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Actualités

  • Édito avril 2023

    La notion de sécurité est-elle une valeur ?

    La notion de sécurité revient de façon cyclique sur le devant de la scène, pareille à une mode… Or celle-ci n’en est pas une, elle est concomitante de nos actions depuis qu’un beau jour, un homme frottant un silex eut la chance de mettre le feu à quelques brindilles. Ce faisant, intrigué par son résultat, il se brûla la main et il comprit que le feu égale risque… incitant donc à la prudence !

    La première démarche qualité était née et n’eut de cesse de se développer au fil des siècles, jusqu’à en être théorisée par Philippe Kourilsky. Ce dernier, scientifique de renom, est également l’auteur d’un rapport relatif au principe de précaution remis au Premier ministre en 2006. Cet ouvrage, dont nous vous recommandons la lecture, est toujours d’actualité et n’est autre que le livre de chevet de tout qualiticien traitant des normes QSE (Qualité-Sécurité-Environnement) qui se respecte.

    Dès lors, pourquoi s’intéresse-t-on principalement à la sécurité, que ce soit à titre individuel, professionnel ou social ? Pour mémoire, rappelons-nous les effets spectaculaires des catastrophes de Seveso, AZF, ou encore la canicule de 2003… pour ne citer qu’elles, ou, dans un autre contexte, la multiplication des burn-out en entreprise.

    Tous ces éléments relèvent de la mauvaise application d’un principe simple de précaution ou d’une politique de l’autruche qui consiste à croire, contre vents et marées, que tout va bien dans le meilleur des mondes. Bien évidemment, c’est généralement le contraire qui se produit et le bilan humain est malheureusement trop souvent lourd et dramatique.

    Alors, comment faire pour créer, au sein de son entreprise, un climat qui permette à l’ensemble des collaborateurs de travailler en pleine confiance et en toute sérénité, malgré un environnement économique et concurrentiel qui est loin d’être apaisé ? Avant toute chose, il convient de réfléchir à la notion même de sécurité, puis de la mettre en rapport avec nos pratiques quotidiennes. Nous savons pertinemment que la profession funéraire est riche en risques de toutes sortes, matériels et moraux, biologiques et physiques… la liste est longue. Il faut donc assurément les prendre en compte, car le coût de l’inaction s’avère, ici, toujours très élevé et aucune entreprise ne peut s’offrir ce "luxe" parfaitement évitable.

    N’oublions jamais que la sécurité vise à protéger l’homme et son environnement naturel en limitant, en toutes circonstances, les effets d’un éventuel dysfonctionnement. Sensibiliser à celle-ci, c’est donc aussi prendre le temps de rencontrer ses collaborateurs, cadres et salariés, de les faire parler de leur travail et des contraintes liées… afin de trouver ensemble les solutions pour renforcer la sécurité et réduire les risques d’accidents. Cette démarche est concrétisée par le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP), obligatoire dans toutes les entreprises dès l’embauche du 1er salarié. L’employeur y consigne le résultat de l’évaluation des risques pour la santé et la sécurité auxquels peuvent être exposés les salariés.

    Le DUERP a été créé par le décret n° 2001-1016 du 5 novembre 2001, en application des articles L4121-2 et L4121-3 du Code du travail. À la question "comment donner un sentiment de sécurité ?", la réponse invariable est "privilégier l’écoute et la bienveillance". L’écoute est primordiale pour comprendre ce qui se passe autour de vous. Il est important d’éviter les jugements péremptoires ou les excès d’autorité. Bien sûr, constituer une équipe fiable afin d’effectuer la mission funéraire avec efficacité n’est pas chose simple. Fidéliser ses collaborateurs autour de votre projet d’entreprise passe donc par une disponibilité et une attention permanentes, et sans cesse renouvelées. Disponibilité, écoute, intégrité, traçabilité sont les quatre colonnes qui vont supporter votre édifice entrepreneurial.

    En appliquant et pérennisant ces valeurs, vous contribuez à la mise en œuvre d’un management où vous amenez vos équipes à vous suivre, en instaurant une véritable relation de confiance, car la définition même de la sécurité au travail, selon l’étymologie latine du terme, est d’abord l’état de celui qui est "sine cura", "sans trouble ni inquiétude". Compte tenu de la spécificité de nos métiers funéraires, c’est bien le moins que nous pouvons faire pour le bien-être au travail de nos collaborateurs… Écoute et bienveillance.
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito décembre 2023

    La reconnaissance est-elle la mémoire du cœur ?

    Le salon FUNÉRAIRE PARIS 2023 vient de fermer ses portes, et l’heure est au bilan de cette dernière édition, ponctuée notamment de trophées qui saluent les innovations professionnelles tant techniques que sociétales. Ces événements posent la bonne question du besoin de reconnaissance que peuvent souhaiter tant les personnes que les structures professionnelles.

    L’idée même de celle-ci dépasse largement le champ intellectuel, et se transcende dans l’espace politique et médiatique, et bien sûr dans le langage ordinaire. La reconnaissance et son besoin sont devenus une problématique chère à notre société, une thématique que l’on rencontre dans de nombreux domaines, notamment culturels ou professionnels, mais également dans le champ privé des individus.

    La reconnaissance est une force, et elle génère une fantastique énergie, source de motivation. Cette dynamique est proactive dans le sens où elle dépasse le seuil des problèmes pour apporter des solutions. "La reconnaissance est la mémoire du cœur", souligne avec pertinence le poète écrivain Hans Christian Andersen. Célébrer un anniversaire, apporter un témoignage sous quelque forme que ce soit, recevoir une distinction honorifique, en sont des marques, et il faut reconnaître que l’être humain se nourrit de ces attentions particulières. Donnant le sentiment d’exister et d’être apprécié, elles s’inscrivent comme des marqueurs significatifs, créateurs de valeur tant individuelle que collective.

    On assiste aujourd’hui, dans le débat public, à un véritable essor des besoins de reconnaissance, pouvant concerner le droit des minorités, les libertés civiles, parfois celles religieuses, ou encore de celui des victimes… Elle intègre de nombreuses revendications, avec ce désir sous-jacent d’atteindre, d’une manière générale, plus d’équité dans un monde dans lequel la gestion du collectif et de l’individuel est de plus en plus compliquée. Ainsi, l’exigence de reconnaissance prend bien des chemins de traverse pour atteindre son but. Aussi, pour y voir plus clair sur ce sujet, commençons par classer ces attentes dans trois grands registres : celui de la compétence, celui de l’appartenance et celui de l’amour.

    Que seraient ces attentes sans le simple besoin de se dépasser soi-même et de s’autoreconnaître sur le grand principe de la philosophie aristotélicienne, d’avoir conscience que nous avons, en tant que simples individus, progressé sur le difficile chemin du "connais-toi toi-même", et de méditer sur le concept suivant : "Les êtres humains aiment exercer leurs talents (acquis ou innés), et plus ces talents se développent, plus ils sont complexes, plus grande est la satisfaction qu’ils procurent."

    Aussi, ne voyons pas dans le fait d’attribuer ou de recevoir une reconnaissance une marque supplémentaire destinée à satisfaire des ego surdimensionnés, mais bien le salut inspiré de ceux qui respectent et admirent vos efforts et votre génie dans l’accomplissement d’une œuvre quelle qu’elle soit. "On ne se reconnaît mieux que dans le regard des autres", soulignait Jean-Paul Sartre. Commençons donc par nous reconnaître chaque matin dans notre glace comme le metteur en scène et l’acteur d’un grand projet. Changer le monde commence par se changer soi-même, il faut bien le reconnaître.
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito février 2024

    Paroles et musiques de dignité ?

    Une décision de justice enflamme les professionnels du funéraire depuis quelques semaines. En effet, les tribunaux se sont prononcés en faveur de la SACEM après une longue bataille juridique les opposant à certains acteurs du secteur funéraire. En effet, ces derniers devront continuer à reverser à la SACEM ou autre société habilitée à percevoir les droits musicaux relatifs à l’audition de musiques lors des cérémonies d’obsèques.

    Cette décision mérite que l’on s’y arrête et que l'on ouvre une réflexion sur la définition du "cercle de famille" au regard des obsèques. Tout le monde n’étant pas une star du show business, une cérémonie d’obsèques est réputée privée et s’adresse aux membres de la famille ainsi qu’à ses proches. La mention "intimité familiale" que l’on retrouve souvent dans les avis d’obsèques veut bien dire que son aspect privé est irréfragable, charge aux familles de convier les personnes qu’elles souhaitent lors des obsèques. Une fois de plus, celles-ci se trouvent pénalisées jusqu’au bout du bout, notamment par le seul fait d’écouter une musique chère à la personne défunte.

    Objectivement, ce n'est pas tant le fait de devoir payer des droits d'auteur qui a déclenché cette procédure, que le fait que l’organisme percepteur ait décidé ex abrupto d’augmenter de façon significative, voire abusive, ses tarifs… avec une redevance de plus de 3 euros hors taxe par cérémonie contre un peu moins de 2 précédemment.

    Certains pourraient s'interroger sur le bien-fondé de ce conflit alors qu'il s'agit de si petites sommes. La réponse est simple et de bon goût… elle porte les noms de : principe, dignité et respect de la personne défunte.

    Pour mémoire, et pour celles et ceux qui ignoreraient les textes, rappelons toutefois ce que dit la loi : la législation concernant la représentation des œuvres audiovisuelles s’inscrit dans le Code de la propriété intellectuelle (loi n° 92-597 du 1er juillet 1992).

    "Toute représentation autre que dans le cercle familial est publique".

    Lors de la représentation d’une œuvre, les auteurs ou leurs cessionnaires conservent le contrôle de sa "destination" c'est à-dire de son mode de diffusion. Les supports à usage privé ne peuvent donc faire l’objet d’une diffusion dépassant le cadre familial.

    "La notion de cercle de famille doit s’entendre de façon restrictive et concerner les personnes parentes qui sont unies de façon habituelle par des liens familiaux. La projection devant se dérouler sous le toit familial" (Chambre correctionnelle de Paris 24 et 28 février 1984).

    Dont acte, entre esprit et lettre il y a tout de même une marge d’interprétation.

    Or donc, dans les registres de remerciements, n’oubliez pas de laisser un petit mot pour l’organisme percepteur des droits musicaux, impitoyablement bafoués par des familles sans scrupules à qui bientôt seront facturés le chant des oiseaux et l’air que l’on respire, et ce jusqu’au dernier jour de leur vie civile à savoir celui de leurs obsèques.

    Vous l’aurez compris, tout ceci n’est qu’une histoire de gros sous… avec près de 700 000 cérémonies par an et, un peu plus de 3 euros de droits pour chacune d'entre elles, je vous laisse le soin de faire le calcul.

    Où se trouvent la morale et la décence dans tout cela, bien difficile à dire. En aucune façon il est possible de retenir l’intention délictueuse pour les familles dont le seul souci est d’accompagner leur proche avec respect et dignité et en portant sa dépouille et sa mémoire aux accents des refrains qui animèrent sa vie.

    L’histoire n’est cependant pas terminée puisqu’un appel de ce jugement est encore possible. De ce point de vue, l’ensemble de la profession par la voix de ses différentes fédérations, serait bien inspirée de se manifester sans attendre sur ce sujet d’intérêt général et de témoigner auprès des pouvoirs publics qu’il y a une limite à l’indécence.
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito janvier 2023

    Des mots et des maux…

    La France est une exception sociale tant en Europe que dans le monde. Notre système de redistribution est l’un des plus actifs, et notre protection sociale s’inscrit dans la même veine, quoi que l’on en pense. Comme pour tous ces principes protecteurs, un arsenal législatif et réglementaire vient garantir aux citoyens et aux travailleurs que ces dispositions s’appliquent à tous leurs bénéficiaires, mais, comme dans tout système, aussi vertueux soit-il, les failles peuvent exister…

    Conséquence logique d'une crise sanitaire éprouvante et d'une montée en puissance des démarches Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) tous secteurs confondus, la prévention des risques professionnels devient un sujet central au sein de nos entreprises. Aussi, parmi ces risques, il en est certains qui sont plus sournois que d'autres et qui ne sont pas traités d'égale façon en fonction de la taille de la structure… je veux bien sûr parler des Risques Psycho-Sociaux (RPS).

    Tout d'abord, force est de constater que la prévention des RPS en milieu professionnel n'est pas chose aisée. Non seulement le mal-être d'un collaborateur peut s'avérer être difficilement identifiable, mais il faut également tenir compte du fait que toutes les entreprises ne sont pas sur un même pied d'égalité quant à leur capacité à prévenir et à gérer ces RPS. Alors que les grosses structures ont les ressources nécessaires pour mettre en place un soutien psychologique dédié et adapté aux salariés en détresse, pallier leur absence et optimiser leur retour au travail, les TPE-PME sont, quant à elles, complètement désarmées face à ces problématiques.

    Ensuite, nous le savons tous, œuvrer dans le secteur funéraire, c'est côtoyer la Faucheuse au quotidien… Pour autant, sommes-nous tous égaux face à cette charge émotionnelle ?

    Sans vouloir remettre un instant en cause la protection sociale des travailleurs sur leur lieu de travail, dispositif auquel nous sommes particulièrement attentifs, le législateur serait toutefois bien inspiré de donner de réels moyens à son Administration afin de vérifier l'ampleur de ces maux. Si effectivement il y a parfois matière à redire pour certains abus au sujet des conditions de travail, ce n’est en aucun cas une généralité dans notre filière, loin s'en faut.

    Aussi, il serait souhaitable, si nous voulons faire œuvre de réelle protection sociale et pérenniser celle-ci, de commencer par donner aux petites entreprises les mêmes moyens que les grosses structures... et de mettre, métaphoriquement parlant, un bon coup de pied dans l’arrière-train de celles et ceux qui sabordent l’esprit et la lettre d’années d’acquis sociaux dont nous sommes les premiers à nous honorer de l’existence et à œuvrer pour leur maintien. Qu’on se le dise !
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito janvier 2024

    La transmission : pérenniser la lumière du savoir

    La transmission est ancrée au plus profond de la nature humaine. Bien avant l’apparition de l’écriture, nos ancêtres cultivaient la transmission orale, une façon de léguer aux générations suivantes des conseils pratiques, une forme de philosophie de la vie, une identité propre, une culture sociale et artistique. Pourquoi transmettre et ne pas laisser ceux qui viennent après nous se forger leur propre expérience en commettant des erreurs ? Peut-être parce que ce témoignage sera fort utile pour affronter les tourments de l’existence, et viendra cultiver le souvenir de celles et ceux qui furent les émetteurs de cette transmission, mais surtout, sera une forte valeur ajoutée patrimoniale à une somme de connaissances immémoriales. Transmettre, c’est avant tout communiquer en prenant le risque de ne pas être compris, mais surtout, c’est révéler chez l’autre l’envie de recevoir, sans entraver sa liberté et son libre-arbitre.

