Pourquoi tenter de percevoir l’évolution de l’activité funéraire sur une si vaste période ? La réponse c’est que le mouvement de fond qui se faisait lentement sentir depuis 2006, apparaît au grand jour et ce dans toutes les composantes du marché pour une longue période de transformations, redistributions avant de retrouver équilibre, stabilité.

 
Pour tenter de tirer une conclusion prospective utile il y a lieu de mettre en relief les principaux éléments du marché dans leur développement ou modification, soit :
- Évolution de la population et sa mortalité.
- Modes opératoires : inhumation / crémation / cimetières.
- Structure des services funéraires et leur activité.
- La prévoyance funéraire.

Section 1 : Population (régions et départements d’outre-mer compris)
Évolution
générale
dont 65 ans et+ Décès
2010
2011
2012
2015
2020
2025
2030
65 000 000
65 800 000
66 100 000
67 000 000
68 700 000
70 250 000
71 200 000
19 000 000
"
"
20 300 000
"
22 400 000
23 500 000
548 000
553 000
562 000
583 000
597 000
632 000
682 000

Ces données sont le résultat du croisement des différentes statistiques des instituts spécialisés. Même si les tendances démographiques devaient se maintenir en France jusqu’en 2050, il y a lieu de tempérer les résultats car si la situation pour les 10 prochaines années laisse apparaître avec quasi-certitude un solde naturel de 250/300 000 personnes (entre naissance et décès), il se pourrait que le vieillissement de la population inverse, à partir de 2020/2025, la tendance avec un nombre de décès supérieur aux naissances.

Section 2 : Modes opératoires

Les Français ont énormément évolué au cours des 10 dernières années en ce qui concerne les obsèques. Les sondages les plus récents laissent apparaitre un certain nombre de tendances qui n’iront qu’en s’accentuant dans les prochaines décennies :
- 40 % se déclarent non-croyants, et 58 % se disent l’être alors que seulement 14 % se définissent comme pratiquants.
- Les croyants sont de plus en plus impliqués dans l’organisation des obsèques, souvent par faute de disponibilité des représentants des cultes, ou aussi parce que la montée du rite musulman commence à se préciser et qu’en ce domaine, famille et proches sont naturellement et totalement impliqués.
- L’option d’un service civil prend place, notamment et de manière remarquable dans les portefeuilles de prévoyance.

Enfin, deux éléments absolument essentiels :
- Les Français choisissent désormais volontier la crémation (48 % des sondés) et quelle que soit leur attitude envers la religion : 60 % des non-croyants et 40 % des croyants.
- 91 % des Français estiment qu’en matière d’obsèques, les dernières volontés du défunt sont primordiales et ce, sans distinction liée à la foi.
  inhumation (%) crémation (%)
2005
2011
2012
2015
2020
2025
2030
70
66
63
60
57
55
49/52
30
34/37
37/41
40/45
43/50
45/52
50/55

Cette évolution, qui se confirme, pose un certain nombre de problèmes que les professionnels du funéraire et les autorités administratives compétentes vont devoir résoudre.

1 - Réorganisation des cimetières

Sur les 36 682 communes que compte la France, il y a en théorie plus de 42 000 cimetières dont grosso modo 30/35 000 de pleine activité. Ces cimetières généralement sont devenus avec le temps et le développement des constructions totalement confinés sans possibilité d’extension directe. À ce manque de surface, s’ajoutent la lenteur administrative pour la reprise de tombes en fin de concession sans renouvellement ou abandonnées, la réserve obligatoire pour les années à venir, et désormais la place réservée aux lieux cinéraires particulièrement sensible depuis la loi de 2009 décrétant les cendres restes humains.

La question des carrés confessionnels, quant à elle, devient d’actualité et d’urgence, car représentative de l’évolution même de la société française, une société d’apparence nationale et laïque, en fait multiraciale et plurireligieuse, une addition de cellules répondant chacune à des us et coutumes surtout en ce qui concerne les règles de vie, dont celles de la mort, particulièrement respectées.

Les solutions de cimetières, ou selon l’expression nouvelle de "lieux de repos", intercommunaux sont évidemment l’issue naturelle mais ce sont des procédures peu rapides, à la fois pour parvenir à l’adéquation des intérêts de chacune des communes participantes, et pour boucler tout le circuit administratif. Et puis, enfin l’on est en droit de se poser la question d’une demande non encore clairement exprimée mais néanmoins présente : les cimetières en délégation de Gestion ? Cimetières Privés ?

2 - La crémation et ses conséquences pour le métier :

La montée de la crémation doit être intégrée dans la stratégie de développement des opérateurs funéraires. Cela leur imposera une révision de leur chaine de valeurs et de leurs zones de marge. Il est de coutume pour un professionnel de réaliser une part importante, voire la plus grande partie de sa marge bénéficiaire sur la vente des produits, essentiellement le cercueil. La crémation implique l’utilisation de cercueils bien moins couteux et de plus en plus biologiques donc bien moins générateurs de profits. Par ailleurs, la crémation qui ne répond pas au même rythme-temps que l’inhumation va favoriser la progression de services nouveaux dans le métier, que ce soit au stade de la cérémonie avant et après mise au feu, ou à celui du dépôt de l’urne au cimetière. C’est avec la proposition de ces services innovants que l’opérateur pourra résoudre le délicat problème, disons la fâcheuse habitude d’un certain nombre de familles de laisser pour une durée, souvent indéterminée, l’urne à l’opérateur funéraire.

Enfin, qui dit nouveaux services, suppose formation nouvelle des personnels, formation dont la profession apparaît en déficit chronique.

3 - Les crématoriums et une autre organisation

Actuellement il y a en activité 148 crématoriums et 20/30 en cours de préparation. Il est assez difficile d’en tirer des moyennes fiables de services exécutés et de rentabilité car il y a une très grande disparité entre le groupe des Grands (+/- 50) et celui des petits et moyens (+/- 100). Pour les premiers, le point mort est autour de 1 000 services, pour les autres, selon l’investissement entre 400/450. Les grands ont réalisé en 2009, 115 000 opérations (moyenne 2300 – de 1300 à 5000), les autres 47 600 (moyenne : 476 – de 300 à 700).

Le crématorium, comme la chambre funéraire, est devenu un élément essentiel voire obligatoire pour que l’entreprise ait une réelle valeur. C’est le constat que l’on peut faire lorsque l’on examine les opérateurs funéraires qui ont été repris, particulièrement par des fonds d’investissements qu’ils soient régionaux, nationaux ou internationaux. À notre avis, le crématorium va devenir la base essentielle de l’évolution de la pompe funèbre en centre funéraire : en un même lieu, ou à toute proximité, le crématorium, la chambre funéraire bien équipée surtout pour les vivants et toutes autres activités directes ou indirectes du funéraire dont les rés célébratives. Restera quand même à résoudre l’étape du premier contact avec la famille, dont la solution pourrait être l’installation de simples bureaux de représentation à proximité des lieux de décès d’importance.

Pour suivre le rythme, les centres funéraires vont devoir accroitre le nombre de leurs fours, rendre plus ou encore plus adaptées aux familles leurs chambres funéraires, se mettre en conformité avec la réglementation européenne sur les systèmes de filtres, et posséder en une salle omniculte parfaitement adaptée et équipée à tous rituels, voire un lieu de ré conviviale post-cérémonie.

Au final, d’ici 2030, on peut considérer que le groupe des Grands sera de l’ordre de 80/100 pour environ 250 000 crémations (moyenne : 2/3 000) et les autres environ 150 (moyenne : 600).

Section 3 - Structure des services funéraires et leur activité

Pour avoir une idée aussi précise que possible de la réalité des opérateurs, il faut retenir la notion de bureau ou agence et ne pas tenir compte s’il s’agit d’un bureau d’une société ou d’un simple indépendant. Donc sélectionnons la notion de bureau de plein exercice, c’est-à-dire :
- Réglementairement et professionnellement habilité ;
- Connu de son environnement ;
- Disposant ou pouvant disposer de tous moyens pour agir.
  Bureau plein exercice Réseaux et affiliés Public Indépendants
2009
2011
2012
2015
2020
2025
2030
10 250
9 500
8 900
8 600
8 400
7 900
7 500
1 750
1 750
2 000
2 500
3 000
3 200
3 200
250
280
300
370
400
500
600
8 250
7 500
7 200
5 500
5 000
4 000
3 700

Ces chiffres appellent quelques commentaires :
- La zone rurale représente encore 20% des décès dont les services sont exécutés pour petite partie par des opérateurs installés dans les villes du secteur, pour la majorité par des artisans locaux, dont l’activité funéraire n’est souvent qu’un complément mais qui figurent au nombre des indépendants et faussent ainsi un peu les statistiques notamment en ce qui concerne le nombre de convois réalisés et du chiffre d’affaires moyen :
- Au titre des réseaux privés, il a été exclusivement retenu OGF/PGF, ROC-ECLERC, LE CHOIX FUNÉRAIRE,… Les autres regroupements qui s’intitulent "Réseaux" comprennent essentiellement des indépendants qui sont à la fois statistiquement répertoriés indépendants selon leur registre du commerce et font partie d’un réseau comme ils font ou feraient partie d’un syndicat.
- Les "Affiliés" : gardent en principe leur statut d’indépendants, ne sont pas sous licence mais leur rattachement à une centrale d’achats, d’info ou d’assistance les place dans la mouvance du réseau d’affiliation dont pour bénéficier des avantages, notamment ceux de l’exécution des contrats obsèques détenus par le réseau dans un cadre groupe, ils devront tôt ou tard se rapprocher des plans stratégiques.

Bien que le secteur ne connaisse pas la crise et bénéficie d’un contexte concurrentiel extrêmement favorable, la mutation est en cours et il faudra bien la réussir pour se maintenir et prospérer sur ce marché. Les grands facteurs constituant les défis immédiats de la profession peuvent se résumer comme suit :
- Bien prendre en compte la montée de la crémation et ses nouveaux services ;
- Intégrer le rôle des assureurs et savoir s’y adapter tant au niveau de la technique et de la contrainte des règles assurantielles qu’au niveau du client et de sa double position : demandeur de service et assuré.
- Changement, parfois radical de la stratégie de conquête des clients. Les assureurs seront demain, quelle que soit la forme, les apporteurs d’affaires des pompes funèbres et cela induit que l’opérateur qui voudra survivre et prospérer devra être totalement visible sur le marché, capable de garantir des prestations homogènes et de qualité, proposer des tarifs compétitifs, sécuriser les marges, recruter et fidéliser un personnel de qualité, s’appuyer sur des systèmes d’information efficaces.

La montée en puissance de la prévoyance (au terme de l’année 2030 elle représentera plus de 50 % des règlements) risque d’ouvrir le débat du partage de la valeur créée entre assureurs et Pompes Funèbres et de privilégier la cooptation avec ceux-ci plutôt que de se maintenir dans une situation de nature concurrentielle et guerrière purement grégaire et sans issue.

Vouloir rivaliser est peine perdue. Seule une relation partenariale est une réponse à la situation actuelle. Il faut tout faire pour que le monde des grands vendeurs ne décide pas, finalement, "d’aller au funéraire opérationnel". Ce ne semble pas du tout la position actuelle mais le risque est toujours pendant s’ils estimaient que leur responsabilité au stade de la réalisation venait à être engagée vis-à-vis de leurs clients.
Cette nouvelle donne du marché qui s’impose pour les décennies à venir aura un impact fondamental sur la structure de la concurrence.

Le public qui depuis les effets de la fin du monopole public en 1993/96, a fait profil bas commence depuis quelques années à se redresser et à se faire entendre. Pour échapper au poids et à l’excès de tutelle des autorités et règles administratives, nombre de régies funéraires ont adopté le statut de SEM et tenté de la sorte de se rendre vraiment concurrentielles face au secteur privé qui avait conquis la majeure partie du marché. L’État devenant de moins en moins assistant financier avec la régionalisation, la disparition de la taxe professionnelle et aussi l’endettement de plus en plus lourd des collectivités, le réflexe naturel du public a été la recherche, pour assurer à la collectivité de nouvelles ressources, d’activités de nature publique et le funéraire en est le prototype.

La providence est venue à son secours avec le vote de la nouvelle société "Société Publique Locale" qui permettra à la communauté d’exploiter directement des activités concurrentes du privé avec tous les moyens du privé, puisqu’elle n’est même pas astreinte à des appels d’offre pour ses marchés. Dans le cadre de l’évolution du funéraire, un métier que le public connaît bien, c’est vraiment un cadeau pour services funéraires, chambres funéraires, crématoriums à vocation communale et intercommunale.

Les besoins de révision des coûts, de ralentissement des augmentations de prix, la nécessité d’une information et d’une assistance permanentes, celle également d’une bonne formation du personnel, toutes ces raisons feront que s’adresser à un grand groupe ou appartenir à un réseau d’envergure nationale deviendra une quasi-obligation au cours des années à venir en raison des nouveaux facteurs clés de réussite dans le secteur funéraire.

Section 4 – La prévoyance funéraire : "décider son futur au présent".

En préalable à cette partie de l’analyse, il y a lieu de faire le point sur deux textes qui pourraient très prochainement (débat assureurs / législateurs / funéraires pour fin 2010 début 2011) faire l’objet d’une loi peu favorable à la véritable prévoyance funéraire.

L’origine est une loi de 2009 qui impose une évolution annuelle du capital obsèques au moins égale au taux légal. Ce taux est extrêmement variable car calculé sur des emprunts d’État à court terme, voire à très court terme : le 31/12/09, il était de 3,90 et le 01/01/10 de 0,65. Cette mesure est en totale contradiction avec les règles de placement à moyen terme, voire à long terme, imposées aux assureurs par le Code des assurances.

Cette mesure politique a été prise par les Assemblées sans aucune réflexion sérieuse. L’inconvénient c’est que cela a réveillé les associations de consommateurs qui d’une part pour se faire entendre et remarquer ont lancé un procès sur des bases et des motifs totalement inconséquents. L’Administration centrale, pour ne pas risquer de se faire reprocher de ne pas être intervenue, à son tour a demandé l’annulation ou la révision d’un certain nombre de clauses courantes des contrats obsèques.

Juste pour avoir une idée de l’inconséquence de toute cette agitation, on peut relever sur ces demandes :
- Suppression du titre "Contrat-obsèques" pour les contrats en capital seul et ne comportant pas à la signature un engagement en prestations.
- Suppression du prélèvement bancaire automatique pour les primes échelonnées des contrats-obsèques.

En revanche, une bonne mesure : le bénéficiaire du capital d’un contrat-obsèques doit s’engager à n’utiliser les fonds au moment du décès qu’exclusivement aux fins d’enterrement du défunt ;
Il n’est pas nécessaire en l’état d’aller plus loin dans l’analyse. La Fédération des sociétés d’assurances n’a pas encore réagi et, en général, les assureurs se posent la question de savoir s’ils doivent persévérer en prévoyance funéraire. Mais la capacité du marché (+/ -21 000 000 de contrats) l’emportera avec certainement un interventionnisme plus marqué en vue de protéger leur responsabilité vis-à-vis de leur propre clientèle.
Les bases de l’analyse du marché de la prévoyance obsèques peuvent se résumer comme suit :

4 -1 : Les produits

Il faut en revenir à la source, la loi du 15/11/1887, qui précise que toute personne en capacité de tester peut prendre toutes dispositions pour ses funérailles (terme moderne : obsèques). Nous évoluons dans le cadre d’un acte testamentaire.
- Un contrat avec seulement un capital : l’assuré ne désire pas aller plus loin au moins au stade de la signature du contrat. C’est un acte de protection familiale et la charge d’organiser revient à celui désigné comme bénéficiaire. Autrement dit c’est un exécuteur testamentaire, qui selon le Code civil a un temps limité pour s’exécuter puisque nous sommes dans le domaine "mobilier"l’argent étant considéré juridiquement comme "meuble".
- Un contrat avec capital et une certaine expression de volontés : incinération ou inhumation par exemple
- Un contrat avec une définition précise de tout un dispositif funéraire, cela devient une prestation de service et son financement, l’assurance. C’est du sur-mesure total, comme si l’enterrement avait lieu sur-le-champ.

À partir de ces trois définitions, il peut exister différentes formulations :
- Contrat dit "package" : vendu par la bancassurance avec choix soumis au client de plusieurs dispositifs (professionnellement qualifiés "devis").
- Contrat collectif avec un dispositif-type faisant partie intégrante du contrat auquel le membre de la collectivité (associations, institutions…) va adhérer.

Il est à rappeler qu’en vertu de l’article 2 de la loi Sueur de 2004, le souscripteur, quel que soit le type de son contrat (individuel ou collectif), a toute liberté de totalement modifier les volontés qu’il a exprimées à la signature.

Quelles que soient les déclarations plus ou moins fabriquées ou orientées de tous ceux qui participent au débat, il y a une seule question fondamentale à laquelle il faut une réponse nette, claire et définitive, c’est celle au sujet du bénéficiaire acceptant : selon le Code des assurances, à partir du moment où le bénéficiaire a manifesté son acceptation, il devient en fait réel et quasiment définitif propriétaire à terme du capital assuré et en cette qualité lorsqu’il recevra les fonds il pourra les utiliser comme il le souhaitera). C’est un peu différent lorsque ce bénéficiaire est un opérateur funéraire, car il a souscrit, par l’acceptation du devis, un engagement professionnel.

La solution ?

Comme il paraît assez difficile de modifier le Code des assurances qui a conçu la position du bénéficiaire comme le titulaire d’un don ou d’une succession et que les capitaux des contrats obsèques ne représenteront jamais plus de 1% voire peut-être seulement 0,25 % de la masse permanente des capitaux-vie, il faut que ce soit la loi du contrat qui l’emporte. Le contrat obsèques ou le contrat de prévoyance doit comporter, au titre des conditions générales ou particulières un article précisant que par son acceptation au contrat le bénéficiaire s’engage à ne pouvoir utiliser les fonds qui lui seront versés par l’assurance au décès de l’assuré, que pour l’exécution des volontés funéraires du de cujus si celui-ci en avait exprimé ou en l’absence pour réaliser à hauteur du capital les obsèques de l’assuré.
Rappelons que dans la mesure où nous nous trouvons dans un cadre testamentaire, la sanction est pénale.

4 - 2 : Le marché

Actuellement, fin 2010, le stock de ce type de contrats est d’environ 3 5/3 800 000 si l’on comptabilise ceux en simple capital, néanmoins affectés en tout ou partie au funéraire, particulièrement diffusés dans le cadre des mutuelles des contrats-vie traditionnels.
Le contrat-obsèques est devenu un complément du contrat-santé car la mort est devenue elle-même un acte de santé, le dernier certes mais partie intégrante de cette santé. On cesse de vivre à l’instant où l’activité cérébrale s’arrête mais on est socialement mort après comptabilisation dans l’ensemble des régimes sociaux.

L’approche du marché potentiel est relativement simple : 1/3 des Français ont une complémentaire santé sous une forme ou sous une autre avec une convention des soins plus ou moins étendue. Comme ce type de protection ne va pas diminuer avec le dégraissage de la Sécurité Sociale qui transfère tout ce qu’elle peut sur les contrats santé, on peut donc retenir :
- Cibles : 30 /40% de la population.
- Réalisations potentielles : 20/25%

Complément ultime de cette rapide revue de la transformation du contrat de prévoyance-obsèques : le service obsèques partie prenante des contrats de services à la personne qui présentent l’énorme avantage pour les grands comptes d’inclure pour partie majeure le funéraire tout en présentant l’opération comme services nécessaires à toutes les périodes de la vie, y compris l’ultime mais sans trop insister sur celle-ci. Le marché connaît déjà les pleins services… obsèques ou assistance et sous peut-être d’autres appellations il connaîtra bientôt les pleins services aux personnes : ante, ad, post mortem.

Et pour terminer…

Il ne nous paraît pas inutile de rappeler qu’une étude économique prospective n’est pas une prophétie de pythonisse ou d’une célèbre voyante, mais une analyse tenant compte des données du passé, des mouvements de fond de tous les éléments du marché. À partir des constats l’on établit un modèle de développement possible dans le temps de toutes les constituantes : sociales, politiques, professionnelles, financières, géographiques, consuméristes etc.
Ce modèle est traduit en chiffres ceux-ci gardant cette qualité ou ce défaut de pouvoir être interprétés dans des sens bien différents. Il n’en demeure pas moins que lorsqu’une activité est réellement devenue "un marché économique", ce qui est incontestablement le cas du funéraire quelle que soit la profonde nature affective de sa finalité, les règles inhérentes à l’économie s’y appliquent.

Le tableau chiffré qui clôt la présente étude a été conçu, établi sur des bases moyennes. Si je m’en rapporte à l’étude que nous avions réalisée en 1990, à la demande de la Fédération Française des Pompes Funèbres (FFPF), sur l’évolution des vingt prochaines années, on constate aujourd’hui des écarts de résultats de l’ordre de 10/15% au final… Alors à vos calculettes, et selon que vous êtes optimistes ou pessimistes tirez-en vos propres conclusions… Mais il ne faut pas perdre de vue que si les tendances marketing sont peu entachées de risques d’erreur dans leur évolution dans le temps, les chiffres sont eux, notamment les financiers, toujours sous l’épée de Damoclès de la dévalorisation de la monnaie ou d’une inflation lourde.

Jean-Pierre Sirugue
Office National de Prévoyance Funéraire
  2010 2011 2012 2015 2020 2025 2030
Population 65.000.000 65.800.000 66.100.000 67.000.000 68.700.000 70.250.000 71.200.000
Décès (nombre)
548 000
CA
(€ 2 MD)
553 000
CA
(€ 2,1 MD)
562 000
CA
(€ 2,3MD)
583 000
CA
(€ 2,5 MD)
597 000
CA
(€ 3 MD)
615 000
CA
(€ 3,5MD)
682 000
CA
(€ 4 ,7MD)
Crémation en % DC 30 34/37 37/41 40/45 43/50 45/52 50/55
Bureaux de plein exercice 10 250 9 500 8 900 8 600 8 400 7 900 7 500
Contrats Pré-Fu : stock potentiel brut de décès et capitaux assurés. 3 500 000 pour 14MD 4 350 000
(€ 16 MD)
4 900 000
(€ 20MD)
6 890 000
(€ 31 MD)
10 842 000
(€ 57MD)
16 250 000
(€ 95MD)
20/21.000.000
(€140/150MD)
Règlements DC par contrats obsèques 25% 27 % 32 % 37% 42 % 52 % 52/54 %
Évolution des prix (Service seul) 3 700 3 850 4 000 4 400 5 000 5 750 6 900
% services par public 15 15 17 17 18/19 20/21 25/27
% services par réseaux + affiliés 46 46 50 52 52 54 55/57
% services par indépendants 39 39 34 32 32 26 20/16
Panorama funéraire 2010/2030
Nota : l’évolution du prix du service est établie sur base de stabilité de l’inflation et sans incidence d’une éventuelle dévaluation de l’euro.

 

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations