Surfant sur internet, il y a quelques jours de cela, j’ai découvert un site qui présentait la curieuse manière qu’un anatomiste allemand, Günther Von Hagens, a développé pour conserver les corps : « la plastination. Oui, vous avez bien lu "plastination", et soyez rassurés, aucune secrétaire n’a fait de fautes d’orthographe. Peut-être certains d’entre vous ont-ils déjà entendu parlé de "plastination" puisque le Dr Von Hagens a présenté ses travaux dans une trentaine de villes partout dans le monde. A chaque fois, les œuvres ont rencontré un immense succès puisqu’au total, plus de 20 millions de personnes se sont déplacées. Partout sauf en France, puisque aucun directeur de musée, allez savoir pourquoi, n’a trouvé intéressant de montrer ces travaux exceptionnels au public.
De quoi s’agit-il ? Güther Von Hagens a fait subir à des cadavres et à chaque fois, il s’agissait exclusivement de volontariat, une série de réactions chimiques dont le but est de remplacer les fluides corporels par du silicone, et de préserver ainsi les tissus. Les "plastinats" ainsi obtenus ont alors été sculptés au scalpel et mis en scène afin de mettre en valeur une partie de l’anatomie. Le travail est saisissant de réalisme. D’autant plus saisissant que mêlant sciences et arts, Güther Von Hagens n’a pas hésité à mettre en scène les "corps" ainsi recréés et conservés. On a ainsi pu voir une reconstitution intitulée "Le joueur d’échecs" qui ressemblait fortement au "Penseur de Rodin" ou bien un joueur de football, en plein effort.
Jusqu’alors, le scientifique allemand a reconstitué plus d’une centaine de corps et le formulaire qui permet de donner son corps à Von Hagen et qui est laissé à la disposition du public aux portes de chaque exposition, a été signé par plus de 5 000 personnes, de tous âges et de toutes catégories sociales. Un incroyable succès ! Evidemment, des polémiques se sont développées à propos de cette manière extrêmement nouvelle de conserver les corps. Certains considèrent qu’il s’agit d’une mise en scène morbide de cadavres. D’autres, au contraire, estiment nécessaire de laisser aux vivants la liberté de choisir ce qu’ils veulent faire de leur propre corps après leur mort. En attendant que le législateur se penche un jour sur la question, la "plastination" rencontre un succès grandissant. En 1993, Günther Von Hagens avait fondé un Institut de plastination qui compte aujourd’hui… plus de 400 laboratoires répartis dans 40 pays.
M’interrogeant alors sur l’avenir d’une telle méthode et des conséquences que son développement pourrait entraîner sur l’exercice de la thanatopraxie, j’essaie maintenant d’obtenir davantage d’informations précises sur les techniques utilisées, je pensais à l’évolution nécessaire de la législation française, en matière de conservation des corps. Dans les faits, par exemple, donner aujourd’hui son corps à la science revient à le léguer à la Faculté de médecine de son choix (il faut le préciser dans les formulaires de demande) pour que les étudiants en médecine apprennent l’anatomie ou pour que des équipes de recherche médicale poursuivent leurs travaux.
Actuellement, il suffit d’écrire un courrier à l’administration et d’être en possession d’une carte de donateur. Ce n’est d’ailleurs pas toujours aussi simple que cela, notamment en raison des coûts que le centre du don des corps génère naturellement, même si l’article R. 363-10 du Code des communes stipule que les établissements d'hospitalisation, d'enseignement ou de recherches, qui acceptent un don de corps à la science, doivent assurer à leurs frais après les travaux anatomiques, l'inhumation ou la crémation du corps. Il faut ensuite adresser une copie de la déclaration à l'établissement auquel le corps est légué. L’établissement délivre ensuite à l'intéressé une carte de donateur, que celui-ci s'engage à porter en permanence. L'exemplaire de la déclaration qui était détenu par le défunt est remis à l'officier d'état civil lors de la déclaration de décès.
Après le décès, le transport du corps est autorisé par le maire de la commune du lieu de décès. L'autorisation est accordée sur production d'un extrait du certificat médical, attestant que le décès ne pose pas de problème médico-légal et n'est pas causé par l'une des maladies contagieuses.
J'ai cru comprendre que dans certaines sphères haut placées, on se demandait si, au regard de la stagnation du nombre de donneurs, il ne faudrait pas repenser tout le système du don des corps. Pas nécessairement simplifier le cadre juridique, mais du moins faciliter encore davantage le don des corps pour en permettre l'accès au plus grand nombre. Car les besoins de corps existent. Pour les Facultés de Médecine bien sûr, pour les thanatopracteurs, mais aussi pour que les chercheurs puissent travailler dans de meilleures conditions.
Ce qui est certain, c'est que la thanatopraxie ne peut pas rester à l'écart de l'évolution des techniques et des mentalités. Pour se développer, pour garder son image aujourd'hui positive auprès des familles, elle doit rester en phase, avec ce qui se fait de plus moderne. C'est à nous, thanatopracteurs, de faire ce qu'il faut pour rester à l'écoute des évolutions du monde.
De quoi s’agit-il ? Güther Von Hagens a fait subir à des cadavres et à chaque fois, il s’agissait exclusivement de volontariat, une série de réactions chimiques dont le but est de remplacer les fluides corporels par du silicone, et de préserver ainsi les tissus. Les "plastinats" ainsi obtenus ont alors été sculptés au scalpel et mis en scène afin de mettre en valeur une partie de l’anatomie. Le travail est saisissant de réalisme. D’autant plus saisissant que mêlant sciences et arts, Güther Von Hagens n’a pas hésité à mettre en scène les "corps" ainsi recréés et conservés. On a ainsi pu voir une reconstitution intitulée "Le joueur d’échecs" qui ressemblait fortement au "Penseur de Rodin" ou bien un joueur de football, en plein effort.
Jusqu’alors, le scientifique allemand a reconstitué plus d’une centaine de corps et le formulaire qui permet de donner son corps à Von Hagen et qui est laissé à la disposition du public aux portes de chaque exposition, a été signé par plus de 5 000 personnes, de tous âges et de toutes catégories sociales. Un incroyable succès ! Evidemment, des polémiques se sont développées à propos de cette manière extrêmement nouvelle de conserver les corps. Certains considèrent qu’il s’agit d’une mise en scène morbide de cadavres. D’autres, au contraire, estiment nécessaire de laisser aux vivants la liberté de choisir ce qu’ils veulent faire de leur propre corps après leur mort. En attendant que le législateur se penche un jour sur la question, la "plastination" rencontre un succès grandissant. En 1993, Günther Von Hagens avait fondé un Institut de plastination qui compte aujourd’hui… plus de 400 laboratoires répartis dans 40 pays.
M’interrogeant alors sur l’avenir d’une telle méthode et des conséquences que son développement pourrait entraîner sur l’exercice de la thanatopraxie, j’essaie maintenant d’obtenir davantage d’informations précises sur les techniques utilisées, je pensais à l’évolution nécessaire de la législation française, en matière de conservation des corps. Dans les faits, par exemple, donner aujourd’hui son corps à la science revient à le léguer à la Faculté de médecine de son choix (il faut le préciser dans les formulaires de demande) pour que les étudiants en médecine apprennent l’anatomie ou pour que des équipes de recherche médicale poursuivent leurs travaux.
Actuellement, il suffit d’écrire un courrier à l’administration et d’être en possession d’une carte de donateur. Ce n’est d’ailleurs pas toujours aussi simple que cela, notamment en raison des coûts que le centre du don des corps génère naturellement, même si l’article R. 363-10 du Code des communes stipule que les établissements d'hospitalisation, d'enseignement ou de recherches, qui acceptent un don de corps à la science, doivent assurer à leurs frais après les travaux anatomiques, l'inhumation ou la crémation du corps. Il faut ensuite adresser une copie de la déclaration à l'établissement auquel le corps est légué. L’établissement délivre ensuite à l'intéressé une carte de donateur, que celui-ci s'engage à porter en permanence. L'exemplaire de la déclaration qui était détenu par le défunt est remis à l'officier d'état civil lors de la déclaration de décès.
Après le décès, le transport du corps est autorisé par le maire de la commune du lieu de décès. L'autorisation est accordée sur production d'un extrait du certificat médical, attestant que le décès ne pose pas de problème médico-légal et n'est pas causé par l'une des maladies contagieuses.
J'ai cru comprendre que dans certaines sphères haut placées, on se demandait si, au regard de la stagnation du nombre de donneurs, il ne faudrait pas repenser tout le système du don des corps. Pas nécessairement simplifier le cadre juridique, mais du moins faciliter encore davantage le don des corps pour en permettre l'accès au plus grand nombre. Car les besoins de corps existent. Pour les Facultés de Médecine bien sûr, pour les thanatopracteurs, mais aussi pour que les chercheurs puissent travailler dans de meilleures conditions.
Ce qui est certain, c'est que la thanatopraxie ne peut pas rester à l'écart de l'évolution des techniques et des mentalités. Pour se développer, pour garder son image aujourd'hui positive auprès des familles, elle doit rester en phase, avec ce qui se fait de plus moderne. C'est à nous, thanatopracteurs, de faire ce qu'il faut pour rester à l'écoute des évolutions du monde.
Christian RAFFAULT
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