Dans l’univers du cimetière, la plaque funéraire est un élément central connaissant aujourd’hui de nombreuses évolutions qui, sortant du classicisme, vont vers des productions plus créatives, utilisant des matériaux autres que le granit. L’une des entreprises historiques du secteur, France Funéraire, vient de fêter ses cinquante ans, et reste l’un des leaders en matière d’innovation, impulsant souvent les tendances de demain.

 France Funeraire

La particularité de la société de Luçon est son association réussie de la tradition basée sur des savoir-faire anciens et d’un niveau de créativité usant à la fois de ces derniers et des résultats d’une recherche constante sur l’esthétique, le design de la plaque funéraire, sur sa conception tant en matière de matériaux utilisables et utilisés, que de nouvelles technologies (LED, fibre de verre lumineuse, par exemple).

Fidèles aux coutumes qui président aux journées portes ouvertes régulièrement organisées ces dernières années chez France Funéraire, les deux jours consacrés aux "Cinquante ans" se sont concrétisés par, entre autres, la visite des ateliers par les invités… pompes funèbres clientes, fournisseurs et autres professionnels en relation d’affaires avec la société vendéenne.

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Aubin de Magnienville. Dominique Vigin.


La plaque, ornement du cimetière

Ici, dans ces échanges, chacun prend conscience du travail de l’autre. Si cela semble évident pour les opérateurs funéraires qui voient ainsi comment sont réalisées, façonnées les plaques funéraires qu’ils commercialisent, et par qui, de leur côté, les ouvriers font connaissance, discutent avec ceux qui sont chargés de promouvoir, défendre, proposer aux familles les articles qu’ils produisent toute l’année.

Car, ce qui va personnaliser une tombe, créer les différentes ambiances dans un cimetière – au même titre qu’un monument ou des fleurs – se fait là, dans ces ateliers où transparaissent l’humain, l’ouvrier, le façonneur, les savoir-faire et l’expérience. Des métiers traditionnels et anciens, mais aussi de nouvelles techniques, de nouvelles machines programmables impliquant de nouvelles façons de faire, tournées vers la modernité des programmations numériques.
Pour mémoriser cela, Sylvestre Olgiati a décidé, il y a quelques mois, d’inviter un photographe professionnel pour réaliser un reportage sur l’usine, avec un regard subjectif, artistique, dans l’objectif de générer un vrai travail d’auteur. Cela a pris la forme d’une "résidence" qui s’est matérialisée en deux séjours à des périodes différentes. Le résultat fut une magnifique exposition – avec des tirages grand format – dans la salle où se sont déroulés l’apéritif et la soirée de gala des "Cinquante ans", et un album photo d’une cinquantaine de pages, un ouvrage d’art dont Sylvestre Olgiati a écrit les textes "légendes" des photos.

Artisans marbriers, entre tradition et modernité

Cette manière d’aborder – et de redécouvrir – les différentes pratiques ouvrières, de dresser un portrait d’art de chacun de ces artisans marbriers, tous possesseurs d’un talent technique, d’une gestique spécifique, donne une vraie noblesse à cette catégorie professionnelle qui œuvre pour le souvenir des défunts et, de ce fait, constitue les "habilleurs" des monuments dans les cimetières.

Ce recueil photographique est un hommage à l’histoire de la marbrerie, mais aussi à ses capacités d’évolution. Et France Funéraire, à la fois industrie historique (voir Résonance n° 140) du secteur et entreprise en constante recherche de nouveaux modèles, est représentative de cette cheville ouvrière qui a marqué, marque et marquera du sceau du souvenir les tombes françaises.

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En complément de cette réalisation marquante, qui a profondément touché l’ensemble du personnel, titulaire avec ce recueil photographique d’une reconnaissance exceptionnelle, ainsi que les invités (plus de deux cents personnes), de nombreuses animations et une soirée ont également ponctué de manière agréable cet anniversaire. Le dîner (230 convives) fut l’occasion pour le personnel, ceux des ateliers comme les administratifs, d’échanger avec les clients pompes funèbres, et, sous les bons auspices d’une ambiance festive, chacun put apprendre à connaître l’autre et à s’enrichir des expériences partagées.

Les différentes animations connurent aussi un joli succès, avec notamment deux conférences. Aubin de Magnienville, président de la Chambre Syndicale Nationale de l’Art Funéraire (CSNAF), mit en avant la fabrication française, et la valeur ajoutée qu’elle peut générer aujourd’hui ; et Dominique Vigin, de son côté, ancien propriétaire de France Funéraire, rappela l’histoire de l’entreprise. Le deuxième jour, c’est au cœur de la liesse populaire engendrée par le départ de la première étape du Tour de France qu’employés et invités présents ont clos cet événement peu ordinaire avec un pique-nique champêtre.

Et dans ce monde de l’industrie funéraire où l’humain a encore sa place face aux machines, où celui-ci œuvre pour proposer les plus beaux objets du souvenir aux familles en deuil, France Funéraire continue de mettre l’homme au centre de son entreprise, considérant que celui-ci, façonnier d’articles funéraires, pose une "pierre" essentielle dans l’architecture générale du cimetière.

Gil Chauveau

Résonance hors série n° 6 - Août 2018

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations