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Actualités

  • E-learning et web-conférences : les nouvelles approches de FUNÉPLUS pour se former et s’informer

    À l’ère du numérique, comment exploiter cette ressource dans le cadre de la formation et de l’information ? FUNÉPLUS, à travers l’École de Funétique®, propose au sein de son offre de formation des modules accessibles en e-learning. FUNÉPLUS va encore plus loin en mettant à la disposition des internautes, des web-conférences sur les services du réseau ainsi que sur des sujets en lien avec le secteur funéraire.

  • Eclip’s Groupe Mathez : la crise ne se subit pas, c’est une opportunité

    Ce titre vous paraîtra peut-être provocateur, mais, à la lecture de l’argumentaire, vous constaterez qu’il n’en est rien. Nous le savons tous, la crise de la Covid a été fulgurante, particulièrement impactante pour les populations et les entreprises. Ce qui caractérise un grand groupe réside dans sa capacité d’adaptation, sa résilience, sa vision sur le long terme. Le Groupe Mathez, et notamment sa filiale Eclip’s spécialisée dans le transport aérien funéraire, n’échappe pas à ce postulat. La gestion de crise, de toutes les crises, est désormais plus que jamais sa marque de fabrique. Rien ne sera plus jamais comme avant. Explications…
  • Eclip’s, le service funéraire aérien qui parle votre langage, et surtout celui de vos familles

    Le transport de corps de France vers l’étranger ou de l’étranger vers la France est souvent le parcours du combattant. Que faire en priorité, quelles sont les procédures administratives en vigueur au Baloutchistan oriental en matière de transport de corps… des exemples de ce type, Siham Naji, directrice des opérations, en a des dizaines à vous fournir. Lorsqu’on est un opérateur funéraire, ce genre de casse-tête peut se révéler très délicat. Heureusement, Eclip’s est là et s’est forgé une réputation d’efficacité internationale. Explications…
  • ECLIP’S : logistique et transport de corps en période Covid-19

    Si la France s’est arrêtée le 17 mars 2020, la vie quotidienne des Français, dont les aspects douloureux, ne s’en trouva pas modifiée sur le fond. La mortalité en hausse du fait de l’épidémie impacta fortement les opérations funéraires. Tenues de cérémonie, rassemblement familiaux, transport de corps en France ou vers l’étranger… une situation sans précédent émergea rapidement, et obligea les opérateurs à réagir en temps réel pour répondre aux exigences des familles, mais également aux contraintes administratives nouvelles. Rencontre avec Siham Naji et Frédéric Mercier, logisticiens inspirés…
  • ECO-URNE, la nouvelle urne funéraire Une marque française, élégante et contemporaine

    La tendance initiée depuis plus d’une décennie par la marque ECO-URNE tend désormais à être suivie par différents intervenants historiques du secteur funéraire. Cette période de l’année s’avère une très bonne opportunité pour rappeler notre concept et présenter nos innovations.

  • Écoles de formation funéraire

    La formation funéraire est à la fois une obligation et un élément clé du secteur funéraire dans son ensemble. En effet, elle représente pour tous les professionnels le temps pendant lequel ils vont apprendre les spécificités liées à leur métier, que ce soit sur les sujets juridiques, administratifs, de relations avec la famille ou de gestion de la cérémonie.
  • Ecoplus Funéraire renforce son positionnement de marque digitale

    En devenant un accélérateur de mutation par le numérique, la marque Ecoplus Funéraire a décidé de répondre aujourd’hui à un besoin précis attaché au contexte et aux nouvelles tendances de consommation liées au numérique.
  • Écoresponsabilité et 100 % nouveautés, deux marqueurs notables pour FRANCE FUNÉRAIRE sur le salon parisien

    Installés sur les stands F80, F81 et F90, FRANCE FUNÉRAIRE et ses coexposants - Mémograv, Pludra et Neorite - vont présenter, comme à chaque édition de FUNÉRAIRE PARIS, l’ensemble de leurs créations. Dans un espace conçu par la décoratrice Nathalie Barbeau, Sylvestre Olgiati et ses équipes auront à cœur d’accueillir les visiteurs dans un environnement où la nouveauté est le leitmotiv et les attitudes écoresponsables une nouvelle manière d’être. Benjamin Gautier, responsable "Création et Communication", nous éclaire sur quelques aspects qui définiront l’entreprise vendéenne cette année.
  • Édito août 2023

    La Qualité certifiée, valoriser le savoir-faire funéraire

    Depuis plus d’une décennie, la certification Qualité s’est invitée dans l’offre globale de certains opérateurs funéraires. Le secteur public a été précurseur dans cette démarche, initiant ainsi une revalorisation de ses services aux populations. C’est ainsi que les normes ISO 9001, 14001 et OHSAS 18001 apparurent comme des éléments d’amélioration continue des prestations proposées. Les normes Qualité, Santé, Sécurité et Environnement contribuèrent efficacement à une nouvelle approche de gestion globale des entreprises. Plus qu’un argument de communication, celles-ci se sont révélées particulièrement efficaces dans la transmission d’informations, le suivi en temps réel des opérations et surtout le management global des entreprises, cela s’inscrivant dans un bienvenu regard introspectif des milliers d’opérations funéraires annuelles.

    Les organismes certificateurs ont d’ailleurs bien compris cette approche sensible et ont rapidement proposé une palette normative adaptée notamment aux PME et PMI, augmentant ainsi une professionnalisation souhaitée des métiers fondamentaux du funéraire. C’est ainsi qu’est venue enrichir le paysage une nouvelle norme spécifique NF Services funéraires et organisation d’obsèques. Créée en concertation avec la Confédération des Professionnels du Funéraire et de la Marbrerie (CPFM), "NF Service – Services funéraires et organisation d’obsèques (NF407)" répond aux attentes des clients, des professionnels et des pouvoirs publics en attestant de la qualité de vos services. Cette norme atteste que l’entreprise prend en compte une approche qualitative des différents processus ainsi qu’une orientation tournée vers le client et sa satisfaction quant à ses produits ou prestations.

    Démontrer par des audits indépendants que les services proposés sont en adéquation avec les exigences des populations est une chose, valoriser le travail quotidien des équipes en est une autre tout aussi essentielle. En effet, la mobilisation des personnels autour de la démarche est déterminante et contribue à la mise en avant de ses compétences, mais également d’une certaine façon de se démarquer de la concurrence par une organisation rigoureuse visant à atteindre les objectifs de performance que la norme propose et que vous pouvez enrichir tout à loisir.

    La question posée aujourd’hui est la suivante : peut-on se passer d’une démarche certifiante ? En seulement une vingtaine d’années, les sociotypes ont été modifiés et les familles sont devenues de réelles consommatrices du funéraire, n’hésitant plus à faire jouer la concurrence, tant d’un point de vue économique que d’un point de vue qualitatif. Un deuil, des funérailles sont des épisodes que personne n’oubliera car ce sont des marqueurs puissants de nos existences. Une cérémonie d’obsèques ainsi que l’organisation de celles-ci relèvent d’une précision millimétrée et nous savons tous que nous ne pourrons pas rembobiner les dysfonctionnements toujours possibles car intervenant dans les mêmes conditions qu’un "direct" télévisuel.

    Aussi, autant anticiper les facteurs de risques par une analyse effectuée en amont et en mettant en œuvre dès à présent les étapes de contrôle et d’amélioration indispensables à la satisfaction des familles… et de vous-mêmes. Il en va de vos entreprises, des familles éprouvées par un deuil, de la valorisation des savoir-faire mais également du savoir-être de vos collaborateurs. Cela amène à envisager une nouvelle séquence de formation pour les organismes formateurs du funéraire : celle traitant de la "Qualité" qui serait contruite sur la trame proposée par la norme NF407.

    Cela pourrait être un pas supplémentaire pour l’augmentation de la performance de vos entreprises. Ainsi que le disait Socrate: "Il n’y a pas de résultats sans travail et pas de travail sans effort". Qu’en pensez-vous ?
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Edito août 2024

    Faut-il être irrévérencieux…
    …pour se faire remarquer ?

    Nous venons de vivre une période exaltante faite d’émotions et de transcendance planétaire. Cet épisode quasiment hors du temps des Jeux universels et olympiques nous a plongés, et c’est le but, dans un espace-temps particulier. Pourtant, tout a débuté sur le grand air de la polémique, sport national où nous sommes médaillés Or perpétuels.

    La cérémonie d’ouverture des Jeux disposait d’un décor grandiose, déroulant son cortège nautique au pied des monuments emblématiques de la capitale. Certains tableaux de cette cérémonie d’ouverture sont néanmoins restés en travers de la gorge d’une partie de nos compatriotes. D’une reine de France décapitée, aux accents débridés de "l’Ultima Cena" de Da Vinci, force est d’admettre que la ligne de démarcation consensuelle des cérémonies d’ouverture des JO en a pris un sérieux coup. L’emploi d’adjectifs tout aussi bigarrés pour qualifier cette digression, qui a cependant le mérite de nous faire réfléchir sur la place de l’art dans notre société, ouvre de nouvelles perspectives de réflexion. En un mot, l’irrévérence est-elle le credo obligé pour se faire remarquer ? Il faut admettre que cet adjectif est d’une certaine manière constitutif de l’esprit français. De Voltaire, défenseur de la tolérance et de la liberté d’expression, dénonçant sans relâche le fanatisme religieux et les injustices, au "Contrat social" de Rousseau, notre culture nationale se démarque au fil des différentes provocations faites au mode de pensée unique qu’hélas beaucoup de nations subissent de façon souvent si violente et létale. Loin d’un carcan réducteur d’une humanité progressiste, notre exception culturelle que beaucoup saluent est à coup sûr loin des standards hollywoodiens des prochains Jeux de 2028. La tolérance, mais aussi le principe d’égalité ornant les frontons des bâtiments de la République, sont en tâche de fond au cœur du débat. Les détracteurs verront dans cette cérémonie une provocation sordide ou une tentative de putsch intellectuel et moral de nature wokiste, d’autres une exaltation de la culture française dont il serait temps de prendre conscience que sa diversité, loin de nous léser, nous enrichit, comme l’a si bien souligné Antoine de Saint-Exupéry.

    L’irrévérence, forme d’humour, est néanmoins affaire d’équilibre et de dosage. Trop en faire tue l’idée, ce qui impose aux initiateurs une parfaite prise en compte de la capacité d’assimilation des récepteurs du message. Lorsqu’on prétend faire bouger les lignes, il faut avant tout savoir où celles-ci se situent.

    Le monde funéraire est finalement un bon exemple. Univers codifié s’il en est, celui-ci est en recherche constante de compréhension, d’analyse et de restitution en direction d’une société en constante évolution et dont les exigences se réévaluent à cadence rapprochée. Qu’il s’agisse du mode de sépulture dont l’ouverture à la crémation doit paradoxalement l’essentiel au Concile Vatican II, à la laïcisation et personnalisation des cérémonies où la spiritualité s’affirme avec force et vigueur, le funéraire fait quotidiennement sa révolution silencieuse, à pas feutrés cependant, car l’univers de la mort restera à jamais cette frontière ultime se conjuguant avec l’unique intime des proches dans la douleur de la séparation. Puisqu’il est question de lignes, les nôtres bougent. Peu importe de savoir si un cercueil doit être en bois, en pierre ou en carton, peu importe de savoir si la cérémonie sera conduite par un religieux ou un laïc, l’essentiel est que l’intention première soit essentiellement fondée sur le respect inaliénable et imprescriptible de l’individu, la tolérance et la fraternité dans l’hommage. Pour accomplir notre mission au mieux des intérêts matériels et moraux des familles, penchons-nous sur les trois maximes de Kant :
    Penser par soi-même.
    Penser en se mettant à la place de tout autre.
    Toujours penser en accord avec soi-même.
    Une forme d’humilité et de tolérance qui devrait nous inspirer plus souvent.
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito avril 2023

    La notion de sécurité est-elle une valeur ?

