ATI, fabricant français d’équipements de crémation et d’incinération opère un retour en force dans le secteur funéraire. Fort d’une expérience certaine dans les domaines de la crémation et de la filtration, ATI propose aux exploitants de crématorium et aux collectivités des solutions sur mesure, performantes et respectueuses de l’environnement, conformes aux normes européennes E.C 76/ 2000 imposant le traitement des poussières, chlore, soufre, mercure, dioxines et furannes... Rencontre avec Philippe Berchon.

 

Résonance : Monsieur Berchon, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore la société ATI, pouvez-vous nous faire une brève présentation ?

Philippe Berchon : Basée depuis 6 ans à Champoulet dans le Loiret, à proximité d’Orléans et Montargis, notre usine de 6000 m2 jouit d’une situation géographique centrale dans l’hexagone. Notre domaine de compétence est la construction de fours de crémation, de fours d’incinération et de systèmes de filtration pour le traitement des poussières, chlore, soufre, mercure, dioxines et furannes…,  avec une maintenance et un service après –vente de grande qualité, reconnue chez tous nos clients.
Notre société, composée d’un effectif de 25 personnes, est fière d’être pionnière de la crémation en France :
- Premier four de crémation réalisé en 1963 au Père-Lachaise,
- Premier filtre aux normes européennes réalisé en 1998.
Forte d’un chiffre d’affaires de 7 à 10 millions d’euros par an, la Société ATI est un des principaux fournisseurs de fours de crémation avec filtration des gaz et récupération d’énergie.
Grâce à une culture d’entreprise imprégnée d’un esprit d’innovation, ATI offre à ses clients dans les domaines de la crémation, de la filtration et de la récupération d’énergie, une large gamme de choix technologiques adaptable à chacun.
Les solutions que nous proposons présentent de réelles avancées techniques et nous permettent d’établir une relation étroite et durable avec nos clients.

Résonance : En retrait depuis quelques années, ATI revient sur le devant de la scène, et ce, notamment grâce à une proposition technique et commerciale très compétitive en termes de filtration. M. Berchon, quelle actualité pour ATI ces derniers mois ?

Philippe Berchon : Nous venons de remporter un appel d’offres pour la modernisation du crématorium de la communauté urbaine de Marseille. En effet, ce crématorium qui est le deuxième établissement français en nombre de crémations, dispose de quatre fours sur lesquels nous allons installer des lignes de filtration ATI. Pour ce faire nous allons également prendre en charge le génie civil, le gros œuvre et l’aménagement des bâtiments autour des équipements de filtration, autrement dit, il est question d’une installation clé en main. Il faut savoir qu’il s’agissait d’un appel d’offres de niveau européen dont la maîtrise d’œuvre est assurée par le cabinet Merlin qui fait référence dans ce type de procédure depuis près de huit décennies.
Le gain d’un tel marché affirme encore un peu plus l’aspect qualitatif de nos installations d’une part, et surtout le fait que la ligne de filtration que nous produisons est universellement adaptable d’autre part. En effet, dans le cas présent, l’installation va se faire sur les fours Tabo et FDI existants dont nous allons remplacer les automates et reprendre la maintenance, ce sera une belle vitrine pour notre savoir-faire.
Nous venons également de remporter l’appel d’offres pour le Crématorium de Cuers (83)  dans lequel nous allons remplacer les deux fours TABO par deux fours CR 2000 XL  avec ligne de filtration.  D’autre part,  nous avons en cours de construction les Crématoriums de Bourg Saint-Andéol (07),  du Creuzot (71),  Derval (44) …  et un deuxième four pour  Reims (51).

Résonance : Au vu de la sollicitation accrue de fours, du fait même de la croissance de la crémation en France, et de l’évolution des morphologies : taille, poids, masse graisseuse, … Les exploitants de crématorium sont de plus en plus souvent confrontés à des problématiques techniques. Quelles solutions proposez-vous ?

Philippe Berchon : À l’heure actuelle, nous préconisons systématiquement notre four CR 2000 XL qui permet la crémation de corps de forte, voire très forte corpulence – l’un de nos clients, le Crématorium de Champigny a en effet eu en charge la crémation d’un corps de plus de 330 kg – grâce à la prise en compte de nombreuses données liées à l’évolution de la morphologie humaine. Dans la conception du CR 2000 XL nous avons non seulement intégré les facteurs poids et corpulence mais aussi le facteur taille car la crémation d’un défunt avoisinant les deux mètres est de moins en moins anecdotique.
Il faut dire que la prise en compte de toutes ces données nous avait été demandée, il y a déjà un certain temps, dans un cahier des charges émanant de l’un de nos clients qui n’est autre que la Société O.G.F., car il avait la volonté d’anticiper toutes ces problématiques. De même, il était en demande d’une solution pour prévenir les incendies dus notamment aux graisses issues des corps en surcharge pondérale. Là encore nous avons apporté une réponse technique en équipant nos fours CR 2000 XL d’un système qui permet de retenir et de traiter les graisses à l’intérieur du four, afin d’éviter tout écoulement à l’extérieur de la chambre de combustion et ainsi de prévenir tout risque d’incendie.
Pour finir, nous équipons dorénavant nos fours d’un système permettant de contrôler les overshoots. Ce dispositif, lorsque le four atteint 1100°C, stoppe les brûleurs, coupe les arrivées d’oxygène et déclenche un extincteur interne, évitant au four de monter à des températures proches de 1400°C comme cela se produit de plus en plus fréquemment ces derniers temps.
Les Crématoriums, de Champigny, Clamart, Aubagne, Martigues, Lannion, Perpignan, Azereix, Avignon,  Gap…  sont tous équipés, et satisfaits, de fours  extra larges type CR2000 XL.
Résonance : Venons-en à la filtration… Bien que non obligatoire actuellement en France, vous proposez un dispositif cyclone sur vos lignes de filtration. De même, vous proposez, en option, des filtres à bougie céramique en remplacement des filtres à manche en textile. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Philippe Berchon : Effectivement, nous conseillons l’installation d’un cyclone car nous considérons que ce dispositif va stopper, dans 95 % des cas, la progression de flammèches, qu’elles soient de bois, de papier, ou de tissu. Sans le cyclone, du fait de la vitesse des gaz, certaines particules incandescentes sont susceptibles de passer au travers de la chambre de post-combustion et de la chaudière pour se retrouver dans le système de filtration, au risque de le détériorer. Attention, l’adjonction d’un cyclone ne veut pas dire que le risque incendie est nul, mais il le réduit considérablement. De plus, ce n’est pas un hasard si les cyclones sont obligatoires dans certains pays européens tels que
l’Allemagne.
Chez ATI, nos convictions quant à l’utilisation du cyclone nous proviennent de notre expertise, dans le domaine de l’incinération ou nous avons commencé à équiper les incinérateurs de lignes de filtration il y a déjà une quinzaine d’années.
Ensuite, pour ce qui est des filtres eux-mêmes, nous proposons deux solutions : le filtre à manche en textile, dont la température maximum de fonctionnement est 220°C et le filtre à bougie en céramique, dont la température maximum de fonctionnement est 450°C.
Le filtre à manche est celui qui est le plus fréquemment utilisé et dont le média filtrant (matière servant à sa composition) le plus résistant qui est le PTFE (textile à base de téflon) résiste à une température maximale de 250°C. Ce type de filtre convient parfaitement pour un équipement dans le cadre d’un fonctionnement idéal soit à une température comprise entre 160°C et 220°C. Cela dit, en cas d’overshoot non maîtrisé, le charbon actif peut s’enflammer, causant un incendie à l’intérieur du système de filtration, la destruction des filtres à manche et l’immobilisation de l’équipement pendant plusieurs mois.
Le filtre à bougie en céramique, que nous proposons également, peut constituer une alternative à ces problèmes liés aux overshoots. En effet, le silicate de calcium, matière utilisée dans la composition de ce type de filtre est connu pour sa résistance à des températures supérieures à 1000°C. Attention, je précise bien que c’est le silicate de calcium qui peut supporter des températures aussi élevées et non le filtre qui, lui, supporte au maximum 450°C.
Les avantages de la bougie céramique sont que ce produit est incombustible, anti-étincelles et à l’épreuve du feu   avec une efficacité de filtration supérieure à 99,99 %  sur les poussières garantissant des rejets atmosphériques beaucoup plus faibles que les systèmes traditionnels.
Le filtre à bougie en céramique c’est plus de résistance aux fortes températures, un gain de sécurité pour l’équipement en cas d’incendie et un pouvoir filtrant nettement supérieur, voire plus performant, pour un coût équivalent !

Résonance : Lors du salon Funexpo 2010, vous avez participé au parcours développement durable, mettant ainsi en avant vos équipements de récupération de chaleur. La notion développement durable est-elle importante à vos yeux ?

Philippe Berchon : Bien entendu ! Dans le cadre de nos interventions, Il est fréquemment nécessaire de revoir le concept ou de moderniser un crématorium existant notamment du fait de l’évolution de la législation en France. Chez ATI, modernisation signifie mise aux normes, récupération d’énergie, diminution des consommations en gaz naturel et cela se concrétise par une approche globale du projet, depuis les études et la fabrication jusqu’à l’assemblage et la mise en service.
Nous sommes bien sûr en mesure de moderniser nos propres installations, mais également celles de nos concurrents. J’insiste sur ce point car beaucoup pensent qu’ils sont liés à un fournisseur jusqu’au renouvellement de leur parc, ce qui n’est pas le cas.
Ensuite, notre cellule de recherche a fait du développement des technologies de récupération d’énergie et des technologies environnementales une priorité pour ATI, renforçant ainsi encore un peu plus la compétitivité de l’entreprise.
Nous sommes des militants de la crémation durable… et dans cette démarche, nous proposons l’installation d’une chaudière de récupération d’énergie à eau chaude. Celle-ci trouve sa place à la sortie du four permettant ainsi d’abaisser la température des gaz de 850° C à 160° C avant leur entrée dans le système de filtration. Cette chaudière, en recyclant une partie de l’énergie thermique issue du fonctionnement de l’appareil de crémation, soit de 350 à 450 KW par crémation, produit de l’eau chaude (60° C à 90° C suivant la régulation demandée) pouvant servir par exemple à chauffer les bâtiments.

Propos recueillis par Résonance

Références professionnelles :

Crématorium de Roanne (42)
Crématorium de Mainvilliers (28)
Crématorium de Pierres (28)
Crématorium de Saintes (17)
Crématorium de Bordeaux (33)
Crématorium de Martigues (13)
Crématorium de Clamart (92)
Crématorium d’Aubagne (13)
Crématorium de Lannion (22)
Crématorium de Champigny (94)
Crématorium de Perpignan (66)
Crématorium d’Azereix (64)
Crématorium d’Avignon (84)
Crématorium de Gap (05)
Crématorium de Cholet (49)
Crématorium de Reims (51) en cours

Fours de crémation avec filtration :

Crématorium de La Roche-Sur-Yon (85)
Crématorium de Saint-Thégonnec (29)
Crématorium de Bourg-Saint-Andéol (07) en cours
Crématorium de Le Creusot (71) en cours
Crématorium de Derval (44) en cours
Crématorium de Marseille (13) en cours
Crématorium de Cuers (83)  en cours
+5 nouveaux contrats pour des réalisations en 2011

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations