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Avec les avis de décès, c’est tout ou rien : soit il s’agit d’un sujet important pour les conseillers funéraires, soit pas du tout. Pour les Franciliens, ce sujet n’est pas une priorité ; pour autant, dans certains départements, les avis de décès constituent la première lecture du matin. J’avais déjà travaillé sur ce sujet il y a 2 ans et le souvenir que j’en avais gardé est qu’il s’agit d’un sujet compliqué, d’autant plus que la tarification était digne d’une équation du niveau de Polytechnique.


Je confirme que, depuis 2020, les choses n’ont pas beaucoup changé : le sujet est toujours aussi compliqué, les écarts de prix sont toujours aussi importants, et il faut pouvoir séparer les (trop) nombreuses variables pour y voir clair : le type de journal (local, départemental, national), la zone couverte (un ou plusieurs départements), le jour de parution (c’est souvent plus cher le week-end), et évidemment le nombre de mots. Je parle en mots car c’est plus lisible que le nombre de caractères.

Pour mener notre enquête, nous avons utilisé la même annonce pour obtenir son prix afin que les informations soient comparables

Voici l’annonce :

"Le docteur Amédée Georgein-Guiton, son épouse, Patricia et Henri-Désiré Gayet, Émilie Georgein et Hélène Georgein, ses filles et gendres, Yvan. Gabin Anna, Theodore, ses petits-enfants, Thierry et Colette Sabin, son frère et sa belle-sœur, Coralie. Amaury, Alban, Laetitia, Priscille, Alexis, ses neveux et nièces, Martine Guiton, sa belle-sœur et ses enfants, Romain et Marion, Olivier Guiton, son beau-frère et ses enfants, Thomas et Laura, ont l'immense tristesse de faire part du décès du
 
docteur Jean Georgein,
ancien interne des Hôpitaux de Paris – ACCAHP,
ancien chef de service de psychiatrie infanto-juvénile,
qui s’est éteint à son domicile, le 14 décembre 2022, à l'âge de soixante-dix-sept ans.
 
La bénédiction suivie de l'inhumation a eu lieu le jeudi 16 décembre 2015, au cimetière de Fleury-sur-Mérogis, dans la plus stricte intimité."

 
Nous avons analysé des dizaines d’annonces et nous avons conclu qu’en moyenne, on comptabilise 140 mots ; évidemment certaines sont plus courtes, et ceux qui sont publiés dans les journaux nationaux sont plus sélectifs dans le nombre de mots. Avec cette approche, nous avons obtenu des résultats très intéressants.

1. Prix moyen par type de journal

Voici le tableau qui récapitule les prix moyens par type de journal.

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Les journaux nationaux (notamment Le Figaro et Le Monde) sont clairement nettement plus chers que les autres types de journaux. À savoir que, pour les journaux nationaux, les familles sont (beaucoup) moins prolixes dans les annonces. Logiquement, plus le journal est local et la diffusion réduite, moins l’annonce coûte cher.

Nous avons effectué l’analyse sur plus de 1 500 journaux et nous avons été surpris par les difficultés à obtenir les prix en direct. Moins de 5 % des prix ont été obtenus directement par le site du journal. Pour obtenir des prix, nous avons fait différentes simulations notamment sur le site avis-de-deces.com. Les journaux nationaux comme Le Monde et Le Figaro permettent de faire une commande en ligne, tout comme certains acteurs modernes comme Le Parisien et la Dépêche du Midi. La digitalisation est encore relativement peu présente, en tout cas au niveau des internautes. Il n’y a pas que le funéraire qui est en retard.

2. Étude sur la variation des prix en fonction du nombre de mots

Nous avons effectué des simulations pour différents types d’annonces pour voir s’il y avait des différences majeures (tous types de journaux confondus en dehors des journaux nationaux), et voici le résultat.

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Comme vous pouvez le constater, les écarts sont énormes. Certains journaux vendent les avis à des prix très faibles (5 €), alors qu’on peut approcher les 2 000 € pour plusieurs journaux nationaux. On observe que la croissance du prix ne suit pas de manière proportionnelle le nombre de mots et que les premiers mots peuvent coûter assez cher.

3. Analyse des prix par région

Nous avons cherché à comprendre s’il existait des différences importantes entre les départements. Et nous n’avons pas été déçus. En effet, les écarts de prix sont énormes d’un département à l’autre.

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Les écarts entre chaque département sont substantiels. Il faut avoir en mémoire que plusieurs facteurs peuvent expliquer ces différences de prix. Par exemple, certains départements (notamment agricoles) peuvent avoir plusieurs journaux avec des coûts très faibles, et donc font énormément baisser la moyenne. Contre-exemple : les Alsaciens, eux, ne disposent que d’un seul journal pour faire publier les avis de décès, et n’ont pas d’alternative, d’où la très forte moyenne du tarif pour la publication d’un avis de décès (plus de 600 €).

4. Avis de décès et digital : que faut-il savoir ?

Une fois dans le sujet, je me suis intéressé au rapport entre les avis de décès et le digital. On entend toujours qu’il y a beaucoup de trafic, mais il n’est pas évident d’y voir clair entre les différentes plateformes. Il faut savoir que les avis de décès en ligne représentent un trafic très important et qui connaît une très forte croissance, comme l’atteste cette évolution proposée par Google Trends.

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Certes, le trafic était faible en 2004 ; mais, pour alimenter la réflexion, je vous propose de comparer cette tendance avec le mot "pompes funèbres" (l’un des mots clés les plus recherchés dans le funéraire).

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Clairement, les requêtes sur les avis de décès connaissent une très forte croissance, qui s’est accélérée lors de la première épidémie de coronavirus en mars 2020. 

Voici le trafic estimé des requêtes les plus proches d’"avis de décès" :  

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Il faut avoir en tête que 42 K (42 000) représente une estimation du nombre mensuel moyen de recherches pour un mot-clé au cours des 12 derniers mois de données connues. 42 K par mois est donc un trafic important. Le trafic mensuel sur les requêtes liées à avis de décès est de plus de 3,6 millions par mois ; il s'agit donc d’un chiffre énorme.

À noter qu’après la première requête dite générique, les avis de décès sont souvent accompagnés d’un numéro de département ou du nom d’un journal.

5. Analyse des acteurs du digital

J’ai mené une analyse sur la moitié des départements français (ceux qui sont le plus recherchés sur Google) avec une logique "avis de décès" + "[nom du département]", comme par exemple "avis de décès 72". Chaque requête m’a permis de générer 10 résultats, et en compilant ces résultats, j’ai obtenu des informations très intéressantes.

Marque Nombre d’occurrences Position moyenne sur google Nombre d’avis (moyenne/jour)
Simplifia 42 4,9 13
Dans Nos Coeurs 41 2,5 19
PFG 41 4,8 3
Avis de décès. Net 40 4,7 2
Libra Memoria 40 2,2 24
L’Internaute 38 6,2 0
PF locale 26 8,8 3
Odella 24 7,8 2
Ouest France 22 4,9 13
Avis de Décès. COM 15 8,7 0
Roc Eclerc 15 8,4 2


Les pompes funèbres locales sont très présentes sur les avis de décès sur ces requêtes, tout en sachant qu’elles sont souvent positionnées en fin de première page. L’acteur de référence est Dans Nos Coeurs qui est présent dans tous les départements avec une position dans le trio de tête. L’acteur le mieux référencé est Libra Mémoria avec une moyenne de 2,2.

Sur ces pages, ce sont les avis de décès les plus récents qui sont proposés, avec différentes stratégies éditoriales : certains sites proposent le listing des avis de décès sur plusieurs semaines (comme Dans Nos Coeurs ou Ouest-France), alors que d’autres ne proposent les avis de décès que sur une journée (comme Simplifia).

Concernant les bases d’avis de décès, il n’est pas évident de savoir quel site possède le plus d’avis de décès. Cependant, nous avons compté le nombre d’avis publiés en moyenne par jour (c’est une estimation très large), qui peut donner une idée de la volumétrie du site. Dans Nos Coeurs et Libra Memoria sont en tête concernant aussi la publication du nombre d’avis, avec près d’une vingtaine par jour.

Conclusion : que faut-il retenir de cette analyse ? 

Les avis de décès sont encore très présents dans la Presse Quotidienne Régionale, et ceci n’est pas près de disparaître, d’autant plus que le trafic Web se développe fortement en parallèle. La complémentarité du Web et du digital est surprenante, car, pour le Web, tout est gratuit ou quasiment gratuit, alors que pour la publication papier le coût reste élevé, surtout si on comptabilise au mot, soit environ 3 € par mot.
 
Charles Simpson
Fondateur de Meilleures Pompes Funèbres

Résonance n° 187 - Janvier 2023

Instances fédérales nationales et internationales :

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