Le principe de ce jeu était que chacun des participants écrive à tour de rôle une partie d’une phrase, dans l’ordre sujet-verbe-complément, sans savoir ce que le précédent avait écrit. La première phrase qui résulta, et qui donna son nom au jeu, fut "Le cadavre - exquis - boira - le vin - nouveau".
Les participants à ce jeu furent à l’époque : Yves Tanguy, Marcel Duhamel, Jacques Prévert, Benjamin Peret, Pierre Reverdy, André Breton, Ray Man, René Char, Paul Eluard, Henry Miller et Frida Kahlo.
De la phrase au roman, il n’y avait qu’un pas à franchir, ce que les auteurs ont fait, séduits par cette nouvelle façon d’écrire. Les règles ont dû être modifiées : l’auteur doit obligatoirement pouvoir lire les chapitres précédents, avant d’emmener l’intrigue et les personnages au gré de sa fantaisie. L’auteur de polars qui s’essaie au cadavre exquis se trouve placé dans les conditions d’une enquête plus ou moins réelle, dans l’ignorance des causes et des conclusions d’une affaire. Il prend l’enquête dans un état qu’il n’avait pas déterminé et la mène à des conclusions auxquelles il n’avait sans doute pas pensé.
Plusieurs grands auteurs actuels s’y sont essayés, Frédéric Dard, Cavanna, Yvan Audouard, Françoise Xénakis, Didier Daeninckx dans Une histoire d’amour, Jean-Bernard Pouy, Patrick Reynal et Daniel Pennac dans La vie duraille.
Pouvait-on encore créer avec un système utilisé maintes et maintes fois ?
Eh bien oui, il suffisait que l’idée germe dans le cerveau de Maxime Gillio (Voir Résonance N° 58 Le cimetière des morts qui chantent), pour renouveler le genre il suffit simplement de mettre le support au goût du jour, et que l’interactivité soit là.
Quid de mieux que le réseau social Facebook pour cela ?
Beaucoup d’auteurs y sont présents et dialoguent avec leurs lecteurs.L’idée fut donc lancée par Maxime de créer un groupe, baptisé par son acolyte David Boidin L’Exquise Nouvelle, et d’avoir un nombre intéressant de participants. Ce nombre se monte à 86 actifs qui vont écrire une partie de cette nouvelle. Sur ces 86 participants 90 % sont des écrivains confirmés ! Pour n’en citer que quelques uns : Maxime, bien sûr, Franck Thilliez, Laurent Scalèse, Aurélien Molas, Laurent Guillaume, PJ Lambert, Paul Colize, Christian Rauth, Alexis Aubenque, Gilles Caillot, Gaëlle Perrin et bien d’autres, qu’ils m’excusent de ne pouvoir tous les citer…
De plus chaque participation doit être contenue dans ce que l’on appelle le statut sur Facebook, et c’est là que cela se complique, vu que ce statut ne comprend que 420 signes… Et du point de vue interactivité c’est pratiquement un statut par jour…
Pour pouvoir tout régir Maxime est secondé de main de maître par David Boidin.
L’histoire en résumé :
"Le cadavre atrocement mutilé d’une bouchère est découvert dans son officine.
Luc, l’un des flics chargés de l’enquête, pense immédiatement au Tueur à l’Andouillette. À l’examen du corps, il découvre sur le sein gauche de la femme un tatouage représentant un cœur vendéen. À l’autopsie on constate que l’assassin a obligé la défunte à manger six andouillettes de fabrication industrielle. Détail morbide supplémentaire, il remarque que le tueur a emporté avec lui un morceau d’intestin".
Ajoutez à cela un prêtre défroqué, un maître d’armes du Puy-du-Fou, des "rapprochements familiaux", une profileuse gitane et toutes sortes de fantasmes sortis directement de toutes ces imaginations fertiles…
Rencontre avec Max et David
Les participants à ce jeu furent à l’époque : Yves Tanguy, Marcel Duhamel, Jacques Prévert, Benjamin Peret, Pierre Reverdy, André Breton, Ray Man, René Char, Paul Eluard, Henry Miller et Frida Kahlo.
