Alors que nous traversons une époque où tout se banalise à un point que nos esprits critiques en sont irrémédiablement anesthésiés, la différence, lorsqu’elle apparaît à nos yeux, s’en trouve soudain transcendée. C’est le cas des produits conçus et réalisés par Méminis, d’authentiques chefs-d’œuvre à bien y regarder, des pièces uniques qui réconcilient avec l’art funéraire. Donner du sens, cultiver la mémoire tout en restant fidèle à ses valeurs, c’est le pari réussi par Matthieu et Vilvan Rochas, nouveaux traducteurs d’une portée symbolique et spirituelle associée aux urnes cinéraires et plaques mémorielles, rompant ainsi avec la fatalité qui caractérisait ces objets. Décryptage…

 

Miminis logo

Il y a beaucoup à dire sur l’art funéraire, une tentative esthétique destinée à exprimer des émotions ou des croyances relatives à l’au-delà. Ces objets sont autant de témoignages du caractère mortel qui fonde notre humanité. Force est de constater que cette forme d’art évolue lentement, comme pour retarder l’inexorable et en figer les codes esthétiques, à l’instar de ceux qu’elle accompagne.

Cet art remonte aux sources de l’humanité, il en est le témoignage sensible et nous renseigne sur la rituélique funéraire de l’homme depuis ses origines. Les grandes civilisations ont toutes produit des objets remarquables qui nous renseignent sur leur époque, et puis soudain est apparue au XXe siècle la "globalisation" et son cortège uniforme qui fait qu’aujourd’hui c’est un ouvrier du Yunnan qui réalise un objet qui sera vendu en Europe comme aux Amériques, passant ainsi aux oubliettes du sens sa sacralité originelle au profit du quantitatif et de la banalité. Parler de qualité, de cérémonial, retrouver l’attrait du partage et de l’hommage suppose que l’on associe une nouvelle forme de beauté oubliée, celle qui se contemple, devant laquelle on se recueille et qui ne nous laisse jamais en panne d’éléments de méditation. C’est aujourd’hui possible, et c’est le talent de Méminis, qui rend cette fusion fructueuse.

L’esprit créatif 100 % "made in France"

Méminis, verbe latin que l’on peut traduire par "ne pas oublier" ou "se souvenir de" ou encore "avoir présent à l’esprit", résume parfaitement la volonté de ses créateurs. "Rendre hommage à la personne disparue en créant un lien mémoriel avec l’invisible, une inspiration sensible qui fixe de nouveaux codes et augure d’une portée symbolique forte et pérenne", Vilvan Rochas met la barre haut et justifie son choix :
"Nous avons fait le constat que les produits proposés à la profession sont hélas finalement un peu tous les mêmes. Notre démarche a été radicalement différente. Avant tout, concevoir et réaliser des produits originaux 100 % made in France. Nous avons dans l’Hexagone un potentiel créatif exceptionnel, des artisans de génie, un amour du travail bien fait millénaire, et des traditions artisanales dans le sens noble du terme qui doivent se transmettre aux générations futures" ; et d’ajouter : "Mon frère Matthieu a longtemps exercé au sein d’une maison parisienne de haute couture célèbre. Cet esprit d’excellence, tout le monde le sait, caractérise ce milieu très sélectif.

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Un grand couturier n’hésitera pas à rechercher l’impensable et à faire appel à une dentelière dernière de sa lignée et cachée au centre de la France, afin d’apporter le sens nécessaire et la beauté requise à une création unique. Nous avons la même démarche. Trouver les meilleurs pour réaliser le meilleur. De l’urne aux formes épurées en porcelaine de Limoges, réalisée et peaufinée à la main par un artisan talentueux, au système de fermeture métallique élaboré en Île-de-France, pour finir par le patinage et l’assemblage de la pièce assurés en région lyonnaise, nos produits font l’objet de toutes les attentions et du même amour.

Nous réalisons ce tour de force en restant économiquement attractifs et en proposant des réponses réellement attrayantes. Oui, il est possible de produire dans l’Hexagone ce type de produits, et d’être compétitifs. Vouloir une urne esthétique et de grande qualité revient finalement moins cher que la tentation de faire du laid en grande série… étonnant, non ?" 

Les urnes cinéraires vecteurs du lien de mémoire

"Nos urnes ont toutes des systèmes de fermeture qui accueillent des médaillons aux différents graphismes. Portés au bout d’une chaînette, ils sont le lien de mémoire physique avec la personne disparue. Ils peuvent par ailleurs rester incrustés au sein du dispositif. Élément du rituel, la clé peut être remise à la famille à l’issue de la cérémonie. Symboliquement, les proches sont désormais les gardiens de la mémoire.

Aujourd’hui, les textes législatifs encadrant la crémation ont évolué, mais, bien avant cette séparation inéluctable avec l’urne et surtout avec ce qu’elle représente en charge émotionnelle, il est bon de se recueillir et de contempler un objet pensé, soigné, esthétique, réalisé dans des matériaux nobles, fidèle et digne de l’esprit du disparu.

Je me souviens d’une personne me confessant que, lors de la crémation de son père, le moment le plus heureux avait été la dispersion des cendres tellement l’urne était moche. Cette remarque a fondé notre démarche et renforcé notre conviction. Les familles souhaitent des objets certes fonctionnels, mais où l’esthétique n’est pas sacrifiée au prétexte du prétendu rôle secondaire qu’aurait une urne cinéraire. En réalité, il n’en est rien, l’urne, à l’instar du cercueil, a une position centrale dans le processus obsèques".

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Les plaques de mémoire revisitées

Le rôle d’une plaque et la thématique choisie sont l’affirmation sensible et individuelle de la douleur de la séparation et de la volonté d’affirmation des sentiments de ceux qui restent. Revisiter le sujet des plaques de mémoire n’est donc pas une mince affaire, et d’autres s’y sont essayés ; pourtant, Matthieu et Vilvan Rochas ont réussi le pari d’apporter une simplicité stylistique qui leur est propre en s’appuyant sur des matériaux pérennes, là encore, travaillés avec soin.

L’acier inoxydable avec une patine vieux bronze apporte la garantie de résistance aux éléments atmosphériques sur le long terme. Le design homogène de la collection permet un choix raisonné pour les plus exigeants, mais surtout ne viendra pas dénaturer la surface de la sépulture par des apports douteux, comme hélas on le voit trop souvent dans nos cimetières.

"Notre démarche se fonde sur les mêmes prérequis que les urnes. Apporter à celles et ceux qui sont dans la souffrance de la perte d’un être cher des éléments apaisants et esthétiquement intemporels, élégants, fluides. Pour notre part, nous ne pensons pas être les détenteurs d’une quelconque vérité. La démarche créative est faite d’humilité, d’observation attentive de son environnement, de remise en cause perpétuelle. Ce que nous constatons, c’est que des grands comptes du funéraire ainsi que des opérateurs de renom nous accordent leur confiance, et sont séduits par notre approche et la nature même de nos produits", conclut Vilvan Rochas.

Une preuve supplémentaire que l’audace est récompensée, et qu’il faut y voir un encouragement certain à la proposition de nouvelles gammes de produits où le sens, la passion et le savoir-faire soient toujours les valeurs portées par Meminis.

Jérôme Maniaque

Résonance numéro spécial - Décembre 2018

Instances fédérales nationales et internationales :

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