Chez Braumat, l’innovation constitue l’ADN de l’entreprise. Installé près de Nantes, le spécialiste des équipements de gravure pour articles funéraires emploie depuis trente ans des technologies toujours plus avancées, toujours plus liées au numérique.

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Les premières machines pilotées
par ordinateur (1992).

Sableuses, machines laser à micro-graver, compresseurs, imprimantes diverses, le catalogue de la société offre aujourd’hui mille usages à ses clients. De quoi mesurer le chemin parcouru, que rappelle ici William Brault, aujourd’hui cogérant de l’entreprise avec son frère Raphaël, depuis la retraite récente de leur père Roland. Ce dernier, fondateur de l’enseigne dans les années 70, vendait initialement du matériel aux marbriers et aux artisans du funéraire. Jusqu’au jour où il a pris conscience des possibilités de l’ordinateur acquis pour gérer l’entreprise.

"Je me souviens de la première fois que nous avons évolué vers les plotters, les traceurs de découpe, dans les années 80, raconte William Brault. J’étais tout jeune. Nous sommes partis sur un salon. Mon père a vu une machine qui découpait des lettres dans de l’adhésif pour faire du marquage publicitaire. Il s’est dit que cela pourrait découper des adhésifs de sablage pour faire des pochoirs. Il a transposé ce système au funéraire, où l’on découpait encore au cutter."

Obtenir un lettrage très fin

Puis est arrivé le laser, dans les années 90. "Dès qu’il en a entendu parler, mon père a acheté une machine pour en explorer les possibilités. Nous avons réalisé beaucoup d’essais de lettrages, jusqu’à pouvoir même graver des photos grâce à une trame. Notre objectif était d’obtenir un lettrage très fin. L’avantage du laser, c’est qu’il brûle complètement le papier là où on veut graver, ce qui permet de réaliser sur une pierre du très petit texte, un poème par exemple dans un caractère de quelques millimètres de haut."

Même si Braumat travaille encore à graver des monuments directement au laser, cela reste très compliqué, la technique étant tributaire du poids et de la taille de l’objet à travailler. "Il faut entrer la plaque dans la machine de 70 cm de large, et le plateau n’est pas assez robuste pour recevoir le poids d’une stèle. Nous attendons impatiemment cette évolution. Par l’intermédiaire d’un matériel de levage, on doit pouvoir la mettre dans la machine. Nous en avons fait l’expérience avec deux artisans. Cela fonctionne." Voilà un chantier futur.

Fiabilité, vitesse et précision

En attendant, les machines existantes s’améliorent régulièrement, tant en fiabilité, qu’en vitesse, en précision. "Avec le laser, précise le cogérant, nous pouvons graver le papier pour enlever la matière à l’endroit où l’on veut faire le sablage. En dessinant des points de quelques dixièmes de millimètre et avec un sablage fin, nous arrivons à creuser un peu le granit pour faire de la photo et ensuite peindre dedans. Le laser ne va pas directement graver dans le granit. Il va seulement le dépolir. C’est ça qui nous a aidés : les concurrents n’ont pas d’emblée compris que le sablage était indispensable pour graver sur le granit."

Cette technique a ouvert des horizons à la société, qui a investi d’autres secteurs d’activité, avec toujours pour tâche d’imprimer au laser de la signalétique, dans la publicité, dans l’architecture (pour créer des maquettes en plexiglas), dans les hôpitaux notamment. Pour des plaques nominatives, des numéros de porte par exemple. Le funéraire représente toutefois plus de la moitié de l’activité de Braumat.
De la fin des années 90 et du début des années 2000, William Brault garde une tendresse pour une machine en particulier, la Mercury 25 watts, simple, robuste, très précise. "Celle que nous avons sans doute le plus vendue alors", poursuit-il.

La 3D, un domaine à approfondir

Et les instruments de 3D ? "Il y a encore des applications à trouver", estime William Brault. L’entreprise s’en est déjà préoccupée, mais la technologie n’était alors pas au point. "Nos essais étaient un peu décevants. Nous n’avons donc pas approfondi ce domaine. Mais les dernières machines sorties sont encourageantes, et nous allons réétudier ce projet. C’est à la fois une question de possibilités offertes par les machines et une matières à travailler. On dépasse aujourd’hui la simple résine, précise mais qui laissait des défauts, pour utiliser d’autres matériaux plus robustes, plus stables. Dans le funéraire surtout, il faut qu’ils tiennent le temps. Ce qui semble le cas avec les produits à base d’encre métallique, notamment. Et puis aujourd’hui, je ne suis pas encore sûr que, dans l’esprit du public, ça soit aussi bien considéré qu’une plaque en granit."

Braumat, via l’emploi du laser et du numérique, a travaillé les lettrages puis la photo. Une dernière technique actuellement très développée. "Plusieurs fabricants, que nous formons pour qu’ils deviennent ensuite autonomes et créatifs, utilisent nos machines et produisent beaucoup. La 3D, actuellement, ce sont plutôt des urnes, pas forcément très personnalisables. Or, pour apporter de la valeur ajoutée, pour plaire aux familles, il faut pouvoir personnaliser."

Grâce aux nouvelles imprimantes à encres métalliques, il serait possible selon William Brault de produire des motifs funéraires comme les bronzes qu’on trouve actuellement sur le marché, et pas simplement des urnes. Des barrières techniques demeurent. Mais la piste est ouverte.

Olivier Pelladeau

Résonance hors-série n°3 - Janvier 2017

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