Dans le cadre des travaux d'agrandissement, le crématorium du Père-Lachaise a inauguré sa 4ème salle de cérémonie. De nombreuses personnalités avaient répondu à l’invitation de M. Alain Morell, Conseiller de Paris, Président des SFVP, de M. François Michaud Nérard Directeur Général des SFVP, de M. Gérard Simonet, Directeur du Crématorium et de M. François Dagnaud, Adjoint au Maire de Paris chargé de l’administration générale, pour la présentation de cette nouvelle salle jeudi 14 février.
M. François Michaud-Nérard a rappelé les projets d’agrandissement du crématorium initiés en 2001, dans le cadre d’une nouvelle approche de la crémation, dont l’augmentation toujours constante a conduit à créer, pour 2008, une nouvelle salle de cérémonie.

Une des mesures qui a guidé en 2001 la rénovation du crématorium, est d’offrir un lieu pou les cérémonies d’adieu avant le début de la crémation, et en présence du défunt. Ce qui n’était pas le cas auparavant. Cette nouvelle approche donne du sens aux cérémonies.

La nouvelle salle offre aux familles une vaste surface de 140 m2, avec 50 places assises, et jusqu’à 150 places debout. D’une configuration originale du fait de la disposition des sièges sur des gradins et doté d’un équipement audio et vidéo, ce nouvel espace permettra aux familles, qui le souhaitent, un recueillement plus intime pour les proches.

Les familles qui le désirent pourront faire appel aux Maîtres de cérémonie pour organiser un "dernier hommage personnalisé", avec lecture de textes, poésies, méditations, séquences musicales, exposition de photos, de dessins, geste d’adieu…

Cette nouvelle salle de cérémonie a été baptisée "Mauméjean", en hommage à l’atelier des Maîtres verriers Mauméjean, qui a réalisé les vitraux de la salle de la Coupole.

Après la cérémonie, et dans l’esprit des repas de funérailles d’antan, il sera possible d’organiser un moment de convivialité grâce aux services d’un traiteur.

Le choix de la crémation émane souvent de la décision du défunt lui-même. Or, les obsèques s’adressent à ceux qui restent, proches, familles, amis. La cérémonie de crémation s’adresse à eux. L’équipe des Maîtres de cérémonie du crématorium aide à organiser la cérémonie en amont : Les familles choisissent dans un large ensemble de prestations, selon leurs besoins, tout en respectant le choix du disparu. Qu’il s’agisse de cérémonies religieuses ou de cérémonies civiles, le crématorium est ouvert à tous les cultes.
Le soutien du Maître de cérémonie doit permettre, à l’issue de la cérémonie, de réinvestir la vie et de commencer le travail de deuil.

Les dernières étapes de la rénovation du bâtiment

Un projet ambitieux de rénovation a été mené et inauguré en 2001. Il est l'aboutissement d'une réflexion approfondie sur la crémation, ses pratiques, ses rites et les conséquences d’un geste fortement chargé d’émotion.
Le souci de préserver les familles et les proches et de personnaliser le dernier hommage au défunt a été un élément prépondérant dans toute l’articulation du projet architectural.

Dans le cadre de l’important programme de rénovation du crématorium, un espace destiné à recevoir un dispositif de filtration permettra de placer l’établissement à la pointe de la technologie. Cette filtration installée par le groupe de "Facultatieve Technologies" sera mise en service au cours de l’année 2008, ainsi le crématorium du Père-Lachaise représentera le premier crématorium construit en France et l’un des plus performants en matière de protection de l’environnement.

Dans les salles de cérémonie créées ou réaménagées, les accès aux parties techniques sont séparés de ceux réservés au public, et des espaces ont été établis pour permettre un dernier recueillement dans l’intimité cet établissement emblématique de la capitale permet aux familles, quelles que soient leurs convictions et leurs traditions, de se recueillir dignement auprès de leurs défunts.
 
 
Historique de la construction du bâtiment.

Le contexte politique de 1874 à 1889 est déterminant pour comprendre les étapes de la construction du premier crématorium de France. En effet, malgré les freins des autorités préfectorale et ministérielle, malgré les oppositions religieuses, cette période est une période clé de notre histoire. À partir de 1889, chaque citoyen peut choisir librement le caractère civil ou religieux de ses funérailles et le mode de sépulture (inhumation ou crémation).
Le Parlement de Paris, dès le XVIIIe siècle, devant la situation aggravée par les nuisances générées par les cimetières, et sous la pression des philosophes, propose la solution radicale de la crémation obligatoire pour tous. Cette proposition, à la veille de la Révolution française, n’est pas reçue positivement.
Toutefois, le 4 novembre 1796, une proposition en faveur de la crémation est déposée par Daubermesnil, député du Tarn, à la suite de l’ouvrage de Legrand D’Aussy "Sur les sépultures nationales". Les membres du Conseil des Cinq Cents vont autoriser la crémation, et, attachés au respect de la liberté individuelle, laisseront à chacun le choix du mode de ses funérailles. Le citoyen Camby dépose, l’année suivante, un projet de loi en ce sens, adopté en l’an VII. Mais sous l’effet de la pression sociale, le 18-Brumaire a rendu cette loi inopérante.
La guerre de 1870, la Commune et ses répressions soulèvent les mêmes questions au sein du Conseil Municipal, qui se trouve confronté au problème de la place, de moins en moins disponible, dans les cimetières. Dès 1874, des Conseillers municipaux, sous l’impulsion de Hérold et Cadet, veulent soutenir la crémation comme solution au manque de place dans les cimetières, tout en mettant en avant son caractère d’hygiène publique.
En 1879, un Conseiller de Paris suggère que soit établi un crématorium en haut du cimetière du Père-Lachaise. Cet emplacement est proposé du fait de l’existence, à peu de distance, d’un four à incinération de détritus provenant des tombes.
En 1880, et du fait de nombreux partisans en faveur de la crémation, se crée la SPI (société pour la propagation de l’incinération). Y figurent entre autres : Nobel, About, Arago, Berthelot, Gambetta.
En août 1883, Paul Casimir-Perier dépose un projet de loi à la Chambre des Députés, grâce à un changement ministériel, afin de laisser le libre choix du mode de sépulture. Encore une fois ce projet est laissé sans suite. Mais la question de la place dans les cimetières demeure. La seule réponse pourtant envisagée reste le mode de crémation. Enfin, une majorité de Conseillers de Paris accepte qu’un projet de crématorium lui soit présenté…
On demande à Jean-Camille Formigé, architecte de la Ville de Paris, de soumettre un projet. Il a laissé dans l’histoire architecturale, notamment parisienne, de nombreuses traces. On retiendra sa participation à la reconstruction de l’Hôtel de Ville). Le projet sera présenté en 1885.
Il est établi que le "crématorium" sera construit dans la 87e division. Il fonctionnera au feu de bois. L’appareil choisi est le même que celui de Milan, où la première crémation a eu lieu en 1876.
En 1887, on réalise les premiers tests sur le crématorium, destinés à vérifier la fiabilité technique du crématorium. L’appareil est alors alimenté en bois de sapin et de chêne. En décembre de la même année, on réalise d’autres tests. Le combustible est alors du peuplier mélangé avec du hêtre. Par la suite, seul le peuplier sera retenu.
En 1888, l’état du monument ne s’est pas amélioré. On demande alors à Formigé de faire des aménagements indispensables, comme une salle, où les familles pourraient attendre le temps de la crémation, et un perron à l’entrée.
Entre le vote sur la loi de la liberté des funérailles (1887) et le décret d’administration publique autorisant la crémation (1889), deux années vont s’écouler, au cours desquelles les crémations réclameront une autorisation spéciale du Préfet de la Seine.
Le 30 janvier 1889 marque la première crémation effectuée au crématorium du Père-Lachaise. Il s’agit de l’enfant du docteur Jacoby.
En 1890, le Conseil Municipal de Paris requiert qu’une taxe d’incinération soit fixée et que, dans les statistiques municipales, apparaissent les chiffres de la crémation dans la rubrique "pompes funèbres". Cette demande a vu le jour l’année suivante et continue aujourd’hui encore.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Fiche technique en 2008
  • 3000 m3 de terre ont été creusés, pour un espace souterrain de 140 m2
  • 4 salles de cérémonie au crématorium.
  • Salle entièrement souterraine, éclairée par deux cours anglaises.
  • Salle offrant 50 places assises et 150 places debout - accessible par un ascenseur.
  • Sonorisation de pointe pour les cérémonies (+ de 5 000 morceaux de musique accessibles. Et possibilité d’en envoyer d’autres via Internet)
  • Décoration moderne et chaleureuse (bois Hêtre et Wengé).

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations