Après une décennie en tant que vice-président, Pascal Caton succède à Guillaume Fontaine à la tête de la Fédération Nationale du Funéraire (FNF). Fort de près de 50 ans d’expérience dans le secteur, il entend poursuivre la dynamique engagée tout en insufflant sa propre vision. Rencontre avec un homme de terrain, profondément attaché à la profession.

Résonance : Monsieur Caton, vous avez été élu à la tête de la FNF le 13 juin 2025 lors de l’Assemblée générale, après avoir occupé le poste de vice-président pendant 10 ans. Quel regard portez-vous sur votre parcours ?
Pascal Caton : Je suis entré dans le funéraire il y a près de 50 ans. Cette longévité m’a permis d’accompagner les grandes mutations de notre secteur. J’ai travaillé avec des structures très diverses, des TPE familiales aux grands groupes. Mon engagement à la FNF remonte à plus de 10 ans : d’abord administrateur, puis vice-président. J’ai vu la Fédération évoluer, se structurer, gagner en légitimité. Aujourd’hui, je suis honoré de pouvoir en prendre la présidence.
Résonance : Guillaume Fontaine vous passe le relais. Comment s’est déroulée cette transition ?
Pascal Caton : Guillaume a accompli un travail remarquable. Il a professionnalisé la Fédération, renforcé nos équipes, structuré notre action auprès des pouvoirs publics. Il laisse une base solide.
Je sais que lui succéder n’est pas une mission facile, mais je vais m’investir pleinement pour poursuivre cette dynamique, en y apportant ma sensibilité, mon expérience du terrain, et une écoute attentive des adhérents.
Je souhaite aussi faire évoluer notre Fédération en impliquant au maximum nos adhérents dans les différentes commissions, afin que chacun puisse ajouter sa pierre à l’édifice. Nous avons besoin des valeurs et des idées de tous les acteurs funéraires à nos côtés.
Résonance : Justement, quelles sont vos orientations pour ce mandat ?
Pascal Caton : Avec les adhérents, nous avons défini une feuille de route claire pour les 3 années à venir. Il s’agit d’abord de consolider les services proposés par la Fédération, en consolidant notamment la hotline juridique et sociale, en multipliant les webinaires thématiques, et en mettant à disposition de nouveaux outils pratiques.
En parallèle, nous voulons intensifier notre action auprès des pouvoirs publics, afin que les réalités du terrain soient mieux entendues et prises en compte. L’attractivité des métiers constitue également un enjeu majeur : il faut renforcer la formation, accompagner les jeunes qui nous rejoignent, et valoriser les parcours professionnels. Enfin, nous avons à cœur de redorer l’image de notre profession, en montrant à quel point elle est utile, humaine et porteuse de sens.
Résonance : Parlez-nous davantage des instances de la FNF.
Pascal Caton : Le bureau exécutif compte 12 membres élus. Pour m’épauler, j’ai souhaité m’entourer de 3 vice-présidents aux profils complémentaires : Valérie Leroux (OGF), Nicolas Goossens (Generys) et Luc Behra (Funecap). Nous pouvons aussi compter sur nos référents régionaux, véritables relais de terrain. Nous souhaitons d’ailleurs renforcer cette présence locale avec de nouveaux référents volontaires pour compléter le maillage territorial.
Résonance : L’attractivité des métiers reste un défi majeur ?
Pascal Caton : Absolument, c’est une responsabilité et une mission de tous les jours. Notre métier est utile, il est beau. Il est essentiel, profondément humain, mais encore trop méconnu. Il faut le faire découvrir, le rendre accessible, notamment aux jeunes. Cela passe par une meilleure formation, une communication positive, et un accompagnement dès l’entrée dans la profession. Nos équipes accomplissent un travail admirable : elles doivent en être fières, et la société doit le reconnaître.
La réalité, c’est que des professionnels s’investissent 24h/24 et 7j/7 auprès des familles, nous devons être fiers d’exercer ce beau métier, nous devons savoir le valoriser auprès des familles, des administrations, des pouvoirs publics, des médias. Je ne veux plus qu’à certaines périodes de l’année on ne parle de "nous" que pour le "coût" des obsèques en France, ou pour les rares "défaillances" ou "négligences" qui peuvent se produire. Nous sommes les premiers à condamner les professionnels qui ne sont pas sérieux dans ce métier.
Quand on sait que plus de 91 % des familles sont satisfaites de nos prestations, je ne pense pas que l’on puisse accepter, sans réaction, que ce métier ne soit pas valorisé à la hauteur des qualités professionnelles que nous développons grâce à toutes ces femmes et tous ces hommes qui se lèvent le matin pour s’occuper d’un deuil pour une famille.
Résonance : Et vos relations avec les pouvoirs publics ?
Pascal Caton : Le dialogue est constant, constructif, mais ferme. Avec mon expérience, je connais nos forces et nos faiblesses. Nous portons la voix du terrain, celle de nos entreprises diverses, petites et grandes. Et j’en profite pour lancer un appel, car, plus nous serons nombreux à la FNF, plus notre voix portera. L’unité est notre force. J’invite tous nos confrères des pompes funèbres à nous rejoindre et à s’engager à nos côtés. C’est ensemble qu’on fera bouger les lignes.
Résonance : Un mot en particulier à l’ensemble des professionnels du secteur ?
Pascal Caton : Je veux que chaque professionnel du funéraire soit fier de son métier. C’est ma priorité. Nous exerçons une mission essentielle, avec dignité et solidarité. La FNF doit grandir avec cette ambition, accompagner nos entreprises dans leur réalité quotidienne, faire évoluer notre profession avec les besoins des familles et les exigences de la société. J’ai la conviction qu’ensemble, nous y arriverons.
À la FNF, nous sommes à l’écoute de tous nos adhérents. Qu’il s’agisse d’une petite ou d’une grande difficulté, chacun doit pouvoir obtenir une réponse. Mon rôle de président est d’être disponible pour les adhérents comme pour l’équipe de permanents, afin de partager mon expérience et de valoriser notre profession.
Résonance : Monsieur Caton… y a-t-il une dernière précision que vous souhaiteriez nous apporter ?
Pascal Caton : Oui, je souhaite sincèrement qu’un maximum d’entreprises adhèrent à la FNF, que chaque entreprise puisse partager ses valeurs et apporter sa propre expérience afin que tous ensemble nous puissions arriver unis à construire le funéraire de demain. Nous avons certainement des points de vue différents, des politiques de travail différentes, mais il est indispensable que nous puissions accepter ces différences avec sagesse et responsabilité dans l’intérêt des familles et de nos entreprises.
Steve La Richarderie
Résonance n° 219 - Septembre 2025
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