Precepta, cabinet d'analyse indépendant, vient de publier une étude instructive sur les enjeux économiques qui seront de mise dans le monde funéraire pour les prochaines années. Face à un modèle de rentabilité en pleine mutation, les services funéraires sont dans l’obligation d’opérer un virage stratégique et financier, certes difficile, mais obligatoire pour la pérennité de leurs entreprises.

 

Cette étude, intitulée "Les services funéraires à l'horizon 2017- Quelle stratégie pour relancer l'activité et redresser les marges ?", fait tout d'abord un bilan lucide mais quelque peu inquiétant des dernières années écoulées. Tout d’abord 2014 s’illustre par un léger repli du chiffre d’affaires du secteur de - 0,3 %. Celui-ci s’explique en partie par la baisse significative du nombre du décès et celle, régulière, du pouvoir d’achat des familles. Cela laisse présager, pour les deux trois ans à venir, d'une croissance faible (prévisionnelle) de 1 à 3 % maximum par an.

Mais le paramètre le plus alarmant est la contraction obstinée du taux de marge opérationnelle qui passe de 6,3 % en 2007 à 5 % en 2014 (estimation), avec des hauts et des bas bien sûr, mais avec des prévisions (selon les experts de Precepta) qui mènent à un taux de seulement 4,5 % en 2017. Les raisons qui président à cette perte de la rentabilité sont, entre autres, le net durcissement du contexte concurrentiel avec de nouveaux investisseurs privilégiant le "low fare" (prix bas), la progression durable de la crémation (CA Vente de cercueil + faible du fait notamment de la disparité de coût entre cercueils inhumation et cercueils crémation) et l'apparition de l'assureur/intermédiaire contrat obsèques (banques principalement) venant s'intercaler entre le client final et l'entreprise de pompes funèbres.

Face à ce bilan, les experts de Precepta envisagent le redressement de la rentabilité comme possible… Mais à la condition pour les entreprises funéraires de relever cinq défis :
- optimisation de la gestion financière (dont développement de l’exploitation de crématoriums) ;
- génération d’une véritable stratégie commerciale avec une transparence tarifaire ;
- adoption d’une politique "multicanal" face à l’essor d’Internet (en termes de communication et d’e-commerce) ;
- développement des relations d’affaires et des partenariats avec les acteurs de l’assurance obsèques ;
- mise en place d’une formation accrue et d’une volonté de fidélisation des collaborateurs, les enjeux de demain étant : haute qualification et motivation.

Il s'agit bien là d'un tournant stratégique à prendre que la multiplication des mouvements capitalistiques dans le secteur funéraire ne fait qu'avaliser... À suivre donc !

Gil Chauveau
Sources : Precepta,
Greffes des Tribunaux de commerce.

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations