La récente enquête "Les Français et leurs représentations et usages des cimetières"(1) du CRÉDOC pour le Syndicat de l’Art Funéraire (SAF) confirme que les cimetières conservent une place centrale dans les pratiques mémorielles et culturelles des Français. Si ces lieux restent profondément respectés, ils se trouvent au carrefour des traditions, de la vie moderne, des usages culturels et de la transition écologique. Une image globalement positive des cimetières…

L’enquête(1) menée auprès de 2 000 personnes représentatives de la population française révèle que 67 % des Français déclarent avoir une bonne ou très bonne image des cimetières.
• 75 % estiment que ces lieux clés de la vie collective sont essentiels pour faire son deuil et se recueillir.
• 72 % les considèrent comme des témoins importants du patrimoine et de l’histoire locale.
L’attachement progresse avec l’âge et la fréquentation régulière : plus les individus entretiennent un monument funéraire ou visitent un cimetière, plus leur perception est positive.

… mais aussi des critiques qui appellent à réinventer ces lieux et à améliorer leur usage
Un tiers des Français estime néanmoins que les cimetières manquent d’attraits :
• 58 % pointent le manque de places disponibles pour de nouvelles sépultures.
• 54 % jugent que les équipements (bancs, robinets, abris) sont insuffisants.
• 50 % regrettent leur aspect trop minéral et peu verdoyant.
Ces critiques révèlent une attente de transformation pour mieux intégrer ces espaces dans la vie locale et environnementale.
De nouvelles pratiques en expansion
Au-delà du recueillement et du fleurissement des tombes, un Français sur deux est entré dans un cimetière au cours des 12 derniers mois pour d’autres raisons :
• Découvrir des tombes et monuments (54 %) ;
• Se promener, prendre l’air (32 %) ;
• Remplir une gourde (20 %) ;
• Assister à un concert/une lecture (7 %) ;
• 30 % ont déjà visité un cimetière à l’étranger, soulignant un intérêt culturel fort et une dimension mémorielle universelle.

Les Français souhaitent que les 42 000 cimetières du territoire demeurent des lieux de mémoire et de patrimoine, mais aussi qu’ils s’ouvrent à de nouvelles fonctions sociales, écologiques et culturelles. Cette étude confirme leur rôle structurant dans la société tout en appelant à les faire évoluer pour répondre aux attentes contemporaines.
Une nouvelle vision pour les cimetières en 2025
Les attentes exprimées par les Français dessinent les évolutions possibles des cimetières :
• 56 % souhaitent la restauration des tombes et monuments remarquables.
• 49 % plébiscitent le développement d’espaces verts et de biodiversité.
• 30 % sont favorables à la mise en place de parcours thématiques de visite.
• 21 % souhaitent l’autorisation des sépultures animales au côté des humains.
L’étude ouvre des perspectives majeures pour l’urbanisme, le patrimoine, l’écologie et la culture. Elle invite à repenser la place des cimetières comme des espaces publics polyvalents, capables tout à la fois de répondre aux enjeux du deuil, de préserver la mémoire collective et de renforcer la biodiversité urbaine.
Autant d’axes d’amélioration qui, transposés à l’échelle des collectivités, permettent de transformer les cimetières en véritables poumons verts urbains et en espaces de dialogue mémoriel, écologique et social. Car c’est un des enjeux des prochaines élections municipales : ce sont les communes qui sont responsables des cimetières, de leur aménagement, de leur règlement. Les élus locaux sont donc au premier plan pour répondre aux attentes de leurs concitoyens.
"Chacun des 42 000 cimetières français est un espace de vie et de mémoire, hors du temps, mais au cœur des enjeux de la société. Il nous faut collectivement garantir à chaque famille un lieu pérenne pour honorer dignement la mémoire de ses défunts, tout en maintenant un véritable lieu social, partagé et responsable. Cette approche inclusive vise à combattre la marginalisation des cimetières et à en faire des lieux ouverts et apaisants, au cœur des communes, facteurs d’un lien social renouvelé et d’une mémoire collective partagée", souligne Sylvestre Olgiati, président du SAF. "Ainsi, l’étude du SAF permet de remettre les enjeux du cimetière au cœur des politiques locales, et replacer le cimetière au milieu du village, c’est mieux accompagner les vivants."
(1) L'enquête a eu lieu du 10 au 24 mars – 2 000 individus âgés de 18 ans et plus ont été interrogés
(1) L'enquête a eu lieu du 10 au 24 mars – 2 000 individus âgés de 18 ans et plus ont été interrogés
Résonance n° 221 - Novembre 2025
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