Frédéric Nicolas, président de la Fédération Française des Pompes Funèbres

Résonance : Monsieur Nicolas, vous avez été élu à la présidence de la FFPF lors de FUNEXPO 2022. Jusque-là, comment les choses ont-elles évolué et, si vous aviez un bilan à faire de ces 2 premières années de mandat, quel serait-il ?

Frédéric Nicolas : Comme vous venez de le relever, cette élection a eu lieu lors du salon 2022 ici même à Lyon et j’ai envie de vous dire "jusqu’ici, tout va bien". Après un premier trimestre de mise en place et de découverte, je tiens d’ailleurs à remercier ici nos deux anciens présidents, Alain Hoffarth et Roger Schvartsman qui ont été d’une aide sans faille.

Nous avons repris notre tour des régions de France, que la pandémie avait un peu mis en suspens et je constate qu’en un peu plus de 18 mois, nous nous sommes rendus à Montargis, Bordeaux, Lyon, Rennes, Arras, Paris, Strasbourg et La Rochelle. En somme, nous avons visité plus de la moitié des régions de notre beau pays et avons rencontré bon nombre de nos adhérents au travers de ces réunions conviviales et professionnelles.

Pour nous, c’est un marqueur fort dans les actions de la FFPF et je souhaite continuer à parcourir la France au travers de mon mandat en tant que président, car à mon sens, et comme le disaient déjà mes prédécesseurs, rien ne vaut le contact sur le terrain de nos adhérents, extrêmement riche d’enseignements et de pratiques régionales diverses.

R : La FFPF étant coorganisatrice du salon, sauf erreur de ma part, c’est le premier FUNEXPO pour lequel vous êtes véritablement proactif et décisionnaire. Comment avez-vous appréhendé la chose ?

 

FN : Bien sûr, l’organisation d’un tel salon peut avoir l’air d’une ascension alpine.

C’est un événement qui réunit en un même lieu toutes les forces et sensibilités de nos métiers, FUNEXPO s’est toujours voulu un lieu d’accueil de tous les professionnels, quelle que soit leur taille. Vous le savez, ce salon est national, mais c’est également le salon des régions, des provinces de France. Encore une fois, la pluralité dans notre domaine d’activité est primordiale et c’est quelque chose qui nous tient particulièrement à cœur et que nous voulons défendre et représenter.

Pour ce qui est de l’organisation du salon, je tiens toutefois à préciser que c’est un travail d’équipe, et c’est ensemble que nous avons mené ce projet, avec l’équipe en place au siège de la Fédération et de son école, l’École Nationale des Métiers du Funéraire (E.NA.ME.F.), qui sera présente sur notre stand.

R : Avec Infopro Digital, vous avez dû repousser les murs du salon à plusieurs reprises tant l’affluence des exposants est importante. Cette édition 2024 s’annonce d’ores et déjà comme un véritable succès, n’est-ce pas ?

FN : Effectivement, on a poussé les murs. Dès le début de l’ouverture des réservations, avec Cyril Ladet, directeur du salon pour Infopro Digital, nous avons senti un engouement fort pour cette édition, comme si l’envie de se revoir était naturelle. Il faut dire que nous faisons notre maximum pour que toutes et tous se sentent bien ici et que l’ambiance lyonnaise y est peut-être pour quelque chose, au carrefour de l’Europe.

Parmi les indicateurs qui ne trompent pas, la quasi-totalité des exposants 2022 revient cette année. Notre deuxième raison de nous réjouir est que jamais le salon du funéraire n’a été aussi vaste avec un nombre très important de nouveaux acteurs, dans des domaines aussi variés que la "tech", l’automobile, l’art funéraire, les services… Avec, comme à chaque édition, la présence de nombreux confrères européens sur cette édition 2024. Aux dernières informations, la préréservation était bien plus importante que pour l’édition précédente à date.

R : Afin d’agrémenter la visite des nombreux professionnels funéraires attendus, vous avez organisé différents parcours aux thématiques variées… pouvez-vous nous en dire un plus sur ces parcours et sur les thématiques retenues ?

FN : C’est une belle idée que ces différents parcours thématiques qui ressortent d’une réflexion avec nos partenaires et exposants du salon.

Infopro nous a proposé plusieurs parcours :

- Un parcours artisanal, qui met en lumière la richesse et la diversité des savoir-faire artisanaux avec des créations uniques et les techniques traditionnelles qui font la renommée des artisans funéraires. Sculptures de papier, lanternes, tentures sur mesure… Le secteur funéraire a un incroyable talent !

- Un parcours "Made in France" qui permettra aux visiteurs de voir l’ampleur du patrimoine funéraire français à travers ce parcours dédié aux produits et services conçus et fabriqués en France ;

- Un parcours services digitaux. Notre secteur n’est pas en reste de ce côté et le numérique a largement et profondément transformé certains aspects de nos métiers : gestion en ligne des services funéraires, showrooms virtuels, plateformes de commémoration numérique, en passant par les cérémonies virtuelles… L’IA arrive aussi chez nous.

- Un parcours développement durable : initiatives et solutions écoresponsables. matériaux écologiques, méthodes de gestion respectueuses de la planète. De quoi préparer un avenir plus vert.

R : Outre ces parcours, quels vont être les temps forts organisés par la FFPF tout au long de ce FUNEXPO 2024 ?

FN : Pour cette édition, nous avons invité nos interlocutrices de la Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL), avec lesquelles nous travaillons dans des groupes, sur le devis, la formation ou le numérique notamment, et que nous rencontrons au Conseil National des Opérations Funéraires (CNOF). Madame Hélène Vareilles a répondu présent et sera avec nous jeudi matin pour visiter le salon.

Jeudi 21 novembre, c’est le jour "J" ou le jour "B", pour beaujolais. Nous avons prévu un agréable moment de partage autour d’un symbole de la région jeudi à 18 h 30 en fin de journée sur le stand de la FFPF et de l’E.NA.ME.F. où tous, visiteurs comme exposants, seront accueillis chaleureusement, comme dans un jardin entre amis.

Vendredi à 14 h 30, nous tiendrons un mini-atelier sur les nouveaux textes parus ou à venir : délais, devis… ce sera une belle opportunité d’échange sur les attentes des entreprises, que nous pourrons porter au ministère ensuite.

Puis samedi matin, nous aurons la chance de rencontrer Hélène Romano, qui viendra nous parler du deuil. Je suis convaincu que ce moment sera incroyable, car Hélène Romano est une référence en la matière et a publié de nombreux ouvrages, très accessibles sur le sujet, notamment "Comment parler de la mort".

Et dans la foulée, notre école organisera la désormais très attendue remise des diplômes de maîtres de cérémonie et conseillers funéraires pour les lauréats de l’E.NA.ME.F. 2024. Toute l’équipe de l’école a hâte de vivre ce moment et de fêter la réussite de ses élèves autour d’une coupe de champagne.

R : Frédéric, en tant que président de la FFPF, mais aussi et surtout en tant que professionnel funéraire, pensez-vous que cette édition 2024 du salon va répondre aux nombreuses problématiques auxquelles vos confrères sont confrontés quotidiennement… Rapport qualité/prix et origine des produits, innovation, RSE, digitalisation, etc. ?

 

FN : C’est là tout l’intérêt du salon du funéraire : mettre en relation directe clients et fournisseurs dans un climat convivial tout autant que professionnel afin que puissent se tisser des liens forts de confiance.

Je considère que FUNEXPO est un espace où les créateurs, les fabricants de produits et services peuvent discuter face à face avec leurs clients, afin de parfaire dans une synergie nos pratiques quotidiennes et ainsi trouver la meilleure façon de proposer aux familles endeuillées un service personnalisé au tarif le plus juste.

 

R : Pour conclure, y a-t-il une dernière précision que vous souhaitiez apporter à nos lecteurs avant l’ouverture des portes du salon ?

 

FN : Cela tient en peu de mots : convivialité, échanges, retrouvailles et originalité. Je me joins à toute l’équipe de la FFPF pour vous donner rendez-vous jeudi matin première heure pour en savoir plus. Je souhaite que cette édition soit une fête, un moment privilégié pour tous ceux qui nous feront la joie de venir. Et pour aller dans le sens du numérique, j’espère que vous serez nombreux à partager un maximum de photos sur vos réseaux sociaux.

 

Propos recueillis par Résonance

Résonance n° 209 - Novembre 2024