Presque un an jour pour jour après le premier colloque organisé sur le thème : "La mort une affaire publique", le SIFUREP, syndicat intercommunal funéraire de la région parisienne, a renouvelé l’initiative afin d’approfondirdes questions d’actualités en cette période de la Toussaint.
Qu’en est-il de la mort dans notre société ?

Telle était la question du premier débat avec Damien le Guay, philosophe, critique littéraire, conférencier et maître de conférence à HEC, membre du Comité d’éthique du funéraire et auteur du livre "Qu’avons-nous perdu en perdant la mort ?", et François Michaud-Nérard, directeur de la Sem funéraire de la ville de Paris, société qui gère entre-autres le crématorium de Champigny pour le compte du SIFUREP et vice-président le l’Union des Professionnels du Pôle Funéraire Public (UPPFP), auteur du livre "La Révolution de la Mort".
Nous assistons depuis quelques années, à une profonde mutation des représentations et des pratiques autour de la mort. Cette mutation se reflète par exemple dans le développement du taux de crémation qui en 15 ans est passé de 10 à 28,7% à la fin 2008.

Selon l’enquête réalisée par l’institut IFOP pour PFG en 2008 :

Les Français préfèrent désormais la crémation à 51% à l’inhumation pour leurs obsèques.
Cette préférence n’a cessé de progresser depuis 1979, pour devenir majoritaire aujourd’hui.

Concernant les cérémonies, les résultats montrent également, le fort attachement des personnes interrogées à l’organisation d’une cérémonie (qu’elle soit civile ou religieuse) lors de leurs obsèques. Ce souhait est celui de huit Français sur dix, tous âges confondus.

La Toussaint continue à rester un temps fort

Damien Le Guay mentionne que "Les Français continuent à venir fleurir les tombes de leurs proches, 58% se rendent au cimetière chaque année à cette occasion soit 35 millions ! Si l’on y ajoute ceux qui perpétuent ce moment du souvenir mais pas tous les ans, ils sont 45 millions ; en 20 ans ce chiffre n’a baissé que de 2%".
 
Que se cache-il derrière ces chiffres et ces enquêtes ?

M. Le Guay a tenu à rappeler que même si "le théâtre de la mort a été abandonné", les Français continuent à attacher de l’importance aux cérémonies et à l’hommage aux défunts.
Il constate que nous avions pris l’habitude avec le christianisme d’organiser les obsèques autour de trois temps : "le temps du mourant", "le temps de la mort", et "le temps du deuil", que ces trois temps se sont délités. Il faut retrouver l’apprentissage de la mort : apprentissage social, psychologique, individuel, collectif.
Il insiste sur le fait qu’on a besoin de rites, "car l’homme moderne européen se retrouve désarmé quand la mort fait irruption dans son quotidien. Il ne sait plus que faire, que dire. Car de familière, la mort est devenue étrangère".
Il regrette "que la mort ne concerne plus la communauté mais la seule sphère privée".

Damien Le Guay précise que la société actuelle vacille pour "trouver le juste équilibre entre une représentation de la mort collective, trop anonyme et une représentation trop individuelle".

François Michaud-Nérard a expliqué, combien avec la crémation les demandes des familles évoluaient, demandes exprimées ou latentes, les familles n’ayant plus aucun repère symbolique et social. Il a démontré la complexité qui entoure cette demande : besoin de salles de cérémonies, de cérémonies, de ritualités. Mais la question demeure : qui est légitime pour organiser ces nouvelles cérémonies ?
Dominique Adenot, président du SIFUREP, a indiqué que "La mort est une affaire publique en ce sens qu’elle doit provoquer l’entraide humaine. Le temps du deuil est un temps où l’on a besoin d’être ensemble, un moment fort de la vie, qui mérite l’attention de tous. C’est un grand sujet humain, qui nous interroge sur les relations que nous entretenons au sein de la société. Avons-nous la capacité de nous entraider, ou restons-nous dans le chacun pour soi ? Même si nous refusons encore trop souvent d’en parler, la mort est une question citoyenne !"

Législation funéraire, où en est-on ?

Le deuxième temps a été l’occasion d’un débat, autour de la dernière loi relative au funéraire votée en décembre 2008. Un an après où en est-on ?

Le sénateur Jean-Pierre Sueur a rappelé l’esprit qui a présidé à ce texte de loi :
- protéger les familles et leur donner les moyens de comparer les prix des obsèques, c’est tout l’objet des modèles de devis, chers au Sénateur.
- donner un statut aux cendres, encadrer la destination des cendres.

Philippe Dieudonné, chef du bureau des services locaux à la Direction générale des collectivités locales au ministère de l’Intérieur, a annoncé :
- qu’une circulaire était à la signature du ministre,
- que deux projets de décrets étaient en finalisation.

L’ensemble de ces textes devant être présentés le 20 octobre au Comité National des Opérations Funéraires (CNOF).

Une première réunion avait rassemblé les professionnels pour travailler sur les modèles de devis. Là aussi, il a annoncé la sortie d’un décret avant la fin de l’année.

Certains représentants de communes ont interpellé le sénateur et le représentant de la DGCL sur certains points du texte de loi :
- pourquoi avoir autorisé que les familles puissent laisser l’urne dans un lieu de culte en attendant de prendre une décision sur la destination des cendres ou de l’urne,
- et surtout les problèmes qu’allaient poser la création obligatoire d’ossuaires, dans lesquels il fallait distinguer les restes des corps des personnes ayant manifesté une opposition à la crémation supposée, attestée ou présumée.

Les termes de la loi "en l’absence connue, attestée ou présumée du défunt" étant la porte ouverte à tous les recours possibles des familles et que les maires, n’ayant aucun moyen de connaître "la volonté présumée du défunt", risquaient de stopper toute crémation de restes exhumés, et d’être obligés de créer des ossuaires importants. Les représentants de la ville de Paris, ont notamment fait part des difficultés soulevées.

Nelly Chevallier-Rossignol, déléguée de la CPFM, après avoir présenté des chiffres sur le secteur d’activité du funéraire, a indiqué que les professionnels étaient globalement satisfaits de la loi. Concernant les devis-type, elle a évoqué la difficulté pour la profession déjà à se mettre d’accord sur les termes à utiliser. Pour cela il faut s’appuyer sur le travail déjà réalisé avec l’AFNOR.
Dominique Adenot, tout comme Jean-Pierre Sueur, ont rappelé qu’ils soutenaient les professionnels sur la baisse de la TVA à 5,5% sur les prestations funéraires. Le Sénateur indiquant "Le gouvernement taxe au taux le plus lourd au moment où les familles sont endeuillées".

À propos de l’augmentation des prix dans le secteur funéraire, Mme Chevallier-Rossignol a rappelé, que dans les prestations, le service occupait une place prépondérante (plus de 65% du coût des obsèques) et que le service en quelques années avait subi des augmentations importantes : "Impact économique fort de la mise en place des 35 heures, des contraintes de plus en plus fortes en matière de formation du personnel, de réglementation, de mises aux normes ".

Les entreprises devaient aussi assurer un service public en étant disponibles pour l’enlèvement des corps sur la voie publique 24h/24.

Dominique Adenot a souligné que malgré la disparition du monopole communal exclusif sur le service extérieur voulu par la loi du 8 janvier 1993, le syndicat a maintenu une délégation de service public non exclusive du service extérieur des pompes. Les familles, qui le souhaitent, bénéficient sur le territoire du syndicat, d’un service complet d’obsèques à un prix ferme et définitif de 1 251 € pour l’année 2009. Ceci permet aux familles qui le sollicitent pour le moins de comparer avec les devis d’autres opérateurs funéraires.
La forte progression de ce service (88% en 2008 par rapport à l’année précédente) montre le besoin au moment où les budgets des ménages se resserrent.

Dans sa conclusion, le président Adenot a indiqué que les maires devaient écouter et prendre en compte les demandes nouvelles des familles, en particulier de salles pour des cérémonies civiles, de jardins du souvenir, de columbariums… et s’adapter à la nouvelle législation (création d’ossuaires, de sites cinéraires).

Se pose immédiatement la question de l’évolution des cimetières

Il a annoncé que le SIFUREP allait lancer une étude qui serait confiée à l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR), sur les cimetières et leur évolution dans les communes du syndicat.
Car sur un territoire comme la région parisienne où l’on vit sur une commune et où l’on meurt dans celle d’à côté, c’est une question à traiter à l’échelle intercommunale. Peuvent se poser des questions d’harmonisation de prix, de durées de concessions, de gestion des espaces verts, d’équipements. Le syndicat se doit de fournir des éléments de réponses à ses communes adhérentes.
 
 
Le SIFUREP,
syndicat intercommunal funéraire de la région parisienne


Le syndicat intercommunal funéraire de la région parisienne a été créé en 1905 et a pour objet :
- d’assurer dans les communes adhérentes, par voie de gestion déléguée, le service extérieur des pompes funèbres, qui permet aux familles qui le souhaitent de bénéficier d’un contrat dont la qualité et les tarifs sont définis et contrôlés par le Syndicat.
- de lancer toutes études préalables à l’implantation, à l’extension ou à l’aménagement de chambres funéraires, de crématoriums ainsi que de cimetières communaux ou intercommunaux et, éventuellement, de tous équipements connexes.
Il exerce ces compétences pour le compte de 72 communes des départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne.
L’importance de la population desservie, plus de 2 800 000 habitants, a permis l’implantation et le développement d’un grand service public intercommunal proche des administrés et susceptible de mettre à leur disposition à tout moment et en toutes circonstances, des agents efficaces, des équipements et un matériel modernes.
Il assure le contrôle de la gestion de sept contrats de délégation de service public pour :
- le service extérieur des pompes funèbres, délégataire OGF. Le contrat de délégation permet de proposer aux familles un service public dont la qualité et les tarifs sont précisément définis et contrôlés par le syndicat dans le respect des principes suivants :
- la continuité du service,
- l’égalité de traitement,
- la protection des familles.
Cette transparence permet aux familles de comparer les prix avec d’autres entreprises.
•La construction et l’exploitation du crématorium du Mont-Valérien à Nanterre, Concessionnaire : OGF
•La construction et l’exploitation du crématorium du Val-de-Bièvre à Arcueil,     Concessionnaire : Société Groupement Funéraire Francilien (G2F)
•La construction et l’exploitation du crématorium du cimetière du Parc à Clamart, concessionnaire OGF
•La construction et l’exploitation du crématorium du cimetière de Champigny-sur-Marne, concessionnaire SEM Services Funéraires - Ville de Paris,
•La gestion des maisons funéraires de Nanterre et de Montreuil.

Il est présidé par Dominique Adenot, maire de Champigny-sur-Marne .
Le syndicat édite une guide des obsèques qui est remis gracieusement aux familles par les communes adhérentes et qui leur permet d’avoir tous les éléments pour faire face à l’organisation d’obsèques.
 
www.sifurep.com

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations