2- Extrait de l’intervention de Cécile Treffort (Université de Poitiers– CESCM)
En effet, le Moyen Âge est marqué par l’emprise croissante de l’Église sur le domaine funéraire, afin d’assurer au mieux le salut des fidèles. Le christianisme, devenu religion officielle à l’aube de l’époque médiévale, entretient des rapports étroits entre la mort, le salut et la mémoire. La plus importante fête liturgique de l’année, Pâques, célèbre la mort et la résurrection du Christ, commémorées également lors de la messe dominicale, et de la consécration de l’eucharistie. A ce moment précis est d’ailleurs rappelée, depuis l’époque carolingienne, la mémoire des morts et des vivants, ce qu’on appelle le "Memento", du début de la prière, "Souviens-toi, Seigneur…"
La première mémoire, de fait, est liturgique. Après les funérailles, qui se déroulent selon un rituel, qui s’affine au cours des siècles, l’Église continue à célébrer messes, offices et prières pour le défunt. La "memoria", célébration liturgique du souvenir, est souvent confiée aux moines, sans exclusive toutefois. Les fidèles, pour bénéficier de cette mémoire, offrent leurs biens, soit par une donation "pro anima", pour le salut de leur âme, soit, à la fin du Moyen Âge, par testament, sorte de don matériel pour un contre don spirituel. Il ne faudrait toutefois pas croire, que ces célébrations sont uniquement ecclésiastiques ; elles rassemblent l’ensemble des fidèles, dans une véritable solidarité entre les générations, chacun priant pour les morts, afin de bénéficier, à sa mort, des vivants.
Cette mémoire liturgique est portée par des écrits, qui gardent le nom et la date de la mort des défunts, afin de pouvoir célébrer leur anniversaire. Les obituaires et nécrologes, se présentent ainsi comme des listes de noms, organisées par ordre du calendrier, et gardent le souvenir d’une communauté idéale. La circulation des nouvelles se fait grâce aux rouleaux des morts, feuilles de parchemin cousues les unes aux autres, et qui reçoivent, établissement après établissement, les condoléances et l’annonce des nouveaux décès, afin que les prières se multiplient pour les disparus. On rappelle aussi la mémoire des morts dans des écrits poétiques, chants funèbres et autres épitaphes littéraires, qu’on devait réciter à certaines occasions, et qui entretenaient le souvenir des disparus. Enfin, on écrit sur leur tombe des épitaphes, accompagnées ou non de leur figuration, mémoire monumentale offerte à la vue de tous, en particulier dans les églises.
La vue des tombes avait pour vertu, selon Saint Augustin repris par tous les auteurs médiévaux, de rappeler le souvenir du défunt et d’appeler à la prière, pour le salut de son âme. Le monument funéraire devient ainsi un support privilégié de la mémoire des morts, qu’on se trouve dans le cimetière, dans l’église ou dans un autre espace privilégié comme le cloître. De la plate tombe au gisant, qui surmonte la sépulture, la pierre garde le nom, les hauts faits, les traits – souvent idéalisés – du défunt. La mise en scène des monuments, par leur insertion dans un enfeu (arcade ménagée dans le mur) ou par la construction de véritables édifices, qui leur servent d’écrin, joue également un rôle important dans le maintien et la célébration de cette mémoire : Les chapelles funéraires se multiplient ainsi à la fin du Moyen Âge, ornées de peintures et de sculptures, qui sont autant de véritables chefs-d’œuvre.
La conférence vise à présenter l’ensemble des formes et des enjeux sociaux, économiques, politiques, culturels ou encore religieux de la mémoire des morts au Moyen Âge, grâce à des exemples puisés, en particulier, dans la documentation régionale.
En effet, le Moyen Âge est marqué par l’emprise croissante de l’Église sur le domaine funéraire, afin d’assurer au mieux le salut des fidèles. Le christianisme, devenu religion officielle à l’aube de l’époque médiévale, entretient des rapports étroits entre la mort, le salut et la mémoire. La plus importante fête liturgique de l’année, Pâques, célèbre la mort et la résurrection du Christ, commémorées également lors de la messe dominicale, et de la consécration de l’eucharistie. A ce moment précis est d’ailleurs rappelée, depuis l’époque carolingienne, la mémoire des morts et des vivants, ce qu’on appelle le "Memento", du début de la prière, "Souviens-toi, Seigneur…"
La première mémoire, de fait, est liturgique. Après les funérailles, qui se déroulent selon un rituel, qui s’affine au cours des siècles, l’Église continue à célébrer messes, offices et prières pour le défunt. La "memoria", célébration liturgique du souvenir, est souvent confiée aux moines, sans exclusive toutefois. Les fidèles, pour bénéficier de cette mémoire, offrent leurs biens, soit par une donation "pro anima", pour le salut de leur âme, soit, à la fin du Moyen Âge, par testament, sorte de don matériel pour un contre don spirituel. Il ne faudrait toutefois pas croire, que ces célébrations sont uniquement ecclésiastiques ; elles rassemblent l’ensemble des fidèles, dans une véritable solidarité entre les générations, chacun priant pour les morts, afin de bénéficier, à sa mort, des vivants.
Cette mémoire liturgique est portée par des écrits, qui gardent le nom et la date de la mort des défunts, afin de pouvoir célébrer leur anniversaire. Les obituaires et nécrologes, se présentent ainsi comme des listes de noms, organisées par ordre du calendrier, et gardent le souvenir d’une communauté idéale. La circulation des nouvelles se fait grâce aux rouleaux des morts, feuilles de parchemin cousues les unes aux autres, et qui reçoivent, établissement après établissement, les condoléances et l’annonce des nouveaux décès, afin que les prières se multiplient pour les disparus. On rappelle aussi la mémoire des morts dans des écrits poétiques, chants funèbres et autres épitaphes littéraires, qu’on devait réciter à certaines occasions, et qui entretenaient le souvenir des disparus. Enfin, on écrit sur leur tombe des épitaphes, accompagnées ou non de leur figuration, mémoire monumentale offerte à la vue de tous, en particulier dans les églises.
La vue des tombes avait pour vertu, selon Saint Augustin repris par tous les auteurs médiévaux, de rappeler le souvenir du défunt et d’appeler à la prière, pour le salut de son âme. Le monument funéraire devient ainsi un support privilégié de la mémoire des morts, qu’on se trouve dans le cimetière, dans l’église ou dans un autre espace privilégié comme le cloître. De la plate tombe au gisant, qui surmonte la sépulture, la pierre garde le nom, les hauts faits, les traits – souvent idéalisés – du défunt. La mise en scène des monuments, par leur insertion dans un enfeu (arcade ménagée dans le mur) ou par la construction de véritables édifices, qui leur servent d’écrin, joue également un rôle important dans le maintien et la célébration de cette mémoire : Les chapelles funéraires se multiplient ainsi à la fin du Moyen Âge, ornées de peintures et de sculptures, qui sont autant de véritables chefs-d’œuvre.
La conférence vise à présenter l’ensemble des formes et des enjeux sociaux, économiques, politiques, culturels ou encore religieux de la mémoire des morts au Moyen Âge, grâce à des exemples puisés, en particulier, dans la documentation régionale.
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