Lors des premiers échanges, il arrive souvent que perce l’inquiétude dans la voix des futurs stagiaires et que revienne la même question : "Quel est le pourcentage de réussite dans votre école ?" Cette question, qui devrait avoir du sens lorsqu’on parle d’un diplôme national, fait ressortir le véritable problème de l’élaboration de nos diplômes "nationaux".

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Prenons par exemple le baccalauréat : chaque académie réfléchit à un sujet par matière, puis les lycéens composent à armes égales, et le précieux sésame est attribué aux copies qui rentrent dans les critères d’évaluation.
Dans le funéraire, c’est différent : c’est chaque école qui élabore ses propres questionnaires, avec des degrés de difficulté aussi larges qu’il est possible d’imaginer. "Si dans une école on pose la question de l’autorité qui délivre l’autorisation de fermeture de cercueil en cas de mort suspecte, dans d’autres, on demandera de quelle couleur on doit s’habiller pour des obsèques."
Et parmi les entreprises qui jouent le jeu de recruter des nouveaux entrants tout juste diplômés, certaines en ont fait les frais ; ainsi, une jeune femme, lauréate de son centre de formation, intègre une société qui lui demande quels papiers sont nécessaires pour transférer un défunt de l’hôpital à son domicile : "Euh, ça, on ne l’a pas vu en cours."
Pire, une stagiaire qui se retrouve dans un centre de formation qui est à la fois une entreprise et le lieu de son stage pratique ! Laquelle a dû accepter sans broncher de faire des heures supplémentaires et de venir le dimanche après les cours pour ne pas risquer d’être exclue le jour du diplôme.
Ailleurs, le formateur (unique pour le cursus entier, que ce soit en psychologie, en hygiène ou pour l’organisation des obsèques) a été porteur pendant six mois avant de signer son contrat de formateur.
Mieux, certains centres préparent chaque jour le candidat aux questions qui lui seront posées le dernier jour. Il ne s’agit donc plus de compétences, mais de mémoire. Et bien entendu, ces centres de formation, qui apparaissent (et disparaissent pour certains) au gré du vent et des dotations de Pôle emploi, affichent des 100 % de réussite ! Ne devrait-on pas parler de retour à l’emploi, de qualifications complémentaires, de satisfaction pour les entreprises qui recrutent ?
Une question : pourrait-on imaginer une seconde qu’une infirmière diplômée sache tenir une seringue dans le Nord de la France et pas dans l’Ouest ?
Il y eut l’époque de la mise en place de nos diplômes, époque qui requérait de notre part à tous de la patience. L’heure est aujourd’hui à la qualification réelle, à la valorisation que nous avons toujours voulue pour notre profession.

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La Fédération Française des Pompes Funèbres (FFPF) a donc sollicité la Commission Paritaire Nationale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (CPNEFP), dont elle est membre, afin de faire le tri dans l’offre et la demande. Pour que soient référencés les centres de formation qui font un véritable travail de formation avec des intervenants qualifiés et/ou professionnels expérimentés. Pour la mise en place d’une sorte de "Conseil de l’Ordre des centres de formations funéraires". Comme cela existe dans d’autres professions. Car il en va de l’honneur de nos métiers et de notre reconnaissance.

Florence Fresse
Directrice de l’E.NA.ME.F.

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations