Rien n’échappe au regard de l’expert, pas même le détail le plus insignifiant. Œillade rapide sur le niveau d’eau de la machine à café gracieusement mise à la disposition des familles, réajustement de la disposition des compositions florales dans le salon de présentation, l’homme affiche un souci de perfection que des années de terrain passées auprès des familles endeuillées n’ont nullement émoussé. Pas question pour lui de se retirer des affaires et de prendre une retraite bien méritée comme l’ensemble de ses confrères. À 73 ans, M. Cuminetti joue les prolongations avec une satisfaction faussement dissimulée, il est entré dans cette profession comme d’autres entrent en religion. Une vocation bien tardive en fait, car rien ne prédestinait ce fils d’immigrés italiens, installés dans la région au début du siècle, à devenir l’un des acteurs principaux d’une pièce de théâtre où la mort tient toujours le premier rôle.
"À l’origine, j’étais tailleur de métier. Un jour, une femme, professeur de piano, est venue me demander de lui confectionner une robe pour un concert. De fil en aiguille, nous sommes tombés amoureux, et je l’ai épousée. Quelque temps plus tard, elle a repris l’affaire de sa mère, propriétaire d’une graineterie et d’un magasin de fleurs. En 1958, j’ai décidé de l’aider. J’ai abandonné mon ancien métier. Comme j’avais du mal à rester enfermé toute la journée, j’ai ouvert une pépinière. Et puis un jour, un voyageur est venu me voir. Il m’a demandé si j’accepterais de créer un dépôt de cercueils à Saint-Girons. Ce Vosgien fournissait les menuisiers du coin et cherchait un partenaire pour rentabiliser son activité. C’est ainsi que j’ai fait mes débuts dans le funéraire. Comme je connaissais beaucoup de monde dans la région, on m’a rapidement demandé de m’occuper des obsèques. J’avais les cercueils, il me suffisait de trouver du personnel pour réaliser les cérémonies. L’entreprise de pompes funèbres Cuminetti était née. C’était en 1981. La régie municipale venait de cesser son activité".
Depuis, le petit tailleur est devenu le dirigeant d’une entreprise prospère et reconnue dans le Couserans. À la tête de vingt-trois salariés, M. Cuminetti gère en bon père de famille une marbrerie, un magasin de fleurs, une pépinière et une entreprise de pompes funèbres. Le secteur funéraire représente 60 % de son chiffre d’affaires. Une manne que l’Ariégeois a su faire fructifier en 1997 avec la création d’une chambre funéraire équipée de quatre salons d’exposition.
"Saint-Girons compte environ 6 500 habitants. Nous sommes deux entrepreneurs de pompes funèbres à nous partager le secteur du Couserans. Je gère environ 220 décès par an. 90% d’entre eux passent par la chambre funéraire. Il y a eu à ce niveau-là une grande évolution dans notre secteur géographique. L’Ariège est un territoire très rural, qui est resté pendant longtemps traditionnel. Je me souviens de mon père qui faisait le fossoyeur à Saurat, un petit village au-dessus de Tarascon. Mon père avait un cheval pour aller chercher les corps dans les montagnes. L’hiver on les mettait sur des traîneaux pour les transporter. On allait dans les villages en pleine nuit pour préparer les corps. Ensuite, les voisins venaient pour la veillée et passaient le reste de la soirée avec la famille.
De par son charisme, sa bonhomie et sa gentillesse, M. Cuminetti a su préserver avec les familles endeuillées la convivialité d’autrefois, si chère à ses yeux. Pour lui, chaque famille est unique et mérite toute l’attention et tout le respect du professionnel. Aussi, tient-il à traiter les obsèques, non pas dans un bureau impersonnel, mais dans l’intimité des domiciles.
"Je m’occupe essentiellement du contact avec les familles, de l’organisation des obsèques et des démarches administratives. Pour cela, je vais chez les familles. Parce que c’est plus convivial d’une part, mais aussi parce que cela permet de se mettre en communion avec elles. Généralement on vous offre le café et l’on se met à parler du défunt. Être au plus proche de l’environnement familier afin de connaître ses goûts, ses valeurs, bref d’entrer dans son histoire. C’est très important pour que les gens se sentent épaulés et accompagnés.
Et en vingt-sept années de terrain, l’entrepreneur peut se targuer d’avoir été le metteur en scène de scénarii mortuaires des plus étonnants et des plus singuliers !
"À l’origine, j’étais tailleur de métier. Un jour, une femme, professeur de piano, est venue me demander de lui confectionner une robe pour un concert. De fil en aiguille, nous sommes tombés amoureux, et je l’ai épousée. Quelque temps plus tard, elle a repris l’affaire de sa mère, propriétaire d’une graineterie et d’un magasin de fleurs. En 1958, j’ai décidé de l’aider. J’ai abandonné mon ancien métier. Comme j’avais du mal à rester enfermé toute la journée, j’ai ouvert une pépinière. Et puis un jour, un voyageur est venu me voir. Il m’a demandé si j’accepterais de créer un dépôt de cercueils à Saint-Girons. Ce Vosgien fournissait les menuisiers du coin et cherchait un partenaire pour rentabiliser son activité. C’est ainsi que j’ai fait mes débuts dans le funéraire. Comme je connaissais beaucoup de monde dans la région, on m’a rapidement demandé de m’occuper des obsèques. J’avais les cercueils, il me suffisait de trouver du personnel pour réaliser les cérémonies. L’entreprise de pompes funèbres Cuminetti était née. C’était en 1981. La régie municipale venait de cesser son activité".
