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Dans ce premier roman poignant, Nataly Bréda s’empare avec courage et légèreté d’un sujet essentiel : le droit de mourir dans la dignité. Une sensibilité et des convictions d’une auteure résolument de son temps.

 Souffles CoupesBNDPage de couverture de "Souffles coupés".

Le livre

Quand une féministe au caractère bien trempé rencontre une star de cinéma aux multiples conquêtes, ce qui commence comme une aventure érotique prend rapidement l’allure d’un coup de foudre… incurable. Car, derrière la soif de liberté de Nina et la nonchalance de David, se cache une maladie qui peut, du jour au lendemain, laisser l’autre orphelin. De Toulouse à New York en passant par Londres et l’Irlande, auront-ils le droit de s’aimer dans la dignité… jusqu’au bout ?

L’auteure

Nataly Bréda co-dirige la collection "D’égale à égal" (Laboratoire de l’égalité/éditions Belin). Journaliste radio et de presse écrite, femme d’enga-gement, elle a fondé l’antenne toulousaine d’ "Osez le féminisme". Passion amoureuse, maladie, droit de mourir dans la dignité : dans son premier roman, elle aborde avec légèreté et habileté des sujets intemporels.

L’avis

"Souffles coupés" surprend par l’originalité de son sujet. Nous accompagnons les protagonistes dans leur histoire d’amour, aussi destructrice que réparatrice. Nataly Breda aborde avec délicatesse des sujets tabous, et garde tout au long du roman un style dynamique et "léger" qui nous permet de plonger dans l’intrigue sans tomber dans le mélodrame, malgré la gravité des situations décrites… Un livre nécessaire pour comprendre la maladie et la fin de vie.

photo breda gris
Nataly Bréda.

Rencontre avec l’auteure

Stanislas Pétrosky : Nataly merci, avant toute chose, de te prêter au jeu en nous parlant un peu de toi. "Souffles coupés" est ton premier roman. Parle-nous de sa naissance ?

Nataly Breda : La naissance de "Souffles coupés" remonte à quelques années… J’étais journaliste alors, et j’avais envie d’écrire "pour de vrai". L’histoire a commencé par les deux personnages, qui se sont imposés à moi. Je trouvais intéressant de confronter cette femme handicapée, féministe, venue de nulle part (certains diraient "de province") et cet acteur américain très célèbre. La maladie les lie et les sépare en même temps. Comme vous le savez, le livre vient d’être édité chez French Pulp éditions, que je remercie chaleureusement.

SP : Tu n’as pas choisi d’aborder des thèmes faciles… la maladie, la mort, le féminisme et la féminité, l’amour, la "rencontre d’Éros et Thanatos"… tous ces sujets condensés en un peu plus de deux cents pages. Est-ce un livre militant ?

NB : Il s’agit bel et bien d’un roman. Lors de l’écriture, j’ai compris que l’écueil que je voulais éviter était un texte militant. Si certaines valeurs que je défends sont présentes, tant mieux. Je traite de sujets intemporels : l’amour, la mort…

SP : Pourrais-tu nous parler de l’ADMD ? Quelle est ta relation avec l’association ? Tu es très jeune, pourquoi militer pour le droit à l’euthanasie ?

NB : 41 ans, ce n’est pas tout à fait "jeune"… (rires). Je milite à l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) depuis de nombreuses années. J’ai énormément d’admiration et de sympathie pour Jean-Luc Romero, son président, qui est le meilleur défenseur de ce droit fondamental que l’on puisse souhaiter. Nombre de militantes et de militants, infatigables, donnent leur temps et leur énergie pour que nous ayons le choix de notre fin de vie. Je tente d’apporter une toute petite pierre à l’édifice : pour chaque exemplaire de "Souffles coupés" vendu, une somme est reversée à l’association.

La mort reste taboue, ce n’est pas à l’équipe de Résonance que je vais l’apprendre. Pourtant, elle demeure une route commune pour toutes et tous. En France, on meurt mal, et j’ai été sensibilisée à cette question très tôt car il y a beaucoup de soignants dans ma famille. J’ai entendu, tout enfant, les discussions sur la liberté de mourir, sur l’aide que l’on ne peut apporter, sur la souffrance que l’on ne peut soulager. Pour moi, l’euthanasie et le suicide assisté sont des droits fondamentaux, ils participent des choix de l’individu. Chacun peut anticiper, faire part de ses souhaits à ses proches, s’occuper financièrement de sa propre fin, nous devons pouvoir également définir les modalités de cette fin. Aujourd’hui, on peut seulement écrire ses directives anticipées. La mort fait partie de la vie.

SP : Lors de ton passage à "Voyage au bout de la nuit", sur C8, tu dis que "Souffles coupés" est un livre "qui se dit féministe mais qui ne parle pas de féminisme" ? Peux-tu nous en dire plus ?

NB : Je crois que "Souffles coupés" est féministe en soi : nous avons une héroïne, libre, maîtresse de sa vie de bout en bout. Nina est féministe, et il était important pour moi que le personnage le revendique. En revanche, le féminisme n’est pas réellement abordé, uniquement quelques touches… Les amies militantes me le reprochent assez !

SP : Tu abordes la sexualité librement. J’imagine qu’il n’est pas facile de toucher à ce sujet alors que tu décris la progression des maladies des personnages et la "dégradation" du corps de Nina au cours du roman. Était-ce un sujet que tu considérais comme nécessaire ?

NB : Je suis une femme qui écrit et, à ce titre, après que, naturellement, les hommes ont conté la sexualité, il m’apparaissait essentiel d’aller sur ce terrain.

SP : À qui est destiné ton livre ? Pour qui l’as-tu écrit ?

NB : J’aimerais que les femmes se rendent comptent qu’il existe d’autres pistes que celles qui sont proposées généralement : on peut être handicapée, se dire libre et connaître l’amour… La sexualité des femmes peut également s’exprimer. Je pense également aux personnes en situation de handicap, dont on ne parle jamais. Peu de "héros" sont handicapés dans les livres, au cinéma. S’ils le sont, ils "dépassent" leur handicap ou sont des êtres exceptionnels… Ce n’est pas le cas de Nina, elle est humaine, et par conséquent faible, handicap ou non.

SP : Après un premier roman si fort, penses-tu continuer à écrire ? Aborderas-tu des sujets plus "légers", ou tu as encore des cartouches militantes en réserve ?

NB : J’aimerais écrire un second roman, en effet ! Mon ADN d’auteure ne se compose pas de légèreté, j’espère la trouver dans la vie !

SP : Merci Nataly, je crois que tu participes à une table ronde en janvier au Musée de la médecine. Nous aurons l’occasion de te poser davantage de questions. À très vite.

Stanislas Petrosky
Romancier

Résonance n°142 - Juillet 2018

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