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Le devoir de dignité, la frontière ultime

Le devoir de dignité est au cœur de l’activité funéraire, et cet impératif de conscience dépasse amplement l’argumentation de communication parfois constatée. Nous sommes devant une authentique exigence des populations, quelles que soient les religions, les philosophies ou les origines géographiques. L’actualité récente nous renvoie hélas de façon dramatique à ce type de considération qui est censée fonder notre humanité. Au regard des événements, on est en droit de s’interroger sur la prise en compte de la notion de devoir et de celle de dignité.

Le devoir est une notion fondamentale en philosophie, aux sources multiples. Dans celle-ci, on se pose la question de comment et pourquoi l’être humain doit respecter le devoir moral. Chez Kant, il est un impératif qui a pour vocation d’atteindre une certaine forme de liberté et de bonheur. Parmi les diverses définitions proposées par une littérature abondante accessible à tous, l’origine de cette notion peut s’inscrire dans le sacré et, de ce point de vue, l’ensemble des religions sont parallèles : le devoir viendrait de commandements divins, un ensemble d’instructions morales et religieuses données par Dieu à Moïse, selon la Bible. Par opposition, mais pas seulement, il peut avoir également une origine naturelle, une intuition de l’homme, un "instinct divin", comme le précise Jean-Jacques Rousseau.

D’un point de vue de la rationalité, et cette fois selon Kant, le devoir moral serait issu d’une réflexion consciente et rationnelle. Celui-ci désigne l’injonction de ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Il se réfère au bien (la morale) et/ou à la loi (le droit), suppose une règle et s’adresse à la liberté de l’individu, sans quoi il se confondrait avec la nécessité, à laquelle on ne peut échapper. Kant affirme que celui-ci n’a aucune valeur morale s’il n’est pas motivé par une conscience désintéressée de ses propres désirs. Pour être vertueux, l’être humain doit agir non par intérêt ou par habitude, mais par volonté d’agir bien : parce que, dans son for intérieur, il possède un élan moral sincère.

La dignité, quant à elle, se situe en amont du droit positif, et peut conduire à considérer que celle-ci exprime l’essence de l’humanité. La dignité de l’homme est donc la reconnaissance de l’appartenance à cette dernière. Elle est une exigence morale étroitement liée à l’autonomie, et donc à l’usage de la liberté. Il est donc une évidence qu’imposer cette forme de respect ne permet pas de rendre les hommes plus moraux. La dignité est donc le principe premier du système juridique, parce que la personne humaine est l’horizon, la frontière ultime du droit, en réalité sa finalité. Ce principe pose ainsi la primauté de l’être sur tout autre intérêt.

Devoir de dignité… Le respect de la personne, clé de voûte de notre humanité, s’impose comme une certitude, ainsi que l’indique l’article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité."

La profession funéraire s’honore d’être en harmonie avec les principes de dignité, de respect de la personne humaine, vivante ou défunte, d’universalisme. Ainsi, votre mission en tant que telle ne supporte aucune entrave ni digression. Vous êtes les passeurs intemporels entre le vivant et la mémoire. Et cela serait heureux que, dans les diverses formations, soient consacrés quelques instants afin de reposer les fondamentaux de votre action… car "ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément". Les vers de Nicolas Boileau sont plus que jamais d’actualité…
 
Steve La Richarderie
Rédacteur en chef

Instances fédérales nationales et internationales :

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