Les comités d’éthique dans les crématoriums : une nécessité de mettre en place ces instances de dialogue.

Peu de crématoriums existaient au début des années 1980. Il était alors difficile pour un citoyen de faire appliquer sa volonté de choix de funérailles inscrite dans la loi de 1887, et ainsi d’opter pour la crémation, notamment au regard des frais de transport.
Aujourd’hui, près de 45 % d’obsèques se déroulent par crémation dans 227 crématoriums, avec en moyenne 6 à 8 nouvelles constructions par an. Il convient de s’interroger sur le fonctionnement de ces établissements, mais aussi sur la qualité du service. Depuis des années, la Fédération Française de Crémation (FFC) sollicite la mise en place de comités d’éthique dans chacun des crématoriums, de manière à discuter et échanger sur ces lieux de funérailles et de cérémonies d’obsèques.
Ces établissements sont avant tout, rappelons-le, des équipements de services publics, y compris lorsqu’ils sont gérés en Délégation de Service Public (DSP) par un opérateur funéraire privé.
Un comité d’éthique, c’est quoi ?
C’est une instance de dialogue et de concertation entre différents acteurs : élus locaux, gestionnaires, représentants des usagers, d’Associations Crématistes (AC) et d’opérateurs funéraires ayant recours au crématorium.
Un comité d’éthique, pourquoi ?
Il permet de faire le point sur l’activité, l’accueil, le personnel dédié, et de constater les incidents ou les problèmes survenus avec des opérateurs funéraires, des familles ou autre réclamation. Il peut aussi être un outil de communication pour faire connaître le crématorium et animer des temps de mémoire, de manifestations en souvenir des défunts : cérémonies, conférences, expositions diverses, temps musicaux.
Seul 1/3 des crématoriums a mis en place un comité d’éthique. Il faudrait le rendre obligatoire, car il permet des échanges transparents tant pour les élus locaux que pour les gestionnaires. Il est important de mobiliser le plus largement possible, de réfléchir et de répondre sur les sujets comme l’accueil des familles, les cérémonies, la remise des urnes, les délais ou le bien-être des salariés.
Parler de la mort reste tabou, alors mettons en place ces lieux de dialogue neutres pour garantir un service public de qualité, empreint d’égalité et de dignité pour les familles.
Frédérique Plaisant
présidente de la FFC
Résonance n° 221 - Novembre 2025
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