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Dans ce temps particulier de crise sanitaire où se succèdent confinements, couvre-feux et courtes périodes de vie "normale", chacun perd un peu ses repères. Les pompes funèbres, quant à elles, ont souvent vu leurs activités croître, notamment dans les moments de pics pandémiques. Dans ce contexte singulier, comment imaginer le rôle à tenir pour une fédération telle que la FFPF, tenant à rester proche de ses adhérents, quand tout se fait à distance.
Pour mieux définir les contours de cette question existentielle et conjoncturelle, nous avons interrogé ses deux coprésidents, Alain Hoffarth et Roger Schvartsman.
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Résonance : Face à cette question générale, pouvez-vous, dans un premier temps, nous rappeler les valeurs fondatrices de la FFPF ?

Alain Hoffarth/Roger Schvartsman : La Fédération Française des Pompes Funèbres (FFPF) représente exclusivement les indépendants du secteur funéraire depuis 1970 et il s’agit du premier syndicat des entreprises de pompes funèbres.

Les valeurs de la Fédération sont l’attachement à l’indépendance des entreprises, le service rendu aux familles par des pompes funèbres le plus souvent familiales et de proximité. Notre Fédération se doit d’être un soutien, une aide aux entreprises pour ce qui concerne la gestion du personnel, les réponses aux questions posées afin d’être au plus près des textes réglementaires et des attentes légitimes des familles. Proximité, écoute, soutien, réactivité… tels sont les points essentiels que nous défendons et appliquons !

R : Qu’implique le fait de ne plus se voir aussi facilement, d’organiser les réunions à distance plutôt qu’en présentiel, provoquant des situations, des échanges où les choses ne se disent plus de la même manière ? Comment continuer à défendre ses valeurs et ses adhérents de façon efficace et pertinente ?

AH/RS : Oui, c’est vrai, les contacts, les entretiens en distanciel ont modifié nos relations, mais en aucun cas cela a affaibli la détermination de la Fédération à garder le contact avec ses adhérents. Au contraire, cela a renforcé notre volonté de dialogues, d’échanges. Cette situation particulière nous a également permis de réfléchir, de nous interroger pour organiser au mieux, dans la plus grande humanité vis-à-vis des familles, les obsèques, les cérémonies, en tenant compte des restrictions imposées par l’épidémie et de l’application des textes, des décrets limitant les contacts, le nombre de personnes pouvant assister aux funérailles, par exemple.

R : Aujourd’hui, quelles sont vos actions afin de suivre, accompagner, soutenir vos adhérents qui sont en droit d’attendre beaucoup, dans ces moments difficiles, de l’organisme les représentant ?

AH/RS : La FFPF, durant cette période particulière de crise pandémique, était et est toujours en contact permanent avec les ministères de l’Intérieur, des Solidarités et de la Santé, etc. Dès que les recommandations paraissaient par décrets, la Fédération informait l’ensemble des adhérents en temps réel, en totale réactivité… tout en étant à l’écoute des retours "terrain" de ces derniers. Nos forces sont la proximité, le professionnalisme, l’empathie, l’écoute, le conseil…

La Fédération a également continué à collaborer avec le syndicat patronal Confédération des Professionnels du Funéraire et de la Marbrerie (CPFM) lors des réunions des différentes instances, lors des séances traitant, entre autres, de la convention collective, des grilles de salaires, de la mise en place d’accords professionnels. Nous sommes signataires de la Convention Collective Nationale 3269 version 2021. Florence Fresse, la déléguée générale de la FFPF, a toujours été très présente, a participé aux diverses négociations et a apporté une somme de travail conséquente.

À chaque fois que le Conseil National des Opérations Funéraires (CNOF) a siégé, nous étions là pour défendre nos entreprises adhérentes qui œuvrent en toute indépendance. Ces collaborations, la participation à ces travaux ont été des actes concrets d’accompagnement, de soutien, de volonté de faire avancer les choses, malgré les difficultés pour se réunir, se déplacer que nous connaissons depuis mars 2020.

Rappelons que notre Fédération est reconnue pour son expertise et qu’elle est consultée par les ministères concernés. Cela a été le cas notamment concernant le diplôme de thanatopraxie... ou la réflexion sur l’attitude sanitaire à tenir face à la pandémie pour les personnels du funéraire…

R : La FFPF a créé, il y a de nombreuses années, un centre de formation. Celui-ci a-t-il pu continuer à fonctionner ?

AH/RS : En effet, la Fédération a sa propre école de formation, l’École Nationale des Métiers du Funéraire (ENAMEF), qui met en avant le respect, la dignité, la neutralité. Durant les confinements, elle a poursuivi son activité de formation en visioconférence – et non pas en e-learning – avec des intervenants qui sont exclusivement des professionnels funéraires, garants des valeurs de la profession. Le but, maintenir le contact, l’interactivité, l’appropriation des connaissances…

À noter qu’en interne, nous formons aussi actuellement un jeune apprenti qui prépare, en alternance, un BTS "Négociation et Digitalisation de la Relation Client (NDRC)" en 2 ans. C’est un diplôme d’État de niveau III délivré par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

R : Quelles sont vos activités et relations avec vos correspondants régionaux ou les autres représentations professionnelles ?

AH/RS : La pandémie nous a contraints à interrompre les rencontres régionales qui, avec l’existence de nos présidents de régions, sont notre force de proximité. Dès que la vie reprendra son cours "normal", nous reprendrons nos activités avec encore plus de force. Toutes ces expériences vécues aideront à resserrer les liens et les échanges entre entreprises, entre nous.

Nous avons une commission "Avenir" – composée de jeunes entrepreneurs – qui a plus que jamais toute sa place pour définir les axes du renouveau, dans la perspective d’une profession exigeante et profondément humaine. Cel e-ci a été créée il y a trois ans, et la bonne nouvelle, c’est que de nouvelles réunions sont à nouveau programmées, dont une est prévue ce mois-ci. L’objectif est que celles-ci soient mensuelles.

Cette commission prend toute son importance du fait que les participants (entre 6 et 8 plus d’éventuels invités) sont des opérateurs funéraires "nouvelle génération" qui ont une véritable volonté de faire évoluer nos métiers, de partager des idées innovantes, de réfléchir sur des pratiques professionnelles en pleine mutation, notamment avec la digitalisation, le commerce en ligne, etc.

Depuis plus de cinquante ans, la FFPF fonctionne avec un conseil d’administration composé d’élus bénévoles qui, avec ses salariés, fait vivre ses valeurs d’indépendance, de respect, et même parfois de courage.
 
Gil Chauveau

Résonance n° 169 - Avril 2020

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations