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Parti, en 2009, d’un projet collaboratif, destiné à créer une gamme de nouveaux produits, plus design, susceptibles d’être distribués dans les circuits traditionnels du marché funéraire… le chemin parcouru par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de la Haute-Vienne est remarquable.
10 ans plus tard, la structure existante qui a supporté toutes les actions réalisées jusque-là se voit évoluer pour pouvoir aller encore plus loin et assumer toutes les missions qu’elle s’est fixées. Quoi qu’il en soit, création, innovation, partenariat, accompagnement, formation et soutient restent les maîtres-mots de Jean Exner, directeur de la Chambre de métiers, et de l’ensemble de son équipe, dont l’esprit d’initiative est toujours aussi prolixe. Rencontre…
CMA Haute Vienne 1

Résonance : Monsieur Exner, quel parcours depuis votre première participation, en 2010, à un salon funéraire où vous présentiez les résultats d’un projet de design funéraire entamé, en 2009, par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de la Haute-Vienne (CMA87)
 
Jean Exner : Il a fallu convaincre, tant les entreprises que les opérateurs funéraires de l’intérêt d’intégrer le design dans l’offre produits et services. Notre travail a été de construire un véritable écosystème autour de cette approche, en associant artisans, pompes funèbres, opérateurs publics, mais aussi des centres de formation au design qui nous ont permis de stimuler l’innovation et de démocratiser cette approche. Au final, c’est bien un réseau d’innovations qui a pu se mettre en place, avec, il est nécessaire de le préciser, le soutien de l’État, et des Régions Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Auvergne Rhône Alpes.
 
R : Vous avez une telle actualité qu'il en est presque difficile de faire un choix… mais commençons par un sujet qui vous tient beaucoup à cœur : la formation ! la CMA87 travaille actuellement sur la mise en place d’un diplôme universitaire en management orienté funéraire. Pouvez-vous nous en dire plus ?

JE : Même si le prisme de notre démarche a été principalement le produit funéraire, l’intégration du RIIF dans la filière nous a permis d’identifier d’autres axes d’intervention. Les métiers du funéraire ne sont pas suffisamment considérés, avec un déficit d’image certain. Nous avons donc imaginé, en partenariat avec l’IAE (Institut d’Administration des Entreprises) de Limoges, les contours d’un DU (Diplôme Universitaire) autour du management d’entreprises de pompes funèbres, intégré dans un parcours universitaire, et ouvert à l’alternance, pour renforcer les performances des futurs opérateurs, et permettre également une meilleure intégration des nouveaux salariés par l’adjonction à la formation actuelle de blocs de compétences complémentaires.
 
R : C'est une suite logique à l'accompagnement et au soutien que vous apportez à de nombreuses entreprises et autres artisans de secteur funéraire. À ce sujet, combien d’entreprises collaborent aujourd’hui avec la Chambre des Métiers et pourquoi y trouvent-elles un intérêt ?
 
JE : Sur les dernières années d’activités, nous avons sensibilisé plus de huit cent cinquante entreprises au funéraire et accompagné une quarantaine d’établissements sur des démarches de conception produits et services. Ces résultats ont par ailleurs été possibles grâce à l’intégration dans nos effectifs, de Marie-Amélie Moury, chargée de la mission funéraire à la Chambre de Métiers, qui a pu consacrer une partie de son temps au travail avec les entreprises. En parallèle, nous avons également densifié nos relations avec les acteurs de la filières, réseaux, assurances, centre de formation et industries.
 
R : Sauf erreur de ma part, ce succès rencontré, mais aussi et surtout, les nombreux chantiers en cours vous imposent de faire évoluer le schéma de la structure socle… n'est-ce pas ?
 
JE : Effectivement. Le RIIF, pour le moment n’est qu’un dispositif de soutien aux entreprises. Devant l’intérêt suscité par la démarche, et les demandes croissantes de structures souhaitant rejoindre cette dynamique, nous avons décidé d’appuyer notre développement sur une structure associative, dont l’objet sera, non seulement de favoriser les liens, co-conception de produits et relations d’affaires mais aussi d’assurer une meilleure diffusion des innovations, auprès des professionnels et du grand public.
 
R : Ces évolutions sous-entendent un certain nombre de partenariats potentiels avec des organismes existants…
 
JE : Ces partenariats sont toujours en construction mais évoluent dans le bon sens : les réseaux de pompes funèbres, des opérateurs indépendants toujours plus nombreux et d’autres acteurs de la filière. Je tiens d’ailleurs à remercier PREVISEO, qui depuis quelques années s’est énormément investi à nos côtés, notamment en favorisant la création d’une plateforme dédiée à l’innovation funéraire.

R : Lorsque l'on évoque la CMA87 et ses nombreux projets, l'acronyme RIIF revient très souvent. De quoi s'agit-il ? Pouvez-vous nous en dire plus sur ce sujet et est-ce lié à votre projet d'évolution ?

JE : Tout est dit dans l’acronyme de Réseau Interprofessionnel d’Innovation Funéraire (RIFF) : un écosystème dédié à l’innovation, à l’échange de bonnes pratiques, à la création de nouveaux produits et services, en prise avec les attentes des familles et les besoins des opérateurs funéraires.
 
R : De fait, outre votre vocation à accompagner les entreprises, l'innovation et le design funéraire restent l'un des principaux moteurs de vos actions. Aussi, à quoi peut-on s'attendre de votre part dans ces domaines qui sont à l'origine de votre succès ?
 
JE : Le RIIF reste un creuset, un laboratoire d’idées, avec néanmoins une finalité professionnelle et économique. Au-delà d’accompagner les entreprises au cas par cas, nos missions sont aussi appuyées sur des projets tranversaux, liées à certaines thématiques du funéraire. Pour exemple, nous souhaitons travailler en 2022, en partenariat avec le Pôle design du lycée Raymond Loewy (23), sur les chambres funéraires, avec le prisme des produits et accessoires dédiés, mais aussi sur la mobilité de ces équipements. En 2023, nous devrions orienter notre travail sur l’aménagement des cimetières, espaces de vie, avec une orientation design d’espaces. Concomitamment nous aurons également d’autres axes de réflexion sur les produits, les stèles "gain de place", les espaces de dispersion, ou les cercueils. Les sujets ne manquent pas. Mais notre logique reste la même : favoriser les collaborations pour susciter les créations.
 
R : Monsieur Exner, en conclusion, y a-t-il une dernière information que vous souhaitiez nous apporter ?
 
JE : L’actualité du RIIF dépend beaucoup des opportunités et également des sujets et thèmes qui peuvent nous être proposés par les acteurs de la filière. Nous ne sommes en fait que des "ensembliers", une structure pivot qui favorise les liens en apportant de la cohésion et de la méthode. Nos futurs projets seront avant tout ce que les acteurs de la filière nous soumettront.
 
Steve La Richarderie

Résonance n° 175 - Novembre 2021

Instances fédérales nationales et internationales :

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