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Vérité, relativité, opinion, ça se discute…

Nous le savons tous, il y a autant de vérités que d’individus et, de fait, la communication peut parfois devenir laborieuse, chacun campant sur ses propres affirmations avec le sentiment d’être propriétaire de l’objectivité…

Certains malentendus naissent de ce constat, les conflits également.

Ce que nous considérons comme vérité n’est en fait, bien souvent, qu’une opinion. La démarche d’élaboration d’une vérité doit se distinguer de cette dernière, et c’est là qu’intervient la notion de relativité. La formule "à chacun sa vérité" suppose une conception relativiste élaborée notamment par le philosophe sophiste Protagoras dans les dialogues de Platon (Théétète). Ce relativisme, en posant que c’est de l’être même des choses, et non seulement de leur connaissance, que chaque individu est le critère, fait de la connaissance un simple point de vue et abolit ainsi toute possibilité de vérité.

La célèbre formule "l’homme est la mesure de toute chose" tend à signifier qu’il n’y a pas de vérité absolue, mais une multiplicité de points de vue qui varient en fonction des époques, des lieux… des états d’âme. À la "vérité", préférons le concept "d’élaboration du sens en domaine contextuel", et soyons prudents dans nos affirmations.

Si nous développons ce thème aujourd’hui, c’est qu’en qualité d’organe de presse, nous sommes fréquemment confrontés lors de nos entretiens rédactionnels à un certain nombre d’affirmations, toutes initialement de bonne foi mais qui, journalisme oblige, imposent une vérification ainsi qu’une analyse croisée, mais aussi et surtout contradictoire, du sujet traité.

Bien entendu, dans la plupart des cas, nous nous trouvons devant deux personnes bien identifiées, supposées être de bonne foi, mais nous sommes également face à deux expressions d’une réalité dont l’angle de vue multiple génère une différence qu’il nous faut prendre en compte. De fait, la vérité a disparu et nous sommes devant deux opinions plus ou moins éloignées voire contradictoires.

Analysons rapidement ce qu’est une opinion, à savoir un jugement que l’on porte sur un être vivant, un phénomène, un fait, une situation, un objet ou une chose. Elle peut être considérée comme bonne ou mauvaise, tout dépend de la nature de l’individu, de son caractère, ses émotions, son comportement. Elle peut donner de mauvaises informations - et donc influencer - sur un sujet étudié au sein d’un groupe, d’une personne, d’un objet. Celle-ci est un ensemble de jugements que l’on se fait à propos d’un objet. Selon des définitions attribuées à Platon, elle est la "conception que la persuasion peut ébranler, fluctuation de la pensée par le discours, pensée que le discours peut mener aussi bien au faux qu’au vrai". Celles-ci peuvent donc être paradoxales, consensuelles ou douteuses.

En conclusion, qu’est-ce que la vérité et comment l’atteindre puisque l’on ne peut pas la confondre avec la réalité et encore moins avec l’opinion ? D’un point de vue théorique, elle s’oppose à l’erreur ou à l’illusion. D’un point de vue pratique, elle s’oppose au mensonge.

Vous comprendrez sans effort les choix cornéliens d’une direction de publication qui doit, selon la formule consacrée et parfaitement appropriée, "séparer le bon grain de l’ivraie", l’ivraie étant cette graminée sauvage et nuisible qui est censée provoquer une sorte d’ivresse.

Aussi, lorsque nous engageons le débat sur tel ou tel sujet, gardons-nous de nos opinions tranchées, méditons sur le sens caché des choses ou des faits, prenons la hauteur et le recul nécessaires à une bonne compréhension contextuelle des événements et, toujours pour invoquer les métaphores dont regorge notre belle langue française, "ne prenons pas les vessies pour des lanternes". Ceci étant fait, et après une bonne nuit de sommeil dessus, la vérité nous apparaîtra lumineuse et toujours surprenante, car elle n’est jamais celle que l’on croit, c’est en cela qu’elle est magique, une évidence universelle partagée.

Maud Batut
Rédactrice en chef

Instances fédérales nationales et internationales :

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