    La notion de sécurité revient de façon cyclique sur le devant de la scène, pareille à une mode… Or celle-ci n’en est pas une, elle est concomitante de nos actions depuis qu’un beau jour, un homme frottant un silex eut la chance de mettre le feu à quelques brindilles. Ce faisant, intrigué par son résultat, il se brûla la main et il comprit que le feu égale risque… incitant donc à la prudence !

    La première démarche qualité était née et n’eut de cesse de se développer au fil des siècles, jusqu’à en être théorisée par Philippe Kourilsky. Ce dernier, scientifique de renom, est également l’auteur d’un rapport relatif au principe de précaution remis au Premier ministre en 2006. Cet ouvrage, dont nous vous recommandons la lecture, est toujours d’actualité et n’est autre que le livre de chevet de tout qualiticien traitant des normes QSE (Qualité-Sécurité-Environnement) qui se respecte.

    Dès lors, pourquoi s’intéresse-t-on principalement à la sécurité, que ce soit à titre individuel, professionnel ou social ? Pour mémoire, rappelons-nous les effets spectaculaires des catastrophes de Seveso, AZF, ou encore la canicule de 2003… pour ne citer qu’elles, ou, dans un autre contexte, la multiplication des burn-out en entreprise.

    Tous ces éléments relèvent de la mauvaise application d’un principe simple de précaution ou d’une politique de l’autruche qui consiste à croire, contre vents et marées, que tout va bien dans le meilleur des mondes. Bien évidemment, c’est généralement le contraire qui se produit et le bilan humain est malheureusement trop souvent lourd et dramatique.

    Alors, comment faire pour créer, au sein de son entreprise, un climat qui permette à l’ensemble des collaborateurs de travailler en pleine confiance et en toute sérénité, malgré un environnement économique et concurrentiel qui est loin d’être apaisé ? Avant toute chose, il convient de réfléchir à la notion même de sécurité, puis de la mettre en rapport avec nos pratiques quotidiennes. Nous savons pertinemment que la profession funéraire est riche en risques de toutes sortes, matériels et moraux, biologiques et physiques… la liste est longue. Il faut donc assurément les prendre en compte, car le coût de l’inaction s’avère, ici, toujours très élevé et aucune entreprise ne peut s’offrir ce "luxe" parfaitement évitable.

    N’oublions jamais que la sécurité vise à protéger l’homme et son environnement naturel en limitant, en toutes circonstances, les effets d’un éventuel dysfonctionnement. Sensibiliser à celle-ci, c’est donc aussi prendre le temps de rencontrer ses collaborateurs, cadres et salariés, de les faire parler de leur travail et des contraintes liées… afin de trouver ensemble les solutions pour renforcer la sécurité et réduire les risques d’accidents. Cette démarche est concrétisée par le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP), obligatoire dans toutes les entreprises dès l’embauche du 1er salarié. L’employeur y consigne le résultat de l’évaluation des risques pour la santé et la sécurité auxquels peuvent être exposés les salariés.

    Le DUERP a été créé par le décret n° 2001-1016 du 5 novembre 2001, en application des articles L4121-2 et L4121-3 du Code du travail. À la question "comment donner un sentiment de sécurité ?", la réponse invariable est "privilégier l’écoute et la bienveillance". L’écoute est primordiale pour comprendre ce qui se passe autour de vous. Il est important d’éviter les jugements péremptoires ou les excès d’autorité. Bien sûr, constituer une équipe fiable afin d’effectuer la mission funéraire avec efficacité n’est pas chose simple. Fidéliser ses collaborateurs autour de votre projet d’entreprise passe donc par une disponibilité et une attention permanentes, et sans cesse renouvelées. Disponibilité, écoute, intégrité, traçabilité sont les quatre colonnes qui vont supporter votre édifice entrepreneurial.

    En appliquant et pérennisant ces valeurs, vous contribuez à la mise en œuvre d’un management où vous amenez vos équipes à vous suivre, en instaurant une véritable relation de confiance, car la définition même de la sécurité au travail, selon l’étymologie latine du terme, est d’abord l’état de celui qui est "sine cura", "sans trouble ni inquiétude". Compte tenu de la spécificité de nos métiers funéraires, c’est bien le moins que nous pouvons faire pour le bien-être au travail de nos collaborateurs… Écoute et bienveillance.
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito avril 2024

    L’esprit et la lettre des lois, fusion ou antagonisme ?

    On parle de simplification administrative, pour autant, le nombre de textes va crescendo avec plus de 90 000 articles de loi et plus de 250 000 articles réglementaires à ce jour… Au regard de ces chiffres, nous serions bien inspirés de nous remémorer l’une des citations célèbres de Georges Pompidou qu’il fit lors de la signature quotidienne de différents documents : "Arrêtez d’emmerder les Français ! Il y a trop de lois dans ce pays, on en crève, laissez-les vivre, et vous verrez, ça ira beaucoup mieux." Cela étant, force est de constater que les successeurs du Président Pompidou ne tiendront aucun compte de cette sentence prémonitoire.

    Paradoxalement, l’inflation législative n’est pas l’augmentation de nouvelles lois, mais plutôt la taille de celles-ci. En réponse à celles et ceux qui souhaiteraient voir moins de lois, on est en droit de se poser la question de la validité d’une telle exigence. En réalité, notre société contemporaine a un besoin croissant de droit, et qui dit droit dit lois. La multiplicité ainsi que la diversité notamment de la nouvelle délinquance imposent des textes en rapport et surtout qui soient adoptés sur le mode préventif et non pas en réponse à un événement particulier déclenchant la vindicte populaire. Étrangement, l’obsession du contrôle par pléthore de textes s’avère en fin de compte non productive, de même que la précision extrême de certains d’entre eux les rend parfaitement illisibles.

    En toute logique, à la lettre, nous devrions nous pencher sur l’esprit des lois, mais surtout sur le rapport étroit entre l’esprit et la lettre. La controverse entre ces deux postures fait référence à l’attitude que le juge doit suivre face à un texte. Respecter la lettre de la loi signifie que l’on applique une lecture littérale, au mot par mot, au texte, sans chercher à saisir l’intention des auteurs ou la raison qui les a conduits à écrire ce qui est écrit. Devant un vide juridique, le juge peut invoquer l’esprit de la loi pour juger en extrapolant le texte initial. Le recours à l’esprit de la loi peut ainsi présenter un danger juridique, car il rend possible pour le juge de se jouer du système sous le prétexte de suivre l’esprit de la loi. Le recours à l’esprit de la loi peut donc à l’inverse être utilisé pour pallier une erreur dans une loi qui l’a conduite à être incohérente.

    Dès lors, on distingue deux courants juridiques qui s’affrontent : les partisans d’une "Constitution vivante", qui préconisent une interprétation des textes en fonction de l’esprit, tandis que les "textualistes" considèrent qu’il faut approcher la Constitution par sa lettre. Ces derniers soutiennent que le processus d’amendement de la Constitution exclut nécessairement les interprétations plus larges, car une nouvelle interprétation requiert un texte supplémentaire… On n’en sort pas… Cette approche très anglo-saxonne du droit tend hélas à s’immiscer dans notre vieux droit latin.

    À titre d’exemple, référons-nous à un texte qui, il y a près de 120 ans, influença notre société de façon radicale, à commencer par le funéraire : la séparation de l’Église et de l’État. Le texte (donc la lettre) fut des plus radicaux, mais son esprit donna naissance à un concept aujourd’hui admis par la grande majorité d’entre nous… et dont nous avons tous conscience de l'utilité au regard des soubresauts de notre société actuelle : la laïcité.

    Nombre des textes régissant le funéraire baignent dans cet esprit des lois. En qualité de dirigeants d’entreprises, de représentants fédéraux ou de présidents de réseaux, il nous appartient de ranimer la flamme de l’esprit des lois et de la transmettre non seulement à celles et ceux à qui elle s’impose, mais également et surtout à celles et ceux qui ont en charge leur inspiration et leur rédaction. On a les textes que l’on mérite… Plutôt que de se plaindre sur la densité des textes, portons donc, à qui de droit, la matière réellement utile à l’intérêt général et au bien commun.
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito avril 2025

    Du silence à la reconnaissance : pour un renouveau des métiers du funéraire

    Le 2 avril dernier, dans les salons de l’Hôtel de Ville de Paris, s’est tenue la remise des premiers certificats de la formation "Technicien de convoi funéraire", une cérémonie que d’aucuns pourraient qualifier d’étape symbolique pour un secteur longtemps relégué aux marges des politiques de formation. Et pour cause, à l’instar des CQP, cet événement est venu marquer une inflexion attendue… une reconnaissance, enfin tangible, des compétences requises pour un métier aussi invisible que fondamental.

    Depuis toujours, les professionnels du funéraire cheminent dans les coulisses de la vie. Ils portent les silences des familles, recueillent les dernières volontés, orchestrent l’ultime passage avec une pudeur admirable. Et pourtant, leur savoir-faire, leur savoir-être, leur engagement humain n’ont jamais bénéficié du socle de formation qu’exigerait une telle responsabilité. Trop souvent, ces métiers s’apprennent, encore aujourd’hui et malgré les CQP, "sur le tas", au gré des situations, des urgences et des imprévus. De nos jours, cette improvisation n’est plus tenable.

    Le métier s’est transformé. Il ne s’agit plus seulement de transporter ou d’inhumer, mais d’accompagner, de comprendre, de rassurer. Les familles sont plus exigeantes, plus impliquées. Elles demandent des cérémonies personnalisées, une écoute attentive, un service irréprochable. Le professionnel funéraire est désormais à la croisée de nombreuses compétences dont il n’a pas systématiquement la maîtrise… Or, que reste-t-il d’un métier quand il est privé des fondements qui l’élèvent et le protègent ?

    Le secteur funéraire, confronté à ces exigences croissantes, souffre d’un déficit de structuration de ses parcours de formation. Malgré l’implication remarquable des instances fédérales et syndicales de même que le travail méritoire de quelques écoles, les formations actuelles, souvent trop brèves, peinent à préparer efficacement les professionnels aux défis quotidiens. Ces lacunes allant même jusqu’à engendrer un sentiment de frustration chez les nouveaux diplômés, qui se retrouvent parfois démunis face aux attentes légitimes des familles.

    Face à ces constats, il devient impératif de repenser en profondeur la formation dans le secteur funéraire. Tendre à mettre en place un socle solide, basé sur un tronc commun de matières essentielles : psychologie, éthique, gestion, hygiène, réglementation, communication, vente… un tronc commun, riche et exigeant, qui devrait irriguer l’ensemble des formations funéraires. Il ne s’agit pas de contraindre, mais d’élever… de reconnaître, enfin, que ces métiers sont des métiers de l’humain, et qu’ils méritent une formation à la hauteur de leur charge émotionnelle et sociale.

    Peut-on accompagner dignement la mort sans avoir été formé à honorer la vie ? La pensée de Kant, qui nous enjoint à traiter l’humanité comme une fin en soi, résonne avec une acuité particulière dans ce domaine. Et Simone Weil, dans son exigence de compassion lucide, nous rappelle que l’attention véritable est une forme rare et profonde de générosité. Il s’agit donc, ici, de former non pas seulement des techniciens, mais des artisans de la mémoire, des médiateurs de l’adieu.

    Le Conseil National des Opérations Funéraires (CNOF), instance consultative placée auprès du ministre de l’Intérieur, dont on annonce la mobilisation prochaine d’un groupe de travail sur ces sujets, a entre ses mains la possibilité d’opérer un basculement. En pensant la formation non comme une formalité réglementaire, mais comme une démarche de reconnaissance, il pourrait offrir aux métiers du funéraire la place qu’ils méritent dans notre société.

    En vérité, que dit une civilisation de sa propre humanité, sinon par la manière dont elle traite ses morts et ceux qui en prennent soin ? Il est grand temps que ceux qui œuvrent dans l’ombre soient formés dans la lumière.
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito décembre 2023

    La reconnaissance est-elle la mémoire du cœur ?

    Le salon FUNÉRAIRE PARIS 2023 vient de fermer ses portes, et l’heure est au bilan de cette dernière édition, ponctuée notamment de trophées qui saluent les innovations professionnelles tant techniques que sociétales. Ces événements posent la bonne question du besoin de reconnaissance que peuvent souhaiter tant les personnes que les structures professionnelles.

    L’idée même de celle-ci dépasse largement le champ intellectuel, et se transcende dans l’espace politique et médiatique, et bien sûr dans le langage ordinaire. La reconnaissance et son besoin sont devenus une problématique chère à notre société, une thématique que l’on rencontre dans de nombreux domaines, notamment culturels ou professionnels, mais également dans le champ privé des individus.

    La reconnaissance est une force, et elle génère une fantastique énergie, source de motivation. Cette dynamique est proactive dans le sens où elle dépasse le seuil des problèmes pour apporter des solutions. "La reconnaissance est la mémoire du cœur", souligne avec pertinence le poète écrivain Hans Christian Andersen. Célébrer un anniversaire, apporter un témoignage sous quelque forme que ce soit, recevoir une distinction honorifique, en sont des marques, et il faut reconnaître que l’être humain se nourrit de ces attentions particulières. Donnant le sentiment d’exister et d’être apprécié, elles s’inscrivent comme des marqueurs significatifs, créateurs de valeur tant individuelle que collective.

    On assiste aujourd’hui, dans le débat public, à un véritable essor des besoins de reconnaissance, pouvant concerner le droit des minorités, les libertés civiles, parfois celles religieuses, ou encore de celui des victimes… Elle intègre de nombreuses revendications, avec ce désir sous-jacent d’atteindre, d’une manière générale, plus d’équité dans un monde dans lequel la gestion du collectif et de l’individuel est de plus en plus compliquée. Ainsi, l’exigence de reconnaissance prend bien des chemins de traverse pour atteindre son but. Aussi, pour y voir plus clair sur ce sujet, commençons par classer ces attentes dans trois grands registres : celui de la compétence, celui de l’appartenance et celui de l’amour.

    Que seraient ces attentes sans le simple besoin de se dépasser soi-même et de s’autoreconnaître sur le grand principe de la philosophie aristotélicienne, d’avoir conscience que nous avons, en tant que simples individus, progressé sur le difficile chemin du "connais-toi toi-même", et de méditer sur le concept suivant : "Les êtres humains aiment exercer leurs talents (acquis ou innés), et plus ces talents se développent, plus ils sont complexes, plus grande est la satisfaction qu’ils procurent."

    Aussi, ne voyons pas dans le fait d’attribuer ou de recevoir une reconnaissance une marque supplémentaire destinée à satisfaire des ego surdimensionnés, mais bien le salut inspiré de ceux qui respectent et admirent vos efforts et votre génie dans l’accomplissement d’une œuvre quelle qu’elle soit. "On ne se reconnaît mieux que dans le regard des autres", soulignait Jean-Paul Sartre. Commençons donc par nous reconnaître chaque matin dans notre glace comme le metteur en scène et l’acteur d’un grand projet. Changer le monde commence par se changer soi-même, il faut bien le reconnaître.
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito décembre 2024

    2025, la grande incertitude… ou pas

    Nous voici enfin à la fin de cette année 2024 et, de tradition séculaire, le calendrier de l’année civile touche à sa fin avant de débuter un nouveau cycle.

    Cette volonté de repères temporels, chronologiques… voire de maîtrise du temps, est un travers typiquement humain qui, si j’ose dire, ne date pas d’hier. Ainsi, nous sommes aujourd’hui régis par le calendrier grégorien.

    Intéressons-nous maintenant au mot calendrier issu du latin "calendarium", qui signifie "registre de dettes". Les séquences lunaires qui divisaient le temps à l’époque romaine étaient rythmées par les calendes, qui débutent à chaque nouvelle lune. Le jour des calendes, les débiteurs dont les échéances étaient inscrites dans les "calendaria" devaient payer leurs dettes.

    Certains d’entre vous le savaient peut-être déjà, et d’autres l’auront deviné… C’est de cet épisode que viennent ce que l’on appelle "les bonnes résolutions", puisque, blanchis de nos dettes ou erreurs passées, nous aspirons à ne pas renouveler ces travers à l’aube de la nouvelle année.

    Les bonnes résolutions… Sûrement des vœux pieux où la procrastination est en général de mise. Une étude de l’université de Bristol réalisée sur près de 3 000 personnes a ainsi montré que 88 % des résolutions de la nouvelle année étaient vaines. Notons au passage que, non sans humour, les anglophones appellent le "Quitter’s day" la posture qui consiste à abandonner lesdites résolutions le second vendredi de janvier. Ça ne s’invente pas…

    C’est bien connu, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent et, en ces temps troublés, il serait plus avisé de se raccrocher à des faits objectifs qui soient le reflet de l’époque inflationniste que nous traversons. L’un d’eux vient peut-être d’un arrêté qui modifie le montant du prélèvement autorisé sur le compte de la personne défunte afin de couvrir les frais des funérailles.

    Pour mémoire, le tiers ayant assumé les frais relatifs aux funérailles d’une personne décédée peut demander à la banque de cette dernière le remboursement de tout ou partie des sommes engagées. Tout ou partie… car la banque ne peut verser que ce que ce dont le défunt disposait sur son compte tout en prenant en considération le plafond légal de remboursement fixé par la loi, ce dernier passant de 5 000 € à 5 910 € au 1er janvier 2025.

    Oui, la dimension économique des obsèques n’est pas anodine et l’ensemble des grands acteurs du secteur est bien conscient de ce poids sur les économies familiales. "De facto", la création d’enseignes répondant au terme générique de "Low Cost" ne signifie pas pour autant que la dignité est laissée pour compte, bien au contraire. Dans cette nouvelle niche du marché funéraire, il ne faut pas oublier que les obsèques sont réalisées par des professionnels intègres qui sont, avant tout, dotés d’une certaine empathie humaniste. Ensuite, il faut garder à l’esprit que ces prestations sont, elles aussi, porteuses de l’image de marque des entreprises qui les réalisent.

    L’article 16-1-1 du Code Civile précise : "Le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort. Les restes des personnes décédées, y compris les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence", peu importe le prix du cercueil ou le nombre de prestations prévues, le sujet n’est pas là…

    La dignité est donc une fois de plus au centre du débat, et c’est tant mieux. La dignité n’est pas une bonne résolution, c’est une permanence. La dignité n’est pas une histoire d’argent, c’est une affaire d’éthique… non négociable par principe.

    La dignité fait partie d’un vaste concept moral qui, depuis un demi-siècle, connaît un usage croissant, particulièrement en bioéthique. Ce concept désigne la valeur intrinsèque d’un être, par contraste avec sa valeur d’utilité. La profession funéraire l’a bien compris, et ce, de longue date.

    La dignité est une qualité que tous les hommes reçoivent en partage, ce qui suppose une responsabilité… celle de vivre conformément à la vertu. À l’heure où cette même dignité, cette même vertu, semblent vouées à des jours funestes, restons fidèles à nos principes, à nos valeurs de service aux publics, qui sont et restent inaliénables, imprescriptibles et intemporels.

    Assurément, le 1er janvier sera une date comme une autre, où nous aurons à cœur de remplir notre mission de confiance au mieux des intérêts matériels et moraux de celles et ceux qui s’adressent à nous. Ainsi vont nos vies, au fil des calendriers, et bientôt d’une année nouvelle.

    Bon courage et bonnes fêtes de fin d’année à tous…
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito février 2024

    Paroles et musiques de dignité ?

    Une décision de justice enflamme les professionnels du funéraire depuis quelques semaines. En effet, les tribunaux se sont prononcés en faveur de la SACEM après une longue bataille juridique les opposant à certains acteurs du secteur funéraire. En effet, ces derniers devront continuer à reverser à la SACEM ou autre société habilitée à percevoir les droits musicaux relatifs à l’audition de musiques lors des cérémonies d’obsèques.

    Cette décision mérite que l’on s’y arrête et que l'on ouvre une réflexion sur la définition du "cercle de famille" au regard des obsèques. Tout le monde n’étant pas une star du show business, une cérémonie d’obsèques est réputée privée et s’adresse aux membres de la famille ainsi qu’à ses proches. La mention "intimité familiale" que l’on retrouve souvent dans les avis d’obsèques veut bien dire que son aspect privé est irréfragable, charge aux familles de convier les personnes qu’elles souhaitent lors des obsèques. Une fois de plus, celles-ci se trouvent pénalisées jusqu’au bout du bout, notamment par le seul fait d’écouter une musique chère à la personne défunte.

    Objectivement, ce n'est pas tant le fait de devoir payer des droits d'auteur qui a déclenché cette procédure, que le fait que l’organisme percepteur ait décidé ex abrupto d’augmenter de façon significative, voire abusive, ses tarifs… avec une redevance de plus de 3 euros hors taxe par cérémonie contre un peu moins de 2 précédemment.

    Certains pourraient s'interroger sur le bien-fondé de ce conflit alors qu'il s'agit de si petites sommes. La réponse est simple et de bon goût… elle porte les noms de : principe, dignité et respect de la personne défunte.

    Pour mémoire, et pour celles et ceux qui ignoreraient les textes, rappelons toutefois ce que dit la loi : la législation concernant la représentation des œuvres audiovisuelles s’inscrit dans le Code de la propriété intellectuelle (loi n° 92-597 du 1er juillet 1992).

    "Toute représentation autre que dans le cercle familial est publique".

    Lors de la représentation d’une œuvre, les auteurs ou leurs cessionnaires conservent le contrôle de sa "destination" c'est à-dire de son mode de diffusion. Les supports à usage privé ne peuvent donc faire l’objet d’une diffusion dépassant le cadre familial.

    "La notion de cercle de famille doit s’entendre de façon restrictive et concerner les personnes parentes qui sont unies de façon habituelle par des liens familiaux. La projection devant se dérouler sous le toit familial" (Chambre correctionnelle de Paris 24 et 28 février 1984).

    Dont acte, entre esprit et lettre il y a tout de même une marge d’interprétation.

    Or donc, dans les registres de remerciements, n’oubliez pas de laisser un petit mot pour l’organisme percepteur des droits musicaux, impitoyablement bafoués par des familles sans scrupules à qui bientôt seront facturés le chant des oiseaux et l’air que l’on respire, et ce jusqu’au dernier jour de leur vie civile à savoir celui de leurs obsèques.

    Vous l’aurez compris, tout ceci n’est qu’une histoire de gros sous… avec près de 700 000 cérémonies par an et, un peu plus de 3 euros de droits pour chacune d'entre elles, je vous laisse le soin de faire le calcul.

    Où se trouvent la morale et la décence dans tout cela, bien difficile à dire. En aucune façon il est possible de retenir l’intention délictueuse pour les familles dont le seul souci est d’accompagner leur proche avec respect et dignité et en portant sa dépouille et sa mémoire aux accents des refrains qui animèrent sa vie.

