Souvent, lorsqu’on entend "soin de conservation", on imagine le praticien, avec sa pompe inox manuelle, voire une pompe électrique bruyante… Il faut savoir qu’à ces deux méthodes, on peut en ajouter une troisième…
1 - La gravité.
Aucune pression mécanique n’est effectuée pour injecter le soluté, celui-ci est dans un bidon, placé plus haut que le défunt. Le fluide s’écoule donc le plus naturellement du monde. Le drainage se fait soit par ponction cardiaque, soit par tube veineux, aide à "l’échange de liquide".
Cette alternative n’a, à mes yeux, que des avantages. Tout d’abord, sans pression, les vaisseaux capillaires ne sont pas abîmés, d’où une meilleure pénétration. De plus, on remarquera que lors d’un soin par gravité, l’injection est généralement d’un volume plus important. Plutôt que d’injecter 4 à 6 litres, c’est en moyenne 10 à 12 litres qui seront injectés et comme il y a plus de fluide dans le corps, le pourcentage de formaldéhyde baissera dans le soluté de départ, ce qui évitera tout grisonnement.
Comme nous n’avons pas de pression, nous évitons aussi tous les gonflements qui peuvent parfois apparaître avec une pompe manuelle ou électrique.
La seule chose est d’apprendre à planifier son soin, car il est sûr que sans pression l’injection est un peu plus longue, mais en contrepartie, une fois que l’on maîtrise la technique (elle s’acquiert en très peu de temps) on apprend à faire autre chose en même temps, le rasage par exemple, ce qui fait que l’on rattrape le temps perdu.
La gravité est loin d’être un calvaire à mettre en oeuvre, le bidon est facile à fabriquer, sa mise en place très simple, et le résultat est surprenant. Une fois que l’on a fait son premier soin avec cette méthode, on ne veut plus revenir en arrière…
L’injection par gravité ne date pas d’hier, elle existe depuis très longtemps, elle a juste besoin d’être remise au goût du jour, à une époque où l’on veut toujours aller plus vite. Il faut parfois se rendre compte que la nature peut être aussi rapide que la machine…
La gravité présente un autre avantage : le pourcentage final de formaldéhyde n’est que de 0.75% à 0.50%, alors qu’en injection dite classique, il oscil le entre 1.5% et 2.50% de formol. Cet avantage, d’un point de vue écologique, n’est pas négligeable, même si le problème de la pollution par le formaldéhyde dans le sol de par les corps des défunts ayant subi des soins de conservation peut paraître un faux problème…
Sébastien Mousse
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