Mais je me suis tourné vers un autre lieu où l’on croise de plus en plus de thanatopracteurs, la littérature, et tout particulièrement le polar, c’est donc sur ce sujet que j’ai envie d’écrire quelques articles, tout d’abord pour parler de mon métier, mais aussi d’une passion, la lecture.
Je débuterai donc cette série avec le roman d’un ami…
Le cimetière des morts qui chantent, par Maxime Gillio.
Maxime est professeur de lettres et écrivain, Le cimetière des morts qui chantent est son troisième roman, paru en 2009. Maxime est aussi vice-président de l’association des Amis de San-Antonio, d’où le titre de ce roman, car en 1945, Frédéric Dard n’avait pas encore créé San-Antonio, mais il avait publié, sous le pseudonyme de Sydeney La mort silencieuse qui met en scène le personnage de Dudley Fox. À la fin de ce roman, on peut lire "À paraître : Le cimetière des morts qui chantent ". Ce livre ne sera jamais écrit.
Max, pour rendre hommage à son Maître, a décidé, par défi, de bâtir un roman autour de ce titre… Le pari était osé, mais il est réussi, la trame du roman est impeccable, le suspense et l’humour, noir, il va de soi, sont au rendez-vous. On croise au cours du roman tous les intervenants de la profession : le chauffeur, le conducteur de four, le fossoyeur, et bien sûr le thanatopracteur, toute une entreprise familiale de pompes funèbres décimée sous la plume virevoltante et frappant juste de Maxime…
Arleghem, petit village du Nord de la France, devient le théâtre de morts suspectes. Un fossoyeur, Jean-Pierre Claeneboo, meurt en heurtant une bombe alors qu’il effectue des travaux dans le cimetière du village. Les analyses montrent qu’il ne s’agissait pas d’obus, comme on en trouve beaucoup dans le coin, mais de mines antichars russes placées là intentionnellement. De plus cet accident intervient seulement quelques jours après que le frère aîné du fossoyeur s’est lui aussi tué dans ce qui, de prime abord, ne semblait être qu’un bête accident. Vu l’importance du dossier, la gendarmerie locale est dessaisie de l’affaire au profit de la criminelle et c’est Stéphane Marquet, policier originaire de Nice, qui hérite du dossier. Une fois sur place, il se heurte à l’hostilité des trois frères restants du fossoyeur. Mais d’autres personnes plus loquaces, la femme de ménage notamment, lui apprennent que la maison a été fouillée par un inconnu juste après l’attentat. La vengeance devient un mobile évident pour Marquet, surtout qu’une sombre histoire, un règlement de compte datant de la Seconde Guerre mondiale, réapparaît peu à peu...
Citation extraite du livre :
"– Tu crois que c’est les morts qui sont sortis de leurs tombes et qui poussent la chansonnette, c’est ça ? Non mais t’es vraiment pas possible, toi ! Des morts qui chantent !... Et pourquoi pas des macchabées qui dansent le french cancan tant que t’y es ? Bon maintenant, ça suffit, tu me suis là-dedans, tu fermes ton clapet et tu m’obéis !"
Je débuterai donc cette série avec le roman d’un ami…
Le cimetière des morts qui chantent, par Maxime Gillio.
Maxime est professeur de lettres et écrivain, Le cimetière des morts qui chantent est son troisième roman, paru en 2009. Maxime est aussi vice-président de l’association des Amis de San-Antonio, d’où le titre de ce roman, car en 1945, Frédéric Dard n’avait pas encore créé San-Antonio, mais il avait publié, sous le pseudonyme de Sydeney La mort silencieuse qui met en scène le personnage de Dudley Fox. À la fin de ce roman, on peut lire "À paraître : Le cimetière des morts qui chantent ". Ce livre ne sera jamais écrit.
Max, pour rendre hommage à son Maître, a décidé, par défi, de bâtir un roman autour de ce titre… Le pari était osé, mais il est réussi, la trame du roman est impeccable, le suspense et l’humour, noir, il va de soi, sont au rendez-vous. On croise au cours du roman tous les intervenants de la profession : le chauffeur, le conducteur de four, le fossoyeur, et bien sûr le thanatopracteur, toute une entreprise familiale de pompes funèbres décimée sous la plume virevoltante et frappant juste de Maxime…
Arleghem, petit village du Nord de la France, devient le théâtre de morts suspectes. Un fossoyeur, Jean-Pierre Claeneboo, meurt en heurtant une bombe alors qu’il effectue des travaux dans le cimetière du village. Les analyses montrent qu’il ne s’agissait pas d’obus, comme on en trouve beaucoup dans le coin, mais de mines antichars russes placées là intentionnellement. De plus cet accident intervient seulement quelques jours après que le frère aîné du fossoyeur s’est lui aussi tué dans ce qui, de prime abord, ne semblait être qu’un bête accident. Vu l’importance du dossier, la gendarmerie locale est dessaisie de l’affaire au profit de la criminelle et c’est Stéphane Marquet, policier originaire de Nice, qui hérite du dossier. Une fois sur place, il se heurte à l’hostilité des trois frères restants du fossoyeur. Mais d’autres personnes plus loquaces, la femme de ménage notamment, lui apprennent que la maison a été fouillée par un inconnu juste après l’attentat. La vengeance devient un mobile évident pour Marquet, surtout qu’une sombre histoire, un règlement de compte datant de la Seconde Guerre mondiale, réapparaît peu à peu...
