c’est lui qui reçoit ses invités VIP. C’est pour cela qu’il doit toujours être le premier, au premier rang, face à la famille. Le préfet est arrivé quasiment derrière lui.
Presque en même temps que le corbillard, sont arrivés les véhicules des VIP. C’est mon fils qui m’en a averti dans "l’oreillette".
Je suis allé les accueillir personnellement, les ai salués et invités à me suivre. Je les ai placés au premier rang, dans l’ordre suivant : le maire de ma ville, le préfet, le colonel des pompiers, 2 autres maires de villages voisins. Au second rang, j’avais placé un colonel de gendarmerie et quelques officiers, ainsi qu’un colonel de l’armée de l’air.
L’église était pleine à "craquer". J’ai invité tout le monde à s’asseoir en disant : "Mesdames et messieurs veuillez vous asseoir s’il vous plaît !"
Je fais toujours asseoir les gens afin de pouvoir les faire se lever au moment de l’entrée du cercueil, car cela apporte une marque de respect supplémentaire que les familles apprécient toujours. Je le fais avec la phrase suivante, au moment de l’entrée du cercueil dans l’église : - " Veuillez vous lever SVP!"
Vous remarquerez que j’ai escamoté le début de phrase "Mesdames et messieurs". J’ai fait cela volontairement pour raccourcir la phrase instructive.
Dans un univers bruyant, les mots "Mesdames et messieurs" sont utiles en guise "d’ordre préparatoire" pour obtenir un semblant de silence utile à la compréhension de la suite de ma phrase.
Pendant que j’installais ces messieurs, mon fils était en train d’expliquer aux porteurs des pompes funèbres qu’ils allaient être remplacés par des CRS en tenue de montagnards. La synchro était parfaite !
Je ne vais pas m’étendre sur la suite … je me contenterai de vous parler de ma prise de parole à l’église.
 
Prise de parole à l’église
Donc, quand le cercueil a été déposé et que tout le monde était à sa place, je me suis rendu derrière le pupitre du prêtre et j’ai dit ceci :
- " Monsieur le député maire, monsieur le préfet, monsieur le député, mesdames et messieurs, en vos grades, qualités et fonctions. La famille me charge de vous remercier pour toutes vos marques d’amitié, d’affection et de sympathie. Elle me charge de vous dire qu’à l’issue de cette cérémonie, l’inhumation au cimetière de X... se fera dans la plus stricte intimité familiale et vous prie de bien vouloir respecter cette volonté. Enfin je voudrais vous demander d’avoir la gentillesse de couper la sonnerie de vos téléphones portables pendant la durée de cette cérémonie. Merci !"
 
Anecdote amusante
Pour la petite histoire, il m’est arrivé que le curé refuse de me laisser parler dans son micro. On ne peut rien y faire car c’est lui "le patron" dans son église. Ce refus m’avait fait sourire car je savais qu’il risquait de le regretter. Ça a été le cas : plusieurs fois pendant la cérémonie, des sonneries de portables se sont déclenchées, ce qui est la pire des choses dans une telle situation et notre clergyman en avait été fort incommodé. S’il m’avait laissé faire, il aurait évité cette contrariété, mais bon, "C’est vous qui voyez !" auraient dit les humoristes Laspalès et Chevalier (pour ne pas les citer).

Pourquoi ces mots ?
Je vois que vous venez de comprendre pour quelle raison le prêtre qui a refusé de me prêter son micro a eu de petits soucis. Cela s’explique par le fait que chaque fois que je prends la parole à l’église, je termine toujours par inviter l’auditoire à couper les sonneries des portables. C’est un petit cadeau à ma façon, pour le prêtre qui apprécie toujours.

Procédure oratoire
Je souhaiterais, avant d’en terminer, vous expliquer la raison pour laquelle j’ai dit cela. En principe, lorsqu’on prend la parole en public, sachant qu’il y a des VIP dans l’assistance, on doit toujours commencer son discours, en citant ces personnes dans l’ordre hiérarchique. On fait cela en général pour dire au public (sans en avoir l’air) que le maire et le préfet nous honorent de leur présence.
La phrase "mesdames et messieurs, en vos grades, qualités et fonctions etc." permet de ne pas citer la longue liste des autres VIP et raser l’auditoire ou de vous éterniser au micro.
"Vos grades" concernent les militaires. Vos "qualités et fonctions" concernent tous les autres VIP. Reconnaissez que la formule est élégante et bien adaptée pour ne froisser personne. Il s’agit d’un petit truc d’orateur, bien pratique, qui évite bien des erreurs diplomatiques.
Attention ! Si vous ne vous sentez pas capable de prendre la parole, évitez à tout prix de le faire, ce serait catastrophique. Évitez toujours de vous présenter sous un jour non avantageux. Il vaut mieux ne rien faire et "assurer le coup" que de vous présenter sous un aspect défavorable.
 
Une autre petite astuce de pro
Cachez vous dans un coin, écrivez votre texte et lisez-le lorsque vous serez devant le micro. Cela vous garantira de ne pas être trahi par le facteur émotionnel auquel on ne pense jamais mais qui se manifeste toujours, et qui risque de vous déstabiliser.
Il n’est pas donné à tout le monde de pouvoir s’exprimer devant des centaines de personnes sans émotion. Orateur, c’est un métier. Vous conviendrez que ce n’est pas le vôtre, c’est la raison pour laquelle vous devez prendre des précautions afin de le pratiquer sans vous mettre en difficulté.

Un projet intéressant
Pour changer de sujet, j’aimerais vous parler d’un projet que j’ai et dans lequel vous pourriez avoir une part active. J’ai remarqué que dans chaque département les us et coutumes en matière funéraire sont différents. Mon projet est d’écrire un livre en faisant la synthèse des meilleurs procédés professionnels pour en extraire le top du top de la cérémonie et vous livrer le résultat.
Je pense que cela pourrait être amusant et instructif. J’espère vous avoir donné l’envie de participer à ce projet et je vous invite à me faire parvenir vos écrits à mon adresse email :
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
N’oubliez pas que si vous faites partie des personnes qui ont acheté mon livre Obsèques civiles mode d’emploi, vous pouvez me contacter si vous avez besoin d’un conseil ou d’une aide pour la réalisation de votre première cérémonie civile.
 
Michel Weber,
maître de cérémonie, auteur d’Obsèques civiles mode d’emploi.

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations