Si les formations de cosmétique post mortem se sont considérablement démocratisées ces dernières années, lorsqu’il s’agit de finitions, la coiffure reste encore le point faible des agents de morgue ou de funérarium, et même des thanatopracteurs. Cette lacune est en passe d’être comblée avec le prochain lancement d’une formation de coiffure à destination du personnel funéraire.

 

formation coiffure 1À l’initiative de ce projet, Mélinda Denis, ancienne coiffeuse en reconversion professionnelle. C’est en assistant à des soins de conservation qu’elle commence à réfléchir à la manière de s’occuper des cheveux des défunts. La position allongée ainsi que le manque d’équipements spécifiques dans les laboratoires compliquent considéra-blement la tâche, mais son ingéniosité et sa connaissance des techniques et des produits la conduisent à imaginer une solution à chaque problème.

Passer de la coiffure traditionnelle à la coiffure post mortem, une évidence pour Mélinda : "Tout d’abord, j’ai voulu devenir coiffeuse, comme beaucoup de jeunes filles, je pense… C’est un métier qui m’a toujours passionnée. J’aime explorer les différents styles de coupes et de couleurs. Les cheveux, pour les hommes comme pour les femmes, reflètent énormément la personnalité des gens. Je me suis rendu compte du besoin de formation du personnel mortuaire et funéraire, en constatant que la coiffure se limitait le plus souvent à un petit coup de peigne, alors qu’il y a tellement plus de possibilités. Je trouve que les cheveux des défunts méritent la même attention que ceux des personnes vivantes. Si une coiffure peut permettre de restituer une image plus fidèle pour ses proches, pourquoi s’en priver ? Si une dame aimait les brushings, faisons-lui un brushing. Si un monsieur tenait à sa coupe bien propre, utilisons la tondeuse. Il est possible de refaire des racines ou même une couleur, il suffit simplement d’apprendre à le faire."

Bien sûr, pas question pour Mélinda de transformer les agents et les thanatopracteurs en coiffeurs professionnels, mais de leur apprendre les astuces les plus simples et efficaces. Le stage de formation se déroulera sur trois jours, avec comme support des têtes malléables. Les stagiaires apprendront à réaliser des brushings, des mises en plis, des chignons, des couleurs, sans avoir besoin d’utiliser d’eau, ainsi qu’à se servir d’une tondeuse.
 
Une mallette contenant tout le matériel et tous les produits nécessaires sera également bientôt proposée à la vente. Mélinda a travaillé sur ce projet avec des thanatopracteurs, ce qui lui a permis d’anticiper au mieux tous les cas de figure, et de choisir les fournitures les mieux adaptées.
 
La mallette et la formation seront très prochainement proposées à l’ensemble des entreprises concernées par la prise en charge des défunts.

Claire Sarazin,
thanatopracteur et formatrice en thanatopraxie

Résonance hors série n° 6 - Août 2018

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