    L’éducation des enfants en est une démonstration évidente, et démontre également la fragilité subtile des messages que nous leur adressons.

    Recevoir est une chose, mais le plus important est l’appropriation de ces recommandations, afin de les faire siennes pour être en mesure un jour de les transmettre à son tour, enrichies de ses propres erreurs, qui sont toujours, il faut le reconnaître, sources d’apprentissage et de progrès. La transmission est un don, mais c’est également une dette. On peut considérer notamment que c’est un droit qui génère des devoirs, dont le premier est de devenir à son tour un passeur de flamme, un relais sensible et exigeant d’un patrimoine et d’une sagesse intemporels.

    C’est sans doute ce qui anime les forces vives de notre profession, dont l’esprit repose sur la conjugaison intime du savoir-faire et du savoir-être. Quelle que soit la puissance de l’inné chez les individus, l’acquis est irremplaçable dans la construction de "l’être parfait" dont nous souhaitons tous l’avènement. Vœu pieux, me direz-vous, mais, dans notre communication des valeurs et détails pratiques et fonctionnels, il y a toujours l’espoir de voir l’élève dépasser le maître et, à son imitation, de revoir nous-mêmes nos propres certitudes en polissant cette pierre cachée au plus profond de nous. Cette vision néo-platonicienne de la rectification permanente s’inscrit bien dans l’affirmation de nos valeurs.

    Transmettre et socialiser sont des engagements quotidiens qui se veulent les gardiens de tout ce qui fonde nos actions. C’est également accepter de recevoir et de s’en trouver modifié, de devenir un maillon d’une chaîne intemporelle au service du bien commun. Ce que d’aucuns appellent la "modernité", nous le nommons "éternité". Nous évoquions supra le "désir de recevoir". Il convient de préciser cet acte de recevoir. Nous sommes passés depuis quelques décennies d’un impératif de transmission à un nouveau modèle basé sur l’acte d’apprendre, où nous avons créé des "apprenants", des entités impatientes qui revendiquent la capacité de construire seules et surtout selon leurs propres intérêts, leur propre savoir. Erreur funeste…

    La transmission ne repose pas sur le profit immédiat, mais commence par l’humilité, tant du point de vue de l’émetteur que de celui du receveur. De l’humilité naît une forme de sagesse qui va devenir le ciment utile de la transmission. Le maître apprend autant que l’élève. Faire renaître ce couple, dont la magie a été estompée par la remise en cause des fondements pédagogiques à tous les niveaux, est un impératif catégorique auquel nous ne devons pas nous soustraire. On voit le résultat à bien des égards aujourd’hui, non sans craintes évidentes pour la suite des événements…

    Commençons par nous interroger sur les différents cadres de transmission que nous mettons en œuvre dans le contexte professionnel qui est le nôtre et qui, cependant, ne nous exonèrent pas de nos propres responsabilités et devoirs initiaux, ce que nous avons tendance parfois à mettre en sourdine, reconnaissons-le. Oui, le savoir a besoin de temps, mais il a besoin, aussi et surtout, d’une volonté affirmée, de relais efficients, d’empathie, d’humilité et d’expertises reconnues. Un philosophe malien, Amadou Hampâté Bâ, dans un discours à l’UNESCO, avait souligné métaphoriquement : "Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle." Combien de bibliothèques devrons-nous voir brûler pour reprendre sérieusement en main puis pérenniser notre devoir de transmission ?
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito juillet 2020

    L’âge du faire est-il un impératif catégorique ?

    En cette délicieuse période estivale, la fête nationale du 14 juillet est un marqueur incontournable où la nation communie avec ses corps constitués et où la gratitude de celle-ci s’exprime à grands renforts de médailles honorifiques. Mais qu’est-ce que la reconnaissance sinon que d’être redevable à un tiers de ses bienfaits. Il faut cependant admettre qu’elle est également et surtout une vue de l’esprit sous forme d’une évaluation d’un don. Ce dernier provoque en nous la notion de dette et le remerciement est l’un des moyens de nous affranchir de cette dette.

    La gratitude est une obligation car bien évidemment nous sommes les obligés de celui par qui le bienfait arrive. Elle est aussi un privilège, un sentiment où l’amour n’est pas étranger. Celle-ci génère toute une gamme d’émotions, un débordement qui doit se traduire par une contrepartie symbolique, financière ou morale. En règle générale, celui qui prodigue les bienfaits agit par expression de son devoir personnel, une action qui n’attend rien en retour sinon la satisfaction de sa conscience en paix avec sa règle de vie.

    La manifestation de la reconnaissance peut s’exprimer par un regard évocateur, une poignée de main franche ou un simple "merci". La manifestation de la gratitude, a contrario, suppose un dédommagement, une compensation afin de rétablir un équilibre rompu entre un bienfaiteur et son obligé. Que préférer dans tout cela ? Penchons-nous sur la morale kantienne dans "Critique de la raison pratique" où Kant part du concept de "bonne volonté". Pour le philosophe allemand, l’intelligence, le courage… ne sont pas des choses absolument bonnes ; leur valeur dépend de l’usage qu’on en fait. Il en est de même du bonheur qui n’est pas un bien en soi puisqu’il peut être source de corruption par celui qui n’est pas animé de bonne volonté.

    Qu’est-ce qu’une bonne volonté ? Ce n’est pas celle qui atteint ses objectifs, c’est celle dont les intentions sont pures. Qu’est-ce qu’une volonté pure ? Une résolution qui obéit au concept du devoir. Ainsi, la "bonne" correspondrait à une action "par devoir". "Agis de telle sorte que tu traites l’humanité […] toujours comme une fin et jamais simplement comme un moyen". Quelle magnifique et extraordinaire pensée !

    Donc à l’heure où nous parlons de reconnaissance pour de nombreux acteurs de la période trouble que nous venons de passer, suggérons une autre posture qui serait de ne pas oublier ces personnes le 15 juillet venu.

    La reconnaissance est intemporelle, imprescriptible, inaliénable… ou du moins devrait-elle l’être. Puisque nous en sommes aux suggestions, ouvrons une autre voie, celle de la connaissance. Nous pensions connaître notre système de santé mais nous avons été bercés par le doux chant d’une sécurité sociale et d’un modèle médical et hospitalier se voulant pour tous… Simple illusion car nous nous sommes réveillés d’un seul coup en plein cauchemar, en contemplant ce que nous pensions éternel partir en ruines successives et irréfragables.

    Aussi, le temps est venu de nous pencher plus que jamais sur notre mode de vie. Cela ne signifie pas de partir battus devant cette reconquête de notre environnement global, mais simplement de prendre soin de nous tous, de nos familles, de nos entreprises, de nos emplois, de nous-mêmes, d’avoir un regard bienveillant sur notre prochain d’où qu’il vienne et quelle que soit sa prétendue "classe sociale". La connaissance éclairée de ce que nous sommes nous impose un devoir impérieux, celui d’agir concrètement, avec nos mesures respectives mais toujours dans le respect des autres et de nous-mêmes. Or donc, l’âge du faire est revenu.
     
    Maud Batut
    Rédactrice en chef
  • Édito juillet 2023

    Savoir-être et savoir-faire, deux faces d’une même pièce

    Au cours des différentes rencontres professionnelles funéraires, revient souvent la même thématique relative à la formation. Celle-ci pourrait se résumer à la difficulté que rencontrent certains opérateurs à recruter des personnels disposant d’une personnalité adaptée à l’accueil et à l’accompagnement des familles en deuil.

    Il faut cependant reconnaître que la profession a considérablement évolué avec la professionnalisation de ses filières et le recrutement attire désormais des profils ayant, pour un grand nombre, effectué un parcours, même court, d’études supérieures. Les diplômes cependant ne font pas tout, et force est d’admettre que la fidélisation et l’offre d’une évolution de carrière viennent éroder une carte postale qui se voudrait idéale.

    Pour ce qui est du savoir-faire, les différents métiers funéraires bénéficient aujourd’hui de formations réglementaires obligatoires et d’un certain nombre de formations continues spécifiques. Elles garantissent, tant aux opérateurs qu’aux collaborateurs, l’acquisition d’une pratique adaptée au contexte particulier qui est le nôtre. Celles-ci s’effectuent soit par le biais des enseignes que nous connaissons, soit par des organismes indépendants dont certains n’offrent pas toujours la qualité d’apprentissage et de savoirs indispensable pour pouvoir exercer auprès des familles. La formation des formateurs est l’une des sources de cette variabilité, le contrôle des organismes de formation en est une autre.

    Tout ceci pour dire qu’il ne suffit pas d’arriver vers un recruteur avec un beau certificat de scolarité, mais plutôt avec ce qu’il est convenu d’appeler "le savoir-être". Pour donner quelques exemples de ce dernier, rappelons que tout commence par des choses simples : parler à intelligible voix, dire bonjour, être poli et montrer des marques de respect envers votre interlocuteur. Attention, sans tomber dans l’excès, bien sûr. Seulement montrer de l’intérêt à la personne que vous regardez dans les yeux lorsque vous vous adressez à elle, et sourire. La tenue et l’attitude sont des éléments de premier contact qui vont tracer votre avenir. Pour ce qui est de la tenue, évitez de vous présenter en vêtements de sport, faites plutôt l’effort de vous habiller correctement pour un entretien pro.

    Cela peut sembler exagéré, voire caricatural, mais aujourd’hui le monde de l’éducation a changé. Malgré les efforts de la majorité des enseignants, ceux-ci ne sont pas là pour éduquer les enfants - c’est le rôle des parents -, ils sont là pour dispenser un savoir général afin de permettre aux élèves d’évoluer dans la vie. L’un ne va pas sans l’autre. Savoir-être et savoir-faire sont intimement liés, et c’est bien ce qu’il ne faut surtout pas oublier.

    Alors comment faire ? Les fédérations ont la réelle capacité de faire et de parler avec force, d’une seule voix si elles le veulent… en revoyant notamment le thésaurus des formations et faire la séparation entre savoir-faire et savoir-être. L’idéal serait de répondre aux exigences du premier avant même d’attaquer les étapes du second. Mettre en œuvre et surtout appliquer le contrôle des formations par les autorités d’encadrement compétentes reconnues afin de garantir, tant aux opérateurs qu’aux élèves apprentis, que le savoir qui leur est dispensé répond bien aux exigences professionnelles qui, elles, sont fortes.

    Ainsi nous pourrions dire : "Là où il y a une volonté, il y a un chemin." Cette citation pourrait être contrebalancée par : "Là où il n’y a pas de volonté, il n’y a que des problèmes." Nous sommes tous d’accord sur ce point. Il ne reste donc plus qu’à s’asseoir autour de la table et à bâtir un avenir qui soit en conformité avec ce que souhaitent les familles, les opérateurs, les collaborateurs… et les autorités de tutelle. C’est bien le moins que nous puissions faire.
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef

    Résonance n° 193 - Juillet 2023
  • Édito Juin 2022

    La formation est une révolution de l’âme

    Lors de nos nombreux entretiens avec les opérateurs, enseignes ou indépendants, le sujet de la formation est régulièrement présent. Si ce thème est au centre des préoccupations des entreprises funéraires, c’est qu’il y a sans doute quelques raisons de s’interroger. Qu’elles soient réglementaires ou continues, les formations des personnels sont une nécessité compte tenu de l’aspect particulier des interventions effectuées auprès des familles. Nous savons tous que le domaine des obsèques est délicat, et combien les familles sont sensibles aux mots les plus anodins ainsi qu’aux postures des accompagnants funéraires.

    Sans vouloir établir un classement de valeur, nous savons aussi aujourd’hui que la quantité ne fait pas la qualité, que toutes les propositions de formation ne sont pas d’égal niveau, et que les apprentissages ne sont pas dispensés tous avec les mêmes principes de rigueur et de sérieux. Les premiers à s’en plaindre sont les instituts spécialisés du secteur eux-mêmes, qui, forts de plusieurs années de pratique, ont su asseoir leur réputation.

    Quelles pourraient alors être les sources de griefs ? Il apparaît que la qualification du formateur se révèle quelque peu floue, et nous assistons peu ou prou à l’émergence d’enseignants ou d’experts autoproclamés. Certains pourront dispenser une prestation "acceptable", quand d’autres se limiteront à une transmission approximative, voire désastreuse, des fondamentaux qu’exige la profession. Cette situation ne touche pas que le funéraire, et il en est de même pour de nombreuses professions. Les moyens de communication numériques aggravent sensiblement ce constat, à tel point que beaucoup appellent de leurs vœux une intervention du législateur pour une définition claire de ce qu’est une formation, et pour fixer un cadre professionnel et réglementaire obligeant le formateur à se former en amont pour acquérir la maîtrise de l’ingénierie pédagogique, entre autres, mais pas que !

    Le chat se mordrait-il la queue ? Un exemple frappant et révélateur dans un univers connexe, la communication, nous fait apparaître une foule d’experts lors de séminaires ou de plateaux TV, dont on se demande si le "Café du Commerce" n’a pas été leur université. Si nous soulignons ce phénomène grandissant, c’est que nous pensons que le danger sous-jacent est immense. Lorsque vous, pompes funèbres, vous envoyez des personnels en formation, vous travaillez non seulement pour l’avenir qualitatif de vos services, mais aussi d’une certaine façon pour la transmission des valeurs éthiques essentielles qui fondent vos pratiques quotidiennes. La voie à suivre paraît d’elle-même. Pour atteindre cet objectif, il convient de s’en remettre aux authentiques "sachants" qui, seuls, peuvent être en mesure d’apporter les réponses pérennes que nous attendons tous.

    "Connaître la vérité, non pas absolue, mais au sens existentiel du terme, la seule qui nous soit accessible, c’est déjouer le mécanisme des illusions et quiproquos relationnels… C’est être libéré d’un mal-être dont nous connaissons la cause", cite Sabine Le Blanc, professeure à l’EFREI de Paris, membre de la conférence des Grandes Écoles.

