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Qui n’a jamais fredonné les paroles d’une chanson du groupe "Elmer Food Beat" ? Elmer, c’est le rock festif par excellence, celui qui fait rire, qui fait bouger, ensoleille les fêtes…

 

1209231Nés en 1986, créateurs en 1988, avec l’aide de Stéphane Cluzeau (dit Énola, pionnier du fanzinisme local, premier manager des Elmer), de l’association "Les Rockeurs ont du cœur". Un seul but : des chanteurs, des groupes qui viennent sur scène gratuitement. Pour voir le spectacle, c’est simple, un jouet neuf pour entrer dans la salle…

Ils se sont rendus plus que célèbres en 1990, trois ans et deux albums plus tard par une chanson qui vante le port du préservatif, alors que le SIDA fait des ravages chez les jeunes. "Le plastique c’est fantastique" est un véritable tube, il tourne en boucle sur toutes les radios. Le ministère de la Santé utilise même le titre du groupe nantais dans ses campagnes de prévention.

Mais les hits ne s’arrêtent pas à cette chanson, sur ce même album, cartonnent "Daniela", "Couroucoucou roploplo", "La caissière de chez Leclerc"… quatre ans après sa naissance, le groupe est à son apogée, mais nous sommes dans les années 80.

Combiens de chanteurs, groupes et duos ont été en haut de l’affiche et ont complètement disparu de nos jours ? Des dizaines, voire des centaines…
Pas facile de conquérir un public et de le conserver… "Elmer Food Beat" a su le faire, ils sont toujours là. La preuve, 2016, une immense tournée pour célébrer leurs trente ans de scène, un nouvel album : "À poil les filles".

Mais ce n’est pas tout, 2017 : le CD et le DVD de la tournée, tournée qui d’ailleurs continue avec des dates complètes à chaque concert. La sortie de "Bonnes Nouvelles", un recueil de textes pour illustrer leurs chansons, où sont réunis 27 auteurs et illustrateurs. Il y a eu aussi une bande dessinée, "Le plastique c’est fantastique", par Katia Even et Hélène Lenoble. Bref, "Elmer Food Beat" est comme Renaud, toujours debout.

Pourtant, l’an dernier, un des piliers du groupe, Vincent Lemoine, dit Twistos, s’est barré tutoyer les anges sans rien demander à personne… C’est par lui que j’ai rencontré tout le monde, Manou et les autres. Nous nous étions rencontrés par la passion que nous partagions pour Frédéric Dard, San-Antonio… Lors de notre dernière rencontre, il m’avait sorti son édition originale de "J’ai peur des mouches", qui est aussi mon San-A préféré, elle ne le quittait jamais. Show must go one, comme l’on dit… l’aventure continue, d’ailleurs Twistos n’aurait certainement pas voulu le contraire.

"Elmer Foood beat", c’est du bon son avec tout plein d’humour dedans, des chansons qui donnent la pêche, des morceaux que l’on a très rarement pour une cérémonie civile…

FRONT COVER EP RPOMO A POIL LES FILLES SANS CARTOUCHE SORTIE ALBUM 1024x1024

Rencontre avec Manou, chanteur et fondateur du groupe

Stanislas Petrosky : Salut Manou, pour changer un peu des écrivains et continuer dans la culture, je me suis dit "tiens, pourquoi pas poser quelques questions au copain Manou…" Tout d’abord, merci de m’accorder un peu de ton temps pour les lecteurs de Résonance. Une revue funéraire, ça change… pas vraiment dans votre style, jamais chanté la mort, les Elmer…

Manou : Si, mais "la petite mort"… Et pas qu’une fois…

SP : Vous êtes plutôt des festifs, comment est né ce concept de la chanson rock comico-paillarde ? Cela vous est venu comme ça, un bon matin ?

M : Pratiquement oui, un bon matin. Ou plutôt au petit matin en allant se coucher après quelques frasques houblonnées et jerkées sur les tables de chez Monette à Piriac-sur-Mer.

SP : Comme je l’ai dit plus haut dans l’article, les modes passent, les artistes aussi, malheureusement. Comment peut-on expliquer un tel succès pour "Elmer Food Beat" ?

M : La beauté, l’élégance, le raffinement. Les chanteurs de charme sont indémodables, et nos chansons d’amour sont toujours d’actualité.

SP : En 1988, la fondation "Les Rockers ont du cœur", une belle association pour aider les gosses qui n’ont pas de Noël. C’est un peu comme les "Restos du cœur" et autres œuvres caritatives, c’est sympathique, mais on aimerait qu’elles ne durent pas, que la paupérisation recule… Mais ce n’est pas le cas. Comment peut-on aider ?

M : Chacun peut aider à sa façon. Si petite soit-elle, une aide quelle qu’elle soit fait reculer l’égoïsme. Et, ça c’est déjà une victoire…

SP : En 1990, vous êtes en pleine ascension, le groupe commence à bien tourner, les salles se remplissent lors des concerts. Puis vient "Le plastique c’est fantastique", carton plein, un vrai tube. Il est même repris par le ministère de la Santé. Pour un groupe qui ne se prend pas au sérieux, ça doit faire bizarre, non ?

M : Oui, ça fait bizarre. Mais on ne l’a pas fait pour ça. On l’a fait parce que le slogan qu’on avait trouvé nous faisait marrer (comme tout ce qu’on faisait, et ce qu’on fait encore). Alors, quand le ministère de la Santé nous a demandé d’utiliser cette chanson, on s’est dit que oui, on l’avait bien cherché, et que maintenant il fallait assumer d’être pris un peu (juste un peu) au sérieux.

SP : Lors du décès de Vincent, malgré la peine que j’ai eue, j’ai eu un très grand sourire pour un hommage qui lui a été rendu. Celui de Michel-Édouard Leclerc : "Je n’ai jamais rencontré Vincent Lemoine ni aucun membre du groupe "Elmer Food Beat" officiel, mais ces joyeux drilles de la chanson m’ont placé dans une situation inconfortable... il y a 27 ans. Visitant un magasin, des hôtesses de caisse m’avaient alpagué car elles ne comprenaient pas que j’aie pu donner mon accord pour qu’on écrive de telles vulgarités sur "les caissières de chez Leclerc". Évidemment, je n’avais rien consenti du tout. Je m’étais toutefois refusé à attaquer ce groupe un peu trash. Après tout, avec les années SIDA, il avait fait beaucoup pour populariser chez les jeunes le fait que "le plastique c’est fantastique"... De notre côté, on s’était battus pour que les préservatifs puissent être vendus en grande surface, alors nos destins étaient liés. J’adresse un salut amical à ses amis et à sa famille qui sont dans la peine. Sans rancune, Vincent, les caissières de Leclerc te saluent". C’est vrai que d’un sens vous avez dû être haï par les caissières, non ?

M : Pas par toutes. On en connaît certaines qui on trouvé ça plutôt drôle, notamment Anna Sam, qui a écrit "Les Tribulations d’une caissière". D’ailleurs, on s’attendait à se faire taper dessus par l’enseigne et par ce petit témoignage sympathique de Michel-Édouard Leclerc, nous avons eu l’explication pourquoi il n’avait rien dit à l’époque. L’intelligence prévaut parfois sur le commerce (en même temps, on leur faisait de la pub gratuite…).

SP : Vu que logiquement je parle littérature dans cette chronique, on va parler un peu de "Bonnes Nouvelles" et de la BD… Ça fait quoi que des écrivains, des journalistes, des dessinateurs s’accaparent de vos chansons pour en faire des dessins, et des histoires, parfois différentes de ce que vous aviez créé ?

M : Ça flatte notre ego, que nous avons, de démesuré. Ça veut surtout dire que nous faisons partie de la mémoire collective, et que nous avons marqué, et marquons toujours, les esprits et touché quelques émotions.

SP : Sinon, qu’est-ce qui est prévu pour 2018 du côté des "Elmer Food Beat" ?

M : Des galas, galas, galas, galas… Et l’écriture de notre prochain et 6e album.

SP : Manou, je te remercie de tes réponses, au plaisir, mon ami.

M : Merci à toi et à ta plume, Sébastien Mousse, et longue vie aux stèles, dalles et autres fleurs en plastique.

Stanislas Petrosky
Romancier

Résonance numéro spécial - Décembre 2018

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