De la phrase au roman, il n’y avait qu’un pas à franchir, ce que les auteurs ont fait, séduits par cette nouvelle façon d’écrire. Les règles ont dû être modifiées : l’auteur doit obligatoirement pouvoir lire les chapitres précédents, avant d’emmener l’intrigue et les personnages au gré de sa fantaisie. L’auteur de polars qui s’essaie au cadavre exquis se trouve placé dans les conditions d’une enquête plus ou moins réelle, dans l’ignorance des causes et des conclusions d’une affaire. Il prend l’enquête dans un état qu’il n’avait pas déterminé et la mène à des conclusions auxquelles il n’avait sans doute pas pensé.
Plusieurs grands auteurs actuels s’y sont essayés, Frédéric Dard, Cavanna, Yvan Audouard, Françoise Xénakis, Didier Daeninckx dans Une histoire d’amour, Jean-Bernard Pouy, Patrick Reynal et Daniel Pennac dans La vie duraille.
Pouvait-on encore créer avec un système utilisé maintes et maintes fois ?
Eh bien oui, il suffisait que l’idée germe dans le cerveau de Maxime Gillio (Voir Résonance N° 58 Le cimetière des morts qui chantent), pour renouveler le genre il suffit simplement de mettre le support au goût du jour, et que l’interactivité soit là.
Quid de mieux que le réseau social Facebook pour cela ?
Beaucoup d’auteurs y sont présents et dialoguent avec leurs lecteurs.L’idée fut donc lancée par Maxime de créer un groupe, baptisé par son acolyte David Boidin L’Exquise Nouvelle, et d’avoir un nombre intéressant de participants. Ce nombre se monte à 86 actifs qui vont écrire une partie de cette nouvelle. Sur ces 86 participants 90 % sont des écrivains confirmés ! Pour n’en citer que quelques uns : Maxime, bien sûr, Franck Thilliez, Laurent Scalèse, Aurélien Molas, Laurent Guillaume, PJ Lambert, Paul Colize, Christian Rauth, Alexis Aubenque, Gilles Caillot, Gaëlle Perrin et bien d’autres, qu’ils m’excusent de ne pouvoir tous les citer…
De plus chaque participation doit être contenue dans ce que l’on appelle le statut sur Facebook, et c’est là que cela se complique, vu que ce statut ne comprend que 420 signes… Et du point de vue interactivité c’est pratiquement un statut par jour…
Pour pouvoir tout régir Maxime est secondé de main de maître par David Boidin.
L’histoire en résumé :
"Le cadavre atrocement mutilé d’une bouchère est découvert dans son officine.
Luc, l’un des flics chargés de l’enquête, pense immédiatement au Tueur à l’Andouillette. À l’examen du corps, il découvre sur le sein gauche de la femme un tatouage représentant un cœur vendéen. À l’autopsie on constate que l’assassin a obligé la défunte à manger six andouillettes de fabrication industrielle. Détail morbide supplémentaire, il remarque que le tueur a emporté avec lui un morceau d’intestin".
Ajoutez à cela un prêtre défroqué, un maître d’armes du Puy-du-Fou, des "rapprochements familiaux", une profileuse gitane et toutes sortes de fantasmes sortis directement de toutes ces imaginations fertiles…
Rencontre avec Max et David
Bonjour les amis, alors vous vous attendiez à un tel engouement ? Comme si l’on était revenu au bon vieux temps du surréalisme….Vous vous rendez compte si Breton, Prévert et tous les autres avaient pu, comme nous, bénéficier d’internet, des réseaux sociaux... L’Exquise Nouvelle fait le buzz comme l’on dit maintenant, vos impressions ?
MG : Tu as cité qui ? Prévert et Breton ? Connais pas… Non, sérieusement, il est sûr que nous avons été surpris par l’engouement suscité par l’aventure. Mais pas dépassés, heureusement, car David et moi sommes parfaitement complémentaires, et nous arrivons à gérer quotidiennement la maintenance littéraire et logistique du bouzin. Mais je te prie de croire que c’est du boulot…
DB : Oh que oui. Mais c’est en même temps très passionnant. On se laisse surprendre par le talent des participants qu’ils soient aguerris à l’écriture ou pas.
L’aventure a commencé le 20 août, bon nombre de statuts ont déjà été publiés, pas trop lourd à gérer ? Cela n’empiète pas sur vos travaux respectifs ?
MG : Si carrément. Depuis le commencement, je n’arrive pas à me consacrer au nouveau roman que je devais commencer. Mais c’est meilleur réchauffé, pas grave.
DB : Mon Impossible Dictionnaire en pâtit et mes différents blogs sont quasiment au point mort mais c’est pour la bonne cause. C’est que nous ne prenons pas notre rôle par-dessus la jambe. Nous souhaitons que les lecteurs prennent autant de plaisir que les auteurs. Et pour cela, il faut que nous évitions autant que faire se peut incohérences et risques de malentendus ?. Nous avons besoin d’échafauder des pistes possibles et des liens entre les personnages pour parfois, et de plus en plus, aiguiller ceux qu’on appelle les exquis.
Cela fonctionne tellement bien, que l’on commence à parler sérieusement d’une édition papier de l’Exquise Nouvelle, une possibilité envisageable ?
MG : Nous n’en sommes pas encore là. Initialement, on n’y pensait même pas. Maintenant, c’est vrai que nous avons été contactés par des éditeurs. Mais nous préférons assurer le coup sur Facebook dans l’immédiat, nous concentrer sur la teneur du projet. Après seulement, on avisera.
DB : Cela dit, depuis que l’idée nous a été suggérée, nous réfléchissons à des bonus - à un making-of comme dans les DVD, par exemple - et je peux vous dire que si l’objet voit le jour, il sera à l’image de l’intrigue, complètement déjantée.
Vu que depuis son départ, il y a un effet boule de neige, voir avalanche, des personnes qui avaient refusé de participer à l’aventure viennent-elles sonner à la porte pour prendre le train en marche ?
MG : Oui, nous en avons eu. Nous leur répondons gentiment en leur expliquant que le projet est déjà assez dur à tenir, que nous avons établi un ordre de passage, une bible à respecter, et qu’introduire de nouveaux participants détruirait l’équilibre. À une exception près, tout le monde l’a bien pris.
DB : Ah bon, c’est qui ?
Cela fonctionne tellement bien, que l’on commence à parler sérieusement d’une édition papier de l’Exquise Nouvelle, une possibilité envisageable ?
MG : Nous n’en sommes pas encore là. Initialement, on n’y pensait même pas. Maintenant, c’est vrai que nous avons été contactés par des éditeurs. Mais nous préférons assurer le coup sur Facebook dans l’immédiat, nous concentrer sur la teneur du projet. Après seulement, on avisera.
DB : Cela dit, depuis que l’idée nous a été suggérée, nous réfléchissons à des bonus - à un making-of comme dans les DVD, par exemple - et je peux vous dire que si l’objet voit le jour, il sera à l’image de l’intrigue, complètement déjantée.
Vu que depuis son départ, il y a un effet boule de neige, voir avalanche, des personnes qui avaient refusé de participer à l’aventure viennent-elles sonner à la porte pour prendre le train en marche ?
MG : Oui, nous en avons eu. Nous leur répondons gentiment en leur expliquant que le projet est déjà assez dur à tenir, que nous avons établi un ordre de passage, une bible à respecter, et qu’introduire de nouveaux participants détruirait l’équilibre. À une exception près, tout le monde l’a bien pris.
DB : Ah bon, c’est qui ?
L’Exquise Nouvelle va faire l’animation de polars du Sud, à Toulouse, on peut avoir plus amples détails ?
MG : Comme c’est David qui, une fois encore, est à l’origine du projet, je le laisse expliquer…
DB : L’Exquise Nouvelle existe sur la toile parce que son originalité découle de la contrainte technique des statuts limités en nombre de caractères de Facebook. Mais il n’y avait aucune raison qu’elle reste virtuelle. Claude Mesplède, grand historien du polar, a été une des premières personnes à qui nous avons fait appel pour participer à l’écriture de la nouvelle. Forts de son acceptation, nous l’avons contacté plus tard en tant qu’organisateur du festival "Toulouse polar du Sud" pour lui soumettre l’idée de faire vivre aux visiteurs du salon la même expérience que celle des inscrits du groupe Facebook pendant les trois jours de la manifestation. Il a accepté d’en référer au comité d’organisation et nous avons reçu un avis favorable un mois plus tard environ. Je suis, au moment où je vous réponds, en pleine finalisation des "fiches" qui seront présentées à Toulouse et qui, en plus du texte, présenteront l’auteur, photo et couverture de roman à l’appui.
Quand l’Exquise Nouvelle est terminée, on recommence ?
MG : Ah mince, je passe sous un tunnel, je ne t’entends plus…
DB : Ah, c’est revenu ! Je pense que l’intérêt d’une telle aventure, à défaut d’être unique, est d’être rare. Je ne dis pas que je ne retenterai pas une expérience similaire - nous avons encore plein d’idées en réserve - mais, si ça se fait, ça ne sera pas cette année et il faudra que ce soit différent.
Très bien, David, Maxime, je vous remercie de vos réponses pour le magazine Résonance.
MG : Merci à toi, Sébastien, d’autant que tu as oublié de préciser que tu faisais partie des 86 participants et que tu avais déjà publié ta partie très talentueuse.
DB : Merci Sébastien, ce fut un plaisir... Ça y est, le micro est coupé ? Dis, ça fait pas bizarre de parler d’un cadavre exquis dans Résonance ?
MG : Comme c’est David qui, une fois encore, est à l’origine du projet, je le laisse expliquer…
DB : L’Exquise Nouvelle existe sur la toile parce que son originalité découle de la contrainte technique des statuts limités en nombre de caractères de Facebook. Mais il n’y avait aucune raison qu’elle reste virtuelle. Claude Mesplède, grand historien du polar, a été une des premières personnes à qui nous avons fait appel pour participer à l’écriture de la nouvelle. Forts de son acceptation, nous l’avons contacté plus tard en tant qu’organisateur du festival "Toulouse polar du Sud" pour lui soumettre l’idée de faire vivre aux visiteurs du salon la même expérience que celle des inscrits du groupe Facebook pendant les trois jours de la manifestation. Il a accepté d’en référer au comité d’organisation et nous avons reçu un avis favorable un mois plus tard environ. Je suis, au moment où je vous réponds, en pleine finalisation des "fiches" qui seront présentées à Toulouse et qui, en plus du texte, présenteront l’auteur, photo et couverture de roman à l’appui.
Quand l’Exquise Nouvelle est terminée, on recommence ?
MG : Ah mince, je passe sous un tunnel, je ne t’entends plus…
DB : Ah, c’est revenu ! Je pense que l’intérêt d’une telle aventure, à défaut d’être unique, est d’être rare. Je ne dis pas que je ne retenterai pas une expérience similaire - nous avons encore plein d’idées en réserve - mais, si ça se fait, ça ne sera pas cette année et il faudra que ce soit différent.
Très bien, David, Maxime, je vous remercie de vos réponses pour le magazine Résonance.
MG : Merci à toi, Sébastien, d’autant que tu as oublié de préciser que tu faisais partie des 86 participants et que tu avais déjà publié ta partie très talentueuse.
DB : Merci Sébastien, ce fut un plaisir... Ça y est, le micro est coupé ? Dis, ça fait pas bizarre de parler d’un cadavre exquis dans Résonance ?
Sébastien Mousse,
Thanatopracteur.
Pour tous ceux qui ne sont pas inscrits sur Facebook et qui voudraient suivre en direct l’aventure de l’Exquise Nouvelle, tous les statuts sont compilés à cette adresse :
http://www.impossible-dictionnaire.com/FB/EN_Compil.php
Le blog littéraire de Maxime : http://maximegillio.blogspirit.com/ Le site de David : www.impossible-dictionnaire.com |
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