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L’automne arrive, et il est temps pour les stagiaires de se présenter à l’évaluation pratique. L’enjeu est important pour les candidats, surtout depuis la mise en place du numerus clausus qui ne permet plus de retenter sa chance l’année suivante, à moins de réussir une nouvelle fois le concours. C’est donc avec une appréhension bien naturelle que les aspirants thanatopracteurs voient l’échéance se rapprocher.

 

 

Sarazin Claire 2017
Claire Sarazin.

Certaines légendes sur cette épreuve tant redoutée ont en outre la vie dure, et ne contribuent pas à les rassurer.

Un petit point s’impose

Tout d’abord, qu’attend-on d’un candidat lors de son évaluation ? Il s’agit simplement, pour les deux examinateurs, de vérifier que le futur praticien est bien en mesure de réaliser des soins de conservation dans les règles de l’art. Si tel est le cas, il obtiendra le précieux sésame. C’est le nombre de points comptabilisés lors de ce soin examen qui va le déterminer.

Ces points n’ont rien de subjectif, il s’agit d’une grille avec différents barèmes de notation, correspondant aux étapes du soin. Le candidat est également noté sur sa tenue, son respect des règles, sa capacité d’analyse et sa faculté à réagir aux différents problèmes susceptibles de survenir pendant le soin.

Certains de ces points sont très faciles à gagner : être poli et respectueux, prendre soin de se présenter avec une tenue adéquate, ne pas omettre de vérifier l’identité du défunt et les autorisations, bien retirer ses bijoux et piercings, n’oublier aucun de ses EPI, et voilà déjà 5 points obtenus sans grande difficulté.

ll s’agit ensuite de suivre scrupuleusement la chronologie du soin. Il est évident que le stagiaire a pris l’habitude de procéder comme son maître de stage. Chaque thanatopracteur a sa propre manière de travailler, mais il n’est pas possible d’établir des fiches d’évaluation différentes pour chaque stagiaire, alors, le jour de l’examen, c’est bien le protocole appris à l’école qui doit être appliqué à la lettre. Il est important de se le remémorer dans ses moindres détails avant l’épreuve.

Il s’agit également de bien vérifier son matériel, il doit être impeccable pour le jour J, et surtout, il ne doit rien manquer ; il est bon aussi de réviser sa formule de calcul de concentration. Un évaluateur taquin peut retirer au candidat son fluide, avec lequel il est habitué à travailler, pour lui en donner un autre, qui l’obligera à calculer avant de remplir son bocal d’injection.

De la même manière, si les examinateurs n’approuvent pas le choix de l’artère, ils peuvent en exiger une autre, il faut donc s’entraîner à utiliser alternativement les trois principaux points d’injection afin de se sentir à l’aise.

Le stress ne rend pas bavard, et les évaluateurs n’attendent pas du candidat qu’il leur fasse la conversation, mais simplement qu’il livre quelques explications sur ce qu’il fait. Inutile de commenter le moindre geste, mais l’examen et la lecture du corps sont très importants.

Une fois l’épreuve terminée, il faut savoir que des points peuvent encore être grappillés simplement avec le nettoyage et le rangement des instruments.

Voyons à présent quelques légendes tenaces qui contribuent à effrayer les candidats :

- Si je perce la jugulaire, je serai ajourné.

Non, c’est faux, si vous percez la jugulaire, ce qui arrive même aux meilleurs d’entre nous, vous devrez simplement gérer la situation de la meilleure manière, avec du coton ou, pourquoi pas, s’il y a vraiment trop de pression, en piquant au cœur.

- Si je rate ma ponction cardiaque, je serai ajourné.

Non, c’est faux. Vous pourrez essayer de la récupérer, à moins d’avoir lésé une artère, auquel cas vous devrez faire les six points.

- Si un examinateur prend mes instruments et me montre comment procéder, je serai ajourné.

Non, c’est faux, il veut peut-être tout simplement vous apprendre quelque chose. Il vous reste encore beaucoup de choses à apprendre, vous serez seulement bientôt… un débutant.

- Il est interdit d’utiliser un bouton d’obturation à l’examen.

Non, c’est faux, les boutons d’obturation servent à éviter d’utiliser une aiguille et de faire sortir du fluide cavité. Le point de bourse est toléré, mais n’a rien d’obligatoire.

- Il est interdit de coller les incisions à l’examen.

Non, c’est faux, simplement, utiliser de la colle vous privera de précieux points pour la suture.

- Il n’est pas possible d’arriver détendu à son évaluation, mais il faut être capable de gérer son stress.

Il ne faut pas oublier que le sang-froid est une qualité essentielle du thanatopracteur. Il me reste à vous souhaiter bonne chance à toutes et à tous.

Claire Sarazin
Thanatopracteur et formatrice en thanatopraxie

 

Résonance n°133 - Septembre 2017

 

 

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