Méminis n’a pas fini de nous surprendre. À une époque où le conformisme règne en maître, il est exceptionnel et rassurant de constater que certains fabricants inspirés proposent des gammes de produits alliant l’esthétique avec la noblesse des matériaux. Renouer avec la tradition des métiers d’art et apporter une valeur ajoutée certaine ainsi que du sens à des objets singuliers telles les urnes funéraires est un pari osé et réussi par Matthieu et Vilvan Rochas. C’est ainsi qu’année après année, ils ne cessent de nous surprendre par leurs propositions créatives. Commentaires…

 

flyerA5 plaques 1Meminis : ne pas oublier 

La traduction de ce verbe latin signifiant notamment "se souvenir" ou "avoir présent à l’esprit" résume bien la démarche de leurs créateurs, deux passionnés des métiers d’art, mais également de réels professionnels au service du funéraire. C’est ainsi qu’est né Meminis en 2014 sous l’impulsion de Matthieu et Vilvan Rochas. "Notre objectif a toujours été de proposer des gammes de plaques et d’urnes qui soient à la fois des créations originales tout en respectant les codes du funéraire. Nos produits sont d’une esthétique contemporaine, sobre et ayant fait l’objet d’une recherche poussée avec des designers de renom.

Ces objets de mémoire sont personnalisables et constituent un lien essentiel avec la personne disparue. Le choix des matériaux a également fait l’objet d’une recherche poussée. Nous conservons bien entendu l’alliage minéral, mais également la porcelaine, et notamment la porcelaine de Limoges pour la ligne Solaris. Mon frère Matthieu a longtemps exercé au sein d’une maison parisienne de haute couture, et nous avons su conserver cet esprit d’excellence qui caractérise nos créations." Et d’ajouter : "Nous faisons appel à des artisans hautement qualifiés afin de perpétuer l’objet unique et de haute valeur ajoutée, tout simplement parce que les cendres d’une personne défunte imposent le respect et un contenant d’exception."

Les urnes Meminis, une reconnaissance méritée

Ce n’est pas un hasard si un grand groupe funéraire national, tel OGF, référence les produits Meminis. "C’est une marque de confiance ainsi qu’une reconnaissance de la qualité de nos produits, et nous en sommes fiers", souligne Vilvan Rochas. "Nos urnes ont toutes des systèmes de fermeture qui accueillent des médaillons aux différents graphismes. Portés au bout d’une chaînette, ils sont le lien de mémoire physique avec la personne disparue. Ils peuvent par ailleurs rester incrustés au sein du dispositif. Élément du rituel, la clé peut être remise à la famille à l’issue de la cérémonie. Symboliquement, les proches sont désormais les gardiens de la mémoire.
Aujourd’hui, les textes législatifs encadrant la crémation ont évolué mais, bien avant cette séparation inéluctable avec l’urne et surtout avec ce qu’elle représente en charge émotionnelle, il est bon de se recueillir et de contempler un objet pensé, soigné, esthétique, réalisé dans des matériaux nobles, fidèle et digne de l’esprit du disparu."

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Le retour du reliquaire

La législation française impose la non-conservation des cendres au domicile de même que leur division. Cela signifie-t-il pour autant la fin des reliquaires ? Il est vrai qu’ils sont sortis discrètement des gammes des fabricants. "Pour notre part, nous avons décidé de réintroduire cet élément significatif en lui attribuant une nouvelle vocation. Très nombreuses furent les familles qui exigèrent un réceptacle afin d’y déposer soit une mèche de cheveux ou de petits objets ayant appartenu à la personne défunte. Cet objet de dimension plus réduite qu’une urne conventionnelle possède les mêmes caractéristiques que les urnes habituelles. Un système de fermeture au moyen d’une clé. Portés au bout d’une chainette, ils sont le lien physique de mémoire qui relie le défunt à ses proches. Il peut y avoir une forme de rituel de remise de la clé à la famille, qui devient la gardienne de la mémoire. Encore une fois, l’esthétique prime sur toute autre considération. L’objet doit être digne de ce qu’il contient, et prend ainsi une puissante valeur symbolique."

Les plaques de mémoire nouvelle génération

Il faut avouer que la thématique des plaques de mémoire méritait une attention soutenue. Les produits largement distribués sont pratiquement tous régis par les mêmes codes graphiques uniformes. On assiste toutefois à une tentative sérieuse de renouveau par la proposition de produits différents bien que de même destination. Dans le domaine de l’innovation esthétique, Meminis est dans le peloton de tête. "Penser de nouveaux matériaux notamment des matériaux composites, introduire une réelle personnalisation qui consiste à pouvoir de sa main laisser un message indélébile au défunt, s’inscrire dans la durée, être original sans oublier la nature même du produit, penser qualité en permanence… c’est apporter une touche contemporaine et se battre afin de rencontrer les faveurs des familles dans un exercice complexe.

De ce point de vue, nous sommes arrivés à concevoir des éléments novateurs qui s’inscrivent dans une gamme de prix abordable. Lorsqu’on parle de qualité, on associe immédiatement, à tort me semble-t-il, tarif prohibitif. Faire des produits de mauvais goût et de qualité bas de gamme a un coût qui n’est pas négligeable. Réussir à proposer des produits de qualité, esthétiquement attrayants et compétitifs suppose avoir un process de production particulièrement étudié, 100 % français, et réalisé dans un circuit court. Ce pari, nous l’avons conçu, développé et maîtrisé", insiste Vivant Rochas.

Penser valeur ajoutée, garder l’expression du sens

L’objet funéraire ne peut se limiter à un simple exercice de style, aussi réussi soit-il. Il s’inscrit dans un contexte, une histoire ; il se doit d’avoir une portée symbolique et spirituelle. L’urne funéraire s’inscrit dans une pratique nouvelle, la crémation, qui, contrairement à l’inhumation, n’est pas encadrée par un rituel établi de longue date.
Face à cette forme de carence rituelle, l’objet peut et doit contribuer au cérémonial qui reste à réinventer, jouer un rôle décisif dans le travail de mémoire. C’est cela qui peut lui donner une portée symbolique, lui conférer un sens. Si l’objet se résume à un simple contenant, il ne peut qu’apparaître comme pauvre d’un point de vue symbolique, et superflu dans le travail de deuil et de mémoire.

Le postulat de Meminis a toujours été de ne pas être un fabricant d’urnes et de plaques de plus, mais bien de contribuer à la valorisation de la filière par une réponse forte, esthétique, pérenne et économiquement attractive. Ce n’est pas donné à tout le monde, et il fallait le faire…

Jérôme Maniaque

Résonance numéro spécial n° 9 - Décembre 2019

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