FFC, une AG où se mêlent avec lucidité obstacles à franchir et nouveaux défis à venir

La FFC ayant réussi au fil des années à s’entourer d’associations et de partenaires amis, certains d’entre eux sont venus confirmer leur lien et leur attachement (en présentiel ou via un texte) à la pensée crématiste dont ils partagent une approche laïque et libre, tant de la vie que de la mort. Ainsi, le texte de Jonathan Denis de l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) et celui de de Serge Martin, président de la MUTAC, ont été lus. Puis Bruno N’Diaye, de la Libre Pensée, et Nicolas Pomiès, pour l’UFAL (Union des FAmilles Laïques), ont fait part de leur message à l’assistance attentive.

Il est toujours délicat de dresser un état santé d’une "institution" lorsque celui-ci est fragile, mais Frédérique Plaisant étant une présidente combative, déterminée et consciente de ses responsabilités, elle donna une vision objective de la situation et aborda le rapport moral empli de lucidité et de combativité.

Des évènements et des actions ont été mis en place, dont la diffusion du communiqué de presse de la Toussaint qui alertait sur les prévisions de hausse des coûts énergétiques. C’était l’occasion d’attirer l’attention de l’État et des pouvoirs publics sur la nécessité de "protéger" les familles de ces augmentations possibles en accordant un bouclier fiscal, si besoin est, aux opérateurs funéraires.

Une autre action annoncée fut les participations au Livre blanc de l’ADMD – reprenant les positions de 20 acteurs, dont la FFC, sur la fin de vie – et au pacte progressiste. La Fédération est ici, en toute logique, cohérente avec son combat pour le droit à la liberté, chacun étant libre d’en disposer ou non.

Des représentants de la FFC ont participé aux travaux des partenaires comme la Chambre Nationale Syndicale de l’Art Funéraire (CSNAF) à Paris le 12 mai dernier, aux rencontres nationales de l’Union du Pôle Funéraire Public (UPFP) à La Rochelle les 16 et 17 mai. Ce sont, pour la présidente, des partenariats qui ont du sens, permettant des échanges et des questionnements. Enfin, le travail avec l’UCE (Union Crématiste Européenne) a pu reprendre. Un colloque est en cours de préparation pour le 20 octobre prochain à Nancy. 2023 sera l’année de la participation à FUNÉRAIRE PARIS sur invitation de la CSNAF, et 2024 sera à nouveau une année de Congrès.

Toutes les questions posées se nourrissent d’un constat réaliste qui est, entre autres, que le combat de la crémation est gagné : 216 crématoriums en France, la crémation représente 41 % des obsèques et il y a plus de 270 000 crémations/an. Mais, en regard de ce succès, la FFC voit ses adhérents diminuer. Bien sûr, le mouvement crématiste peut encore intervenir pour faire respecter les volontés des défunts, de ceux qui étaient ses adhérents, demander des comités d’éthique au sein des crématoriums et y intervenir, veiller à la qualité et à la dignité des sites cinéraires, rappeler la liberté de la dispersion des cendres… "Mais est-ce suffisant ?", questionne la présidente fédérale.

De multiples travaux

Pour clore un rapport riche d’activités, Nicole Tavares éclaira l’assemblée (toujours aussi attentive) sur les sollicitations des journalistes. En effet, la FFC, est régulièrement invitée par la presse à s’exprimer sur différents thèmes. Les sujets suivants ont été abordés : le traitement des métaux, la fin de vie, l’incidence de l’augmentation des tarifs de l’énergie sur les crémations, l’assistance aux familles, avec une page pratique dans le magazine "Merci l’info".

Moment toujours clé des AG fédérales, le rapport sur les actions et les initiatives en cours ayant trait à ce secteur essentiel aujourd’hui qu’est la communication, mais aussi sur les supports vecteurs de celle-ci, était présenté par Jo Le Lamer. Il a rappelé le succès de l’exposition des 50 ans car "communiquer, c’est aussi exposer". La copie des fichiers numériques des 18 panneaux aux fins de reproduction (ou celle du montage PowerPoint) a été sollicitée plusieurs fois par nombre d’AC. Les panneaux originaux, de leur côté, ont commencé à "tourner" en France.

Vint ensuite l’intervention d’Alain Zanone pour l’informatique qui, en premier constat, releva une période calme, complétée par l’alimentation de la plateforme numérique fédérale en articles, l’actualisation de la carte d’implantation des crématoriums avec un lien hypertexte d’information pour chaque crématorium actif, la mise à jour de toutes les informations concernant les AC. Il assure aussi la collecte des statistiques de crémation en France, qu’il intègre dans un tableau en vue de leur publication.

Conclusion

Je relèverai, que la FFC entretient une grande lucidité quant à son avenir incertain, mais qu’à mon sens, les crématistes, forts de leur expérience, de leurs réflexions passées et actuelles, de leur positionnement laïque, de leurs valeurs de libres penseurs, ont encore un rôle à jouer dans les débats actuels, que le combat n’est plus celui de la reconnaissance de la crémation, il est indéniablement gagné, mais celui, républicain, de la laïcité et de la défense des libertés. Le mouvement crématiste est fort d’idées généreuses à transmettre… Reste à imaginer de nouveaux moyens et des actions novatrices pour relever ces défis inédits