Votre panier

Panier vide
À l’aube de la 20e édition du salon FUNÉRAIRE PARIS qui se déroulera au parc des expositions du Bourget du 19 au 21 novembre 2025, le Syndicat de l’Art Funéraire (SAF) se prépare à faire de cet événement bien plus qu’un simple rendez-vous business. Son président Sylvestre Olgiati nous éclaire sur les grandes lignes de la stratégie portée par le SAF pour le salon. Il ne s’agit plus seulement d’une vitrine fournisseur, mais d’un événement structurant pour toute la filière… une filière en mutation, désireuse d’ouverture, de transparence et de dialogue. Le SAF ambitionne de faire de FUNÉRAIRE PARIS 2025 un rendez-vous incontournable non seulement pour les acteurs du funéraire, mais aussi pour toutes les parties prenantes, publiques ou privées, et bien plus encore.
SAF CMJN 1
funeraire2025 541x223 FR 1

Résonance : Monsieur Olgiati, merci de nous accorder ce moment avant l’ouverture officielle du salon. Pour commencer, est-ce que vous pourriez nous rappeler, en quelques mots, où en est la préparation de FUNÉRAIRE PARIS 2025 et ce que représente cette édition pour le SAF ?

Sylvestre Olgiati : Oui, bien sûr. Cette édition marque un moment important pour nous. Le salon existe depuis 1987… il a été créé par ce qui était alors la Chambre Syndicale Nationale de l’Art Funéraire (CSNAF), aujourd’hui devenue le SAF (Syndicat de l’Art Funéraire) et qui en est toujours l’organisateur. 

De fait, ce qui est essentiel pour moi, c’est que pour ces 2 prochaines éditions – en 2025, la 20e édition, puis en 2027, les 40 ans du salon – nous ne nous contentions pas d’être un salon, mais d’être un véritable événement… un moment à part entière. Comme je l’ai déjà dit, mon mot d’ordre a été : que ce salon ne soit pas seulement une juxtaposition de stands d’exposants, mais un véritable événement porteur de solutions, d’animations, de temps forts, de découvertes, d’échanges et de sens pour tout un secteur.

R : Vous insistez sur le mot "événement". Concrètement, quelles sont les nouveautés programmées pour cette édition 2025 qui incarnent cette ambition ?

SO : Très concrètement, nous avons enrichi le programme de plusieurs façons. D’abord, sur le plan des concours : pour sa seconde édition, le "Trophée des Funéraires d’Or" revient avec une 4e catégorie : le "Développement durable", en plus des catégories Produits, Services et Visiteurs.  Par ailleurs, le concours d’éloquence des maîtres de cérémonie, organisé par la FNF, déjà initié, se renforce et gagne en audience.

Ensuite, nous avons créé cette année avec le réseau de chercheurs "Les Morts" le Prix de la recherche universitaire sur le funéraire, lancé pour encourager les travaux académiques sur nos rites et pratiques funéraires. On le voit comme un signal : la filière a aussi une dimension intellectuelle, sociologique, patrimoniale. Ce que j’ai pu rappeler lors de l’Assemblée générale 2025 de la CSNAF/SAF. Pour l’édition 2027, nous envisageons un partenariat avec la Fédération française des artisans fleuristes pour un concours d’art floral funéraire – mais malheureusement, c’est trop tôt pour 2025. Je le mentionne pour montrer cette vision dans la durée.

Parallèlement, on renforce la partie "conférences". Les chiffres actuels montrent un vrai appétit : salles combles, public renouvelé, et des sujets qui dépassent le strict marché. Sur ce point, je le dis très honnêtement : il y a 10 ans, nous n’aurions pas eu autant d’affluence pour une conférence funéraire. Aujourd’hui, on constate que cela change.

R : Vous évoquiez aussi l’ouverture vers les institutions et vers un public plus large. Pouvez-vous expliciter cette volonté et ce qu’elle signifie pour la filière funéraire ?

SO : Absolument. À l’heure où notre société traverse des évolutions sociales et sociétales majeures, le funéraire ne peut rester replié sur lui-même. Il y a aujourd’hui une réelle nécessité d’intégration qui passe par une ouverture de la filière vers les institutions (collectivités, pouvoirs publics) et vers les médias… y compris grand public.

L’un des objectifs majeurs est de démystifier le funéraire, de rendre la filière plus transparente, plus lisible. J’ai été clair : pendant longtemps, notre salon en particulier, et la filière en général, se sont tenus un peu "sous les radars" par choix ou par habitude. Mais aujourd’hui, rester caché, ce n’est plus possible : si on ne s’ouvre pas, on devient suspect.

Concrètement, pour cette édition 2025 du salon :
• La création d’un "village institutionnel" où seront présents notamment la DGCL (Direction Générale des Collectivités Locales), la CRAMIF (Caisse régionale d’assurance maladie Île-de-France) aux côtés des instances professionnelles funéraires nationales et internationales,
• Le renforcement de la présence associative avec le Village des Associations et une ouverture notoire aux associations de mémoire, de soutien au deuil ou encore de préservation du patrimoine,
• Un programme d’animations et de conférences enrichi et diversifié qui s’adresse à l’ensemble du spectre visiteur, du conseiller funéraire au décideur territorial…
• Un stand SAF repensé afin de pouvoir accueillir et informer les professionnels bien sûr, mais aussi les médias économiques, spécialisés ou grand public, et bien entendu, les élus,
• Une journée du vendredi positionnée au lendemain du Salon des Maires et des Collectivités Locales (SMCL), comme la journée dédiée aux élus avec l’objectif d’anticiper les municipales 2026 et le fait que beaucoup de communes auront de nouveaux adjoints et élus chargés des cimetières et des affaires funéraires.

Toutes ces mesures montrent que ce n’est pas juste un salon "B2B", mais qu’il s’adresse aussi à des acteurs publics, des élus, des médias et même des délégations étrangères.

R : C’est très clair. Sur la question des élus et des collectivités, vous dites que la filière funéraire doit davantage dialoguer avec eux, puisque beaucoup de communes ne sont pas expertes en la matière. Est-ce un axe fort pour vous ?

SO : Oui, c’est un axe central. On le voit bien : pour les petites et moyennes communes, la question des cimetières, de l’entretien, de la valorisation du patrimoine funéraire est souvent secondaire, voire mal comprise. Il y aura un gros renouvellement des conseils municipaux en 2026, donc les élus de demain doivent être sensibilisés. Nous pensons qu’il y a un rôle à jouer pour la filière funéraire : non seulement en tant que prestataire ou fournisseur mais aussi comme conseil et partenaire de la collectivité. Le salon est un moment idéal pour inviter un élu, lui montrer ce qu’est un monument, une plaque, un granit, ou les enjeux de la crémation, par exemple. Cela permet d’instaurer une relation de confiance, de prévenir des dysfonctionnements, de valoriser aussi le patrimoine funéraire communal. Notre dernière étude du Crédoc, "Les Français et leurs représentations et usages des cimetières", nous donne aussi beaucoup de pistes à poursuivre en direction du cimetière et des collectivités locales.

R : Vous avez évoqué les associations et le patrimoine funéraire. Pouvez-vous nous parler de leur rôle et de la façon dont le salon les mobilise ?

SO : Bien sûr. La filière funéraire ne se limite pas aux fournisseurs, aux entreprises ou aux prestataires. Il y a un écosystème plus large avec notamment de nombreuses associations de mémoire, de patrimoine, de soutien au deuil, etc. Pour cette édition, nous avons souhaité faire évoluer notre pôle associatif qui comptait historiquement 3 associations toujours présentes à ce jour, à savoir : la Fédération Française de Crémation (FFC), la Mémoire Nécropolitaine et les Nécro-Romantiques.

Nous avons décidé d’aller plus loin et d’accueillir aussi des associations comme Le Souvenir Français (donc liée aux anciens combattants et à la mémoire), Urgence Patrimoine (pour la protection du patrimoine funéraire), Dialogue et Solidarité (accompagnement des endeuillés) ou encore l’Association pour l’IGGB (Indication Géographique Granit de Bretagne). Ce pôle devient aujourd’hui un village dont l’objectif est de permettre des croisements entre tous ces acteurs, de créer des synergies, de donner un sens plus large au salon, au-delà de la simple prestation funéraire.

R : Revenons à votre perspective personnelle : quels sont les objectifs que vous visez pour FUNÉRAIRE PARIS 2025 ? Quand vous ferez le bilan, comment saurez-vous que "oui, on a réussi" ?

SO : Une excellente question. Eh bien très sincèrement, même si la fréquentation et le business réalisé sont les premiers "marqueurs" que tout un chacun serait tenté de prendre en compte, ce sont des chiffres importants… mais un tantinet réducteurs. À mes yeux, pour que la réussite soit complète, elle doit obligatoirement être révélatrice d’une satisfaction concrète et significative des visiteurs… une notion que je formule ainsi : que chaque visiteur reparte en ayant appris quelque chose, découvert un service ou un produit, et que le salon soit un vrai lieu de rencontre, d’apprentissage et d’élévation de la filière.

En d’autres termes, si nos visiteurs de FUNÉRAIRE PARIS 2025 repartent en se disant : "Oui, j’ai vu quelque chose de nouveau, j’ai rencontré quelqu’un qui m’a apporté des solutions, j’ai été interpellé, je comprends mieux ces métiers et leurs contraintes…", alors j’estimerai que l’on a atteint l’objectif. On vise "quelque chose qui apporte du sens".

R : C’est une belle ambition. Et en interne, pour le SAF, cette édition intervient après quelques changements majeurs – je pense par exemple au changement de nom (de CSNAF à SAF). Est-ce que vous pouvez éclairer ce point ?

SO : Oui. En effet, au sein du Syndicat, nous avons décidé de franchir un cap. Lors de l’Assemblée générale 2025, nous avons adopté de nouveaux statuts, une nouvelle charte d’adhérent, et acté le changement de nom : la Chambre Syndicale Nationale de l’Art Funéraire (CSNAF) devient le Syndicat de l’Art Funéraire (SAF).  Ce changement n’est pas un simple logo ou un détail : c’est symbolique de notre volonté de moderniser, d’ouvrir, de mieux représenter non seulement les fabricants mais tous les fournisseurs, et de donner une image plus accessible. Le terme "Syndicat" est plus simple, plus limpide dans l’esprit du public. Le mot "Chambre Syndicale" était un peu daté.

Et donc cette édition du salon s’inscrit dans ce nouveau cadre : nouvelle appellation, nouveau positionnement, volonté ferme de dialogue et de transparence.

R : Vous avez évoqué également la question des études que mène le SAF, et les nombreux partenariats qui ont été mis en place ses dernière années… Est-ce que le salon sera aussi un moment pour valoriser ces actions ?

SO : Oui, tout à fait. Le SAF mène depuis longtemps des études avec le CREDOC et noue des partenariats avec de nombreuses associations à l’image d’Empreintes qui a récemment organisé les Assises du deuil 2025 au Sénat et auxquelles nous avons participé de façon proactive. Empreintes est une association qui accompagne les familles endeuillées avec laquelle nous collaborons depuis plusieurs années et, pour cette 20e édition, afin de nous soutenir dans notre volonté d’ouverture, l’association à répondu présente pour intégrer et agrémenter notre village associatif… c’est un exemple parmi tant d’autres.

De même, nous souhaitons diffuser très largement nos dernières études "Les Français face au deuil" ou "Comprendre l’empreinte carbone des rites funéraires en France" qui traitent de sujets majeurs. Elles seront à disposition des visiteurs de FUNÉRAIRE PARIS 2025 durant les 3 jours du salon et notons également qu’elles sont également consultables en ligne sur le site du SAF…

Enfin, le stand du SAF aura un rôle charnière durant les 3 jours du salon. Nous avons fait le choix de l’agrandir pour lui conférer une vocation multiple… il servira notamment de lieu de réception, d’échanges avec les médias, les institutionnels, les délégations étrangères. Ce n’est pas un stand "commercial", c’est un espace "communication et échange". Et c’est très important à nos yeux. Parce que le funéraire est trop souvent caricaturé… Or, pour nous, ce métier a une dimension humaine, sociologique, patrimoniale. Le salon doit être le vecteur de cette réalité.

R : Sur ce point de la perception publique, vous avez mentionné que "rester sous les radars" n’était plus possible. Est-ce que vous avez des craintes concernant des sujets sensibles ?

SO : Oui, il y a des points de vigilance. Comme je vous l’ai dit, la filière ne peut pas se contenter de dire "nous faisons notre métier, circulez". Il faut que nous soyons exemplaires et transparents. Encore cette année, la filière fait les "choux gras" du traditionnel marronnier de la Toussaint qui stigmatise notre secteur d’activité et accable ses 25 000 salariés. Par calcul ou vision partisane, certains veulent faire un amalgame injurieux à partir de la dénonciation de faits divers inexcusables mais qui restent de très rares écarts de conduite d’un secteur qui est dans sa globalité très apprécié par les familles.

De fait, nous considérons qu’aujourd’hui la filière a besoin d’apaisement et ne souhaitons pas que ces polémiques, pour le moins opportunistes, viennent dénaturer les échanges au sein du salon et la dynamique que nous souhaitons lui insuffler. Comme je vous l’ai dit, nous souhaitons faire avancer la filière, élever le débat et être constructifs. C’est aujourd’hui l’un des objectifs premiers, non seulement du SAF, mais aussi des instances fédérales professionnelles.

R : Pour finir, une question un peu plus libre : si vous deviez choisir 3 mots ou thèmes qui, selon vous, définissent cette édition 2025 du salon, lesquels seraient-ils ?

SO : Trois mots… je vais choisir : Ouverture, Innovation et Rencontres.

- L’Ouverture tout d’abord, parce que la filière funéraire s’ouvre volontairement aux institutions, aux médias, au public, aux élus et aux associations.
- L’Innovation vient ensuite car un secteur d’activité dynamique se doit d’être force de propositions que ce soit sur les matériaux, les produits, les services mais aussi sur les rites, l’accompagnement, l’impact environnemental, la digitalisation…
- Les Rencontres enfin parce que FUNÉRAIRE PARIS se doit d’être avant tout un lieu de rencontres… entre professionnels, entre fournisseurs et opérateurs, entre institutionnels et collectivités, mais aussi entre la filière et la société.

R : Merci beaucoup Sylvestre pour cet échange. Je vous souhaite un excellent salon et beaucoup de succès pour cette 20e édition.

SO : Merci Steve, merci à vous. Je profite également de l’occasion pour adresser aussi un vif remerciement aux équipes PPS (Paris People Show), ainsi qu’à Luc Coutelen, notre délégué général, pour qui c’est le "baptême du feu"… ce qui ne veut pas dire que c’est un débutant, loin de là, mais que ce sera son premier salon dans ce rôle au SAF.

Rendez-vous à FUNÉRAIRE PARIS 2025… J’ai hâte que le salon ouvre ses portes !
 
Steve La Richarderie

Résonance n° 221 - Novembre 2025

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations