Marseille : Inauguration de la 3ème tranche de la Nécropole des Vaudrans

L’originalité de l’aménagement de la nécropole des Vaudrans, réside dans la réalisation d’un cimetière paysager comportant 22 modules, tous parfaitement incorporés dans le cadre vallonné du site. Chaque module bénéficie d’une organisation identique, sauf pour les carrés dédiés aux israélites, aux musulmans et aux harkis, disposant de 3 types de caveaux d’architecture différente :

À ces sépultures familiales s’ajoutent des cases en élévation, blocs de 3 cases superposées, correspondant à des enfeus (niches funéraires).

L’effort d’intégration dans le cadre naturel a été très poussé, chaque module s’appuyant sur le modèle d’un cimetière villageois, doté par exemple d’une placette ombragée.
Chacun de ces cimetières est dissimulé, ou le sera lorsque les espaces verts auront prospéré. Caché à la vue que l’on peut avoir depuis les cheminements piétonniers du parc aménagé à flanc de collines. Des chemins qui offrent en revanche par endroits une vue dégagée et inattendue sur la vallée de l’Huveaune et, au loin, la rade de Marseille.

À terme, l’ensemble devrait se fondre dans le relief rocheux, aucune tombe ne dépassant les lignes de crête.

Sur la totalité des 20,5 hectares, 10 ont été aménagés, le reste étant soit conservé en zone naturellement boisée avec ses essences méditerranéennes, soit enrichi par de nouvelles plantations : 650 arbres,  2 300 arbustes et 40 000 m² d’engazonnement, portant ainsi la superficie totale des Vaudrans à 40,5 hectares, soit une capacité totale d’inhumation de plus de 30 000 places.

Dans les espaces boisés, des zones de dispersion des cendres seront créées, afin de répondre aux attentes des familles, qui s’orientent de plus en plus vers la crémation.

Enfin, le Carré des Anges concrétise la volonté de la Ville de s’associer activement au processus de reconnaissance des droits des familles concernant les fœtus et enfants présentés sans vie.

Cette troisième tranche devrait permettre de satisfaire les besoins de la population marseillaise en matière de tombes familiales ou individuelles durant une décennie.

Un espace, d’au moins 2 hectares, facilement aménageable, permettra d’accroître, ultérieurement, la capacité de la nécropole de 1 250 caveaux familiaux supplémentaires.
M. Jean-Claude Gaudin, ne manqua pas, dans son discours, de rappeler que les Services funéraires municipaux tiennent une place importante dans le cœur des Marseillaises et Marseillais, et salua, par là même, les Maîtres d’Ouvrage et Maître d’Oeuvre de ce superbe cimetière digne du troisième millénaire, ainsi que le travail et la ténacité de toutes les personnes qui ont contribué à ce grand projet innovant, qu’est la nouvelle nécropole des Vaudrans.
Il félicita également au passage la société BONNA SABLA et son sous-traitant MRTP, qui étaient en charge de la construction et de la pose des caveaux.
(Nous reviendrons sur les détails techniques du site dans un prochain article).

Il précisa que, le seul fait de voir La Régie Municipale des Pompes Funèbres présente sur un marché sensible, en tant que leader incontesté, avec près de 44 % des parts d’activité, et qu’elle soit considérée comme la première Régie de France, démontre qu’une mutation aussi importante n’en a pas moins stimulé les énergies et mis en exergue la capacité des fonctionnaires communaux à innover, tout en étant animés par une foi incoercible : Celle du maintien d’un service public, ardent défenseur de l’intérêt général.
Il profita de l’occasion pour évoquer que deux inaugurations avaient déjà eu lieu, celles du Funérarium Municipal le 9 mars 1999, puis en novembre dernier, le Complexe Crématorium du Cimetière Saint-Pierre, dont le programme avait été élaboré dans ses contours principaux par la Direction des Opérations Funéraires, et dont la réalisation finale a incombé aux services de la Communauté Urbaine.

Pour revenir à cette troisième tranche de la nécropole des Vaudrans, après l’avoir visitée, M. Gaudin se considéra en droit d’estimer qu’elle constitue une réussite architecturale et technique de haut niveau, tant les efforts d’intégration, d’une grande perpertinence, étaient entièrement voués au plus grand respect de l’environnement. L’espace n’a pas été singulièrement bétonné, et chaque module reste dans une dimension humaine, n’étant pas sans rappeler l’intimité que l’on peut trouver dans certains cimetières ruraux.
D’autre part ce site funéraire est aussi un cimetière laïc, avec ce que la laïcité peut apporter de positif à la culture d’une ville, c’est-à-dire le respect des droits et convictions philosophiques et religieuses de la population.

Marseille est une ville dont l’une des richesses est la mixité et la diversité des origines ethniques et religieuses de ses citoyens. Ce cimetière est avant tout un lieu où la cohabitation des cultures et des croyances sera l’un des traits majeurs, aucune barrière n’existant entre la célébration des rites et le protocole funéraire, même si chaque religion y trouve un lieu de repos adapté à ses attentes. C’est donc un vecteur d’intégration exceptionnel.                           
Le Maire de Marseille ajouta : "Je voudrais également distinguer l’initiative des concepteurs, (inspirée il est vrai par notre Conseiller Jean-Marc Benzi), concernant la création d'un carré des Anges. Destiné aux sépultures des enfants présentés sans vie, pour lesquels un effort législatif devra être entrepris par nos parlementaires et j’y veillerai personnellement. Pour les parents qui ont le malheur de perdre un enfant, quelle que soit la durée de l’aménorrhée, ce qui crée un traumatisme souvent rédhibitoire, il me paraît injuste et inconvenant d’y ajouter une contrainte particulière, celle de la négation d’un statut pour ces enfants, qui est une honte pour notre société".

Le gouvernement dans une circulaire de 1993 a créé un acte d’état civil spécial, celui d’enfant présenté sans vie, tout en laissant aux Maires qui le désireraient, la charge d’octroyer des possibilités aux parents d’obtenir des sépultures dans les cimetières communaux.

Il termina son discours par ces quelques mots : "Le grand architecte Robert Auzelle avait écrit que les cimetières constituaient un passeport pour l’humanité, en exprimant la crainte que l’appauvrissement des idées, risquait de conduire à la banalisation des champs de repos. Cette création dont la ville de Marseille peut légitimement s’enorgueillir est de nature à illustrer la capacité des hommes et des femmes à s’adapter aux nouvelles contingences sociales, religieuses et humaines, et c’est en ce sens que je conclurai mon propos en affirmant que la nécropole des Vaudrans est une réalisation majeure, qui est avant tout concrètement et d’une manière pérenne impérativement humaniste".

M. Jean-Marc Benzi au cours de sa longue allocution, a quant à lui rappelé que le maître mot de cette réalisation avait été le respect de l’environnement :
"Il faut objectivement reconnaître que ce challenge a été réussi avec l’intégration des ouvrages dans le site naturel, la re-végétalisation des zones d’implantation des sépultures, l’installation de caveaux anti-pollution, autant de résolutions qui ne peuvent que satisfaire les plus exigeants en matière d’écologie et d’aménagement durable", et de conclure en ces termes : "Ce cimetière, nous le léguons aux générations qui y établiront leur dernière demeure pour fidéliser et figer dans le temps, leur appartenance à notre belle ville".