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La  vie est faite de hasard, moi, personnellement je ne me plains pas, souvent les hasards des rencontres, puisque c’est de ceux-ci dont je parle, me sourient assez.

 

RES87P84aEn effet, bénévole au salon des Halliénalles organisé par les excellents Exquismen (cette séance de cirage vous est offerte par les établissements Baranne), mon ami Maxime Gillio m’envoie un mail : "Veux-tu interviewer David S. Khara pour Résonance ?". Bien sûr que je dis oui, seulement, je ne l’ai pas encore lu…

Deuxième coup du hasard, lors du salon, je dois aller chercher David à une séance de dédicaces, et là je rencontre un personnage charmant. Qui, malgré des ventes plus que magnifiques, des droits vendus au cinéma, est simple, sympathique et très proche de ses lecteurs, même de ceux qui ne l’ont pas lu…

David m’a tellement bien parlé de ses livres, que je me suis offert les trois, vu mon goût pour les polars, et surtout j’ai toujours été très intéressé par la Seconde Guerre mondiale. Toutes les publications de Christian Bernadac, "La mort est mon métier" de Robert Merle et tout ce qui touche la déportation m’a toujours attiré. Il faut connaître l’histoire afin qu’elle ne se répète pas. J’ai donc commencé par  "Le projet Bleiberg".

Et là une claque, une vraie, je lis pas mal, mais ce bouquin, je le rentre dans mon top 5 des livres lus depuis un an, et il est en haut du classement. Non seulement David nous offre une magnifique intrigue, avec une enquête actuelle, se passant de nos jours, mais aussi des flash-back lors de cette triste période du siècle dernier. C’est un livre que l’on dévore, chaque fin de chapitre vous entraîne inexorablement vers le suivant. Vous allez de rebondissement en rebondissement, des personnages sympathiques qui ont tous une véritable "épaisseur", rien n’est laissé en l’air, tout a été calculé. Et surtout la création de Eytan Morg, celui-là, j’aurais aimé qu’il sorte de mon imagination personnelle. Un physique, un charisme, une vie tourmentée,  du passif, de l’actif, bref de quoi construire un héros récurrent, il a tout pour plaire …

Rajoutez à cela un véritable travail de recherche effectué par l’auteur, où fiction et réalité se fondent tout au long du livre, vous comprendrez aisément que David  a su mettre dans ce thriller tous les ingrédients nécessaires pour faire un véritable "best-seller".

Dans la catégorie des thrillers à ambiance, atmosphères historiques  IIIe Reich, ce livre figure en très bonne place,  juste à côté de la trilogie berlinoise de Philippe Kerr.

Une lecture que je vous recommande chaudement !

"Depuis hier, je ne suis plus aussi sûr d’avoir envie de crever, du moins, pas avant d’avoir tiré cette histoire au clair. Et en plus, j’ai de la monnaie à rendre". 1942. Pologne. Camp de Stutthof. Le chef suprême de la SS rencontre secrètement le scientifique en charge du plus important projet du 3e Reich. De nos jours. États-Unis. Jay Novacek, jeune trader new-yorkais, dépressif et alcoolique, reçoit la visite de deux émissaires de l’armée. Son père, haut gradé de l’US Air Force, vient d’être assassiné. Aussitôt, la C.I.A. dépêche une pétillante recrue pour protéger le fils du défunt. Au même moment, près de la base de Langley en Virginie, un agent du Mossad abat un espion à l’issue d’un interrogatoire musclé. Muni de nouvelles informations, il se rend vers son prochain objectif : un certain Jay Novacek. Venue des heures les plus sombres de l’Histoire, une terrible machination se met en branle, menaçant l’humanité tout entière. N’est-il pas déjà trop tard pour l’arrêter ?"
Citation : La folie engendre le désespoir, le désespoir engendre la folie.

 

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Sébastien Mousse : Bonjour David, tout d’abord merci de te prêter au jeu des questions/réponses. Tout peut mener à l’écriture, David en est la preuve vivante,c'est un ancien publicitaire. David, un de tes confrères a dit "Si l’on n’a pas une Rolex à 50 ans, on a raté sa vie", toi, c’est si à 40 ans t’as pas fait un best-seller ?

 

David S. Khara : J’ai travaillé pour ce publicitaire qui a fait cette remarque, remarque qui me choque, me révolte. Moi, ce n’est pas mon rêve, l’argent, la notoriété. Ce qui est arrivé au bouquin ne dépend pas de moi, je ne me sens pas responsable de ce qui s’est passé. Je ne courais pas après un best-seller. Ce qui m’a fait plaisir c’est que beaucoup de gens ont eu du bonheur à lire mon livre. Le côté best-seller, c’est un bonus, bien sûr je ne vais pas cracher dessus, car cela apporte beaucoup d’opportunités, l’adaptation au cinéma, pouvoir continuer à écrire, à mûrir, car en fait, plus j’écris, plus j’apprends, plus je fais de technique. En fait  je veux que le livre suivant soit meilleur que le précédent.

 

SM : Tu côtoies deux univers différents, d’un côté le thriller vampirique, d’un autre le polar historique avec une machination plus que vicieuse. Est-ce que tu préfères écrire dans un univers plus que dans un autre ? Ou bien les deux te sont-ils indispensables ?

 

DSK : Pour moi les deux sont indissociables, le côté fantastique, "les littératures de l’imaginaire" c’est une segmentation qui n’a pas lieu d’être. Tout est imaginaire dans un roman. "Le père Goriot" n’a jamais existé, pas plus qu’un vampire et cela ne l’empêche pas de faire partie de la littérature classique. Shakespeare doit-on le mettre dans le fantastique sous prétexte que dans "Hamlet"  il y a un fantôme ?  Dans "Don Giovanni" de Mozart, la statue du commandeur  se met à chanter pour l’emmener vers les enfers…
Créer des genres n’a pas de sens ! "Les vestiges de l’aube", c’est comme "Le projet Bleiberg", c’est parler des petites histoires des gens qui forment la grande histoire. Plein de personnes ne savaient pas que le  matin du 11 sept.  2001 leurs vies allaient basculer à 10 h du matin. L’un des personnages va vivre ce jour des attentats, l’autre va vivre la guerre de Sécession. Je change juste le contexte pour montrer la folie des hommes à deux époques différentes. J’ai fait beaucoup de recherches, écouté des témoignages de survivants du 11 sept., lu des thèses sur la guerre de Sécession, sur la Seconde Guerre mondiale. Le travail d’étude et de recherche est très important pour moi, autant que celui de l’écriture.

Surtout que fouiller dans l’histoire permet de voir que l’on recommence sans cesse les mêmes erreurs. Comme si l’on ne voulait pas tirer la leçon du passé.
Einstein disait : … "la folie c’est de croire que les même causes n’engendrent pas les même choses"…
 
SM : "Le projet Bleiberg"  va être adapté au cinéma, est-ce que tu as des infos à donner ?

 

DSK : Non, pas trop Séb, je ne peux pas trop en dire… Ce sera un film en langue anglaise avec des acteurs américains, on a déjà une petite idée du casting, et il y a plusieurs réalisateurs sur le projet. C’est long, mais cela avance, sortie logiquement programmée pour 2014.

 

SM : Critic, petite maison d’édition a eu la chance de te dénicher, si je puis dire, les tirages se sont envolés ; quels conseils donnerais-tu à une petite maison d’édition comme l’atelier Mosésu ?

 

DSK : Faut que tu sois honnête, si tu prends du plaisir à lire ce que tu édites, c’est déjà bien, puis soyons honnêtes, il faut de la chance. Pour moi, la critique de Gérard Collard a mis le feu aux poudres, ensuite c’est l’enchaînement. C’est tout ce que je te souhaite. Et surtout fais-toi plaisir, que tes auteurs se fassent plaisir et le public le ressentira…

 

SM : Tu es le parrain de ce premier salon des "Halliénalles", organisé par les "ExquisMen", consacré à la littérature fantastique et vampirique, un genre, même si tu n’aimes pas ce cloisonnement, qui existe depuis longtemps, mais qui explose enfin. Pendant des années il fut enfermé, on en parlait peu, mais depuis "Entretien avec un vampire" d’Anne Rice, on n'a plus honte de lire "du vampire", enfin une démocratisation du genre ?

 

DSK : J’ai tendance à croire que la France a du retard sur les pays anglo-saxons., c'est-à-dire que chez nous on considère le fantastique comme un sous-genre pour des débiles, écrit par des crétins. Comme ce fut le cas il y a des années pour le polar. Ce que l’on oublie c’est que "Twilith et Harry Poter" ont amené plein de gamins vers la lecture. Puis il y a aussi maintenant l’effet de mode du vampire, son côté romantique, son spleen, cela plaît aux jeunes et a donc attiré de nouveaux auteurs.

Le souci c’est qu’en France on écoute souvent certains critiques qui n’aiment que les livres où l‘auteur raconte ses névroses, alors que les lecteurs ne sont pas forcément friands de ce genre d’écriture, et aiment la fiction, il en est pour preuve le grand succès de la série "Anticipation" chez Fleuve-Noir.

 

SM : David, ton actualité littéraire dans tout cela ?

 

DSK : "Le projet Shiro" est sorti en poche en octobre, le troisième et dernier tome de la trilogie, "Le projet Morgenstern", sortira en mars 2013. "Le projet Bleiberg" devrait sortir aux États-Unis début 2013.

En mai 2013 arrivera le recueil de nouvelles du "Collectif Calibre 35", qui réunit 10 auteurs de polars, thrillers et romans noirs.

Je m'attaquerai ensuite au deuxième opus des "Vestiges de l'Aube" qui paraîtra en mars 2014, en même temps que la BD. Donc pas vraiment le temps de chômer.

 

SM : Et tu arriveras à trouver un peu de temps pour "Marcello" mon gardien de cimetière ?


DSK : Aurai-je le temps d'écrire autour de ton personnage ? L'idée me séduit, mais pour le moment il m'est difficile de me projeter tant il y a de projets en cours. Il te faudra de la patience...

 

Sébastien Mousse,Mousse-Sebastien-signature
thanatopracteur, directeur littéraire..

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