Votre panier

Panier vide
Dans cette interview croisée, Jean‑Baptiste Fouquet, directeur adjoint de Préviséo Obsèques, et Marie‑Florence Nicolas, chargée de projets des "Trophées du Funéraire" reviennent sur les temps forts de la création et du développement de la filiale funéraire du Crédit Agricole au cours des 20 dernières années, commentant l’essor progressif des services d’accompagnement et d’assistance, et brossent le portrait de l’édition 2025 des "Trophées du Funéraire" 2025.
Previseo 2021 1

En 20 ans, Préviséo Obsèques a su évoluer d’un service funéraire interne vers une structure innovante et humaine, portée par des valeurs de sens et d’accompagnement. Les "Trophées du Funéraire", organisés depuis 5 ans, incarnent pleinement cette ambition : valoriser ceux qui inventent de nouvelles façons d’accompagner les familles endeuillées, d’impulser des synergies au sein d’un secteur en quête de modernité et de sens.

En 2025, au-delà de la célébration des 20 ans de Préviséo Obsèques, les "Trophées du Funéraire" ayant cette année pour thématique : "Mieux accompagner le deuil", promettent d’être un temps fort de confiance, d’échanges et d’espoir pour tous les professionnels engagés dans l’innovation sociale funéraire. Explications…

Steve La Richarderie : Jean‑Baptiste, Marie‑Florence, pouvez‑vous retracer pour nos lecteurs les grandes étapes qui ont jalonné votre histoire jusqu’à aujourd’hui ?

Jean‑Baptiste Fouquet : Avec plaisir, notre aventure démarre en 2005. Hébergés au sein de Mondial Assistance, mais filiale du Crédit Agricole Assurances, l’idée était un peu osée : créer une structure d’assistance funéraire habilitée appartenant à un assureur. C’était inédit. Nous avons quitté les locaux de Mondial Assistance pour rejoindre notre maison mère en 2010, ce qui nous a permis de gagner en visibilité.

C’est alors qu’a commencé notre véritable essor, avec des outils modernes – on a eu un fax jusqu’en 2018 – et une diversification progressive vers des offres collectives et des services complémentaires.

Désormais, nous sommes 20 ans plus tard, une équipe d’environ 40 collaborateurs, fidèles et engagés. Deux des 3 premiers salariés, dont le fondateur, sont encore parmi nous, preuve d’une culture d’entreprise solide.

Nicolas Marie Florence 1Marie‑Florence Nicolas : Parallèlement à cet ancrage, nous avons lancé il y a 5 ans les "Trophées du Funéraire", avec pour objectif de promouvoir les initiatives innovantes autour du deuil. En 2025, le thème retenu est "Mieux accompagner le deuil", et nous sommes fiers de pouvoir annoncer que nous avons d’ores et déjà dépassé les 400 candidatures auditées sur l’ensemble des 5 éditions.

SLR : Jean‑Baptiste, vous évoquiez la diversification de vos services et notamment dans les contrats collectifs : pouvez‑vous préciser ce que cela implique concrètement ?

JBF : Oui. L’idée est d’offrir une assistance complète aux proches – démarches, écoute, accompagnement – surtout dans les cas de deuil non anticipés. Ce service est particulièrement précieux lorsque le décès survient dans un contexte imprévu, comme celui d’un enfant ou d’un conjoint jeune actif.

MFN : En complément, nous proposons un relais d’écoute pour les personnes en situation de deuil, une aide aux démarches administratives après obsèques, un service d’aide ménagère, ou encore une cagnotte des proches solidaire. Nous avons aussi mis en place des partenariats utiles avec Reliez‑vous, Repos Digital, AssurCarte Grise, et d’autres. Beaucoup d’anciens candidats des Trophées deviennent des prestataires, ce qui renforce ce cercle vertueux.

SLR : Ces services semblent bien diversifiés. Comment assurez‑vous le volet humain, la formation de vos conseillers ?

JBF : Nous avons toujours considéré l’aspect humain comme central. Les conseillers bancaires qui distribuent nos produits suivent une formation poussée : non seulement les heures obligatoires réglementaires, mais aussi, pour certains, une immersion réelle dans nos services. Ils écoutent les appels, comprennent notre métier, et cela se ressent lors de la vente.

Pour autant, notre taux d’adossement, qui est aujourd’hui à 82 % assistance et financement, a légèrement baissé ces dernières années. Outre le fait que le marché soit devenu hyperconcurrentiel, c’est bien là une preuve qu’il nous reste encore beaucoup de travail en matière de formation de nos collègues.

SLR : Marie‑Florence, revenons sur les Trophées. Quel est leur but principal et comment sont‑ils organisés ?

MFN : L’objectif est double : mettre en lumière des initiatives qui accompagnent le deuil – aides concrètes, innovations, supports créatifs – et aussi participer au dynamisme du secteur funéraire. Chaque édition répond à un thème… "L’Innovation funéraire" en 2020, "L’Engagement territorial" en 2022, "La RSE dans le funéraire" en 2023, "Changer le regard sur la mort" en 2024, et, cette année, ce sera "Mieux accompagner le deuil".

