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Si la vocation de couturier du funéraire de Hyodall, dans le domaine des capitons notamment, est avérée, on connaît peut-être moins celle de fabricant de papeterie funéraire. L’espace occupé par la société nordiste, lors de la dernière édition de FUNÉRAIRE PARIS, laissait une belle place à celle-ci et à ses collections "Suédine", "Kashmir", "Élégance", entre autres, prouvant la force d’un savoir-faire dans un secteur où création et sensibilité artistique sont indispensables.

Aubin de Magneinville
Aubin de Magnienville, 
directeur général de Hyodall.

Chez Hyodall, les articles de papeterie funéraire sont faits "maison" et bénéficient de l’expérience de l’entreprise, dont les fondements sont la qualité et l’élégance. Après avoir remarqué les nouvelles gammes à FUNÉRAIRE PARIS, nous avons souhaité découvrir quelques secrets de fabrication en compagnie d’Aubin de Magnienville, dirigeant de Productions Hyodall.

Résonance : Pouvez-vous tout d’abord nous rappeler quels sont les différents éléments qui composent cette palette d’articles ?

Aubin de Magnienville : Quand on organise les obsèques, les principaux supports "papier" sont les registres de condoléances, livres d’or, qui permettent aux personnes, venues se recueillir à la chambre funéraire ou assister à la cérémonie, de laisser un petit mot. Ceux-ci sont ensuite remis à la famille. Mais cet "ensemble" papeterie est également composé de boîtes à dons et de bourses (servant à mettre les objets précieux du défunt tels que les bijoux), ainsi que d’enveloppes et de pochettes (utilisées pour rassembler les cartes déposées dans les bouquets et les couronnes), de valisettes pour ranger l’ensemble des documents administratifs, etc.

R : Qu’est-ce qui fait la particularité de ce type de produits ?

AdeM : Prenons l’exemple des pochettes employées pour réunir les cartes laissées dans les bouquets de fleurs. Plutôt que d’employer de grandes enveloppes impersonnelles, les pompes funèbres préfèrent remettre cela aux familles dans des étuis qui ont un bel aspect, en suédine ou dans des matériaux plus chaleureux, en relation avec les tendances actuelles : un peu bio, un peu zen. Cela donne de la dignité à cette transmission de souvenirs entre les opérateurs funéraires et les familles.

Cela offre la possibilité de proposer des produits pour finaliser la cérémonie, mais l’autre particularité est que l’entreprise funéraire peut les personnaliser. Sachant que la publicité est très réglementée pour les pompes funèbres, ici, elles ont la possibilité de les signer à leur raison sociale (nom, téléphone, agence). Nous possédons d’ailleurs les fers de chacun de nos clients habituels et réguliers, qui permettent de faire un marquage à chaud soit en couleur or soit en couleur argent.

R : On retrouve dans ces fabrications la même préoccupation "qualité et élégance" que pour vos capitons, avec de véritables "collections"… Ainsi que le côté couturier. Qu’en est-il ?

AdeM : C’est tout à fait juste, et c’est très important. En effet, ce ne sont pas des marchandises de négoce, mais des articles fabriqués sur place. Nous disposons de notre propre atelier de fabrication, ainsi que d’un bureau de compo qui possède une véritable fibre artistique. L’imprégnation de la connaissance du funéraire est totale.

R : Ce qui est remarquable dans vos productions, c’est l’utilisation de certains matériaux nobles ou traités de manière raffinée et précieuse. Quelle est la genèse de ces créations ?

AdeM : Faisons rapidement un historique. Lorsque les registres de condoléances ont été créés, 90 % étaient en suédine (peausserie utilisée à l’origine surtout pour la confection de gants, NDLR). Celle-ci était bleu marine ou bordeaux, très peu de noir. Cela représentait le gros des ventes. Mais c’est en perte de vitesse et ne correspond plus aux tendances actuelles des produits que l’on trouve sur le marché. C’est d’ailleurs pareil pour le capiton (l’un des cœurs de métier de Hyodall). Avant, il n’y avait que le satin broché. De nos jours, on en voit de moins en moins, au profit de matières comme le coton, ou le coton et polyester, qui donnent plus de douceur. L’évolution est certes lente, mais réelle. C’est la même chose pour les registres. Même si la suédine se vend toujours, les autres créations offrent aux clients la possibilité de se démarquer... transmettant aussi beaucoup plus de chaleur. Le bois (fine feuille, un peu comme en marqueterie, NDLR) en est un exemple caractéristique, alliant raffinement et soyeux végétal.

R : Qu’est-ce qui préside à la conception de ces collections ?

AdeM : Pour ce qui est de la mise en place des nouvelles collections, quatre paramètres entrent en ligne de compte : les matières choisies, le mode d’impression, les motifs et typographies imprimés, et le façonnage. Concernant les matériaux, certains sont présents depuis plusieurs années, mais le bois est le plus récent dans ce mode d’usage. L’évolution de la technique rend aujourd’hui aussi possible l’impression de la suédine et ouvre de nouvelles perspectives en matière d’innovation. Les apparences de surfaces sont également plus variées avec la possibilité d’impressions directes sur les matériaux plastiques ouvrant la porte de la personnalisation.

Pour ce qui est des formes, des façonnages, le fait d’être fabricant nous laisse beaucoup de liberté. La boîte en est un bon exemple. Vous avez celle, classique, qui s’ouvre avec un couvercle… Eh bien, nous avons créé celle type "boîte d’allumettes" avec un tiroir qui s’ouvre et se referme. Ainsi, si celle-ci tombe, elle ne peut pas s’ouvrir. C’est également l’opportunité d’une belle finition.

Aujourd’hui, nous sommes obligés d’être novateurs, car la concurrence existe, et nous devons être attentifs aux évolutions du marché et être très réactifs. Notre avantage est de tout faire nous-mêmes, tous les éléments de la gamme, de maîtriser toute la chaîne de fabrication. L’important est de savoir se remettre en question. Nous avons "l’obligation d’imagination".

R : En conclusion, quelles sont vos impressions d’après salon ?

AdeM : Pour nous, FUNÉRAIRE PARIS a été une très bonne expérience. L’aménagement du salon, la disposition des stands à Villepinte, avec des allées plus étroites qu’au Bourget, ont permis une convivialité plus forte. Cela suscitait plus de curiosité de la part des visiteurs, qui devaient retrouver les sociétés recherchées à des places différentes. L’étroitesse des circulations avait l’avantage de canaliser les personnes et de les obliger un peu à porter leurs regards sur les différents espaces. Concernant la qualité des visiteurs, je l’ai trouvée excellente, et le seul regret que l’on peut avoir, c’est l’absence des étrangers due principalement aux évènements tragiques qui se sont déroulés mi-novembre.

 

Nouvelle collection bois Nouveautés 2016
Nouvelle collection bois Nouveautés 2016

Gil Chauveau

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