Il a fallu attendre 50 ans pour que 107 soldats lot-et-garonnais trouvent enfin leurs noms gravés sur un mémorial. Ils sont sortis de l’oubli grâce à la ténacité d’un ancien chirurgien de l’hôpital de Hanoï.
Dimanche 27 juin 2010 à 11 h, Hervé Morin, ministre de la Défense inaugurait officiellement à Agen le mémorial édifié en hommage aux 107 jeunes soldats lot-et-garonnais tombés pour la France entre 1945 et 1954, pendant la guerre d’Indochine. "Trop longtemps, notre pays a voulu honteusement oublier cette guerre et ses fils morts pour elle pendant ce conflit. Cet oubli et cette honte, plus encore que le deuil, ont causé des souffrances indicibles aux proches des soldats disparus", a tenu à souligner Jean Dionis, député-maire d’Agen lors de la cérémonie d’inauguration.
Un oubli que Jacques Aulong, chirurgien des "gueules cassées" à l’hôpital de Hanoï, n’acceptait pas. Ce président de la Fédération des anciens combattants d’outre-mer (Facom) s’est battu avec ténacité plusieurs années pour réunir les financements afin que soient reconnus "tous ceux qu’il n’avait pu sauver" lorsqu’il était chirurgien militaire en Indochine.
Résidant près de Brax, il a sollicité les pompes funèbres Villaret pour l’accompagner dans ce projet. "Il a toujours eu cette idée à cœur, à près de 90 ans, c’était son dernier combat. Et il souhaitait un monument entièrement en pierre. Nous l’avons guidé, par exemple en lui proposant un toit en granit plutôt qu’en bois, car le granit est inaltérable dans le temps", raconte Jean-Paul Villaret, cogérant de l’entreprise familiale qui a l’habitude de construire des édifices élaborés et des caveaux sur mesure, en fonction des demandes. "Nous notons l’idée du client, il nous raconte son histoire et nous transformons sur le papier le dessin que son histoire nous inspire. Nous ne réalisons jamais deux fois le même tombeau personnalisé", précise-t-il.
Le monument a été conçu gracieusement par l’architecte agenais Jean Ferrando et réalisé par la société Stonest (45) qui a mis en œuvre tout son savoir-faire afin que chaque partie massive du mémorial s'adapte parfaitement les unes avec les autres.
La société Villaret a monté et peaufiné l’ensemble, réalisé les fondations, prévu l’éclairage et gravé les noms de chaque disparu à la feuille d’or. Ces combattants oubliés des leurs ont retrouvé enfin une sépulture et un lieu de mémoire.
VdB
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