Nous enregistrons les candidatures jusqu’au 19 septembre ; les dossiers seront ensuite examinés par un jury. Nous inviterons tous les candidats à participer à un bootcamp, qui alliera ateliers, réseautage et présentations. Le moment phare se déroule le 5 novembre à Paris, avec la remise de 6 trophées, dont 5 thématiques et un prix coup de cœur des collaborateurs, chacun doté de 5 000 €.

À année exceptionnelle, invité exceptionnel. Juste avant la remise des prix, nous aurons la chance d’avoir une conférence de Christophe Fauré, psychiatre du deuil bien connu et que nous ne présentons plus. Il viendra présenter le projet sur lequel il travaille avec sa pédagogie habituelle.

SLR : Ce bootcamp semble un moment clé. Pouvez‑vous décrire son déroulement ?

JBF : Le bootcamp est un espace d’apprentissage et de partage : les candidats rencontrent des professionnels de l’écosystème (FNF, incubateurs du KIIF, acteurs du funéraire), participent à des ateliers pratiques (modèle économique, pitch, financement). L’an dernier, cela a débouché sur de réelles collaborations – par exemple une lauréate créatrice d'urne a lancé un modèle végétalisé grâce à sa rencontre avec les Fleurs du souvenir lors du dernier évènement.

MFN : Nous pensons que ce lien entre innovation et transmission est essentiel. Nous mettons les participants en relation avec des prescripteurs – pompes funèbres, Fédération Nationale du Funéraire (FNF), KIIF – afin de diffuser les innovations sur le terrain.

SLR : La dimension partenariale est forte – pouvez‑vous nous en dire plus ?

MFN : Le partenariat avec la FNF apporte légitimité et visibilité sur le secteur professionnel. Quant au KIIF (réseau de 10 incubateurs régionaux), il est précieux pour identifier des innovations locales et les valoriser. Nous sommes très fiers de ces collaborations qui soutiennent notre rôle sociétal.

JBF : Ces réseaux nous permettent de détecter des initiatives en région, de les rendre connues – par exemple via la plateforme "Réinventons le Funéraire" – et d’en faire bénéficier les entreprises de pompes funèbres pour qui il n’est pas évident de proposer des services innovants à leurs clients.

SLR : Jean‑Baptiste, pouvez‑vous partager quelques chiffres pour donner une idée de votre impact ? Nombre de contrats, décès accompagnés, etc. ?

JBF : Nous gérons aujourd’hui environ 1,3 million de contrats en portefeuille. Depuis 2012, nous avons accompagné plus de 340 000 décès. Notre indice de satisfaction est élevé depuis plus de 10 ans, ce qui témoigne de l’engagement de nos équipes et de la qualité de notre service.

MFN : Concernant les Trophées, nous avons aussi reçu plus de 400 candidatures pour les 5 premières éditions des Trophées, réparties sur des thèmes variés – ce qui reflète la vitalité, la diversité et la créativité d’acteurs engagés dans l’accompagnement du deuil.

SLR : Marie‑Florence, quels sont les projets à venir, au-delà de la soirée du 5 novembre ?

MFN : Nous sommes en train de finaliser un Guide sur le deuil, en collaboration avec la maison d’édition Génépi. Il sera offert à tous les invités lors de la cérémonie. Ce Guide illustré mêlera conseils pratiques, démarches et ressources psycho-sociales pour accompagner progressivement les endeuillés.

Par ailleurs, nous préparons un site d’hommage et de faire-part, un annuaire enrichi des candidats (la plateforme "Réinventons le Funéraire" va se densifier), ainsi que des webinaires destinés à mettre en relation entrepreneurs innovants et entreprises funéraires d’ici à fin 2025.

SLR : Il y a aussi une dimension artistique avec la chanson réalisée par Marie Tout Court. Quel est son rôle dans votre communication ou votre message ?

JBF : Cette chanson a été en effet écrite et composée par Marie Tout Court et son équipe. Ils étaient candidats avec leur projet "j’me fais la belle" l’an dernier. Nous l’avons sollicitée pour créer une chanson et nous avons tourné un clip que nous diffuserons certainement lors des Trophées. C’est un hommage artistique sur notre travail, un moyen de sensibiliser autrement, d’évoquer avec émotion ce que nous faisons pour les proches des souscripteurs lorsqu’ils perdent un être cher.

MFN : L’idée est de montrer que l’accompagnement peut aussi passer par l’art, les émotions, les symboles. Et cette initiative renforce notre message : Préviséo Obsèques n’est pas qu’un acteur assurantiel, mais c’est aussi une voix humaine, proche, créative.

SLR : Pour conclure, vous évoquiez un message de valeurs. Quelle est aujourd’hui, selon vous, la mission de Préviséo Obsèques ?

JBF : Notre mission est d’être le trait d’union humain et professionnel entre les détenteurs de la Garantie Obsèques du Crédit Agricole et leurs proches au moment venu. Nous voulons offrir un accompagnement pertinent, sensible, efficace – toujours dans le respect des volontés exprimées. 

MFN : À travers les "Trophées du Funéraire", nous voulons montrer que "ça bouge" dans le secteur du funéraire. Derrière chaque initiative, il y a une volonté d’améliorer, de personnaliser, d’humaniser – et nous avons le rôle de les repérer, de les valoriser et de les rendre accessibles.
 
Steve La Richarderie

Résonance n° 217 - Juillet 2025

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations