Le crématorium du Choletais : une réalisation Archimat

Répondre à une demande croissante

C’est en 2007 qu’un groupe de travail, sous la houlette de M. Gilles Bourdouleix, député-maire de la ville de Cholet se met en place afin d’engager une réflexion sur la construction d’un crématorium. Dans les années 1990 si seuls 2% des Français optaient pour la crémation, la progression de cette pratique au fil du temps est indéniable jusqu’à représenter en 2009 29% (1). Ainsi, aujourd’hui dans le Maine-et-Loire, sur 5 000 décès en moyenne, on compte près de 1 800 crémations. De même à Cholet, où l’on a observé une progression des demandes qui de 33 en 2003 se situent à plus de 101 en 2010.

Un site de qualité

Plusieurs aspects ont été déterminants dans le choix de l’implantation définitive du site : la proximité géographique, l’accessibilité, la desserte et l’environnement. C’est le cabinet Archimat qui a relevé le défi et a su apporter une réponse architecturale intégrant au mieux les contraintes urbaines et techniques afin de faire de ce lieu un espace de calme et de sérénité qui accueille les familles endeuillées.

Motivations architecturales

1 - Un crématorium durable

Le bâtiment reflète parfaitement la démarche d’Archimat, qui depuis une quinzaine d’années milite pour une architecture respectueuse de l’environnement et s’est formée à la démarche H.Q.E.® (Haute Qualité Environnementale). Les notions d’écoconception, de recyclage, d’économies d’énergie ou encore de bilan carbone sont quelques-uns des principes environnementaux figurant systématiquement dans l’élaboration des projets du cabinet.
Dans le cas de Cholet, l’objectif de réaliser un bâtiment HQE® s’est traduit notamment par une couverture végétalisée qui procure une augmentation de l’inertie thermique de ses toitures. La situation du terrain d’implantation, à l’entrée du cimetière de la ville ouvre une perspective sur un parc paysager qui a constitué l’élément directeur de la trame globale d’assise du crématorium et de ses voiries.

Un caractère architectural fort servi par des volumes simplifiés permettent au bâtiment de se fondre dans l’environnement en s’intégrant dans le dénivelé naturel du terrain. Les formes parallélépipédiques et les lignes droites ont donc été abandonnées au profit de la courbe et du végétal. Ces deux notions ont guidé la conception du crématorium, répondant ainsi aux préoccupations majeures de la municipalité qui étaient, d’une part de placer le paysage au cœur de l’ensemble de ses espaces publics et d’autre part, dans ce cas particulier, de retenir le cercle comme figure géométrique représentant la famille entourant le défunt.

2 - Des symboles forts

Il était impératif de créer un concept illustrant la démarche de dignité qui sied à l’accueil et à la réception de familles endeuillées et qui donne un sens à la conception de l’ouvrage. L’architecture du bâtiment a donc été déclinée par Archimat en espaces qui se découpent autour du centre du bâtiment marqué en son axe par un "tulipier". Cet arbre symbolise ici la personne que l’on accompagne dans sa construction ou sa finitude. Ce choix assoit également le bâtiment dans son environnement et l’inscrit dans une globalité spatiale : la terre, le végétal et le ciel.

Le cahier des charges incluant trois espaces publics distincts, ceux-ci sont organisés de façon concentrique autour du "tulipier". Les ouvertures sont organisées de telle façon que l’on puisse l’apercevoir quel que soit le lieu où l’on se trouve. Chacun se remémore ainsi la raison de sa présence, en ouvrant sa conscience vers le chemin à parcourir.

La symbolique de l’élévation a également guidé l’approche conceptuelle du bâtiment qui dispose d’un élément imposant appelé "la flèche", pointant en direction du ciel. D’ordinaire, l’architecte préfère dissimuler cet élément technique, en l’intégrant aux volumes architecturaux du bâtiment. Compte tenu des nombreux arbres séculaires entourant le crématorium, il a été jugé préférable d’intégrer cette contrainte pour permettre de les conserver et les intégrer ainsi au concept. Cette flèche, outre l’élément technique qu’elle dissimule, symbolise l’ascension de l’être et la direction prise par la pensée de ceux qui restent. Et comme pour renforcer cette image de l’élévation et du passage d’un état à un autre, de la terre au ciel, de la vie à la mort, sa conception très graphique l’inscrit dans le prolongement des toitures et guide le regard vers le ciel. Entièrement réalisée en zinc naturel à joint debout, la flèche tout en arrondi, illustre les nervures d’une feuille, posée sur le bâtiment comme une feuille d’automne, en écho au tulipier.

Au-delà des symboles, cet élément architectural majeur participe d’une volonté de jouer avec les plans, la perspective et avec la vision du visiteur. Celui-ci est progressivement amené à découvrir, embrasser ces jeux de formes et à se questionner. Différents traitements, percements, choix de matières et de couleurs, viennent rompre une certaine monotonie d’ambiance et l’interroger.

3 - Un cadre digne et apaisant

L’intérieur du bâtiment a été traité de façon à répondre aux contraintes fonctionnelles du lieu tout en conservant la cohérence architecturale d’ensemble. En façade principale, le visiteur accède à l’accueil, volume premier au sein duquel il est reçu et dirigé vers les différentes zones du crématorium. Espace intermédiaire entre l’extérieur et l’intérieur, ce hall est constitué d’une toiture textile, fermée de larges baies vitrées, dont la vue principale est également tournée vers le tulipier. Cet espace conduit à l’espace cérémonial puis aux espaces privés de fonctionnement que sont la salle d’accompagnement à la crémation et la salle de remise de l’urne.

La salle de cérémonie, implantée au centre du bâtiment peut accueillir jusqu’à 200 personnes assises et peut être divisée par une cloison mobile afin de permettre une cérémonie plus intime pour une cinquantaine de personnes. La forme concentrique des salles de cérémonie permet d’avoir de très grandes salles, tout en conservant l’impression d’intimité essentielle.

Le volume "crémation" se situe quant à lui au sous-sol dissimulant au public et aux riverains l’aspect technique du bâtiment. Il se décline en salle four, salle d’introduction du corps et espace de déchargement.
Le dernier volume alloué aux salles de réceptions est indépendant et se présente comme un espace de convivialité après cérémonie, offrant un accès à des terrasses et au parc. L’intégration de nombreux végétaux traduit une envie d’humaniser, de singulariser l’édifice.

Dans cette atmosphère de quiétude et de recueillement, les membres du personnel du crématorium entièrement dévoués et compétents, prodiguent un soutien discret aux familles afin que l’épreuve qu’elles traversent soit la moins douloureuse possible et ils les confortent dans la certitude d’avoir rendu à leurs défunt un dernier hommage sincère et profond.

4 - Un décor sobre et chaleureux

L’ensemble des décors intérieurs et le mobilier ont été dessinés par Cécile Dieterlen, architecte d’intérieur de la société Archimat. Le choix des coloris et des matériaux utilisés crée un cadre chaleureux, réconfortant et neutre pour les familles. Dans le même esprit, la salle de visualisation de l’accompagnement en chambre de crémation a été pourvue d’aménagements confortables et sobres. La salle de remise de l’urne, tel un écrin, est baignée de lumière naturelle et de teintes claires. La famille est accompagnée d’un maître de cérémonie, qui a pour habitude de prononcer quelques mots sur un fond musical et de tenter par sa présence d’apaiser et d’accompagner le travail de deuil.

5 - Convivialité et partage

Après la cérémonie et la crémation, les familles se trouvent réunies pour quelques heures seulement dans ce lieu qu’est le crématorium. Afin de leur permettre de se retrouver et de partager un peu de chaleur en se remémorant les moments du passé, en évoquant une dernière fois le défunt, une salle de convivialité et un salon de retrouvailles ont été spécialement conçus.

La cérémonie, personnalisée, bénéficie en outre de l’existence dans chaque salle d’un équipement multimédia permettant la diffusion de sons, d’images, de films du défunt. Des caméras vidéo offrent également aux personnes absentes, la possibilité d’assister à distance à la cérémonie à travers un accès internet sécurisé.

La conception de cet édifice traduit une réelle volonté de simplicité du geste architectural afin d’aboutir à un ensemble au caractère épuré et léger jouant avec les matériaux, les formes et les transparences. Le concept d’élévation a été l’instigateur de l’ensemble et l’approche H.Q.E.® le chef d’orchestre de la réalisation.

Thomas Beaucourt, président de la Société Archimat tient tout particulièrement à remercier l’ensemble des entreprises régionales ayant travaillé à cette réalisation ainsi que Mme Cécile Dieterlen, architecte d'intérieur et M. Olivier Aubert, conducteur de travaux, qui ont tous été passionnés par cette réalisation et ont mis toute leur énergie pour que ce projet puisse être.

VRD TP Cholet, Gros Œuvre EGDC, Charpente Cruard, Couverture Gautier Yvon, Étanchéité Batitech, Menuiseries extérieures C.D.E., Toile tendue D.B.I., Cloisonnement Kerroum aménagement, Électricité Lestable Molisson, Climatisation Gadet frigoriste, Ravalement Dogan ravalement, Plomberie Perin, Carrelage Serkam, Sols PVC Gonsard, Paysagiste Arbora, Peintures SARL Henriques.

Sans oublier la société ATI, fournisseur des fours et lignes de filtration.

Deux journées portes ouvertes ont suivi l’inauguration au cours desquelles les membres du personnel et le responsable technique du crématorium se sont mis à la disposition des nombreux visiteurs afin de les guider et de répondre à leurs multiples interrogations.

(1) Source : Communiqué de la Fédération Française de Crémation (FFC) à l’occasion de La Toussaint 2010