Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin…
Inutile de se voiler la face et d’avoir des pudeurs partisanes de jeunes filles, la France est l’un des pays européens ayant la plus forte pression fiscale. En 2023, la France s'est classée au premier rang du classement des nations de l'OCDE en termes de ratio impôts/PIB (43,8 %), pour la deuxième année consécutive. Le Danemark est arrivé en deuxième position (43,4 %), tandis que le Mexique s'est classé au dernier rang (17,7 %). Comme notre pays aime battre des records, tout laisse à croire que cette pression n’est pas pour diminuer dans les années à venir. Les entreprises en général, et funéraires en particulier, ont développé depuis longtemps une forte résilience afin de faire face aux impératifs édictés, mais, aussi et surtout, afin d’assurer la couverture de leurs risques et la pérennité de leurs investissements.
Il s’en est donc suivi toute une série de mesures réactives, la mutualisation en est une parmi d’autres, le moins que l’on puisse dire est qu’elle fait florès auprès des opérateurs funéraires. Fini l’époque des "à-peu-près", des stratégies "au doigt mouillé", des "on verra bien ce qui se passe" ou encore "le funéraire, il y aura toujours des clients". Ce type de réflexions souvent entendues dans les allées de salons n’a plus cours, et depuis longtemps. L’heure est à la mutualisation des services. Celle-ci consiste à partager des infrastructures, des outils, des équipements ou des services entre plusieurs entreprises, afin d'optimiser l'efficacité et de réduire les coûts.
De son côté, la mutualisation des ressources humaines consiste à partager des compétences ou des postes entre plusieurs structures. Cette approche permet notamment de répondre à des besoins ponctuels ou spécifiques, d'accéder à des compétences rares et de créer de l'emploi durable, notamment dans les territoires où les petites organisations, nos PME, sont une part notable de l’activité funéraire. Lorsque les temps économiques sont tendus, comme c’est malheureusement le cas, une lucidité de management s’impose, sous peine de disparition. Les multiples croissances externes de ces derniers mois sont significatives, et toutes intègrent cette mutualisation indispensable. On ne naît pas gestionnaire d’entreprise, on le devient par la force des choses et souvent au fil des erreurs que l’on commet, mais aujourd’hui, les erreurs sont létales.
Devant ce climat délétère, la voie du salut est dans la communication et l’échange. Les salons professionnels sont de remarquables outils au service de la profession funéraire. Faisons savoir notre savoir-faire, osons les rapprochements avec nos confrères, formons-nous, et pas n’importe comment avec n’importe qui, confrontons positivement nos points de vue, autant de solutions pratiques à mettre en œuvre sans attendre pour l’intérêt général et le bien commun de nos structures. "Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin", cet adage africain est plus que jamais d’actualité, il est le nouveau paradigme entrepreneurial. Cette sagesse résume en tout point l’impératif catégorique qui se présente à nous. Ce précepte de survie économique veut que nous révisions nos modes de pensée, qui tous prennent de l’âge sans que nous en ayons conscience. L’avenir est dans le maillage, la conjugaison des compétences, la gestion pragmatique, la communication permanente… le tout non sans une certaine prise de risque, à commencer par celui de s’exposer.
En conclusion, méditons un court instant sur une citation de Sir David Stirling, un meneur d’hommes qui avait une réelle vision opérationnelle qui a révolutionné avec succès les usages lors d’une période conflictuelle intense. Cet homme, c’est le fondateur des célèbres SAS (Spécial Air Service), et sa devise est toujours "Qui ose gagne". Qu’attendons-nous ? L'échec assuré ne serait-il pas de ne pas avoir le courage d’oser ?
Steve La Richarderie
Rédacteur en chef
Résonance n° 218 - Août 2025
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