Gilles Van Assche, l’un des deux dirigeants des Pompes Funèbres Droumaguet, établissement adhérent à la Fédération Française des Pompes Funèbres (FFPF), a suivi la formation de chef d’entreprise (niveau VI) de l’E.NA.MEF., l’école de la Fédération. Il nous présente sa société et nous parle de son choix pour ce centre dirigé par Florence Fresse et réputé pour la qualité de ses sessions.

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Gilles et Veronique Droumaguet Van Assche
Gilles et Véronique
Droumaguet-
Van Assche.

Résonance : Tout d’abord, pouvez-vous nous dresser une rapide carte d’identité de votre entreprise funéraire ?

Gilles Van Assche : Oui bien sûr. Elle a été créée en novembre 1971 par François Droumaguet et son siège est à Kermaria-Sulard dans les Côtes-d’Armor (entre Perros-Guirec et Tréguier). Depuis le décès de son fondateur en 2014 et le départ à la retraite de son épouse Christiane en ce début d’année, l’entreprise est gérée par leur fille Véronique et moi-même, son époux. Notre équipe est composée de cinq salariés (une conseillère funéraire, trois marbriers-porteurs et un porteur intermittent). Nous réalisons près de 200 convois par an. Nous organisons les obsèques de A à Z, y compris les travaux de cimetière et de marbrerie, la vente et la pose de monuments.
En 2002, nous ouvrions un complexe funéraire à Kermaria avec une chambre funéraire. 2012 était l’année de l’ouverture de la deuxième à La Roche-Derrien, et notre troisième a été inaugurée récemment à Perros-Guirec.

R : Vous avez effectué en 2012 une formation à l’E.NA.ME.F. à Paris. Pourquoi avoir choisi spécialement cette école ?

GVA : Notre entreprise étant adhérente depuis 2009 à la FFPF, c’est donc tout naturellement que nous nous sommes tournés vers l’E.NA.ME.F. pour me former lors de mon arrivée dans l’entreprise.

Chambre Funeraire PGFaçade da la chambre funéraire de Perros-Guirec.

R : Pouvez-vous nous dire de quelle formation il s’agissait et nous en décrire un peu son contenu ?

GVA : J’ai suivi la formation complète de chef d’entreprise (niveau VI) comprenant celle de conseiller funéraire plus une semaine de gestion comptable et de gestion du personnel. Le programme était celui applicable en 2012 avec la réglementation, la gestion et l’information des familles, les obsèques selon les religions, la psychologie du deuil, les contrats prévoyance, les cérémonies… Comme je n’avais que 5 mois ½ d’ancienneté au 31 décembre 2012, j’ai du passer le diplôme avec l’E.NA.ME.F. en 2013 (voir Résonance n° 93 août/sept 2013).

R : Est-ce que cela répondait à vos attentes et que retenez-vous principalement de votre stage ?

GVA : Ce stage a parfaitement répondu à mes attentes associant cours magistraux et mise en pratique régulière au cours du stage pour l’application de toutes ces nouvelles connaissances. Le fait que les formateurs étaient des professionnels en exercice renforçait le concret des savoirs transmis. J’en retiens la qualité des intervenants, ainsi que celle des supports et des enseignements.

R : Quels sont à votre avis les aspects qui vous aident, vous accompagnent dans votre métier au quotidien ?

GVA : Difficile de répondre car tout ce que j’ai appris m’accompagne tous les jours. Un de ceux à retenir est la gestion des cérémonies civiles. Le formateur nous a engagés sur le chemin de la personnalisation totale de celles-ci, ce que j’applique pour la plus grande satisfaction des familles qui nous confient cette tâche.

R : Pouvez-vous maintenant nous parler de votre entreprise ?

GVA : Basé au départ à Trézény, le siège a été transféré à Kermaria-Sulard en 2002, date correspondant à l’ouverture de notre première chambre funéraire. S’y trouvent également le bureau d’accueil des familles, le magasin et les ateliers de marbrerie. Nous vendons aussi des monuments, avec l’aide des carrières locales car La Clarté et ses carrières de granit rose ne sont qu’à dix minutes de notre siège.
En 2006, mon épouse a rejoint ses parents dans l’entreprise et, pour ma part, ce fut en 2012, au moment de l’ouverture de notre seconde chambre funéraire (deux salons). Depuis nous avons continué le développement de l’entreprise avec le projet de Perros-Guirec qui vient de se réaliser.

R : Vous avez ouvert début juin votre chambre funéraire à Perros-Guirec. Comment avez-vous, avec votre femme, construit ce projet et cela a-t-il été long pour le voir finalisé, il y a un mois ?

GVA : Ce projet a été très long à concrétiser. François Droumaguet l’avait déjà en tête avant que je rejoigne l’entreprise, mais il fallait trouver le bon terrain. C’est en juin 2013 que nous l’avons acheté à l’entrée de la zone artisanale de Kergadic, entre La Clarté et le centre de Perros-Guirec. Nous avons ensuite travaillé avec le même architecte que sur les réalisations précédentes. Le décès de François Droumaguet en 2014 a stoppé momentanément le projet. La construction n’a réellement débuté qu’en novembre 2016 et l’inauguration a eu lieu le 31 mai dernier, pour une ouverture officielle le 1er juin.

R : Cela répond, je pense à une demande. Est-ce exact ?

GVA : Oui car il n’y avait pas de chambre funéraire ni même d’agence de pompes funèbres sur la Côte de Granit Rose. Cela répond à une demande et celle-ci est adaptée à l’évolution des mentalités en matière de relation avec la mort et aux obligations réglementaires. Aujourd’hui le recueillement à domicile est de plus en plus rare, et la réglementation a rendu complexes, voire irréalisables les soins de présentation, de conservation dans les logements classiques. La proximité d’une chambre funéraire est donc une nécessité pour les familles qui sont, ici, très attachées à leur commune. Elles peuvent ainsi se recueillir non loin de leur domicile. Dans ces moments difficiles, il est important de pouvoir compter sur une équipe professionnelle, compétente et sérieuse.

R : Pouvez-vous nous le détailler, nombre de salons, etc. ?

GVA : Le terrain occupe une superficie de 2 650 m² à l’entrée du Parc d’Activité de Kergadic, facile d’accès pour tous les habitants du secteur. Nous avons construit un bâtiment moderne, épuré et lumineux de 461 m², apportant sérénité et paix aux familles endeuillées. Pour la réalisation du chantier nous avons souhaité, au maximum, faire appel à des entrepreneurs locaux. Il comprend deux espaces distincts. Tous d’abord, la chambre funéraire avec un espace technique pour les toilettes, les soins, la préparation des défunts ainsi que les levées de corps et les mises en bière ; trois salons de présentation avec pour chacun un sas d’accueil ; un vaste hall d’accueil ; un bureau et un espace exposition.

Ensuite, pour les familles souhaitant organiser des obsèques civiles, nous avons prévu une salle de cérémonie équipée de matériel multimédia son/image permettant de diffuser musiques, photos et films, permettant un hommage totalement personnalisé. Celle-ci est prévue pour une centaine de personnes environ. Pour un accès simple, un parking privé a été inclus dans le projet.

R : Enfin, pour conclure, n’est-ce pas trop difficile aujourd’hui de rester indépendant ?

GVA : Être et rester indépendant est plus qu’un plein temps. En plus de notre cœur de métier (pompes funèbres marbrerie), nous avons en charge aussi les aspects administratifs, comptables, gestion, ressources humaines. Étant une petite équipe, nous sommes donc tous très polyvalents. L’avantage, c’est que nous sommes maîtres de nos décisions. Mais nous avons oublié le mot vacances et ne comptons pas nos heures. Nous pouvons être fiers de notre entreprise et la réussite de ce nouveau projet sera la nôtre aussi.

R : Pensez-vous que la FFPF joue un rôle dans cette indépendance ou a-t-elle un rôle à jouer ? Quel est votre sentiment à ce sujet ?

GVA : Oui, elle joue un rôle car elle est présente à nos côtés. Nous nous sommes engagés en la rejoignant à respecter une éthique forte, mais elle correspond complètement à notre vision du métier. De son côté, la FFPF répond rapidement à nos interro-gations et nous tient informés des évolutions de la réglementation et de celles à venir, ainsi que des discussions en cours au CNOF. Savoir que nous avons à nos côtés un organisme qui nous comprend, nous écoute, qui connaît notre métier, est rassurant pour les petits indépendants comme nous. J’aimerais m’impliquer plus dans la Fédération ou dans l’E.NA.ME.F. mais l’entreprise me demande beaucoup de temps et notre éloignement géographique rend difficile cette implication.

Résonance n°142 - Juillet 2018

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