    L’écoute des compétences réelles, interculturelles doit nous conduire à séparer le bon grain de l’ivraie, et apporter aux entreprises funéraires une transmission du savoir-être en rapport avec les objectifs d’excellence et de pérennité nécessaires à la profession. Élevons la qualité des transmissions et des transmetteurs pour aller vers toujours plus de perfection et de précellence dans nos métiers, car l’ultime finalité, c’est l’accompagnement que nous offrons aux familles en deuil.
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito juin 2023

    Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué


    C’est presque un serpent de mer auquel s’attaquent tous les gouvernements successifs depuis les années soixante-dix. La simplification administrative qui, il faut le reconnaître, malgré de gros efforts, se complique de jour en jour, à tel point que, par moments, on est amené à penser que Kafka est aux commandes.

    La lourdeur administrative s’est quand même allégée sur quelques secteurs, ne serait-ce que par la généralisation d’Internet et la relation qu’il entraîne avec certains services publics. Aujourd’hui, il est désormais possible d’obtenir rapidement des documents grâce à ce média… Ayons toutefois une pensée émue pour les personnes âgées, qui n’ont pas toujours quelqu’un d’équipé à leurs côtés pour les aider à faire les nombreuses démarches numériques qui leur sont maintenant imposées. L’interaction avec les services publics joue un rôle crucial dans l’appréciation que le citoyen peut avoir de la gouvernance en général.
    Mais, d’un autre côté, l’impact de la capacité des entreprises à remplir leur mission est non négligeable, cela peut générer des coûts supplémentaires, le tout pour un résultat ne correspondant pas toujours aux performances attendues. Il faut à l’analyse distinguer trois grands facteurs relatifs au fardeau administratif, selon une étude réalisée par Herd et Moynihan en 2018.

    1 - Les coûts d’apprentissage : Les pertes de temps consacrées à rechercher des informations sur un dispositif ou un service, à vérifier son éligibilité, les conditions à remplir et les modalités d’accès…
    2 - Les coûts de conformité : La fourniture de renseignements pour attester de l’éligibilité, les coûts financiers associés à l’accès aux services, ainsi que les coûts engagés pour s’affranchir de demandes discrétionnaires de gestionnaires…
    3 - Les coûts psychologiques : Le sentiment de dévalorisation, la perte d’autonomie liée à un service administratif intrusif, la frustration d’avoir à faire face à des coûts d’apprentissage et de conformité et à des procédures suggérées injustes ou superflues, sans oublier le stress quant à la capacité à les respecter et à faire face aux coûts de conformité…

    Tout ceci nous rappelle une citation restée célèbre d’un ancien Premier ministre en 1966, Georges Pompidou, qui disait en substance devant un parapheur chargé de décrets : "Arrêtez d’emmerder les Français, il y a trop de lois dans ce pays, on en crève, laissez-les vivre, et vous verrez, ça ira beaucoup mieux." Hélas, si quelque chose ne connaît pas la crise, c’est bien l’activité du flot législatif, qui, en 2021, battait un record, avec 125 ordonnances publiées. Il faudrait un mois entier pour parcourir les 89 185 articles en vigueur…

    La tête nous tourne, car, pour les entreprises et notamment les entreprises funéraires, cette masse législative et réglementaire peut être vécue comme un frein à l’activité, notamment par rapport à nos voisins européens qui, pour certains, s’embarrassent de moins de textes pour une efficacité et une efficience supérieure à la nôtre.

    Le vrai défi de la compétitivité réside sans doute dans une simplification administrative, mais elle doit être pensée intelligemment car pour vivre en société, il faut des lois, des règles, nous sommes tous d’accord là-dessus. Il faut également donner à l’Administration les réels moyens de les appliquer et de les faire respecter. C’est un sujet de réflexion et un beau et difficile chantier à mener pour les prochaines années, mais ensemble, acteurs du funéraire réunis, nous pouvons nous y atteler sans crainte car c’est aussi la perspective d’un avenir meilleur que nous pourrons offrir aux familles endeuillées.
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito mai 2023

    Rituel et spiritualité, une nécessaire conjugaison

    Un rituel se définit comme étant une célébration religieuse. Son caractère sacré est donc indéniable et, en cela, elle se sépare des activités du quotidien. C’est donc à un moment très particulier que le rituel entre en jeu et se veut une signature morale à laquelle adhèrent ses participants. Le fait de le pratiquer vous élève par-delà les vicissitudes d’une vie sans repère. Il est une obole, une offrande qui se réalise par la mise en valeur de symboles. Obole (offrande) et symbole rassemble alors que "diabole" sépare… cette idéologie trifonctionnelle n’étant que l’un des résumés synthétiques de la nature humaine.

    Nous avons besoin de rituels dans nos vies et pas nécessairement que des religieux. Ne pas pratiquer de religion ne fait pas de vous une personne absente de spiritualité, bien au contraire. C’est justement celle-ci qui s’exprime à de nombreuses reprises dans nos vies, notamment lors de la célébration d’obsèques.

    Ce fut le cas lors de ceux d’Agnès Lassalle qui trouva la mort poignardée par l’un de ses élèves en mars dernier à Saint-Jean-de-Luz. Cette célébration rassembla une assistance nombreuse et, à la sortie de l’église, un homme se mit à danser devant le cercueil disposé sur un reposoir. Cet homme, c’était le compagnon de la défunte. "C’est ma manière de dire au revoir" et d’ajouter lors d’un entretien avec notre confrère de l’émission "Sept à huit" sur TF1 : "On s’est connus par une danse, donc il fallait finir par une danse". Les réactions de sympathie, entre autres sur les réseaux sociaux, furent unanimes.

    Outre la disparition tragique de l’enseignante qui souleva l’indignation générale, les témoignages s’orientèrent vers l’expression de cette forme inattendue de rituel qui se veut un geste ultime d’amour et de mémoire envers la personne défunte. Par cette danse, cet homme nous fait l’offrande d’une histoire d’amour, la sienne et celle de sa compagne défunte. Il nous transmet ainsi une générosité transcendée par cette expression corporelle, il nous fait découvrir l’intimité de son couple et, en toute transparence, nous adresse un message d’espoir et de partage. C’est bien là l’essence même d’un rituel, rassembler et partager.

    Bien qu’il soit délicat et sensible de s’abstraire de cet assassinat tragique, revenons sur les réactions des réseaux sociaux. Tous ces témoignages reflètent l’immense besoin de spiritualité et de repères porteurs de sens lors d’événements telles des funérailles. Le message est clair : une cérémonie d’obsèques n’est pas celle de l’opérateur funéraire, elle reste celle de la famille.

    C’est l’instant ultime, le dernier acte social de la personne désormais défunte, livrée à l’éternité de nos mémoires. La parole est donc essentiellement aux proches et pas nécessairement par le verbe, mais notamment par des actes tels ceux du compagnon de l’enseignante qui, en quelques instants, résuma une merveilleuse histoire, la leur. Donner du sens est bien la préoccupation première à laquelle nous devons ouvrir les voies de la réflexion des familles. Nous sommes des médiateurs, seulement des médiateurs, et cette mission impose d’être une force de proposition lorsque le besoin est exprimé, mais également des facilitateurs lorsque l’initiative des proches prend le pas sur le scénario idéal et chronométré de l’opérateur de la cérémonie.

    Soyons honnêtes avec nous-mêmes. Penchons-nous avec attention sur le contenu de nos célébrations et, avec lucidité et sincérité, posons-nous cette question "Ces obsèques que je mets en œuvre sont-elles celles que je souhaiterais réellement pour moi ou mes proches ?".
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito mars 2023

    Le respect ne s’use pas si l’on s’en sert

    À l’aune d’événements récents, il apparaît que le syndrome de la "foire d’empoigne" se soit emparé de nombreux domaines, politiques, sociaux ou économiques, avec, pour conséquences, des débats laissant la place à des échanges "musclés" verbalement ou tout simplement au monologue avec tous les risques que cela comporte. Notre village gaulois semble être en proie à une forme de zizanie et tout laisse à penser que cela peut durer quelque temps. Antoine de Saint-Exupéry doit se retourner dans sa tombe, lui qui disait à juste titre : "Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis." Cette citation née en période de guerre et son invocation par le mot "frère" nous rappelle que "tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits, ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité".

    Ce rappel nécessaire à la déclaration universelle des Droits de l’Homme nous invite à prendre conscience que la différence n’est pas nécessairement une menace et que le ciment qui doit nous rassembler porte un nom : le respect. Mais qu’est-il précisément ? C’est, plus qu’un sentiment, un mode de vie qui consiste à penser et agir positivement envers et avec autrui comme envers soi-même, et à accepter les autres pour ce qu’ils sont, même s’ils sont différents de nous… un peu d’humilité n’ayant jamais fait de mal à personne !

    Rappelons-nous que le respect évoque la capacité à prendre en compte ce qui a été exprimé et admis dans le passé pour en tirer éventuellement les conséquences dans le présent. En réalité, appliqué à un être humain, il prend un sens proche de l’estime et se construit sur l’aptitude qui nous pouvons avoir à nous souvenir des actes auparavant accomplis, lorsque ceux-ci sont bien sûr dignes d’être reconnus. Enfin, il ne doit pas être confondu avec la tolérance, car n’ayant pas les mêmes motifs et, pouvant, elle, être compatible avec le mépris.

    Le respect se décline dans de nombreux domaines parallèles comme la tolérance, la politesse, le salut, la bienséance, le fairplay, le savoir-vivre et le savoir-être, notamment. Il n’est donc pas quelque chose d’anodin, à tel point qu’il a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par décision du Conseil éponyme en date du 27 juillet 1994. Bien qu’il faille saluer cette décision, il est triste de voir le Conseil constitutionnel être dans l’obligation de nous rappeler à nos plus élémentaires devoirs.

    Aujourd’hui, la notion du respect perdu s’exprime, entre autres, sur le média qu’est Internet et les nombreux réseaux sociaux qui s’y trouvent où, malheureusement, de plus en plus d’insanités et d’injures s’y déversent quotidiennement sur tel ou tel message. La toile est devenue aujourd’hui une zone de non-droit qui foule aux pieds les minorités, les femmes, les enfants, toutes celles et tous ceux qui ont le malheur d’avoir une pensée différente. Cette situation générée par ces médias et d’autres outils de communication dits sociaux est un signal positif œuvrant pour une remise à plat des rapports qui doivent régir nos vies sociales à l’avenir.

    Pour ce qui est de nos rapports professionnels, interrogeons-nous sur de possibles discours hégémoniques qui ont la tentation de prospérer, afin de les relativiser et surtout de rappeler à leurs émetteurs qu’ils ne sont pas seuls sur terre, et que vouloir imposer ses vues au forceps ne débouche, à terme, sur rien de positif. Le respect n’est pas une marque de faiblesse, il ne dévalorise pas celui qui le dispense, il est rassembleur et peut être une énergie positive… Le respect fédère des équipes et rassemble ce qui est épars. Celui des autres commence par le respect de soi-même. En bref, il ne s’use pas si l’on s’en sert… alors, pourquoi s’en priver ?
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito mars 2024

    Tribunaux médiatiques, dénis de justice

    Il ne se passe pas une journée sans que des accusations sordides viennent mettre à mal la réputation de personnalités, mais pas qu’elles. La mode étant aux "lanceurs d’alerte", il faut reconnaître que, derrière ce principe qui se veut d’utilité générale, se sont engouffrés bon nombre de personnages, peu scrupuleux pour la plupart, dont le but est avant tout de faire le buzz pour leurs propres comptes et/ou réseaux sociaux. Comme le disait maître Renard, "tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute", et, de nos jours, il faut bien être conscient qu’il en est de même pour le délateur, que les faits soient vérifiés ou non.

    Cette généralité fait tache d’huile, et c’est désormais en appelant au jugement du "vulgum pecus" que se règlent des affaires dont la plupart sont du ressort exclusif de la justice. Si on écoute ces braves gens, il n’y a qu’un pas pour que l’on rétablisse le lynchage.

    Il y a encore peu, la nation se recueillait derrière la dépouille de maître Badinter, ancien garde des Sceaux et porteur de la loi supprimant la peine de mort en France, et pourtant, il est déplorable de constater que la peine capitale médiatique prend force et vigueur, et s’impose comme un jugement sans appel avec exécution immédiate devant les principes fondamentaux de droit et de justice, notamment la présomption d’innocence.

    Il est bon de se rappeler la sagesse du législateur et de prendre un minimum de recul… Quelle que soit la gravité des faits invoqués, le grand public n’a rien à faire, sinon laisser passer la justice et la lecture du droit. Malheureusement, la réalité est tout autre, et les réseaux sociaux sont devenus de véritables fosses d’aisance où se déverse le pire de la nature humaine, détruisant implacablement les réputations, les familles et l’honneur de personnes atteintes avec la cruauté la plus imbécile, remarquable et persistante.

    Pour autant, la présomption d’innocence est l’un des droits les plus fondamentaux de notre système de justice criminelle. "Tout homme est présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable"… Ce qui signifie que l’accusé n’a pas à prouver qu’il est innocent. De même, il est décliné dans l’article préliminaire du Code de Procédure Pénale (CPP) que : "Toute personne suspectée ou poursuivie est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été établie."

    Ainsi, cette présomption se décline en plusieurs degrés. La présomption absolue ou irréfragable qui, par la loi, ne peut être contestée. La présomption simple, lorsque l’une des parties peut apporter la preuve contraire. La présomption mixte, lorsque les moyens de preuve nécessaires pour renverser la présomption sont ceux définis par la loi.

    Si nous évoquons ce sujet aujourd’hui, c’est qu’il déborde amplement de la catégorie des "peoples", pour atteindre notamment l’univers funéraire… Nous faisons le constat que les diverses instances et parquets sont envahis de dossiers pour "harcèlement" physique et/ou moral, ce qui laisse à penser que d’aucuns ont bien compris la manœuvre pour obtenir des indemnités supplémentaires et parfois stratosphériques, en invoquant des motifs qui font recette et dont la véracité reste à établir. Nous assistons à un effet pervers d’une mode venue d’outre-Atlantique où la lecture du droit anglo-saxon est lointaine du droit français et qui imprègne de façon perverse nos quotidiens. Panurgisme, quand tu nous tiens…

    Si des cas d’atteinte à l’intégrité physique et morale des personnes, à des degrés divers, sont malheureusement une réalité inacceptable qui doit être punie par les tribunaux, ce n’est pas une généralité, loin de là, et le droit et la justice sont là pour séparer le bon grain de l’ivraie. Si nous abandonnons le principe de la présomption d’innocence pour nous projeter dans la dénonciation calomnieuse tous azimuts, nous aurons rapidement des rues transformées en champs de bataille où les règlements de comptes se substitueront à l’analyse raisonnée des faits de façon contradictoire, ainsi qu’à la lecture du droit qui en découle. Notre société est malade, nous en faisons le constat chaque jour. N’oublions jamais que la progression du mal qui nous ronge est l’inaction des gens de bien. Alors, ensemble, réagissons !
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito novembre 2020

    Homo confinatus, solitude 2.0 ?