Citation extraite du livre :
"– Tu crois que c’est les morts qui sont sortis de leurs tombes et qui poussent la chansonnette, c’est ça ? Non mais t’es vraiment pas possible, toi ! Des morts qui chantent !... Et pourquoi pas des macchabées qui dansent le french cancan tant que t’y es ? Bon maintenant, ça suffit, tu me suis là-dedans, tu fermes ton clapet et tu m’obéis !"
Bonjour Max, merci de bien avoir voulu répondre à quelques questions pour le magazine Résonance. Tout d’abord, pourquoi avoir élaboré ton intrigue dans le milieu du funéraire ?
Salut Séb. Deux choses m’y ont poussé. Tout d’abord, le fait que ce soit le titre qui ait suggéré l’intrigue, et non l’inverse. La plupart du temps, le titre vient après qu’on a écrit l’histoire. Là, c’était le contraire. Comme tu l’as expliqué, ce titre était un défi. Vu qu’il contient le mot "cimetière", il fallait que l’intrigue ait un rapport avec des tombes et, pourquoi pas, avec les milieux funéraires. Et ça m’a permis de satisfaire – et c’est la deuxième raison – à une curiosité morbide que doivent éprouver bon nombre de mes semblables chez qui les choses de la mort sont empreintes d’un mélange de crainte et de fascination. Depuis que je suis gamin, je ne peux visiter un village sans vouloir passer par le cimetière, ce qui est fatigant à la longue pour ma famille…
Et comment as-tu connu la profession de thanatopracteur et décidé d’en intégrer un parmi les victimes du roman ? Pas par vengeance personnelle j’espère…?
À la base, non, mais depuis que je te connais, je m’interroge… Blague à part, j’avais déjà lu des bouquins dans lesquels des thanatos étaient présentés (je pense bien sûr aux Patricia Cornwell, à La chambre des morts, de Franck Thilliez…) et puis bien sûr la série que tu mentionnais, Six Feet Under, qui a été un gros choc, dont je ne suis pas totalement remis, tant cette création a réveillé en moi de vieux traumatismes de jeunesse. Je vous dois combien, docteur ?
Quand j’ai décidé d’écrire ce bouquin, il fallait donc que je me renseigne pour être crédible. Il se trouve que nous avions tous les deux fait connaissance par le biais de San-Antonio, une passion commune. Je t’ai sollicité pour des questions techniques, et tu as eu la gentillesse – et la patience – d’y répondre avec passion et pédagogie. C’est d’ailleurs en discutant avec toi que des idées supplémentaires me sont venues. Notamment la scène du laboratoire, mais je n’en dis pas plus, faut acheter le livre !
Est-il facile d’écrire sur un univers tel que le funéraire, sans sombrer dans la caricature ou tomber dans la morbidité ?
C’est effectivement un double écueil à éviter. En ce qui concerne la caricature, j’ai justement pu l’éviter grâce à un "conseiller technique". Je pense que si j’avais tenté une simple retranscription de ce que je croyais savoir comme n’importe quel quidam, j’aurais écrit une belle somme d’âneries. Au sujet de la morbidité, on n’y échappe pas – je pense – à partir du moment où on écrit sur ce thème. Si on choisit ce milieu comme toile de fond, c’est bien parce qu’à la base on est attiré par ces questions, et qu’on sait que le lectorat y sera également sensible. Après, tout dépend de la façon dont on aborde le sujet. Je ne pense pas avoir fait trop de gore ou de technique dans mon livre (juste ce qu’il faut pour flatter les bas instincts de mes lecteurs), en revanche, j’ai essayé d’y mettre des touches d’humour, car je raffole de l’humour noir et cynique.
Dans quel milieu se dérouleront les prochaines aventures de tes deux héros ?
Je ne sais pas encore exactement… Comme je suis en train d’écrire un one shot, (qui se passe, lui, dans le milieu de la peinture belge) je ne suis pas encore dans le prochain Dacié et Marquet. Mais je ne crois pas qu’il se déroulera dans un milieu précis. Ce sera davantage un polar urbain, tendu et très sombre.
Quel est ton actualité littéraire, Max ?
Eh bien, je viens juste de sortir le premier tome d’une nouvelle série, toujours policière, mais déjantée et parodique, Les disparus de l’A 16. Il y a ce roman que je suis en train d’écrire, un projet de scénario pour un docu-fiction télé, et un tas d’interventions ou de nouvelles à gauche, à droite.
Merci de m’avoir consacré un peu de ton temps.
Sébastien Mousse,
thanatopracteur
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