

Résonance : Madame Thiéfine, pourriez-vous revenir sur les étapes clés du développement de POMPES FUNÈBRES DE FRANCE depuis la reprise de la marque en 2016 ?
Sandrine Thiéfine : La marque a été acquise en mars 2016, mais notre développement a réellement commencé en fin de cette même année. Il est important de rappeler que nous sommes partis d’une page blanche et que nous devions mettre en place les fondations de notre réseau, c’est-à-dire le concept, le marketing, la communication, le juridique avec la mise en place des contrats de franchise, la centrale d’achat, le digital, etc. 2 ans plus tard, fin 2018, notre réseau comptait déjà 66 agences ouvertes et en cours d’ouverture par des contrats de franchise signés.
Nous avons beaucoup communiqué, nous étions notamment très présents dans les salons professionnels tels que les salons funéraires et les salons de la franchise. Une étape importante a été réalisée en décembre 2019 : nous avons décidé de réorganiser notre capital avec l’arrivée d’un fonds d’investissement, Altur Investissement.
Avec mon associé, Gilles Delamarre, nous avons créé notre réseau avec nos fonds propres, mais à un moment donné, nous avions besoin de monter en puissance en matière d’équipe au siège social, de développement en franchise, d’acquisitions et par des créations d’agences intégrées. Les relations avec nos associés d’Altur Investissement sont excellentes, fidèles, loyales et très constructives.
François Lombard, le président d’Altur Investissement, est reconnu dans le monde du capital-investissement, il a été notamment fondateur du fonds Turenne Capital. D’ailleurs, Turenne et Altur sont situés à la même adresse dans le 8e arrondissement à Paris.
Grâce à l’entrée d’Altur Investissement, nous avons pu continuer notre croissance de développement de franchisés. Nous comptions, à la fin de l’année 2020, pas moins de 93 agences ouvertes ou en cours d’ouverture. Nous avons réalisé une première acquisition de 3 agences intégrées, à Boulogne, Paris 16e et Paris 13e.
Nous avons également lancé notre première campagne de communication nationale à la télévision. Il était aussi important de renforcer notre équipe du siège social. Les années suivantes ont été tout aussi fortes, avec d’autres acquisitions et des créations d’agences intégrées.
À la fin de l’année 2024, nous comptions 154 agences ouvertes ou en cours d’ouverture, dont 9 agences intégrées. Nous avons un an et demi de retard sur notre développement de réseau de franchisés. Ce retard est lié à cette période de la Covid, pendant laquelle les entreprises de travaux, les préfectures, les banques, les mairies étaient quasiment à l’arrêt.
R : Quels ont été les principaux défis rencontrés lors de l’expansion du réseau, notamment en ce qui concerne l’ouverture de nouvelles agences et le recrutement de franchisés ?
ST : Notre principal défi est de recruter les bons franchisés. Notre marque est véhiculée sur le terrain par des femmes et des hommes qui doivent avoir des valeurs communes, le même professionnalisme que nous sommes en droit d’attendre pour les familles qui font confiance à notre enseigne. Nous sélectionnons nos franchisés avec la plus grande attention.
Il est important de rappeler que ce n’est pas seulement le franchisé qui choisit son franchiseur, mais c’est aussi l’inverse. Concernant nos franchisés, je suis très fière du travail qu’ils réalisent chaque jour sur le terrain, et ils le savent. Je me déplace beaucoup, car il est important d’aller à leur rencontre, de les soutenir et d’échanger avec eux.
Le métier qu’ils réalisent chaque jour, je l’ai exercé. Je connais leurs difficultés de tous les jours, et les sacrifices qu’ils réalisent pour être présents dans leurs entreprises pour répondre aux attentes des familles. Depuis la création de notre réseau en 2016, nous avons installé sur le marché funéraire une nouvelle vague d’entrepreneurs dynamiques qui ne connaissaient pas notre métier, mais qu’ils ont appris avec la plus grande rigueur et le plus grand respect.
Pour beaucoup, ils ont changé de vie : changement d’orientation professionnelle en se lançant dans l’entrepreneuriat et changement de lieu géographique. Ils ont également fait confiance à notre réseau et à notre marque qui n’avait pas encore une grande notoriété. J’ai donc juste un mot à leur dire : "Respect".
Depuis quelque temps maintenant, nous avons des franchisés qui viennent du secteur funéraire. Ils ont leurs entreprises et ils décident de basculer et d’intégrer notre réseau. Nous avons aussi plusieurs franchisés qui étaient déjà salariés dans le funéraire et qui décident de se lancer dans l’entrepreneuriat en intégrant notre réseau afin d’être accompagnés au mieux et de pouvoir en même temps rester indépendants.
R : Comment décririez-vous l’évolution de la présence de POMPES FUNÈBRES DE FRANCE sur le territoire national, et quelles régions ont connu le développement le plus significatif ?
ST : Nous avançons dans notre croissance, mais je suis consciente que nous sommes encore loin du podium des entreprises qui comptent sur le marché funéraire. Nous nous efforçons de continuer le travail que nous avons commencé, nous sommes déterminés à donner à notre réseau une notoriété significative, en ouvrant des agences et en étant présents dans les communications nationales, notre objectif est bien entendu de gagner des parts de marché.
Notre enseigne s’est imposée naturellement dans le Sud-Est, en Île-de-France, dans les régions Ouest, Est et Rhône-Alpes. Nous avons toujours beaucoup de travail à réaliser en matière de développement, certains secteurs géographiques ne sont pas encore couverts (ou totalement couverts) par notre enseigne, mais nous sommes bien décidés à nous implanter notamment en Auvergne, en Bretagne, dans les Hauts-de-France, en Occitanie, dans le Sud-Ouest en général…
Nos prochaines ouvertures sont prévues à Orléans, Fréjus, Charenton, Saint-Brieuc, Dieppe, Angoulême, ces agences sont actuellement en travaux. D’autres agences vont bientôt voir le jour, nous sommes en recherche de locaux pour des nouveaux franchisés. Il ne faut pas oublier que nous sommes aussi tributaires des préfectures, des Bâtiments de France et des mairies qui nous empêchent parfois d’ouvrir nos agences dans les temps.
R : En 2023, vous avez inauguré la première agence internationale à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Quels sont vos objectifs pour le développement international de l’enseigne ?
ST : Nous avons commencé notre développement international sur le continent africain. Nous avons eu une très belle opportunité de le faire avec l’entreprise Pompes Funèbres de Côte d’Ivoire (POFCI), qui est n° 2 sur le marché ivoirien. Nous avons en effet ouvert une première agence à Abidjan. Une deuxième agence a ouvert ses portes à Congo-Brazzaville et d’autres projets sont en cours.
Comme vous le savez certainement, la situation géopolitique est très compliquée dans certains pays, nous devons donc être prudents. Je peux quand même annoncer que nous avons prévu 6 autres agences dans 6 pays différents. Notre franchisé et toute son équipe africaine sont très respectueux des valeurs de notre marque. Le travail qui est réalisé en Afrique est remarquable.
R : Quels sont vos projets et ambitions pour POMPES FUNÈBRES DE FRANCE dans les prochaines années, tant en termes d’expansion géographique que d’innovation dans les services proposés ?
ST : Notre projet principal reste toujours le même : faire de POMPES FUNÈBRES DE FRANCE une marque qui compte sur le marché funéraire français. Nous allons continuer à nous imposer. Quant à l’innovation, il ne faut pas oublier que les familles endeuillées tendent à rester traditionnalistes lorsqu’il s’agit d’organiser des obsèques.
Cette tendance s’explique simplement par plusieurs facteurs, le respect des coutumes familiales et culturelles, l’importance du rituel, le besoin d’honorer la mémoire du défunt. Toutefois, une tendance inverse a émergé, avec des familles optant pour des obsèques plus personnalisées ou écologiques. Je n’oublie pas que la partie digitale a bien évolué ces dernières années, notamment avec des espaces mémoriels en ligne.
Propos recueillis par
Steve La Richarderie
Résonance n° 211 - Janvier 2025
Résonance n° 211 - Janvier 2025
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