    Le confinement est de retour alors que nous espérions en avoir fini avec le virus. Vains espoirs, à tel point que si nous sommes dans la version 2 de cet isolement protecteur, tout laisse à penser qu’il y aura peut-être au printemps une version 3… en attendant le vaccin sauveur. Devenir ermite au XXIe siècle ne s’apparente que de très loin à ce que peuvent vivre les pères Chartreux au sein de leur monastère au cœur du Dauphiné. L’une des prières qui rythme notre journée est celle qui concerne le désir impérieux d’une connexion Internet efficiente pour bénéficier de la dernière série visionnée sur le câble pour tuer le temps. Or, ne tuez pas le temps, car celui-ci vous le rendra bien, en définitive.

    De tous les biens que nous possédons, le temps est le seul dont on puisse se montrer avare. Personne cependant ne poussa ce penchant plus loin que Pline, le naturaliste. "Il se faisait faire la lecture étant à table, suivant l’usage des anciens. Un de ses convives arrêta un jour le lecteur sur une prononciation défectueuse et lui fit répéter le mot, ce qui suspendit la lecture. - N’aviez-vous pas compris la chose, lui dit Pline ? L’autre en étant convenu. Pourquoi donc, continua-t-il, l’avoir fait répéter ? Nous perdons au moins dix lignes à cette interruption."

    Faisons donc contre fortune bon cœur et, pour ceux qui ne peuvent être en télétravail, peut-être est-il le temps de méditer sur son propre sort et d’en tirer a minima des aspects positifs. Paradoxalement, c’est le philosophe Schopenhauer, pourtant peu enclin à l’optimisme, qui ouvre les portes d’une pensée réconfortante : "On ne peut être vraiment soi qu’aussi longtemps qu’on est seul ; qui n’aime donc pas la solitude n’aime pas la liberté, car on n’est libre qu’étant seul. Toute société a pour compagne inséparable la contrainte et réclame des sacrifices qui coûtent d’autant plus cher que la propre individualité est plus marquante. Par conséquent, chacun fuira, supportera ou chérira la solitude en proportion exacte de la valeur de son propre moi. Car c’est là que le mesquin sent toute sa mesquinerie et le grand esprit toute sa grandeur."

    Ce confinement que nous subissons modifie durablement nos habitudes de travail pour en redéfinir les fondamentaux. Le présentiel n’est plus l’alpha et l’oméga de l’employeur, bien au contraire, ayons-en pour preuve l’immobilier d’entreprise qui en subit déjà les contrecoups. Plus révélateur, l’outil informatique devient subitement le révélateur essentiel de l’efficience du salarié à son poste de travail. Pointeuse permanente, votre ordinateur sait tout de vous, de vos actions, de vos visites sur tel ou tel site, et peut définir un profil que, jusqu’à présent, seul votre banquier était en mesure d’approcher. Si d’aucuns s’interrogent sur le "monde d’après", sachez que nous y sommes déjà immergés jusqu’au cou et que nous ne mesurons pas encore précisément quelle sera l’emprise de ce nouvel univers sur nos vies professionnelles, mais également privées.

    Pour les entreprises, un nouveau modèle économique est en création et nos réflexions doivent se porter sur la mise en œuvre d’une posture qui puisse à la fois satisfaire les familles en deuil et être porteuse d’une sécurité préservée de nos personnels. Des espaces, telles les cérémonies, doivent être réinvestis à l’aune de cette nouvelle ère numérique. La technologie aujourd’hui est accessible au plus grand nombre et met le bout du monde à notre portée sur un Smartphone. Des arguments qui tendraient à démontrer que "ça ne marchera jamais" sont dûs souvent à de l’ignorance et/ou à de la résistance au changement. L’imagination reprend le pouvoir désormais et vous êtes depuis longue date des femmes et des hommes d’initiative. Cette époque troublée n’est en réalité qu’une fantastique opportunité de prendre des avantages concurrentiels et de faire évoluer des postures anciennes. Si subir ne demande aucun effort, agir vaut mieux que subir, soyez-en convaincus une nouvelle fois.
     
    Maud Batut
    Rédactrice en chef

    Résonance n°165 - Novembre 2020
  • Édito novembre 2023

    Le devoir de dignité, la frontière ultime

    Le devoir de dignité est au cœur de l’activité funéraire, et cet impératif de conscience dépasse amplement l’argumentation de communication parfois constatée. Nous sommes devant une authentique exigence des populations, quelles que soient les religions, les philosophies ou les origines géographiques. L’actualité récente nous renvoie hélas de façon dramatique à ce type de considération qui est censée fonder notre humanité. Au regard des événements, on est en droit de s’interroger sur la prise en compte de la notion de devoir et de celle de dignité.

    Le devoir est une notion fondamentale en philosophie, aux sources multiples. Dans celle-ci, on se pose la question de comment et pourquoi l’être humain doit respecter le devoir moral. Chez Kant, il est un impératif qui a pour vocation d’atteindre une certaine forme de liberté et de bonheur. Parmi les diverses définitions proposées par une littérature abondante accessible à tous, l’origine de cette notion peut s’inscrire dans le sacré et, de ce point de vue, l’ensemble des religions sont parallèles : le devoir viendrait de commandements divins, un ensemble d’instructions morales et religieuses données par Dieu à Moïse, selon la Bible. Par opposition, mais pas seulement, il peut avoir également une origine naturelle, une intuition de l’homme, un "instinct divin", comme le précise Jean-Jacques Rousseau.

    D’un point de vue de la rationalité, et cette fois selon Kant, le devoir moral serait issu d’une réflexion consciente et rationnelle. Celui-ci désigne l’injonction de ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Il se réfère au bien (la morale) et/ou à la loi (le droit), suppose une règle et s’adresse à la liberté de l’individu, sans quoi il se confondrait avec la nécessité, à laquelle on ne peut échapper. Kant affirme que celui-ci n’a aucune valeur morale s’il n’est pas motivé par une conscience désintéressée de ses propres désirs. Pour être vertueux, l’être humain doit agir non par intérêt ou par habitude, mais par volonté d’agir bien : parce que, dans son for intérieur, il possède un élan moral sincère.

    La dignité, quant à elle, se situe en amont du droit positif, et peut conduire à considérer que celle-ci exprime l’essence de l’humanité. La dignité de l’homme est donc la reconnaissance de l’appartenance à cette dernière. Elle est une exigence morale étroitement liée à l’autonomie, et donc à l’usage de la liberté. Il est donc une évidence qu’imposer cette forme de respect ne permet pas de rendre les hommes plus moraux. La dignité est donc le principe premier du système juridique, parce que la personne humaine est l’horizon, la frontière ultime du droit, en réalité sa finalité. Ce principe pose ainsi la primauté de l’être sur tout autre intérêt.

    Devoir de dignité… Le respect de la personne, clé de voûte de notre humanité, s’impose comme une certitude, ainsi que l’indique l’article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité."

    La profession funéraire s’honore d’être en harmonie avec les principes de dignité, de respect de la personne humaine, vivante ou défunte, d’universalisme. Ainsi, votre mission en tant que telle ne supporte aucune entrave ni digression. Vous êtes les passeurs intemporels entre le vivant et la mémoire. Et cela serait heureux que, dans les diverses formations, soient consacrés quelques instants afin de reposer les fondamentaux de votre action… car "ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément". Les vers de Nicolas Boileau sont plus que jamais d’actualité…
     
    Steve La Richarderie
    Rédacteur en chef
  • Édito octobre 2020

    Au cœur de la crise se situe l’opportunité

    "Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté." Quelle belle école de la vie suggère cette citation attribuée de façon apocryphe à Einstein. La crise suppose le danger et la gestion de celui-ci diffère selon nos propres filtres ; en un mot, nous introduisons dans la boucle un sentiment puissant : la peur. Chacun d’entre nous va se révéler en traversant cette période de crise. Nos forces, mais également nos faiblesses, vont s’imposer à nous comme autant de facteurs sur lesquels nous allons influer, non pas pour tenter de les modifier, mais plutôt pour les accepter en tant que tels et remettre en cause la perception que nous avons des événements.
    La peur n’écarte pas le danger, alors il ne sert à rien d’avoir peur, dit le marin à l’approche de la tempête. Sur cette lapalissade se révèle un bon sens commun dont l’aspect philosophique n’échappera à personne. Face à la peur, le lâcher-prise s’impose pour retrouver la lucidité nécessaire à la compréhension et à l’adaptation à la situation nouvelle. Pour s’imprégner de ces pensées philosophiques, il convient de se tourner vers trois grands courants de pensée : les stoïciens, les épicuriens et les cyniques. Vous ne trouverez pas dans leur lecture de quoi éliminer les maux qui vous tourmentent mais, a contrario, de quoi les combattre, et surtout de quoi réduire les nuisances collatérales de ces peurs.
    Souvenons-nous de cette citation d’Épictète : "il y a des choses qui dépendent de nous et il y a des choses qui n’en dépendent pas". Une fois que vous avez intégré ce principe, vous pouvez considérer que vous êtes déjà sur la voie de la sagesse. À cette réflexion profonde, vous conjuguerez d’autres facteurs essentiels pour faire de vous un "être éclairé". Pour y parvenir, vous accueillerez les nouveaux événements avec sagesse, humilité et sérénité. Sur cette voie de la connaissance, il vous faudra également adjoindre d’autres qualités, tels la justice, mais également le respect des autres et de soi-même. Bref, vous entrerez en interaction avec votre environnement. Enfin assoiffé de vérité transcendantale, vous serez femme/homme de décision car prendre parti, même lorsque votre prise de position s’avère difficile et délicate, c’est agir.
    La passivité a ses limites, et si la crise est "subir", votre réponse est une action positive, voire décisive, pour justement modifier les contours de cet événement. "La crise, c’est le sentiment de la crise." Il faut reconnaître que parler en boucle des aspects de cet épisode, par exemple la Covid-19, non seulement ne contribue pas à sa résolution mais participe au contraire à amplifier son ressenti, le visionnage des chaînes d’information en continu étant pour beaucoup dans la contagion anxiogène de nos concitoyens. Alors, que faire ? La première chose, nous semble-t-il, est de continuer à vivre et à appliquer les consignes de sécurité, même si celles-ci nous semblent paradoxales.
    Il vaut mieux vivre temporairement avec un masque en tissu qu’avec un respirateur artificiel. En persévérant, ayez donc des projets d’avenir et vivez vos rêves, à défaut de rêver votre vie, car l’histoire de l’humanité est jalonnée de catastrophes sanitaires d’origines "naturelles", agressives et omniprésentes ; cela n’a jamais empêché la créativité de s’exprimer même aux heures les plus sombres de notre aventure humaine…
    "La peur n’évite pas le danger, le courage non plus… mais la peur rend faible et le courage rend fort." Alors que choisissez-vous comme mode de vie ? À l’heure où nous mettons sous presse, la deuxième vague est arrivée, nous dit-on. Dont acte. Pour la première, nous avons subi une onde de choc violente qui a révélé les faiblesses de notre système. Pour ce retour annoncé, nous avons eu le temps d’anticiper les mesures préventives et correctives qui s’imposaient. Et surtout, nous avons l’opportunité de nous placer sous l’angle des stoïciens, des épicuriens ou des cyniques. Par nature, Épicure nous convient bien car, à côtoyer la mort chaque jour, nous choisissons toujours de donner une chance à la vie. Et vous, quel sera votre choix ?
     
    Maud Batut
    Rédactrice en chef
  • Édito octobre 2023

    L’innovation est-elle une valeur ?
  • Edouard Sottile Funéraire, choix et transparence au service des marbriers

    Créée en 1928 par Édouard Sottile, la société Édouard Sottile Funéraire est, depuis 1999, dirigée par Jean-Paul Soltani qui a su lui donner une pérennité économique malgré les tempêtes provoquées ces dernières années par la mondialisation et ses concurrences ardues. Elle est reconnue comme un acteur historique et important sur le marché de la marbrerie française et revendique son statut de généraliste doué pour le négoce et détenteur d'une réelle capacité à la personnalisation des monuments.

  • EFFA : 85 % des étudiants salariés d’une entreprise dans les 30 jours après l’obtention de leur diplôme

    EFFA a obtenu une bonne nouvelle lors d’un sondage sur les participants 2017 à ses formations, un score de 85 % des participants trouvent un emploi dans leur domaine dans les 30 jours qui suivent l’obtention de leur diplôme. Ces résultats nous ravissent, mais quelles sont les raisons de ce succès ?

  • EFFA : de bonnes nouvelles !

    Un nombre record de reçus à l’examen théorique de thanatopraxie, et un taux d’entrée en emploi de 92 % chez les conseillers funéraires et les maîtres de cérémonie : deux bonnes nouvelles que nous recevons en ce début de février.

  • EFFA : 85 % de nos diplômés réalisent leur rêve en 39 jours !

    EFFA a obtenu une bonne nouvelle lors d’un récent sondage : 85 % de nos participants trouvent un emploi dans leur domaine dans les 39 jours qui suivent la fin de leur formation. Ces résultats nous ravissent mais quelles sont les raisons de ce succès ? Nous avons identifié trois leviers.

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Instances fédérales nationales et internationales :

FNF - Fédération Nationale du Funéraire FFPF - Fédération Française des Pompes Funèbres UPPFP - Union du Pôle Funéraire Public CSNAF - Chambre Syndicale Nationale de l'Art Funéraire UGCF - Union des Gestionnaires de Crématoriums Français FFC - Fédération Française de Crémation EFFS - European Federation or Funeral Services FIAT-IFTA - Fédération Internationale des Associations de Thanatoloques - International Federation of Thanatologists Associations