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Je ne reviendrai pas sur les épisodes de violences que subissent les maires et le personnel communal depuis quelques années. Ceci ne s’arrêtera pas de sitôt. Les limites au comportement ne sont plus communes mais elles sont désormais, à l’esprit de plusieurs, propres à chacun. On a parlé de "l’ensauvagement de la société" il y a quelques années. Cette prédiction se réalise désormais et plusieurs se sentent dépourvus de moyens pour éviter d’en subir les effets. Voyons 2 cas qui illustrent mon propos et les 2 analyses que j’en tire.


Un élu municipal révèle, en formation, avoir vécu un grand malaise. Une jeune femme l’a apostrophé en conseil municipal en lui posant des questions pour le déstabiliser et en dressant la liste de tous ses "manquements, défauts et insuffisances". Notre élu me demande alors ce qu’il aurait pu/dû faire. Je lui ai rappelé qu’une "guerre" ne peut être livrée que si nous avons les coudées franches et libres. Un élu ou le personnel administratif ne les ont pas.

J’ai terminé en disant qu’utiliser les armes de l’adversaire est risqué. Vous le mettez en position de force. Je lui ai donc donné le détail de 2 techniques éprouvées qu’il avait à sa disposition

1 - La réglementation
La réglementation se compose d’un corpus de textes qui se prêtent peut à l’interprétation (malgré ce que l’on peut en dire). Elle permet d’écarter les débats personnels soutenus par des vues personnelles souvent soutenues par une certaine morale. Ces terrains mouvants et instables représentent un danger dans un échange qui se veut raisonnable.

2 - La force de l’inertie et de cette technique pour obtenir des gens un comportement responsable en refusant d’entrer dans le chemin de la confrontation par la voie que nous indiquent nos interlocuteurs.
Il m’a remercié en partant. Il m’a dit que mon cours lui avait fait comprendre un concept important : l’équilibre.

L’autre cas était celui d’une future secrétaire de mairie. Elle avait 2 missions sur terre : remettre chacun à sa place et clamer ce qu’elle pensait. Alors que je lui posais une question, je lui ai signalé qu’elle était libre de ne pas me répondre. Je ne voulais pas causer de malaise car toute réponse impliquait pour elle de se dévoiler un peu. Elle me lança alors "qu’elle n’avait aucune envie de me répondre de toutes les façons".

Le moment était trop beau. Je lui ai fait remarquer que sa réponse pouvait susciter un retour violent si elle s’exprimait ainsi devant un administré. Je lui ai demandé : "quelle était l’utilité du ton de cette réponse, qu'elle voulait me dire du regard qu’elle portait sur moi ?"

La future secrétaire ne s’attendait pas à ma remarque. Le ton a baissé. Ses collègues lui ont confirmé mes dires : son agression ne reposait sur aucun fondement. Elle a tout de même ajouté que son comportement était normal et qu’elle ne voyait rien à redire. Cet échange m’a laissé songeur sur les causes diverses de la violence.

Ce que je retiens de ces expériences de terrain :
1. Certaines personnes en situation d’autorité (ou qui estiment l’être) s’octroient une licence (dans le sens du désordre moral) pour "briser", "recadrer", "reprendre" ou encore dans leurs relations avec les autres. Pensent-ils aux conséquences ? De plus, "pourquoi devrions-nous être impressionnés par quelqu’un qui s’adresse à nous de cette façon ?"

2. Les fonctionnaires en situation d’autorité (ou qui estiment l’être) saisissent difficilement ce qu’ils doivent à ceux qui paient des impôts. De plus, on constate chez ces personnes une idée plus que confuse du service rendu à la collectivité. Certains d’entre vous me disent déjà qu’on ne peut pas accepter n’importe quoi. La loi a déjà prévu les limites de la place de chacun. L’État nous donne plusieurs moyens pour juguler la frustration du citoyen.

En somme

La violence naît souvent de la perte d’un cadre éducatif ou communicatif. Face à quelqu’un qui se veut vindicatif, la seule réponse, du moins celle qui nous apparaît en premier lieu, est la violence. On sent un danger et on attaque. La recherche d’un cadre de réponse est simple mais elle demande un peu d’introspection et ici nous entrons dans les procédures de conduite du changement.

L’élu municipal fut intéressé quand je lui ai donné la structure d’une réponse démocratique et éducative. Alors que la secrétaire de mairie ne voyait rien à redire à son comportement. C’est peut-être qu’elle avait appris à feindre le mépris ou le désintérêt pour éviter les ennuis et que peu d’occasions lui avaient été offertes de remettre en cause ce type de comportement comme seule porte de sortie.
Yves Messier
Intervenant auprès des collectivités et des entreprises

Résonance n° 218 - Août 2025

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