Depuis, le petit tailleur est devenu le dirigeant d’une entreprise prospère et reconnue dans le Couserans. À la tête de vingt-trois salariés, M. Cuminetti gère en bon père de famille une marbrerie, un magasin de fleurs, une pépinière et une entreprise de pompes funèbres. Le secteur funéraire représente 60 % de son chiffre d’affaires. Une manne que l’Ariégeois a su faire fructifier en 1997 avec la création d’une chambre funéraire équipée de quatre salons d’exposition.
"Saint-Girons compte environ 6 500 habitants. Nous sommes deux entrepreneurs de pompes funèbres à nous partager le secteur du Couserans. Je gère environ 220 décès par an. 90% d’entre eux passent par la chambre funéraire. Il y a eu à ce niveau-là une grande évolution dans notre secteur géographique. L’Ariège est un territoire très rural, qui est resté pendant longtemps traditionnel. Je me souviens de mon père qui faisait le fossoyeur à Saurat, un petit village au-dessus de Tarascon. Mon père avait un cheval pour aller chercher les corps dans les montagnes. L’hiver on les mettait sur des traîneaux pour les transporter. On allait dans les villages en pleine nuit pour préparer les corps. Ensuite, les voisins venaient pour la veillée et passaient le reste de la soirée avec la famille.
De par son charisme, sa bonhomie et sa gentillesse, M. Cuminetti a su préserver avec les familles endeuillées la convivialité d’autrefois, si chère à ses yeux. Pour lui, chaque famille est unique et mérite toute l’attention et tout le respect du professionnel. Aussi, tient-il à traiter les obsèques, non pas dans un bureau impersonnel, mais dans l’intimité des domiciles.
"Je m’occupe essentiellement du contact avec les familles, de l’organisation des obsèques et des démarches administratives. Pour cela, je vais chez les familles. Parce que c’est plus convivial d’une part, mais aussi parce que cela permet de se mettre en communion avec elles. Généralement on vous offre le café et l’on se met à parler du défunt. Être au plus proche de l’environnement familier afin de connaître ses goûts, ses valeurs, bref d’entrer dans son histoire. C’est très important pour que les gens se sentent épaulés et accompagnés.
Et en vingt-sept années de terrain, l’entrepreneur peut se targuer d’avoir été le metteur en scène de scénarii mortuaires des plus étonnants et des plus singuliers !
"Dans le registre de funérailles assez originales, je me souviens de celles d’une personne qui aimait bien le vin. Il avait demandé à sa famille qu’on dépose du vin dans son cercueil qui fut recouvert de grappes de raisin pour respecter ainsi ses volontés. Puis, on a mis une bouteille dans la fosse et on a planté un cèpe de vigne sur sa tombe. C’est une belle histoire, non ?
Un métier que M. Cuminetti aimerait voir valorisé dans l’opinion publique. L’homme, aguerri aux joutes douloureuses de la vie et de la mort, a encore du mal à concevoir que sa profession ait aussi mauvaise presse auprès de ses concitoyens. "Les gens sont méfiants vis-à-vis de nous, et cela me peine. Ils ont de nous la très mauvaise image de professionnels travaillant uniquement pour l’argent. Alors que c’est un métier qu’il faut faire parce qu’on l’aime, parce que l’on a envie d’apporter quelque chose aux autres.
Quand je vois mes porteurs, bien habillés, marchant tous au même pas, je suis content de faire ce métier et de réaliser un joli travail".
À 73 ans, M. Cuminetti n’est donc pas près de quitter les planches !
Gageons que le rideau de sa vie professionnelle tombera le plus tardivement possible !
Un métier que M. Cuminetti aimerait voir valorisé dans l’opinion publique. L’homme, aguerri aux joutes douloureuses de la vie et de la mort, a encore du mal à concevoir que sa profession ait aussi mauvaise presse auprès de ses concitoyens. "Les gens sont méfiants vis-à-vis de nous, et cela me peine. Ils ont de nous la très mauvaise image de professionnels travaillant uniquement pour l’argent. Alors que c’est un métier qu’il faut faire parce qu’on l’aime, parce que l’on a envie d’apporter quelque chose aux autres.
Quand je vois mes porteurs, bien habillés, marchant tous au même pas, je suis content de faire ce métier et de réaliser un joli travail".
À 73 ans, M. Cuminetti n’est donc pas près de quitter les planches !
Gageons que le rideau de sa vie professionnelle tombera le plus tardivement possible !
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