    L’histoire n’est cependant pas terminée puisqu’un appel de ce jugement est encore possible. De ce point de vue, l’ensemble de la profession par la voix de ses différentes fédérations, serait bien inspirée de se manifester sans attendre sur ce sujet d’intérêt général et de témoigner auprès des pouvoirs publics qu’il y a une limite à l’indécence.
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito février 2025

    Funéraire : recruter ou succomber ?
  • Édito janvier 2023

    Des mots et des maux…

    La France est une exception sociale tant en Europe que dans le monde. Notre système de redistribution est l’un des plus actifs, et notre protection sociale s’inscrit dans la même veine, quoi que l’on en pense. Comme pour tous ces principes protecteurs, un arsenal législatif et réglementaire vient garantir aux citoyens et aux travailleurs que ces dispositions s’appliquent à tous leurs bénéficiaires, mais, comme dans tout système, aussi vertueux soit-il, les failles peuvent exister…

    Conséquence logique d'une crise sanitaire éprouvante et d'une montée en puissance des démarches Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) tous secteurs confondus, la prévention des risques professionnels devient un sujet central au sein de nos entreprises. Aussi, parmi ces risques, il en est certains qui sont plus sournois que d'autres et qui ne sont pas traités d'égale façon en fonction de la taille de la structure… je veux bien sûr parler des Risques Psycho-Sociaux (RPS).

    Tout d'abord, force est de constater que la prévention des RPS en milieu professionnel n'est pas chose aisée. Non seulement le mal-être d'un collaborateur peut s'avérer être difficilement identifiable, mais il faut également tenir compte du fait que toutes les entreprises ne sont pas sur un même pied d'égalité quant à leur capacité à prévenir et à gérer ces RPS. Alors que les grosses structures ont les ressources nécessaires pour mettre en place un soutien psychologique dédié et adapté aux salariés en détresse, pallier leur absence et optimiser leur retour au travail, les TPE-PME sont, quant à elles, complètement désarmées face à ces problématiques.

    Ensuite, nous le savons tous, œuvrer dans le secteur funéraire, c'est côtoyer la Faucheuse au quotidien… Pour autant, sommes-nous tous égaux face à cette charge émotionnelle ?

    Sans vouloir remettre un instant en cause la protection sociale des travailleurs sur leur lieu de travail, dispositif auquel nous sommes particulièrement attentifs, le législateur serait toutefois bien inspiré de donner de réels moyens à son Administration afin de vérifier l'ampleur de ces maux. Si effectivement il y a parfois matière à redire pour certains abus au sujet des conditions de travail, ce n’est en aucun cas une généralité dans notre filière, loin s'en faut.

    Aussi, il serait souhaitable, si nous voulons faire œuvre de réelle protection sociale et pérenniser celle-ci, de commencer par donner aux petites entreprises les mêmes moyens que les grosses structures... et de mettre, métaphoriquement parlant, un bon coup de pied dans l’arrière-train de celles et ceux qui sabordent l’esprit et la lettre d’années d’acquis sociaux dont nous sommes les premiers à nous honorer de l’existence et à œuvrer pour leur maintien. Qu’on se le dise !
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito janvier 2024

    La transmission : pérenniser la lumière du savoir

    La transmission est ancrée au plus profond de la nature humaine. Bien avant l’apparition de l’écriture, nos ancêtres cultivaient la transmission orale, une façon de léguer aux générations suivantes des conseils pratiques, une forme de philosophie de la vie, une identité propre, une culture sociale et artistique. Pourquoi transmettre et ne pas laisser ceux qui viennent après nous se forger leur propre expérience en commettant des erreurs ? Peut-être parce que ce témoignage sera fort utile pour affronter les tourments de l’existence, et viendra cultiver le souvenir de celles et ceux qui furent les émetteurs de cette transmission, mais surtout, sera une forte valeur ajoutée patrimoniale à une somme de connaissances immémoriales. Transmettre, c’est avant tout communiquer en prenant le risque de ne pas être compris, mais surtout, c’est révéler chez l’autre l’envie de recevoir, sans entraver sa liberté et son libre-arbitre.

    L’éducation des enfants en est une démonstration évidente, et démontre également la fragilité subtile des messages que nous leur adressons.

    Recevoir est une chose, mais le plus important est l’appropriation de ces recommandations, afin de les faire siennes pour être en mesure un jour de les transmettre à son tour, enrichies de ses propres erreurs, qui sont toujours, il faut le reconnaître, sources d’apprentissage et de progrès. La transmission est un don, mais c’est également une dette. On peut considérer notamment que c’est un droit qui génère des devoirs, dont le premier est de devenir à son tour un passeur de flamme, un relais sensible et exigeant d’un patrimoine et d’une sagesse intemporels.

    C’est sans doute ce qui anime les forces vives de notre profession, dont l’esprit repose sur la conjugaison intime du savoir-faire et du savoir-être. Quelle que soit la puissance de l’inné chez les individus, l’acquis est irremplaçable dans la construction de "l’être parfait" dont nous souhaitons tous l’avènement. Vœu pieux, me direz-vous, mais, dans notre communication des valeurs et détails pratiques et fonctionnels, il y a toujours l’espoir de voir l’élève dépasser le maître et, à son imitation, de revoir nous-mêmes nos propres certitudes en polissant cette pierre cachée au plus profond de nous. Cette vision néo-platonicienne de la rectification permanente s’inscrit bien dans l’affirmation de nos valeurs.

    Transmettre et socialiser sont des engagements quotidiens qui se veulent les gardiens de tout ce qui fonde nos actions. C’est également accepter de recevoir et de s’en trouver modifié, de devenir un maillon d’une chaîne intemporelle au service du bien commun. Ce que d’aucuns appellent la "modernité", nous le nommons "éternité". Nous évoquions supra le "désir de recevoir". Il convient de préciser cet acte de recevoir. Nous sommes passés depuis quelques décennies d’un impératif de transmission à un nouveau modèle basé sur l’acte d’apprendre, où nous avons créé des "apprenants", des entités impatientes qui revendiquent la capacité de construire seules et surtout selon leurs propres intérêts, leur propre savoir. Erreur funeste…

    La transmission ne repose pas sur le profit immédiat, mais commence par l’humilité, tant du point de vue de l’émetteur que de celui du receveur. De l’humilité naît une forme de sagesse qui va devenir le ciment utile de la transmission. Le maître apprend autant que l’élève. Faire renaître ce couple, dont la magie a été estompée par la remise en cause des fondements pédagogiques à tous les niveaux, est un impératif catégorique auquel nous ne devons pas nous soustraire. On voit le résultat à bien des égards aujourd’hui, non sans craintes évidentes pour la suite des événements…

    Commençons par nous interroger sur les différents cadres de transmission que nous mettons en œuvre dans le contexte professionnel qui est le nôtre et qui, cependant, ne nous exonèrent pas de nos propres responsabilités et devoirs initiaux, ce que nous avons tendance parfois à mettre en sourdine, reconnaissons-le. Oui, le savoir a besoin de temps, mais il a besoin, aussi et surtout, d’une volonté affirmée, de relais efficients, d’empathie, d’humilité et d’expertises reconnues. Un philosophe malien, Amadou Hampâté Bâ, dans un discours à l’UNESCO, avait souligné métaphoriquement : "Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle." Combien de bibliothèques devrons-nous voir brûler pour reprendre sérieusement en main puis pérenniser notre devoir de transmission ?
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito janvier 2025

    La Richarderie Steve Edito 2020 12025, l’année des possibles…

    En ce début d’année 2025, un sentiment diffus mêle incertitude et espoir. Le monde semble pris dans un entrelacs complexe d’événements politiques, économiques, géopolitiques et climatiques qui brouillent l’horizon. Entre les tensions internationales qui redoublent et les inégalités sociales qui se creusent, les prédictions en tous genres affluent, allant de la prophétie la plus sombre à la promesse d’un renouveau inattendu.

    Mais au-delà de ces conjectures, la véritable question demeure : 2025 sera-t-elle une année où nous subirons les événements… ou bien une année où nous les façonnerons ?

    D’aucuns prétendent que 2025 est une année placée sous le signe de l’exception. En effet, d’un point de vue mathématique, 2025 est une année singulière : un carré parfait (45²), une rareté qui n’arrive, à présent, qu’une fois par siècle. Certains y verront un symbole, ou plutôt un présage d’harmonie et d’équilibre retrouvés. Pourtant, en toute logique, les chiffres ne prédisent rien… ils n’offrent tout au plus qu’un miroir dans lequel certains projetteront leurs espérances ou leurs craintes.

    L’histoire nous enseigne que les périodes d’incertitudes sont souvent des tremplins vers de profondes transformations. Winston Churchill disait : "Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge". Dans cet esprit, l’année qui commence pourrait devenir le laboratoire d’un avenir plus ambitieux – si tant est que nous sachions résister à la tentation de l’immobilisme.

    En France, mais pas que… beaucoup entrent en 2025 avec des attentes ambiguës. L’inquiétude face aux crises mondiales est bien réelle : l’inflation persiste, les conflits à l’étranger se multiplient et les bouleversements climatiques, comme vécus récemment à Mayotte ou à Los Angeles, ébranlent le quotidien. Pourtant, un sondage récent révèle que près de 60 % de nos concitoyens espèrent des progrès significatifs dans divers domaines tels que le social, la santé ou l’éducation.

    Cette dualité entre pessimisme et aspiration n’est pas nouvelle. Déjà en 1940, Albert Camus écrivait déjà dans "Le Mythe de Sisyphe" : "Le malheur n’est pas de vivre dans un monde absurde, mais de ne pas résister à cet absurde par la création". Aujourd’hui encore, la création – d’idées, de solidarités, de solutions – demeure la réponse la plus forte à une époque trouble.

    Ainsi, le défi de cette année réside dans notre capacité à transcender l’attente. Trop souvent, nous nous réfugions dans l’espoir qu’un événement providentiel vienne résoudre nos problèmes. Mais l’histoire révèle que les évolutions les plus pérennes naissent de l’action collective et non du miracle isolé.

    La crise climatique, par exemple, illustre l’urgence d’agir. Le dernier rapport du GIEC est sans appel : les dix prochaines années seront décisives pour limiter le réchauffement global à 1,5°C. Cela n’implique pas seulement des engagements gouvernementaux, mais aussi des changements de comportement à l’échelle individuelle. Dans ce contexte, l’engagement citoyen devient une nécessité… et non une option.

    Alors que 2025 s’ouvre devant nous, la véritable question est de savoir si nous aurons le courage d’imaginer un avenir différent. Ce courage ne se mesure pas seulement à nos résolutions personnelles, mais à notre capacité à recréer du lien, à travailler ensemble pour un bien commun. La publication prochaine d’un guide des bonnes pratiques dans le secteur funéraire, fruit d’une collaboration étroite entre les fédérations professionnelles (FFPF, FNF et UPFP), l’ACMS, la CRAMIF et de nombreux experts juridiques, en est un bel exemple.

    Comme le disait Gaston Berger, père de la prospective moderne : "L’avenir ne se prédit pas, il se construit". Aussi, il nous revient de transformer cette année en une page blanche où écrire nos projets et autres initiatives concrètes pour le bien de tous… nos entreprises, nos collaborateurs, mais aussi et surtout, les familles qui nous font confiance, jour après jour, pour accompagner leurs défunts.

    Plutôt qu’attendre un futur hypothétique, faisons de 2025 l’année des possibles. Une année où l’espoir cédera la place à l’action, où le pessimisme sera remplacé par un pragmatisme audacieux.
    Car, in fine, le plus grand risque serait de rester immobiles face à une époque qui, elle, ne cesse d’accélérer. L’avenir appartient à ceux qui osent, et il n’est jamais trop tard pour oser.
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef

Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations